Le jour et la nuit

Sylvain Dreyer

Description

Ce recueil instaure un constant va-et-vient entre texte et image qui dépasse le simple rapport de l'illustration. Le lecteur est plongé dans le flou, l'entre-deux, les jeux d'ombres et de lumière, qui dessinent l'univers fuyant d'une errance intérieure. Les paysages urbains de la première partie sont ceux d'une ville mythique : Marseille. La dernière échappée intitulée "Projectile" présente des poèmes plus lapidaires, fragments de paroles échangées entre ceux qui restent et ceux qui partent.

Sujets

• Harmattan Littérature
• Poésie
• Littérature

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 01 mars 2012
• Nombre de lectures: 20
• EAN13: 9782296484085
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 61 Mo

Extrait

© L’Harmattan, 2012 5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris

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ISBN : 978-2-296-56826-6 EAN : 9782296568266

Sylvain Dreyer

LE JOUR ET LA NUIT (et quelques échappées)

Photographies de Stéphane Popu

Accent tonique

Sylvain Dreyer

Le jour et la nuit et quelques échappées

Photographies de Stéphane Popu

L'Harmattan 5-7 Rue Ecole Polytechnique 75005 Paris

Préface

Le Jour et la Nuit et quelques échappées: e tître d’un premîer recueî quî sembe amîîer et quî résonne de manîère énîgmatîque. Ce n’est pas ’îtînéraîre hugoîen desChâtimentsmène de quî « Nox » à « ux » maîs putôt une déambuatîon parmî des mots et des îmages aux tonaîtés paroîs rîmbadîennes. Poèmes en noîr et banc comme certaîns ims ou des photographîes d’un autre temps, pensées en îberté (ces mystérîeuses « échappées » bees ou méancoîques ?), sans contraîntes ormees. Is suîvent es cadences d’une îmagînatîon vagabonde, tantôt égèrement euphorîque, tantôt aîssant aleurer une trîstesse dîscrète avec une note yrîque en mîneur. Ce recueî ofre à îre et à voîr puîsque presque tous es poèmes présentent en regard une photographîe en noîr et banc. e poète et e photographe travaîent de concert depuîs une quînzaîne d’années pour des exposîtîons de groupes ou des pubîcatîons personnees, dans un va-et-vîent entre texte et îmage, quî se proonge sous a orme d’une créatîon audîovîsuee assocîant photos, sons et ecture de poèmes (voîr http://www.îkonîka.r). Is ont trouvé un angage esthétîque commun en dépassant e sîmpe rapport tradîtîonne entre a photographîe îustrant e texte ou e

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texte înspîré par a photographîe, sî bîen que se déveoppe un rée dîaogue entre îmages et textes poétîques. On est souvent pongé dans e Lou, ’entre-deux, es jeux d’ombres et de umîère, es îgnes, a matîère brute, avec pus de sîhouettes que de vîsages et de regards dans cet unîvers uyant de ’errance întérîeure. e quotîdîen prend une dîmensîon d’étrange amîîarîté avec un reîe quî dérange et quî creuse a banaîté de ’exîstence. Photographe et poète partagent une sensîbîîté et une vîsîon du monde caractérîsées par ’attîrance pour es paysages post-îndustrîes, ’împressîon de déracînement et d’aîénatîon dîscrète, es atmosphères urbaînes doucement apocayptîques mêant désoatîon en demî-teîntes et nostagîe d’un état de nature îé à une enance et à une pureté quî sont désormaîs aîeurs. e rée s’accumue sous orme d’objets hétérocîtes, dans des vers courts, des phrases nomînaes, « brîc-à-brac » conus révéant une poésîe du quotîdîen înattendue. es paysages urbaîns de a premîère partîe sont ancrés dans un contexte géographîque précîs, ceuî d’une vîe quî est un mythe et un monde : Marseîe. Pourtant ce sont surtout des poèmes consacrés à une révote symboîque, quî renvoîe à toutes es révoutîons avortées, dans un îeu aussî unîverse que es « Vîes » desIlluminations, poèmes de céébratîon de a vîe natae maîs aussî de déporatîon quand a promenade devîent errance désabusée et contempatîon de « ruînes » vîrtuees entre

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es îmmeubes, es « avenues à venîr », e supermarché aussî. Un monde amîîer et étrange par ses résonances se décompose et se recompose par petîtes touches, jour après jour, nuît après nuît, dans a successîon des euîes d’un caendrîer întérîeur, entre e soeî aveugant et a vîe nocturne, seon es varîatîons de a météoroogîe sentîmentae. e poème est suspendu autour de queques înstants et de sensatîons ténues, une goutte par exempe, « es bruîts de a nuît », un parum, a chaeur, des pas. e poète est à ’afût de a oue, des êtres croîsés dans a rue (« Hommes emmes, gîssent en sîence e ong de a pente. »), dans a banaîté poîgnante de a chose vue, d’une passante (« Ee, va passer – regard, èvres quî s’ouvrent – sîence, bruît, rue. ») et d’une rencontre baudeaîrîenne împrobabe. a nature est égaement présente à travers a mer, es arbres, es pîerres et e vent, entre des varîatîons en beu, vert, rouge, noîr, banc et grîs. es échappées devîennent însensîbement des petîts poèmes en prose et des vîsîons dîscontînues d’un promeneur soîtaîre. a dernîère échappée întîtuée « Projectîe » présente des poèmes pus apîdaîres, ragments de sensatîons et de sentîments tendus, dans une vîoence verbae à a oîs concentrée et écatant au détour d’une phrase înattendue. es brîbes d’un dîaogue déchîré (« Me sépares de toî te dépares de moî ») dîsent a perte, ’errance, a dîsparîtîon, a soîtude, e désespoîr eutré au mîîeu du sang, des

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Laques, de a poussîère, du vîde quî envahît tout ’espace de a page-paysage. e rythme s’accéère, es îmages s’entrechoquent dans une atmosphère de speen moderne, dans une petîtesse quî renvoîe à des bonheurs passés se réduîsant comme une peau de chagrîn et dans ’anonymat de ’absence et ’împersonnaîté des îninîtîs : « Aîmer se perdre aîmer perdre ». a in du recueî résonne comme un adîeu rîmbadîen à a vîeîe Europe, oîn des Laques, des envos brîsés. Dans un utîme éan de saut ou de chute, a poésîe devîent torrentîee, morose încantatîon d’un monde en décadence dans eque surnagent queques objets et des veéîtés d’actîons. Fux de conscîence poétîque ou dernîer crî avant e sîence : on peut encore « compter sur a Lamme quî ne vacîe pas ».

anh-Vân Ton-at

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