La lecture à portée de main
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Description
Sujets
Informations
Publié par | L'Harmattan |
Date de parution | 02 novembre 2005 |
Nombre de lectures | 188 |
EAN13 | 9782296414693 |
Langue | Français |
Informations légales : prix de location à la page 0,0450€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
www.librairieharmattan.com Harmattan 1 @wanadoo.fr
© L’Harmattan, 2005
9782747592918
EAN : 9782747592918
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Tour d’Hainault Chantier Départ Campagne Louis Cours Préparatoire Visite Posthume Nage libre Place du beffroi Lucienne Chalut Regret Réunion de famille Deux Heures Kermesse Sandrine De mort naturelle La sieste Calais René Petite joie Les vaches Voyage domestique Au coron du bout Été Festin École Marie Louise Finalement Midi L’Automne - Ou petit cours de Picardie Café de l’étang Le Cortège Chômage Georges Rose L’heure en pointe Alfred Vacance Nocturne Boulogne Albert Cambrai Six ans Dimanche Ménage La Médaille Relique Retrait Voyage Photo de classe Buse Relâche Gilbert Rue du canal C’est vague Sortie Bailleul Le Quesnoy Mes funérailles Gaspard Avant Ostende Ghlin
Le nord perdu
Catherine Monin
Tour d’Hainault
Un dimanche de course. Un gros bouquet de premier. Un maillot de soleil sec. D’un jaune vainqueur bien mérité. Mon nom en grésillements. Des bravos que je connais pas. Mon sourire de podium. La sueur dans les dents. La bouche en forme de discours...
Et là, le micro me siffle. Son grillage me fait barrière. Il empêche les idées de passer. Il y a plus rien dans ma tête de peloton. Il y a plus que des petits vélos.
Chantier
Il tourne la tige pour ouvrir le pétale métallique. Ses mains en croûte de peau parlent une autre langue. Elles entourent la barque d’huile où dorment trois sardines. Une pour moi disent les doigts. Je mange tout même la colonne qui craque. Ici sur les sacs de béton c’est bon. Les maisons sont en sieste. En boule sous mes fesses. Je fais descendre les arêtes sans bouger. Ses ongles en petites truelles cachent l’étiquette de bière. Il pince ses lèvres quand il a bu. Ça sent comme dans un chez moi. On a pas de couteau pour la pomme, il la scie à métaux. En deux. Ma part a des pleurs de rouille sur la tranche. On dirait qu’elle a saigné sous les piques. Elle goûte sûre et ferreuse comme le dur du travail. Ça fait dessert de garçon. C’est bon. Je cache la tulipe de ma robe. Je crache pareil que lui derrière mon dos. Il rigole une dent sur deux. Il débarrasse notre table en planche dans la camionnette beige. J’ai plus rien devant. Il reprend les pelletées pour nourrir la bouche à ciment. Je reprends mes petites inutilités, mes ennuis de terrain vague, ma. tête de pioche.