Sous la coupole spleenétique du ciel
196 pages
Français

Sous la coupole spleenétique du ciel , livre ebook

-

196 pages
Français

Description

A l'origine ces 180 textes courts ont paru dans le magazine La Cause littéraire, à raison d'une publication par semaine durant plus d'un an. Chacun de ces textes est indépendant, sans lien apparent avec les autres. Cependant, quelque chose d'inconscient, de subliminal les relie les uns aux autres. Aussi peut-on aborder ce livre de deux façons : soit par une lecture suivie, chronologique ; soit par une lecture de pur hasard, en s'arrêtant sur une page d'un geste aléatoire.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2014
Nombre de lectures 19
EAN13 9782336334516
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

605
Daniel LEDUC
Sous la coupole spleenétique du ciel
Sous la coupole spleenétique du ciel
Poètes des cinq continents En hommage à Geneviève Clancy qui l’a dirigée de 1995 à 2005. La collection est actuellement dirigée par Philippe Tancelin La collectionPoètes des cinq continentsnon seulement révèle les voix prometteuses de jeunes poètes mais atteste de la présence de poètes qui feront sans doute date dans la poésie francophone. Cette collection dévoile un espace d’ouverture où tant la pluralité que la qualité du traitement de la langue prennent place. Elle publie une quarantaine de titres par an. Déjà parus 604 –Michel Khalil HELAYEL,Ton visage mon souffle ma lumière, 2013.603 – Suzanne MERIAUX,Visages de l’eau, 2013. 602Milan ORLIĆ,Ardent désir d’unité, 2013.601 – Jean BAZIN et Jean-Michel LE GALLO,Lumières délavées ou l’enfance contraire, 2013. 600 – Gian Carlo PIZZI, La pauvreté, La povertà,2013. 599 – Hassan WAHBI,Le corps de l’autre, 2013. 598- Marie-Noëlle AGNIAU,Cavale, 2013. 597 – Philippe GUILLERME,Mots volés au silence, 2013. 596 – Didyer MANNETTE,en corps inconnus, Bruine Révolte poétique,2013. 595 – Soisik LIBERT,Trombes en Carrés d’Or vierge, 2013. 594 – Alfredo FRESSIA,Clandestin, 2013. 593 – Tònia PASSOLA,Margelle d’étoiles, 2013. 592 – Jacques GUIGOU,Exhaussé de l’instant, 2013. 591 – MALIBERT,Demeterre, 2013. 590 – José LE MOIGNE,Echos de l’ile,2013. 589 – Patrick RAVEAU,Feux de lumière tardive,2013. 588 – VÂN HI,Les poèmes de Vân.Témoignage (bilingue vietnamien-français), 2013. 587 – Joseph OHMANN-KRAUSE,Le livre d’heures, 2013. 586 – Carole MIROCHE,La femme barkhane,2013. 585 – Serpilekin Adeline TERLEMEZ,Mon ombre et Moi,2013. 584 – Arnaud DELCORTE,Éden, 2013.583 – Philippe TANCELIN (dir.),À la rencontre de Geneviève Clancy, 2013.
Daniel LEDUC
Sous la coupole spleenétique du ciel
© L’Harmattan, 20145-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris http://www.harmattan.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-343-02494-3 EAN : 9782343024943
Les illusions, – me disait un ami, – sont aussi innombrables peut-être que les rapports des hommes entre eux, ou des hommes avec les choses. Baudelaire
Muni de son téléphone portable, il tremblait en marchant. Conversation avec une autre voix dans une autre ivresse, il tremblait (quand on regarde l’infinité des ciels). Sa parole était douce, ou peut-être piquante, amère comme de l’écume. De ses mots il ne tissait plus rien, ne cousait, que ses propres déchirures. Et ses pas ressemblaient à des taches nocturnes nettoyées par la pluie. Il ne percevait de la foule qu’une onde, une ombre électrique. Sa parole était claire, terne et limpide. Mais que propageait-elle, terne et limpide ? C’était un jour comme il n’y en a pas d’autres (il n’y a pas de jours semblables aux autres, ou alors c’est la nuit). Et ses pas salissaient quelque chose, il marchait. Le téléphone répercutait les ondes, et les ombres électriques. De l’autre côté des mots, une douleur (semblable ?) frissonnait en marchant. Une femme rompait ce temps, qui nous dérive, lâchant sur un portable une salive austère. La pluie, n’a pas de rives, dit-on, et pourtant – elle sépare.
7
L’eau bout dans une casserole bosselée. C’est un temps de chien dans la tête, des aboiements surviennent. Elle ne sait que faire de ces migraines, de ces heurts contre soi-même. De cette vie qui bout. Dans ce capharnaüm fait de cartons et de toiles, il n’y a plus rien à ranger. La vie campe, toujours prête à décamper. D’autres lieux no man’s land, d’autres bouts de trottoirs, attendent – comme si l’errance pouvait s’installer… le cœur, s’arrêter de battre la campagne… Le café apaise les céphalées, dit-elle, à la casserole. Mais l’eau qui bout, embue ses yeux. Dans cette limpidité du soir. Qui s’installe. Jusqu’au bout.
8
Le chien, qui connait caresses et rebuffades, jets de pierres et trognons de pain, le chien n’est pasl’errant mais celui qui sillonne. Il ne dresse les oreilles que pour saisir un peu d’entente avec les Hommes. Et son poil ne se dresse qu’en des circonstances garrottées. Jamais, jamais on ne le dresse. Jamais. Le chien va, où va son ombre de loup, sur des territoires qui n’appartiennent qu’aux nuages ; le chien va, comme il peut aller, jusqu’au bout de lui-même. Et ses crocs ne sont que des paroles muettes. Et sa langue, pend. L’humanité, s’y pend. Il reconnait la piste. La trace qui le laisse. Loin. Loin de l’attache – des Hommes.
9
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents