Nuit bleue veine
25 pages
Français

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Nuit bleue veine , livre ebook

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Description


« Nuit bleue veine » est un recueil qui comporte deux superbes textes : un long poème du même nom, qui nous invite dans la magie de la nuit suivi d’une nouvelle très originale « Tranche de village ».



" Nuit bleue veine "


C’est un univers où les éléments, les moments, la nuit même sont comme des êtres vivants. La nuit s’incarne en une personne, les papiers jonchant le sol sont bibliothèque du temps. Le lampadaire prend vie sous forme d’un phasme géant, les voitures, des fauves à l’affût. Toute la nuit est un peuple en dehors de toute présence humaine. Le fleuve est univers liquide à lui seul. Tel est le fantastique de ce texte.



" Tranche de village "


Cette petite nouvelle présente les coutumes d’un village où le cercueil est le centre de traditions particulières. Quelle fierté de pouvoir se faire inhumer dans un cercueil ayant déjà accueilli la dépouille d’une célébrité, d’un politique, d’un artiste... Mais quelle surprise de constater, de manière rarissime, qu’un cercueil ait pu être griffé de l’intérieur ! Erreur médicale ? Crime ? Ce texte demande à être développé, à recevoir une " patte " littéraire encapsulant toutes ces coutumes !


N’hésitez pas à envoyer un message à la maison d’édition Bookless pour me contacter. À vos plumes et à bientôt !




Informations

Publié par
Date de parution 18 février 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9782372223881
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0019€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Yves Durlin
 
Nuit bleue veine
 
Poésie
 
Suivi de
 
Tranche de Village
 
Nouvelle
 
 
 
 
© Yves Durlin
Bookless-editions
Tous droits réservés
Février 2017
N°Isbn : 978 2 37222 388 1  
Nuit bleue veine
 
 
 
Les gouttières, veines bleues métalliques,
Giclent sur le pavé hémorragique, repu,
La sueur des nuages incestueux hors temps.
 
 
Le crépuscule noie son déchirement céleste
Dans les lambeaux sombres d’une nuit accouchante.
 
 
Maltard arrivera l’œil blafard vidé de son humeur vitreuse
Par un nuage ciselant un futur horizon.
La rue, exsangue de toute présence humaine,
Guette immobile et froide l’ombre des âmes,
Fantômes de mémoires diurnes qui semblent se léviter
De quelques centimètres de hasard au-dessus
Du clavier granitique des trottoirs.
 
 
Un poteau, potence électrique,
Écartèle ses maigres hauts bras.
Là-haut les fils, au courant des rumeurs,
Coupent net le souffle du vent.
Fils hurlants dans la nuit muette.
La rue se casse le dos et plonge, courbée,
Vers un abysse encroûté d’asphalte.
 
 
Là, proche du vide pentu, une rampe,
Cordon ombilical orphelin, semble saisir l’innommable :
Le temps.
Cordon rigide aux extrémités arrondies
Par des paumes confiantes et chaudes
Afin de descendre ou monter ces créneaux de pierres
Ancestrales.
 
 
Mais, cette nuit,
Seule semble monter une incantation lunaire.
Un réverbère, cerbère cyclopéen,
Fixe d’un regard jaunâtre  la pente.
Rampe et réverbère.
Là, le bas de la rue est avalé par cette bouche
Nocturne aux lèvres de halos blanchâtres.
La descente froide et sourde des escaliers
S’apparente à celle d’un cercueil en terre pleine.
 
 
Lentement, marche après marche,
Le dernier pas donne naissance à un talon
Découvrant le contrebas.
Dans le dos s’orchestre, luisant d’humidité,
L’harmonie des marches.
 
 
Une silhouette, en retard d’une étrange avance,
Se verticalise le long du cours d’eau.
Eau noire, mobile,
Où se miroitent d’étranges étoiles aguicheuses.
Des odeurs lentes squattent les abords.
Le bord du fleuve, margelle géante à la manivelle géante
D’un puits reconverti en écluse,
S’engouffre en rampant en silence
Dans cette eau noire phagocytant silencieusement
Tout ce qu’elle touche.
De nouveau la silhouette magiquement réapparue.
Présence semi-lointaine, semi-proche,
Dans cette nocturne situation.
 
 
Le long du quai des squelettes métalliques
Couinent au vent trop pressant.
Cathédrale de labeur le jour,
Purgatoire et prétoire la nuit.
 
 
Un autre œil électrique à l’iris filamenteux
Saint-esprise cet espace magique.
Autel tragique
Où s’incarnent des silences énigmatiques.
 
 
L’eau noire, aux clapots ressuscités du tréfonds,
Semble envoûter ces lieux.
Un autre cordon ombilical,
Une autre étrange rampe souple comme un serpent torsadé,
S’étire en impossible cadence entre le bord gris granit,
Du bord de cette eau noire,
Et l’énigme flottante au pavillon aveugle.
Étrange rampe au cordage d’un autre âge.
Ce lien, au-dessus de cet élément liquide,
Suspend une destination passée et future à la fois.
 
 
La nuit maquille les yeux du hasard.
De nouveau la silhouette réapparut.
 
 
Les plaques de d’égouts sont comme
D’énormes papilles gustatives râpantes
Et suçantes
La moindre foulée,
La moindre enjambée.
 
 
La rue,
Cette langue noire de peste engoudronnée,
Déroule son haleine nocturne.
Les bordures,
Gencives enchâssées de maisons incisant l’horizon,
S’enfoncent vers cette gorge du boulevard.
Gorge où fredonne un air,
Un refrain d’une danse qui ne veut pas mourir.
 
 
Sous le...

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