Les Fleurs du mâle

Ella Jules

Description

« Je ne veux pas d'étoiles ni de lune, je veux une nuit blanche avec du soleil Pour voir clair à chaque instant, et rêver les yeux grands ouverts Et pouvoir laisser le sommeil me prendre, sans crainte du lendemain » Ella Jules revendique ouvertement l'influence des poètes maudits du dix-neuvième siècle. La figure tutélaire de Baudelaire, en particulier, plane au-dessus de son recueil de poèmes d'inspiration romantique. Au fil de sa plume enlevée, elle retrace les moments forts de son voyage intérieur : ses passions, ses combats, ses aspirations. Plus que tout, son bonheur dépend de l'étendue de sa liberté. Sa quête idéaliste et humaniste ne connaît pas de frontières, avide de sensations extrêmes, elle est prête à s'aventurer là où son instinct la porte. La sensualité et la curiosité guident son expérience lyrique, dans une harmonieuse synesthésie poétique.

Sujets

• Pasión (película de 1982)
• Poetry
• Époque contemporaine
• Passion
• Romantisme
• XIXe siècle
• Littérature
• Charles Baudelaire

Informations

• Publié par: Société des écrivains
• Date de parution: 24 novembre 2017
• Nombre de lectures: 4
• EAN13: 9782342157529
• Langue: Français

Extrait

Les Fleurs du mâle
Ella Jules
Société des écrivains

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Les Fleurs du mâle

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Nue
Nue comme un ver
Je me présente à vous
 
Nue sans un vers
Sur une page blanche
 
Nue comme une portée
Avec les notes mais sans clé
 
Nue comme un coquillage nacré sur le sable fin
Sous les caresses incessantes du roulis des vagues
 
Nue sans voile et sans mystère
Authentique, le vrai Nu
 
Nue, corps et âme
Je me livre à vous et vous offre ma prose.
 
 
Les Fleurs du Bien
« Le démon du Mal est l’un des instincts premiers du cœur humain. » (Edgar Poe)
Puiser le Bien du Mal ou être le Mal du Bien ?
Dans mon jardin l’on cultive infatigablement les fleurs du Bien
Légères, naturelles et belles, les opiacés n’ont pas leur place,
Les mauvaises herbes, les orties, les chardons jalousent ce paradis.
Si le jardin est notre paradis, alors notre cœur y habite et invite.
Mais comment éconduire les fleurs du Mal ? Faut-il les convertir ?
Faut-il quérir l’orage pour qu’elles se métamorphosent ?
Le Bien est dévoué à la cure du Mal, il souffre alors de la mission dont il a la charge.
 
Le Mal est vainqueur et les fleurs du Bien ont bien du mal !
 
 
Tourbillon trop brouillon !
La roue tourne, où m’emmène-t-elle ?
Je réfute la pomme qui flétrit sur sa branche comme tant d’âmes,
Je m’accorderai avec la sagesse mêlée d’un grain de folie,
Je veux une vie d’artiste pour oser dire les choses vraies.
Point d’envie qu’on s’arrache ma chemise mais des regards j’en veux
Dans lesquels je me reconnais, intensément ils me font vibrer.
Mais fidèle, je resterai la muse de celui que j’aime passionnément,
Je suis prête à mille efforts pour ne pas me noyer dans ce tourbillon si commun
Et je crève d’envie de toujours me plaire pour mieux délivrer mes talents.
Narcissique je ne suis pas, mais j’imagine que la vie entière doit être sublimée,
Les plus belles années sont devant jusqu’au dernier souffle.
Aimons-nous les uns les autres pour ce que l’on est et pour la joliesse que l’on dégage.
 
 
Pas de fleur sans couleurs
Et Dieu créa les couleurs, comme toutes les robes des fleurs qui nous entourent.
Mais qui prétendit donc que le noir et le blanc n’étaient pas des couleurs ?
J’affirme de toutes mes forces qu’elles en sont, comme le jaune ou le rouge,
Car si le dahlia est noir, et que la rose est blanche, la jonquille est jaune et le coquelicot rouge.
Et si Dieu créa des couleurs pour les fleurs, il créa des couleurs pour la peau des hommes,
Et si chaque fleur est exceptionnelle, elle sait trouver l’endroit idéal pour s’épanouir.
La nature est extraordinaire, pourquoi les hommes n’en prennent-ils pas de la graine ?
Peau des hommes blanche, noire, jaune ou rouge,
Et la couleur de leurs excréments est identique sans nul doute,
Tous les hommes pissent debout, et peuvent être parfaitement abrutis ou au contraire intelligents.
Réveillons-nous ! Apprenons à découvrir la culture de chacun, la richesse des coutumes
Et battons-nous pour éradiquer le postulat de supériorité des uns sur les autres.
Les horreurs de l’histoire sont à jamais ensevelies, chassons la xénophobie
Et n’ignorons pas la souffrance et la misère des peuples !
 
 
Promesse d’un paradis
Les gros doigts déformés pleins d’arthrose
Pour avoir travaillé la terre avec tant de force,
Les pieds aux oignons enflammés d’overdose
De marche et de fatigue jusqu’à l’écorce,
Les yeux brûlés par l’inlassable soleil
D’avoir guetté si loin pendant maintes heures,
La voix éraillée d’avoir mené fort des nuits sans sommeil
De tâches récurrentes et d’insoutenables labeurs,
Un corps courbaturé d’efforts mais bien en vie,
Haïti et l’illusion ou la certitude d’atteindre ce précieux paradis.
 
 
MIA où !
Tu files, tu cours après le vent,
Mais que fais-tu ? Où vas-tu ?
Tu « grouves », tu rappes, tu swingues toutes tes nuits,
Mais que fais-tu ? Où vas-tu ?
Tu dévores tout à pleines dents, tu te brûles les ailes,
Mais que fais-tu ? Où vas-tu ?
Tu cries, tu pleures et tu enrages de plus belle,
Mais que fais-tu ? Où vas-tu ?
Encore et encore, tu essaies désespérément mais il te rattrape,
Mais que fais-tu ?
Tu fuis le Temps, tu fuis ton Temps.
 
 
Mémoires froides
De l’Histoire, voûtes et arcs boutés
De pierres et de poutres vous soutenez,
Des paroles et des chants vous entonnez
Des mystères de la vie et des siècles passés,
De tous les temps...