L exil intérieur
110 pages
Français

L'exil intérieur , livre ebook

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110 pages
Français

Description

La poésie se trouve partout, hante notre vie et notre devenir. Dans un tableau, dans un paysage comme dans les êtres eux-mêmes, se manifeste parfois encore une pénétration singulière, une sorte de plongée dans les profondeurs, provoquant une joie mélancolique, une tristesse complaisante ou désespérée, ou encore une jubilation soudaine, qui sont quelques-uns des effets de la beauté poétique. Parfois elle est un songe qui caresse notre quotidien, semble faite à notre image. Nous sommes les êtres d'émotions et nous remplissons le monde qui nous entoure de ces émotions.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 24 juin 2019
Nombre de lectures 1
EAN13 9782140124877
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0550€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

de Fès). Superviseur et formatrice en oshore. Enseignante à la Faculté
OUKILI L
Hakima
HakimaLOUKILI
L’EXIL INTÉRIEUR Poésie
L’EXIL INTÉRIEUR
L’exil intérieur
L’Harmattan Maghreb
Directeur:Mohammed Melyani
Comité de pilotage et coordination éditorialeAbderrazak El Hiri, Mohamed Métalsi, Abderrahman Tenkoul. Comité scientifique d’évaluation
Abdelhak Souitat,
S. Alava (Fr) • M. Amar (Ma) • J. Barash (USA) • L. Baugnet (Fr) • K. Bensalah (Fr) • F. Bouhassoune (Ma) • M. Boussetta (Ma) • J. Hallak (Fr) • M. Ji Roussel (fr) • M. Lanibayle (Fr) • M. Poisson (Fr).
L’Harmattan Maghrebune antenne de la maison d'édition est L’Harmattan France, qui publie dans les domaines des sciences humaines et sociales, de l’art, de la littérature et de la culture, des sciences exactes...L’Harmattan Maghreba pour ambition de publier des livres - en arabe, français, espagnol, anglais... - témoins de la société maghrébine. En accueillant ouvrages scientifiques, essais, documents, romans...L’Harmattan Maghrebse veut un espace privilégié de réflexion dans un monde arabe qui s'accélère. Croyant au livre, à son pouvoir et à sa pérennité,L’Harmattan Maghrebse propose de lui rendre sa place au cœur du bouillonnement des savoirs et des idées, de repérer les mouvements à l'œuvre pour saisir l'esprit de notre époque et anticiper celui de demain. L’Harmattan Maghrebs'engage, dans cette région du monde, à assurer la publication d’ouvrages qui couvrent les champs de la culture, de l’art et des sciences, et à en favoriser la diffusion et la promotion. Privilégiant l'approche plurielle,L’Harmattan Maghreb fera interagir les disciplines, leurs concepts et leurs méthodes. La zone méditerranéenne est privilégiée, maisL’Harmattan Maghrebn'est pas fermée à l'étude et à la publication d’ouvrages et de travaux venant d’autres régions du monde (Moyen Orient, Afrique, Asie...).
Hakima Loukili L’exil intérieur Poésie
© L’Harmattan, 2019 5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris http://www.editions-harmattan.fr ISBN : 978-2-343-17431-0 EAN : 9782343174310
PRÉFACE L’exil intérieur, plus difficile alors quand je me trouve parmi les gens, seule dans ma pensée, pleine d’espoir et débordante d’amour mais ce n’est jamais suffisant. Seule dans mes sentiments, criant la douleur de mon cœur brisé jusqu’à ce qu’il n’y ait plus aucun son à sortir ; jusqu’à me déchirer les entrailles par la douleur. Je ne trouve pas la force dans la tempête de mes sentiments. J’avance sur cette voie, je lâche prise et me concentre sur mes buts à atteindre, puissante, confiante ; de ma volonté je me construis. Mes émotions s’intensifient, j’ai l’impression que le temps se suspend et que plus rien d’autre n’existe, le temps et l’espace n’ont plus d’emprise, mes pensées s’envolent avant d’éclater en mots. Dans tous les aspects de la vie je porte tous les fardeaux, des préoccupations et je trouve qu’on ne me comprend pas, je ne trouve à qui me plaindre pour m’aider dans mes préoccupations. J’attends qu’on vienne à moi, qu’on partage ma tristesse. Je sombre dans l’aliénation. Quand je revois des années de ma vie couler et je suis toute seule dans le silence de la route sans adresse, de l’aliénation de ce visage odieux. Ce silence accroupi à l’intérieur, autocrate, semblable au tableau de Nikolaï Doubovski. Ironie du sort ! Une aliénation meurtrière manipule nos cœurs en toute sécurité et affecte nos rêves. Aliénation qui déstabilise, une chute d’eau qui coule dans les profondeurs, dans la désolation des jours, dans le désert de l’anxiété. Hymne
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d’espoir qui envoie dans le sentiment d’amertume, dans une lente agonie, de la nostalgie et de la séparation. Dans cet exil de sentiments, des chapitres de ma vie sont annulés et je tourne les pages sur une suite d’idées, d’images, d’impression qui s’est présentée à mon esprit au cours de ma vie et pendant mes rêves. Exil, pire sentiment d’aliénation, et la vie continue au même rythme et mon cœur victime des prochaines heures dans les couloirs du destin pour découvrir les multiples saveurs bizarres. Parfois, j’ai l’impression que tout cela est une aliénation temporaire, la rupture des filaments de l’éloignement. Dois-je, ou plutôt puis-je, reléguer les passions et les bons moments qui ne sont pas forcément synonymes de sentiments, car il faut souvent du temps pour que les émotions prennent racine et deviennent plus stables ! Expulser mes proches souvenirs tatoués au fin fond de moi- même, mais l’aliénation interne et l’unité interne ou l’aliénation de soi sont désagréables, difficiles, qui rongent mon cœur et génèrent en moi un sentiment de tristesse, de dépression, de fièvre, des douleurs d’anxiété et de peur. Ce silence est également l’âme bizarre et l’esprit du lieu, du temps, un sentiment permanent de défaitisme et de mélancolie. Une défaite cuisante, écrasante, cinglante. L’incapacité de me réconcilier avec moi-même, avec mon passé, une réconciliation également avec mon avenir encore brouillé. Cette incapacité est aussi une mort lente, un suicide fait quotidiennement par l’unité d’épines, d’ennui et de frustration qui croît dans les plis de mon âme et de mon cœur.
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Comment revenir à moi-même, de cet exil pour laisser surgir et briller ces soleils d’espérance et d’amour dans les artères de l’avenir, et ouvrir mon cœur à la brise d’optimisme, sortir du cocon à la frustration des aspirations et des espaces. Dois-je vivre dans le pays, au milieu de la foule, avec tout le monde et avec personne en même temps, souffrir d’exil intérieur, déportée. Vieillir, fondre dans la société ; résister aux difficultés de la puissance de Dieu, à sa clémence, demander miséricorde. Résister à sa puissance qui contrôle, gouverne. Comment réussir cette expatriation, ce départ de cette partie de douleurs, de ces souvenirs qui nous ramènent notre passé, notre enfance, nos rêves, nos espoirs, nous devenons errants sur la carte du temps. Nous gravons ce mot « expatrié », épithète qui pèse comme une malédiction. La douleur de se sentir exilé, des fois même au milieu de la foule, tout en cherchant une joie dissimulée, une joie comme un miroir aux alouettes. Tout perd sa capacité à capter le goût du bonheur, tandis que des charbons ardents de colère pour des choses futiles ne cessent d’attiser ce feu. On sombre dans la léthargie d’un exil interne, une dépression à différents niveaux. Une insurrection interne de l’esprit pour avoir refusé des actions contraires à ses convictions, causé par une sensation ombrageuse qui couvre nos cieux de nuages sombres, de pluies torrentielles qui exhument des odeurs de misère et de mécontentement. Une sensation qui peut être une certaine implication dans les tentatives de sortir de la fosse profonde de tristesse.
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Comment une personne peut être étrange en soi et dans sa famille ? Reflet de la douleur ! On ne peut pas imaginer la profondeur… Isolement inexprimé de la pensée et des tendances irrésistibles et sans limites. Parfois on préfère garder le silence ou reculer, car déçu, car les autres n’ont pas accepté nos convictions intellectuelles, religieuses… Toutefois, l’ampleur de la pensée, des justifications, l’amertume du rejet permanent, l’impact de l’environnement, l’éducation à travers la censure et le contrôle social ont une très grande pression… Un exil évident, parfois bizarre, de sorte que les chances de réussite, de s’intégrer sont minces et ne donnent pas à reconnaître notre entourage, les mains tendues vers nous, pour nous faire sortir de cet abîme. Combien de fois c’est la peur, la crainte… ou la peur des coutumes, de la société, le manque permanent de confiance, de la toute perte de soi dans le labyrinthe, il m’est difficile de mesurer l'étendue de ségrégation. Cette aliénation, ce vide qui me dépouille de cette capacité de penser et de me rendre indépendante des autres, indépendante d’autres labyrinthes, ouverte à la manipulation, à la compréhension du dialogue culturel qui rejette la plupart d’entre nous. Dans cet exil, les valeurs, les traditions et coutumes en vigueur dans la société se chevauchent, où la confusion entre la créance, le spirituel, les ordonnances et l’étiquette, les droits et les devoirs, font pression, beaucoup d’idées perdus… Pour faire l’homme sans identité culturelle…
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Evidemment, dans notre attachement à un grand nombre de nouvelles valeurs culturelles dans un monde changeant et évolutif aussi rapidement, on ne peut pas vivre avec ou sans eux. Une vie, des gens, une langue, une culture ou des cultures, la vie sociale simple et la culture où on a grandi, une culture bien ancrée au fin fond de nous-mêmes, mais un peu perdu dans ce grand labyrinthe… Malheureusement ou heureusement, après une longue période de changement, il arrive qu’on doive ou qu’on soit obligé, de faire le contraire de ce que nous nous sommes habitués à faire, inverser complètement le flux… Notre esprit est-il prévu pour l’avenir… Des questions sans réponses pleuvent, ventent, m’emportent, me hantent !!! Pourquoi ai-je ces sentiments ? Pourquoi suis-je si seule ? Nous aimerions comprendre lorsque nous changeons. Sommes-nous obligés d’accepter ce changement ? Idées incompréhensibles ou peut-être étranges ? Cette aliénation au point de non-retour, parce qu’on a imposé une clôture sur nous-mêmes, par la société et par la culture qui est beaucoup plus forte que perçue… Le sentiment d’aliénation créé par des conventions fortes associées des cadres sociaux et du manque de compréhension, ce sentiment de silence méprisant qui tue à coup de pourquoi. Un silence mortel créé par l’isolement et la solitude, l’éloignement de la vie naturelle de la communauté. Faut-il fondre dans la société, fusionner ? Fusion où il faut accepter
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