Le temps des Jacinthes
126 pages
Français

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Le temps des Jacinthes , livre ebook

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Français

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Description

Le présent recueil se compose de quarante-deux poèmes en langue française. Sans parti pris, rejetant avec horreur l'ethnocentrisme, l'auteur y chante avec une égale ferveur, Klmpongui son village, Brazzaville, le Congo tout entier, la terre entière : "ma mélodie est un hymne à l'amour".

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Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2010
Nombre de lectures 42
EAN13 9782296673410
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le temps des jacinthes
 
Sébas Enemen
 
 
Le temps des jacinthes
 
 
L'H armattan
 
 
© L'Harmattan, 2010
5-7, rue de l'Ecole polytechnique, 75005 Paris
 
Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
 
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
 
 
ISBN : 978-2-296-08265-6
EAN : 9782296082656
 
DEDICACE
 
Je d6dicace ce recueil de chants a :
- Henriette, ma chère 6pouse ;
- Mes chers enfants Dieudonn6, Max Maxime, Brice Fabrice, Denise, Prisca Sandrine et Nzambi qui sont mes premiers fans et qui m'ont toujours soutenu ;
- Mes chers petits-enfants Henri-Emmanuel et Prince-Pascal avec l'espoir qu'ils deviendront de grands artistes.
 
REMERCIEMENTS
 
J'adresse mes vifs remerciements :
- Au Professeur Dominique Ngoië Ngalla pour sa générosité et pour m'avoir encourage it publier mes chansons ;
- A tous ceux qui aiment la musique de Sébas ENE1\1EN et qui m'encouragent constamment ;
- Aux musiciens qui, de la première à la demière chanson, ont fait preuve de beaucoup de talent. Que Jose Gouveia, Jerry Gérard et Alphonso Ntaloulou qui figurent parmi les fondateurs de l'Ecurie musicale Sébas ENEMEN (La Muse) et dont la contribution aura été remarquable reposent en paix !
 
Préface
 
Si, pour exprimer une œuvre à juste titre controversée, la thèse du déterminisme géographique ou sociologique n’était de celles qui ne convainquent pas, j’enracinerais la vocation artistique de SEBAS ENEMEN dans le terreau de sa communauté culturelle d’origine, comme quelques-unes de notre pays, si admirablement douée pour la poésie chantée.
Chez les Beembe du Congo, en effet, la chanson est au centre de l’éducation. Elle fait partie des valeurs que l’individu, homme ou femme, doit incarner. Elle fait partie des critères d’appartenance au groupe où elle est facteur de reconnaissance sociale. On vient de loin pour écouter telle pleureuse de renom qui a confectionné, à l’évocation d’un proche décédé, un texte qu’elle a pris soin de couler dans une langue brillante et fleurie.
A force de contrainte sur elle-même et de discipline, elle est parvenue à discipliner son émotion. De l’anarchie et du désordre de ses sanglots, elle a réussi à tirer une œuvre d’art. La puissance de l’imagination, le ruissellement de l’image et de la métaphore, tout pour ébranler les cœurs les moins sensibles. Et chaque jour, pendant des mois, de nombreuses années, parfois, en fonction du volume du capital du lien affectif qui la lie au défunt, à des heures régulières, à l’aube et au soir tombant, tandis que l’ombre s’étend sur la terre et le mystère, pendant une heure, davantage souvent, la femme qui a été frappée par le deuil d’un proche s’assied par terre ; et, ayant allongé ses jambes, hiératique comme une officiante de quelque culte religieux, après un long prélude destiné à l’éclaircissement de la voix, elle déroule le texte du thrène que le défunt lui a inspiré.
Fait pour être chanté, le texte du thrène se compose d’un refrain et de couplets dans lesquels la pleureuse décrit et conte la vie du mort sur terre. Fortement rythmée à la manière de celle d’un poème, la composition du texte est rigoureuse, et la langue vraiment belle. Elle est de celles qui soulèvent l’émotion et bouleversent. Et lorsque cette émotion est à son comble, qui se retiendrait de pleurer ?
Dans la même communauté culturelle beembe, destinée à servir de support de l’action, la chanson de travail est fort en honneur. Société rurale partagée entre activité agricole et artisanat, on s’attend à ce qu’elle soit rude et prosaïque. Pas du tout. Même si elle dit les travaux et les jours, la grisaille du quotidien, le souci plastique reste au centre de l’œuvre. Sa composition donne lieu, chez les jeunes gens des deux sexes, à une véritable compétition pour la réalisation de la meilleure œuvre. Le souci du bonheur, la crainte de la mort, la fuite du temps, constituent les thèmes majeurs de la chanson beembe et la principale source d’inspiration. Des thèmes du lyrisme universel, on le voit, mais coulés, ici, dans des formes normées, rigoureuses, celles mêmes de l’art.
A côté de la chanson de travail destinée, par sa rythmique et son charme, à faire oublier la peine et l’effort des travailleurs, la grande chanson de réjouissance, du Kiyangi, ample et solennelle comme une hymne religieuse. Elle monte des poitrines, des crépitements des longs tam-tams et de l’averse des sonnailles, pour illuminer la fête, rassembler et raffermir les liens sociaux, afin que continue ensemble le combat de la vie. Puisée à la même source d’inspiration que la chanson de travail qu’elle déborde et élargit en une vaste méditation sur la condition humaine, la chanson du Kiyangi envahit tout l’univers social. Les Beembe la fredonnent partout, « en se moquant pas mal des regards obliques », comme dit Brassens, à propos de toute autre chose.
SEBAS ENEMEN est Beembe et il m’est difficile de ne pas reconnaître quelque influence de sa culture d’origine sur cet artiste au parcours atypique – la très belle chanson, texte et musique, sur Kimpongui, le village de ses ancêtres, en semble une preuve.
 
Son fort tempérament, cependant, refuse de se laisser enfermer dans le cadre étroit de l’univers beembe, pour aller à la rencontre de tous les hommes de la terre, ses frères humains. « Paix sur la terre, Que reste-t-il de la nation ? La ville de mes rêves. » Sans parti pris, rejetant avec horreur l’ethnocentrisme, il chante avec une égale ferveur, Kimpongui son village, Brazzaville, le Congo tout entier, la terre entière. On tient dans ce refus de clôture narcissique, le caractère universaliste, polychrome et polyrythmique de ses textes et chansons qui brassent les hommes et les femmes d’ici avec les hommes et les femmes de là-bas, tous convoqués à la grande fête de la fraternité universelle, à laquelle seuls les « attardés de la terre », contre l’irrésistible mouvement universel, refusent de se rendre. L’ensemble des textes apparaît alors comme un hymne à l’amour de tous les hommes de la terre que l’auteur embrasse dans un même élan de tendresse universelle « ma mélodie est un hymne à l’amour ».
On comprend alors que la tragédie de la guerre qui ravage la terre le tourmente et empoisonne son sommeil. « Paix sur la terre.  » Pour ce militaire de carrière, acquis aux valeurs de l’humanisme, il sera enfin temps « que les armes le cèdent à la toge », que le civil impose sa loi au guerrier enfin civilisé, « pour plus d’humanité et de fraternité ».
Résolument pacifiste, dans aucune de ses chansons, dans aucun de ses textes, ce Général de Brigade qui a voué sa vie au métier des armes, ne chante la gloire des combats et des armes, ni n’entonne le péan, comme c’eût été normal et sans surprise ; avec vigueur, il condamne la guerre. « Paix sur la terre. » On peut alors se poser bien des questions sur les origines de la vocation artistique de ce Saint-Cyrien. Vocation d’ailleurs tardive, puisqu’il ne vient à la chanson qu’en 1996 seulement. Par quel cheminement obscur, sous la pression d’une exigence intérieure de la chanson, s’est-elle, un matin, imposée à ce gendarme à la silhouette imposante et aux traits austères coulés dans le corset de la discipline militaire ? C’est le mystère de toute vocation.
Le présent recueil se compose de quarante-deux chansons en langue française tirées d’un répertoire qui en compte soixante-deux, les unes en Lingala, en Kituba et en Kibeembe, un petit nombre, en Espagnol. Mais, quelle que soit la langue choisie, tous les textes sont remarquables par leur qualité formelle, et la grande rigueur de la composition à laquelle la vigueur et la générosité d’une sève qui paraît intarissable donne une bien trompeuse impression de facilité. SEBAS ENEMEN, en effet, avec la patience obstinée d’un artisan, s’enferme, consacre beaucoup de temps à l’élaboration de ses textes. Y passe et repasse, docile au conseil de Boileau « cent fois sur le métier, remettez l’ouvrage ».
Le résultat du travail patient de cet artiste qui, à la recommandation de Théophile Gauthier, a chaussé, « muse un cothurne étroit ? » Cette beauté de la ligne mélodique en résonance avec l’éclat d’une langue constamment surveillée, servie par la richesse prodigieuse du vocabu

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