Paramythologies
92 pages
Français

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Paramythologies , livre ebook

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Description

"Dans l'eau verte très pure où il formait des cercles, comme je me penchais en avant pour voir ma figure, j'ai vu Platon que les cercles de l'eau "troublaient" au point qu'il était contraint de faire des grimaces tout le temps et que de nombreuses rides se formaient sur son visage - je me suis penché davantage et les eaux se sont brouillées."

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2011
Nombre de lectures 47
EAN13 9782296814486
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0450€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

PARAMYTHOLOGIES
Levée d’ancre
Collection dirigée par Michel Cassir et Gérard Augustin

Levée d’ancre est une nouvelle collection privilégiant l’écriture poétique. Elle se propose d’abord de publier, au-delà de la division des genres, la poésie sous toutes ses formes ; de la précise ciselure du vent aux nouvelles, y compris le « noyau de prose » par lequel l’œuvre exprime ce qu’il y a de plus actuel, dans sa construction d’un sens de la poésie.
Ensuite, multiplier les accès à cette poésie, tant par les anthologies critiques, les ouvrages collectifs, que par les échanges entre écrivains et lecteurs, les rencontres entre la poésie, les différents arts et la vie.

Dernières parutions
65 – Alain ROBINET, « J’OURNAL », De ces tabloïds cuits aux soleils d’Hiroshima, & au micro-ondes de Tchernobyl-Fukushima…… à ces répliques poétiques séismiques ! , 2011.
64 – Michel FALEMPIN, La vie littéraire , 2011.
63 – Ahmed BEN DHIAB, Fulgurances, poèmes et dessins , 2010.
62 – Constantin KA?TERIS, Aventure dans le commerce des mots , 2010.
61 – Christophe GUYON, La nuit et les spoutniks reviennent toujours , 2010.
60 – Nikos ENGOPOULOS, Le Retour des oiseaux , 2010.
59 – Alain ROBINET, « 3 Pœtriae Novae » convoquent Homère, Xénophon, Hérodote, Virgile, Arioste, L. Carroll &… à ce colloque : fil(m)ez métaphores ! , 2010.
58 – Hiromi TSUKUI, L’eau qui rit , 2010.
57 – Gérard AUGUSTIN, Athènes dispersée parmi les fleurs , 2010.
56 – Antoine SIMON, Re coudre , 2010.
55 – Nora IUGA, Le cœur comme un poing de boxeur , 2010.
54 – Christian CAVAILLE, gravités , 2010.
53 – Alain ROBINET, La poésie n’illustre pas la peinture, qui n’imite pas ! En 5 théories-fictions prises sur le vif du sujet : contre Horace pour Eros , 2010.
52 – Enver ERCAN, Le coquelicot blanc , 2010.
51 – Sebastian REICHMANN, L’Unité a déménagé dans le monde d’en face (photographies de Gheorghe Rasovsky), 2010.
50 – Pierre GODO, Rue, angle et feux , 2010.
49 – Gavin BOWD, Chastellart , 2009.
Nanos Valaoritis


PARAMYTHOLOGIES

Traduit du grec et de l’anglais
par Gérard Augustin


LEVÉE D’ENCRE
L’Harmattan
© Copyright pour Pandemonium : Nanos Valaoritis, 2005
© Copyright pour Quelques femmes et Le Pacificateur de diamant, Nanos Valaoritis et Editions Nephéli, 1996.
© Copyright pour Le Chien de Dieu, Nanos Valaoritis et Editions Kastanioti, 1998.
© Copyright pour la traduction : Gérard Augustin, 2011.


© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-55455-9
EAN : 9782296554559

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
PANDEMONIUM
Impossible
J’ai rêvé qu’Octavio Paz conduisait l’auto. Nous parlions en passant de Victor Hugo et des dessins qu’il aurait faits s’il avait connu les paysages dramatiques du Mexique. Il me conduit à une ville – un village XOTL. Une auto nous suit… C’est le cousin du Bruho, le chaman, murmure-t-il, regardant dans le rétroviseur.
Ne regardez pas maintenant. Lorsque nous arrivons à XOTL le Bruho est un André Breton très âgé et ridé. Il a cent ans – dit fièrement Octavio. Comment l’avezvous trouvé ici ? demandé-je, étonné. Eh bien, ce n’est rien, dit très modestement Paz. Nous avons fait cela pour d’autres. C’est le moins que vous puissiez faire pour des amis… Feriez-vous ça pour moi ? demandé-je. Bien sûr, si vous mourez avant moi, s’il en était ainsi, je commettrais un suicide. Faites attention, dit Octavio, ça peut ne pas réussir. Qu’est-ce qui réussit ? demandé-je. Mort naturelle – quand le dieu vous prend – pas de vos propres mains. Pendant ce temps André Breton était en train de disparaître… Qu’est-ce qu’il se passe ? Demandé-je, alarmé. Rien. Son énergie s’est juste épuisée… Il sera de retour demain après cinq heures – et alors vous pourrez le questionner sur n’importe quoi… N’importe quoi, dis-je – Oui, dit Octavio, d’un ton confidentiel. Il sait tout... La réponse à toutes les énigmes de l’univers et de l’existence. Que c’est drôle, dis-je… La seule chose qui compte, serons-nous ici demain ? Vous voyez demain à cette place c’est 100 ans... d’avance… Je me réveillai en sentant que je connaissais… la vérité : Octavio Paz était en réalité Carlos Casteneda et vice versa. Qui avait écrit les livres de qui ? – Quoi ? dit une voix. Je reconnus la voix de Victor Hugo… Son immensité était à mon chevet me disant adieu. Lui aussi, il était en route pour le Mexique... pour des vacances. Las de Guernesey ? Demandai-je innocemment. Oh, dit-il, j’ai oublié les Chants de Maldoror et la lettre de l’auteur. Un certain comte de Lautréamont sur une étagère dans la cuisine. Ce doit être sûrement un pseudonyme, dis-je, ainsi n’est-ce pas important – dans cent ans ils seront retrouvés intacts et la lettre et le livre seront lus, votre immensité… Mais il était en route pour le Mexique, sautant par-dessus les vagues énormes de l’Atlantique.
Les mémoires d’un groupe éclaté
Lorsque je partais d’ici pour aller dans l’ouest à la fin des années soixante, je tombais sur quelques fameux vauriens. Tous endimanchés à peu de frais. Il n’y avait pas beaucoup que je pus faire depuis que tout semblait centré sur moi ; c’était eux qui obtenaient la plus grande part du marché, qui de toute façon n’était pas une grosse affaire. En ces jours un dollar valait encore 95 cents. Aujourd’hui il ne vaut pas plus de 55. Mon enfance à Bucarest était pour le moins orageuse. Je partis étudier à l’université à Belgrade. Je parlais couramment latin ce qui m’aidait pour les langues slaves et arabes. Ma surprise fut immense lorsque nous fumes envahis par les Grecs. L’empereur avait toujours convoité l’Illyrie – mais les Illyriens eux-mêmes avaient seulement survécu biologiquement dans la capsule culturelle yougoslave. Mes jours à Sophia étaient comptés parce que je partis pour Istanbul où mon vieil ami de l’école de médecine, Ahmed Arlsan, avait une sœur très belle. Ils me promirent la sœur en échange de mon passeport. Les Turcs avaient des difficultés à obtenir un passeport. Cela coûtait trop cher. Ainsi, je vendais mon identité (encore roumaine) très bon marché et me présentai au consulat grec comme un Arménien déplacé. Ils m’acceptèrent après un interrogatoire. Il n’était pas question que je fusse arménien de souche albanaise. Ce qui n’avait rien à faire avec eux. Ils voulaient tous savoir si j’étais né à Athènes. Je nommai des princes fameux que j’avais connus en Roumanie : les Mourousi, les Cantacuzène, les Callimaque, les Soutso. Tous se portèrent garant de mon nom et de mon personnage et bientôt je devins la plus convoitée de toutes les citoyennetés : juste après la suisse et celle des Américains de la côte Est. C’était à cette époque que je rencontrai, étudiant en médecine à Istanbul, deux autres étudiants en médecine qui s’appelaient respectivement Tristan Tzara et Eugène Ionesco.
Je rencontrai Ionesco 52 fois le même soir. Il pensait toujours que j’étais quelqu’un d’autre. A la fin, il dit : c’est vous à nouveau. Je pensais que c’était vous depuis le début. Non, dis-je, c’est moi. Je ne suis jamais le même deux fois de suite. Si jeune et déjà le même {1} , murmura-t-il et il s’en alla. Mes amis sud-américains étaient nombreux à Istanbul. Comme espion grec, je devins très populaire parmi la racaille qui pensait que j’aurais pu les faire émarger pour des informations sur des sénateurs. Ils en connaissaient un bout. Mais c’était trop cher. Ainsi, je fis un marché avec eux. Deux scandales par semaine seulement pour un prix convenu. Toute cette information tomba entre les mains des Allemands et c’est comme ça qu’ils maintinrent la Turquie en dehors du conflit. Mon ami Soliman le Magnifique, comme ses copains l’appelaient, donna une soirée où je rencontrai Nanos Valaoritis, Cyril Connolly et d’autres

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