Occident, enlève ta burqua !
109 pages
Français

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Occident, enlève ta burqua ! , livre ebook

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Description

Occident maître du monde. Chef d'orchestre sur la scène planétaire. Souvent, principal et seul acteur de l'histoire des peuples, il a façonné à sa convenance et à son profit l'organisation, la structuration des cinq continents. Qui est-il vraiment cet occident ? L'heure de sa découverte n'est-elle pas venue ? Faut-il alors qu'il enlève sa burqua pour nous livrer tout son visage et nous permettre de l'embrasser sur les deux joues. Mission difficile pour la poésie.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2010
Nombre de lectures 167
EAN13 9782296937055
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Occident, enlève ta burqa !
DU MEME AUTEUR

Il pleure dans mon pays, Roman, Editions Désormeaux, Fort-de-France, 1980
Cicatrices, Poésies, Editions Caribéennes – Présence du Livre Caribéen, Paris, 1985
Guadeloupe : le mouvement communiste et ses députés sous la IVe République, Essai, L’Harmattan, Paris, 1986
Aurore, Roman, L’Harmattan, Paris, 1987
La Guadeloupe et son Indianité , Essai, Editions Caribéennes, Paris 1987
Les DOM TOM : enjeu géopolitique, économique et stratégique, Etude, l’Harmattan Paris, 1988
Un danger pour les DOM : L’intégration au marché unique européen de 1992, L’Harmattan, Paris, 1988
Des champs de canne à sucre à l’Assemblée nationale Poésies, L’Harmattan, Paris, 1993
Aimé Césaire, député à l’Assemblée nationale 1945-1993, L’Harmattan, Paris, 1993
Chacha et Sosso, Roman L’Harmattan, Paris, 1994
Faune, Flore, espèces rares du Palais Bourbon, Poésies Collection Club des Poètes, Paris, 1994
L’Outre-Mer sous la présidence de François Mitterrand, L’Harmattan, Paris 1996
Inventer l’emploi en Outre-Mer, L’Harmattan, Paris, 1997
Métisse Fille, Poésies, Ibis Rouge Editions, 2001
Les députés de l’Inde française à l’Assemblée nationale sous la IVe République, l’Harmattan, Paris, 2003
A la recherche de l’Inde perdue , Poésies, L’Harmattan, Paris 2004
Des iles, baisers de Dieu à la terre, Poésies, L’Harmattan, Paris 2005
Le message des fleurs des Antilles Une fleur… un poème, Coproduit avec Magguy CHAULET, Editions Duo Presse, 2007.
Signification des noms indiens de Guadeloupe, Coproduit avec Appassamy MURUGAIYAN, L’Harmattan, Paris 2009.
Mon chemin Poésies, l’Harmattan, Paris 2009
Aux arbres les enfants, Poésies, Editions Le Manuscrit, Paris 2010
Ernest Moutoussamy



enlève ta burqa !


L’H ARMATTAN
© L’H ARMATTAN, 2010
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-13216-0
EAN : 9782296132160

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
ENFANT DE TOUS LES CHEMINS
Occident !
« Nos ancêtres, les Gaulois… »
Répétais-je à tue-tête sous les cocotiers
Non !
Tonnerre de Dieu !
Pas seulement les Gaulois
Mais aussi les Amérindiens
Les Africains
Les Indiens
Je suis enfant de tout ce monde
Tout ce monde est à moi
Tout ce monde est en moi
Mon identité gardienne de cette vérité
Veille sur moi dans les sillons
Fruit des siècles et des traversées
Splendide goutte de rosée du matin des hommes délivrés de l’oppression, de la peur, de la haine
Elle hurle pour la mémoire, pour la dignité
Appelle les chemins qui fuient dans la folie
Dénonce le baptême du mensonge
Qui façonne corps et âme dans ton moule pour bien te servir
Brise l’étau de ton éducation falsifiée

Occident !
Tu arroses de lait les pavés de tes places et avenues
Tonnerre de Dieu !
La terre n’a pas soif !
Ce sont mes frères et sœurs qui ont la gorge sèche
Ils crèvent là-bas
Poignardés par les rapaces
Dévorés par la misère immuable

Occident !
Tu nourris bien tes chiens
Aucun ne meurt de faim
Tant mieux pour eux
Tonnerre de Dieu !
Mes frères et sœurs n’ont pas leur chance
Ils sont plus humains que nous ces heureux élus
Leur marché ne connaît ni disette, ni récession
Leur bien être est assuré
Nos petites mains qui quémandent pour ne pas mourir tout de suite
Nos regards qui supplient le ciel de jeter un œil sur nous
Ne sont que mesquines fantaisies
Devant l’attention divinisée que tu accordes à ton chien.


Occident !
Porté par mon sang mystique, j’ouvre mon corps sur tous tes horizons et sur mon chemin.
Je suis moi-même, issu de moi-même
Aucune croisade ne peut m’arracher à moi-même
Je suis pétri par toutes les mains
J’accepte mon devenir dans le respect des autres
Mais on ne peut m’effacer devant l’autre
Je ne veux pas être un fantôme
Je ne veux pas être converti
Je ne veux pas de sauveur
Je suis de toutes les musiques
Mon sang-mêlé c’est le mystère de ma sève
Il ignore la peur, l’angoisse, la mort,
Il est constitutif de mon être
Il édifie ma vie libérée de toutes les craintes
Il est ma lampe dans mes profondeurs
Je suis un enfant riche en profondeurs
Profondeurs du chemin de croix séculaire de mes ancêtres
Qui débouche sur une sainte, sainte Terre
Qui dresse un saint, saint Homme
Profondeurs du Mahabaratha
Profondeurs des continents arrosés de spiritualité
Profondeurs de l’homme dans sa propre conquête
Du ventre de ma mère au champ de canne à sucre
Il est long ce chemin qui porte mes rêves, mes angoisses
A quatre pattes je bois le jus du matin
Exaltante mélodie de la terre qui me parle
Je ressens la méditation des racines et des feuilles
J’entends la musique évanescente des étoiles éteintes
Des siècles qui gardent le sang des ancêtres cachés
Au cœur de la chair du pays dépecé.
Il résume, il résonne toujours
L’écho impétueux du souvenir
Ma pensée dans le fumier des jours en décomposition dans un calendrier sans Jour du Seigneur et sans Noël
Me dresse devant l’aube
Il est parti ce chemin à la recherche du destin
Oublié dans le linceul des blessures de la terre
Il salue tous les saints, toutes les aurores,
Il cherche le présent et le futur dans les pâturages du passé
Il goûte au bonheur des oiseaux sauvés du désastre
Domination, raz de marée d’aliénation
Qui ont dompté jadis la lame tranchante de l’homme vertical
Me lancent toujours leur défi
Je croise des regards vides, je serre des mains tremblantes,
Je cueille le dernier bourgeon à l’extrémité de la dernière branche


Sous la pierre lourde du trépas de l’injustice
L’enfant miraculé frémit de parole
Et comme une éruption il remplit le vaisseau de l’avenir
Enfant du chemin, né aux quatre chemins
Echappé du registre pourri par les eaux des caniveaux
Il est la chair de la cruche pleine de grandeurs
Son sang descend de tous les sangs
Il écoute les voix réconciliées
Ses compagnons de route, pas nombreux avec leur besace de cris, de prières, de douleurs consolent ceux qui ne voient pas le ciel
Ils découpent les toits effondrés sous l’avalanche des missionnaires
Ils dressent des tableaux ruisselants de lait ancestral
La lune rassemble leurs mains jointes
Leurs soupirs se perdent dans l’épaisseur du silence
Leurs pelotons de lucioles sur l’horizon endormi
Animent les os oubliés dans les cases solitaires


L’enfant n’est pas encore un orphelin
Il triture l’avenir, son avenir
Harcèle les eaux gelées par la colonisation
Joue avec les distances et les ombres
Regarde vivre les instants du théâtre maudit
Les gémissements du cauchemar le cassent
Mais il garde son fruit dans sa poésie
Sème des graines, toujours des graines sur son chemin
L’heure n’est pas à la fin du monde
Le temps ne s’est pas rouillé
Ni naufrage, ni capitulation,
La savane continue à hurler
Les sensations emportent les hésitations
Il est sur le pont, tout près des étoiles
Il caresse ses pensées, ses utopies, ses révoltes
Pendant des siècles, la puissance coloniale a arrosé l’océan atlantique avec des larmes de l’Afrique
En ce temps-là il avalait paisiblement le venin
Le caveau dans le ciel ténébreux embrassait les jours, les nuits, les épaves, les corps foudroyés
C’était le règne des interdits, de la souffrance, de la domination
La révolte ouvrait des traces dans les matins nauséeux
Suicide, marronnage, pendaisons, assassinats
Effroyables siècles !
Le moulin des injustices broyait les âmes
Saoulait les ânes, avalait les mains

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