Nos arbres
106 pages
Français

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Nos arbres , livre ebook

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Description

Ils sont dans la pente et dépassent pourtant le sommet. / Les arbres nous disent. / Au sommet, l'homme a bâti sa demeure et sa bergerie. / Elles sont bientôt gagnées par l'ombre des arbres plantés en contrebas. / Plus bas, dans la vallée, la sapinière en quinconce pousse ses meilleurs éléments vers la pente.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2011
Nombre de lectures 58
EAN13 9782296475168
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Nos arbres
Vincent Bouton


Nos arbres

Poésie
Du même auteur

– Le Rhinosophe. Essai, Publibook, 2006.
– La statue à sa fenêtre. Récit, Amalthée, 2007.
– Nez en mains. Essai, Publibook, 2008.
– Nos limites sont de cendre. Cahiers de poésie verte, Prix Troubadours, 2008.
– Nicodème. Roman, Bénévent, 2009.
– Envahis par nous-mêmes. Poèmes, L’Harmattan, 2010.
– Aucun de vous n’était absent. Poèmes, L’Harmattan, 2011.


© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-55616-4
EAN : 9782296556164

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
Ils sont dans la pente et dépassent pourtant le sommet.
Les arbres nous disent.
Au sommet, l’homme a bâti sa demeure et sa bergerie.
Elles sont bientôt gagnées par l’ombre des arbres plantés en contrebas.
Plus bas, dans la vallée, la sapinière en quinconce pousse ses meilleurs éléments vers la pente.
Ici, les verts profonds des vallées bleuissent en gagnant les cimes des coteaux. Et le soir dépose là ses cieux jaunes bleuis par les heures chaudes. Terres et cieux entremêlent leurs bleus, laissant de ces lieux indistincts le regard flou et l’âme au vague. Extérieurs bleus. Puis doucement ces bleus vous envahissent, jusqu’au cœur. Jusqu’à l’intérieur de vous. Bleus intérieurs.
Venir de si loin pour voir une forêt de cyprès !
Les vents violets sont de violents violeurs de ciel.
L’arbre plein qui s’est plaint est peint de mort.
L’arbre meurt au vent.
Dans le jour qui va naître
Vont bientôt apparaître
Mes beaux arbres géants
Que la brume en lambeaux
Couvrira d’oripeaux
Comme des morts-vivants
Et je suis là immense
Devant cette indécence
De la vie que j’attends
De la vie qui va naître
Qui va me rendre maître
De mes arbres géants…
Mais rien ne vient
Les bois tièdes ont accueilli notre souffle, comme des retrouvailles
Après un si long hiver.
Les mousses étaient à peine craquantes, juste bavardes des chants d’oiseaux.
Nous avons devisé en marchant, dans le soleil encore gris.
Le temps d’enlever notre chandail et l’hiver reprenait ses droits en conquérant de notre frisson.
La forêt prend courage, elle ose les verts. Tendres.
Oublieuse des feux dévastateurs de l’automne et des morts de l’hiver.
La forêt nous dit d’oser espérer. D’oser oublier les feux dévastateurs et les morts.
Et nous osons. Ontologiquement.
Irrésistiblement attirés par cet autre « nous-mêmes », vers plus que nous.
Cui Deus confutit perfectionem
La Tour de Massane par le village de Rimbau.
Marche-randonnée sous la pluie dans la pente dure.
Ascension au milieu des chênes verts et des hêtres nains.
Descente dans les ajoncs en fleurs.
La Méditerranée sort alors des nébulosités pour ourler ses rivages d’une fine écume de sel.
Descente dans la joie, la sueur séchant sur ta peau pour ourler tes lèvres de son sel.
Tu n’as plus peur.
Haïku
L’eau est toute verte
De la forêt qui l’entoure
Elle se nourrit
S’étonner de la cime inégale des arbres
Et du vol joliment incertain des oiseaux.
S’émerveiller du sable imitant là le marbre
Et du volume ici de ces nuages hauts.

Laisser nos yeux entrer au plus profond du vert
Et nos mains se blesser aux fruits rouges des ronces.
Laisser vagabonder notre esprit qui se perd
En questions. La nature n’a que des réponses.
La forêt lointaine forme une ligne sombre, la ligne de cime de ses arbres.

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