Les fleurs de l âme
166 pages
Français

Les fleurs de l'âme , livre ebook

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166 pages
Français

Description

Réplique opposée à ces idéologues estimant que l'Afrique et l'homme noir n'ont jamais rien apporté à l'Histoire, ce recueil de poèmes s'impose comme un argument en faveur de la grandeur de la civilisation négro-africaine. A travers plusieurs poèmes, l'auteur rend hommage et salue les grandes figures de l'humanisme mondial.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2013
Nombre de lectures 71
EAN13 9782296535121
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

16,50ISBN : 978-2-343-00525-6
Eustache Omgba Ahanda
Les fleurs de l’âme Poésie
Préface de Maurice Essomba Owona et Pierre Martial Abossolo
Lettres camerounaises
Les fleurs de l’âme
Lettres camerounaises Collection dirigée par Gérard-Marie MessinaLa collectionLettres camerounaises présente l’avantage du positionnement international d’une parole autochtone camerounaise miraculeusement entendue de tous, par le moyen d’un dialogue dynamique entre la culture regardante – celle du Nord – et la culture regardée – celle du Sud, qui devient de plus en plus regardante. Pour une meilleure perception et une gestion plus efficace des richesses culturelles du terroir véhiculées dans un rendu littéraire propre, la collectionLettres camerounaises s’intéresse particulièrement à tout ce qui relève des œuvres de l’esprit en matière de littérature. Il s’agit de la fiction littéraire dans ses multiples formes : poésie, roman, théâtre, nouvelles, etc. Parce que la littérature se veut le reflet de l’identité des peuples, elle alimente la conception de la vision stratégique. Déjà parus Juste Magloire BASSOGOG DIBOG,Nog Ndourou. L’éprouvé,2013. Dieudonné Éric NGANTCHA, Obama, Seumi et l’école du village, 2013. Dieudonné Éric NGANTCHA, Les gros champignons de Bangoulap, 2013. Moussa HAMAN-ADJI,Les masques de la vanité, 2013. Jeanne Marie Rosette ABOU’OU,Letter to Tita, vol.2, 2013. Jeanne Marie Rosette ABOU’OU,Letter to Tita, vol.1, 2013. Eugène Abel NTOH,Tempête sur le cocotier, 2013. Grégoire NGUEDI,Coup de foudre à Bouraka, 2013. Careen PILO,Quand l’espoir se réveille…,2013. Josué Delamour FOUMANE FOUMANE,La récompense d’un arriviste, 2013. Benoît NDI,La Rose de Jérusalem, 2013. Martial ATEBA NOMO,L’adopté, 2013.
Eustache Omgba Ahanda
Les fleurs de l’âme Poésie
Préface de Maurice Essomba Owona et Pierre Martial Abossolo
Du même auteur Ma fleur tricolore, inRevue africaine de poésie, Lomé, Ed. Agbetsi, 2001 Soupirs de l’âme, Paris, L’Harmattan, 2011 Photographie de couverture d’Étienne Denis : coulée de lave, Mont Cameroun.
© L’Harmattan, 2013 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-343-00525-6 EAN : 9782343005256
Préface
En s’engageant dans l’écriture il y a de cela une quinzaine d’années, Eustache Omgba Ahanda aspirait à s’élever à la diction de la vérité à l’aide des ressources de la parole. Il l’avait déjà fait dansSoupirs de l’âme, œuvre parue en 2011 chez Harmattan où il nous ouvrait alors une réflexion sur les grandes questions de l’humanité. Dans la même perspective, le voici qui signeLes fleurs de l’âme, étape fondamentale dans son projet poétique. Très malin qui prétendrait cerner les contours de ce recueil dense et varié aussi bien au plan thématique que stylistique. La tâche de le préfacer n’est pas aisée, certes, mais nous l’accomplissons avec enthousiasme. Qu’il nous suffise de dire que nous avons entre les mains un bouquet de fleurs offert au monde entier. Dans l’univers floral où il nous transporte, le poète affiche clairement ses intentions. D’emblée, il exécute un véritable magnificat en faveur de l’Afrique. Ce continent est qualifié de « Terre des lumières », « Demeure des grands héros », « Douce prairie »… Les arguments sont nombreux que le poète avance pour soutenir sa thèse. C’est dans cette terre riche en ressources naturelles et culturelles qu’on retrouve le « Papyrus », symbole de l’écriture et preuve du caractère scriptural de la civilisation négro-africaine (Egypte antique), préjugée uniquement (donc à tort) comme celle de l’oralité par un certainoccident.
Du reste, on y ressent une volonté de répondre aux idéologues qui caricaturent l’Afrique commeun peuple qui n’est pas suffisamment rentré dans l’histoire.?Comment peut-on avancer une telle ineptie S’insurge le poète. N’est-ce pas ce continent multimillénaire que le plan du dieu judéo-chrétien a choisi pour sauver Moïse des eaux, accueillir la Vierge Marie et l’enfant Jésus en exil ou héberger Joseph « le premier-né de Rachel » pendant de longues années ?
L’auteur poursuit en affirmant que c’est bien les fleurons de cette terre qui ont « fleurdelisé » les peuples d’occident « dans les
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champs de canne à sucre de la Pampa et de Rio Grande ». C’est encore ce peuple qui, par le negro-spiritual, a bercé les mélomanes d’Amérique et d’ailleurs.
Parce que très fleurie et joyeuse, cette terre est donc celle des bienheureux. Elle n’a d’égale que « l’Arcadie » ou « les Champs Elysées » de la mythologie gréco-latine.
En parcourant plusieurs poèmes, on se rend compte que l’auteur veut régler ses comptes avec ces bourreaux « des têtes bien faites » de son peuple traitées »Au bout du compte » comme des « Bêtes de somme ». Le cri de colère qu’Eustache Omgba Ahanda pousse et qui remplace l’hymne à l’Afrique sus -évoqué sonne comme le Tam-tam du réveil de ce peuple invité à sortir de sa dormance. Il invite l’Afrique à taire ses dissonances et, comme un seul homme, à se lever pour reprendre le contrôle de son destin. Le cri du poète devient plus incisif quand, sans tournure, il aborde les rapports entre l’Afrique et l’occident, truffés de duperies des fauxHippocrates et pseudo philanthropes qui sèment « la zizanie à Bengazi et à Cocody », qui prétendent instaurer « le printemps au Caire et à Tripoli en y faisant la guerre ». Le moins que l’on puisse dire est qu’à traversLes fleurs de l’âme,l’auteur n’occulte pas lesvices et les sévices qui sévissent en Afrique. Guerres tribales, corruption, pédophilie, détournements des fonds publics,parjure et dénis de justice des hommes de loi, apostat des hommes d’église,indolence,insouciance, complaisance, connivence, indécence vestimentaire, images licencieuses et perverses véhiculées par des « putasses à TV Trace » constituent quelques unes des pesanteurs dont doit se dépouiller ce Continent pour aspirer à l’émergence. Il doit se débarrasser de ces tares pour ne pas « couler tout droit en enfer » ou « rendre prospère son adversaire ».
En bon pédagogue, et, tel un médecin, l’auteur n’a pas manqué, dans son autopsie de signaler les turpitudes et autres vicissitudes qui confinent l’Afrique à la traîne du monde. Il présente cette Afrique pillée, souillée, violée, méprisée, et parvient quand même à corriger cette image tronquée en affirmant que l’Afrique est aussi une terre des vertus telles que : l’amour, l’hospitalité, la tolérance, la paix, la sagesse, la foi, l’espérance.
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C’est une terre de sciences et de culture qui a inspiré les autres continents dans les domaines aussi variés que : les mathématiques, la médecine, l’architecture, la littérature, la philosophie etc. Ces savoirs sont d’ailleurs la thérapie que l’auteur propose.
Le poète semble déterminé à extérioriser sa fierté d’être Négro-africain tout en célébrant les grandes figures Noires qui ont marqué et/ou continuent de marquer l’histoire du monde : Cheick Anta Diop, Nelson Mandela, Modibo Diarra et bien d’autres héros. Il réserve un « Péan » et « un ban solennel » à Martin Paul Samba, Ruben Um Nyobe, D. Manga Bell, Chaka Zulu et aux grandes figures mondiales telles que Martin de Tours, Martin Luther King, Sir Alexander Fleming, Henri Dunant, Eugène Jamot.
C’est ici que transparaît la stature universelle du poète qui refuse de céder à un certain autobiographisme. Il « en appelle, appelle et interpelle le ciel, la terre et tous les océans unis aux muses » pour « unifier tous les cœurs qui se ruinent, se vident de douleurs » à « Bandjoun » comme à « Banjul », dans « la Seine », « la Tamise » comme dans la mer de « Kribi » et les rives du « Nyong.» Cette quasi hantise de l’appel à l’unisson marque la foi de l’auteur en la fraternité sans frontière et à la cohabitation pacifique de tous les humains sur la table conviviale, autour de la soupe populaire « panis popularis », véritable sève unificatrice de l’humanité.
Afin de faciliter cette union des cœurs, le poète implore le ciel de le laver « à l’hysope », de poser « sur sa lèvre ce verbe pur qui manque à sa nature », de faire de lui un« Chrysostome »c’est-à-dire une bouche d’or ; de lui faire « une tête de proue des bâtisseurs », de le transformer en « ascenseur de l’élan fougueux de sa terre vers la lumière » pour bien « arpenter l’univers causal des pesanteurs de son ascension » et pour « démêler l’écheveau des horreurs » qui minent le monde.
La grande originalité de ce recueil réside dans la symbolique polysémique de la fleur. Avec une centaine d’allusions dans la file poétique, la fleur et ses dérivées, dès le titre, font figure de thèmes dans l’acception Barthienne comprise comme « un réseau
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organisé d’obsessions » qui relève des zones « pré-réflexives » ou « extra-réflexives » de la conscience de l’auteur. On assiste en effet à une fascination de la fleur tout au long des poèmes. La tentative est forte de lire le recueil non commeLes fleurs de l’âme mais commeL’âmedes fleurs .Personnalisée ou non, c’est la fleur qui orne le ciel, c’est elle qui berce la muse, c’est elle qui accueille le poète avec les feuilles et les peupliers. C’est aussi, à l’opposé, la fleur qui agace, paradoxe ! Et le poète de marteler : « prenons garde aux fleurs les plus épanouies » car elles deviennent souvent « un leurre ».D’ailleurs « Belles elles, le sont », « vénéneuses aussi ».Comme chez Ronsard, autant la beauté ravissante de la femme et l’amour durent « le temps d’une rose », autant la fleur perd de sa beauté « par le temps emportée ».Qui est donc cette fleurette qui embarrasse tant? Est-ce « Simone la belle et pucelle demoiselle » ?serait-ce « Jézabel », « la poubelle » et l’infidèle de la Bible ?
Poésie de l’universel, tenons le pari queLes fleurs de l’âmeemporte le lecteur, ainsi que le poète le souhaite, « vers l’azur de l’éternité ».
En somme, la rhétorique contenue dans ce livre et le style particulier de l’auteur participent d’une intention d’agir sur l’âme. Ils cessent donc de procéder d’un simple art de bien parler pour devenir des stratégies subtiles de séduction et d’émerveillement. Puissants outils pour conquérir les cœurs et les esprits. A travers des interconnections entre la parole et la pensée, cette œuvre illustre la réflexion de Maurice Merleau-Ponty selon laquelle la pensée vient de la parole et y retourne. Ceci revêt au langage une valence ontologique puisque ce dernier devient « médiateur principal, sinon unique, de la vérité ». Le philosophe Heidegger et l’herméneuticien Hans-Georg Gadamer pensent eux aussi que la langue est la relation de l’homme avec le monde. C’est elle qui montre le monde à l’homme. C’est par elle que l’homme a un monde. Notre poète puise donc dans la source illuminante de l’être. En se libérant des contraintes langagières conventionnelles, Eustache Omgba Ahanda renoue avec l’initial. Il impulse un mouvement nouveau à la vie, lui assure une prodigalité sans limite. En faisant abondamment recours aux mythologies grecque, latine
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et égyptienne, tout comme à des néologismes bantous, il nous sert un savant mélange de classicisme et de modernisme qui caractérise son « âme spécifique » dont l’ambition est de rassembler « modernes et reliques » « pour apporter sa pierre à l’édifice » mondial et « sauver » cette terre du « précipice ». Pour tout dire, voici une œuvre qui, au-delà des rimes, rythme bien les « Orphiades, les Jérémiades et les Nyobiades » des humains de tous les temps et de tous les lieux comme l’ont su faire les écrits de Mallarmé, Aimé Césaire, Sembene Ousmane, Guillaume Oyono Mbia, Ferdinand Léopold Oyono, Léopold Sédar Senghor parmi tant d’autres. Maurice ESSOMBA OWONA Docteur es LettresetPhilosophie Ancien Inspecteur de pédagogieDélégué départemental des enseignementsSecondaires pour le Nyong et So’oPierre Martial ABOSSOLO  Docteur en littérature Négro- africaine et Littérature comparée  Université Stendhal-Grenoble 3-France  Université de Buea-Cameroun  Departement of French litterature
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