Paroles berbères de la résistance
129 pages
Français

Paroles berbères de la résistance , livre ebook

-

129 pages
Français

Description

En 1946, Jean Robichez avait publié un ouvrage de photographies, intitulé Maroc Central, où, dans ses commentaires, il manifestait un respect assez rare pour être relevé à l'égard des populations qui l'avaient accueilli. Si quelques-uns des poèmes qu'il a recueilli ont été publiés en 1949, ,dans la revue Les Temps Modernes, que dirigeait Jean-Paul Sartre, ces Poèmes du Maroc central (1935-1940), sont à ce jour restés inédits - existant seulement, à quelques exemplaires, sous forme de tapuscrit. Ce sont ces textes qui sont publiés ici : cent soixante-seize poèmes originaux d'expression amazighe (berbère), avec leur transcription en français, témoignant des bouleversements politiques, sociaux et moraux que provoqua l'invasion étrangère.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2010
Nombre de lectures 236
EAN13 9782296262027
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait















PAROLES BERBÈRES DE LA RÉSISTANCE




















Poèmes recueillis et traduits par
Jean Robichez








PAROLES BERBÈRES DE LA RÉSISTANCE

Maroc Central, 1935-1940


Édition bilingue tamazight-français







Texte établi et présenté par
Bouazza Benachir























De Bouazza Benachir

Mondialité, transmutations anthropologiques et pensée à venir. Essai sur la
raison planétaire, Publications de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines,
Université Cadi Ayyad, Marrakech, 1990
Edmond Amran El Maleh. Cheminements d’une écriture, « Espaces littéraires »,
L’Harmattan, Paris, 1997
Négritudes du Maroc et du Maghreb. Servitude, culture à possession et
transthérapie, « Histoire et perspectives méditerranéennes », L’Harmattan,
Paris, 2001
Esclavage, diaspora africaine et communautés noires du Maroc, L’Harmattan,
Paris, 2005
Le souci de l’Autre, « Espaces littéraires », L’Harmattan, 2006
Le Siècle de Léopold Sédar Senghor (Le savoir à l’épreuve de la diversité des
cultures), Institut des Etudes Africaines, Université Mohammed-V-Souissi,
Rabat, 2006


Sous la direction de Bouazza Benachir

Écrivains marocains de langue française, in Nouvelles du Sud (éd. Silex, n° 11,
mai / juin / juillet, Paris, 1989)
Croisement des cultures : Monde arabe / Etats-Unis d’Amérique, Publications
de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines, Université Cadi Ayyad,
Marrakech, 1995








© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-12440-0
EAN : 9782296124400
Poésie, résistance, territoire
À Inès, Laïla et Jean-François,
en souvenir des Résistants marocains.9
Un auteur rompu aux marges de l’imprimatur
11. Que cet inédit – connu de Jean-Louis Miège, Abdellah
Bounfour, Claude Lefébure, et d’autres chercheurs de l’Institut National
2des Langues et Civilisations Orientales (inalco, Paris) ou, comme
nous le rappelons plus loin, de Mme Dominique Champault –
ressortisse des nombreuses études et recherches qui ont été motivées par
3leur ancrage amazigh , cela justifie qu’il doive être lu à la lumière
des outils de la science et de la raison, mais aussi, et simultanément,
à celle du saucissonnage « épistémologique » des liens existant entre
4sujet et objet, entre sécurité, territoire et population . Mais qu’il
fasse partie des exemples « uniques » de ceux qui, dans les annales
éditoriales, n’ont été ni retenus pour publication, ni primés, cela est
déplorable. Ce qui légitime, par conséquent, sinon l’agencement de
cet inédit avec les outils évoqués, du moins de faire de nécessité
vertu. Autrement dit : donner corps au désir éditorial exprimé par
5l’auteur dans un article paru en 1949 dans Les Temps Modernes ,
la revue fondée par Jean-Paul Sartre.
62. Dans cet article, tout comme dans Paroles berbères , du reste,
il est question d’un travail qui « a été soumis à Monsieur André
Basset, professeur à l’Ecole des langues orientales vivantes, qui en
1. Jean Robichez, Paroles berbères (Poèmes du Maroc Central). Nous nous référerons
désormais à ce tapuscrit sous la désignation : Paroles berbères. Les numéros de pages en chiffres
arabes renvoient à ce texte dont nous ne reproduisons, infra, que les versions berbère et
française de la partie intitulée Poèmes du Maroc Central.
2. Abdellah Bounfour, Les genres de la poésie traditionnelle berbère : Domaine Tamazight
(2), Izlan (sing. Izli), site Internet de l’inalco : http :// www.inalco.fr. Par ailleurs, notons
que, – comme dans d’autres travaux amazighiens qu’il n’y a pas lieu de citer ici –, dans
l’ouvrage de Jeanine Drouin : Un cycle oral hagiographique dans le Moyen-Atlas marocain,
Paris, Publications de la Sorbonne, 1975, dont une section traite de la « pacification » de
l’Atlas Central, et où figurent des textes d’une nature voisine de ceux relevés par Robichez,
il n’est fait aucune allusion au corpus de textes, objet de la présente publication – le Maroc
Central est le seul ouvrage de notre auteur cité dans la bibliographie.
3. E. Laoust, Cours de berbère marocain (Dialecte du Maroc Central), Paris, Librairie
OrientalistePaulGeuthner,1928;MiloudTaïfi,Dictionnaire
tamazight-français,Paris,L’Harmattan, 1991; Myriam Rovsing-Olsen, « Glossaire », in Chants et danses de l’Atlas (Maroc),
Paris, Cité de la Musique / Actes Sud, 1997.
4. Michel Foucault, Sécurité, territoire, population, éd. Ewald, Fontana, Senellart, Paris,
Coll. Hautes-Etudes Gallimard-Seuil, 2004.
5. J. Robichez (avec M. A. Galmiche), « Poèmes de la résistance berbère », in Les Temps
modernes, Paris, déc. 1949, p. 980 et suiv. Le texte introduisant ces extraits nous semble
suffisamment distinct de l’Introduction à Paroles berbères pour inviter le lecteur à en prendre
connaissance.
6. « Le grand dérangement. La lutte contre l’envahisseur », in Paroles berbères.10
1prépare une édition scientifique. » Cette « édition » n’existant pas,
le souhait de Robichez de voir son travail publié de son vivant, est
2resté non exaucé .
D’où notre ajout ou préface, non aux Paroles berbères en tant que
texte critique, mais au recueil titré : Poèmes du Maroc Central, y
figurant. Ces propos, cet ajout, s’articulent autour d’une esthétique
3géopolitique et d’une « furigraphie » du beau et des processus de
singularisation et de subjectivation à l’œuvre au sein de l’univers
amazigh dans son rapport à la vérité scientifique mais également à
l’exégèse qui sont les siennes : soit une lecture immanente aux
richesses esthétiques, ontologiques, politiques, historiques et
anthropologiques portées et célébrées par cet univers même.
Un manuscrit trouvé à Paris
3. J’avais connaissance de l’ouvrage de photographies de J.
Robi4chez, Maroc Central – ouvrage destiné à un vaste public, mais dont
le ton des commentaires m’avait surpris, au sens le plus favorable
du terme, tant, par son rejet de tout « folklorisme », il tranchait
sur celui de nombre de publications de semblable nature –, quand,
une dizaine d’années passées, M. Habib Arfaoui, libraire à Paris,
5proposa à mon collègue Jean-François Robinet , un tapuscrit de cet
auteur, qu’il avait acquis dans une vente, suite au décès de Madame
Dominique Champault, – conservatrice au Département d’Afrique
Blanche et du Proche Orient, du Musée de l’Homme de Paris –, à
qui il appartenait.
Les trois cent dix-huit pages de ce document titré Paroles
berbères (Poèmes du Maroc Central), sont rangées dans un classeur
1. J. Robichez (avec M. A. Galmiche), art. cit.
2. Notons-le encore une fois : cette référence à A. Basset constitue, pour nous, le parangon
absent de la destinée des Poèmes du Maroc Central. Effectivement, celle-ci croise et amplifie
celle qui fera de ce texte amazighologique majeur, un ouvrage fantôme. Elle le plongera dans
la nuit labyrinthique de l’univers « orientaliste » de l’édition. Nuit étale doublée d’une loi, non
écrite mais cependant stigmatisante, qui met hors taxinomie « normale » la poésie à laquelle
ressortissent sans conteste Poèmes du Maroc Central.
3. Sur la « furigraphie » (en touareg, « zardazgheneb »), voir Hélène Claudot-Hawad,
« Postface », in Hawad, Le Goût du sel gemme, traduit de la tamajaght (touareg) par l’auteur
et H. Claudot-Hawad, Editions Grèges, 2006, p. 107.
4. Jean Robichez, Maro

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