Port-Alfred Plaza
89 pages
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Port-Alfred Plaza , livre ebook

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Description

Qui donc a osé prétendre que la bonne vieille « mise en abyme » était un procédé romanesque dépassé ? C'est avec maîtrise et un évident plaisir qu'André Girard réinvente ici, avec l'écriture économique et efficace qu'on lui connaît déjà, la recette si chère aux écrivains de ce que l'on a légèrement nommé « le nouveau roman ».
Quand on sait de plus que la première version de Port-Alfred Plaza constituait une thèse de doctorat en création littéraire dirigée par nul autre que le grand écrivain Neil Bissoondath, nous avons toutes les prémisses à un roman à la fois déroutant, mais d'une redoutable intelligence.
Quand Étienne délaisse sa thèse de doctorat pour se rendre à Port-Alfred, il n'a qu'un seul but : écrire un roman basé sur huit cassettes audio enregistrées par un autre étudiant à l'insu de ses sujets : un barbier à la retraite, un chauffeur de taxi à la grande gueule, un manœuvre du port et une prostituée vieillissante. Mais voilà que ses plutôt bonnes intentions sont modifiées par l'apparition d'une séduisante femme de ménage de l'hôtel, l'énigmatique Joanna, férue de littérature mais surtout créatrice d'un site web porno-fétichiste destiné exclusivement à une clientèle nipponne...
Jusqu'où Étienne acceptera-t-il de participer aux étranges rituels de la belle ? Comment arrivera-t-il à concilier l'écriture de son roman et les bizarres distractions qui lui sont proposées ? Et quels rôles joueront dans l'aventure les quatre figures emblématiques qui devaient lui servir de matière romanesque première ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 05 février 2013
Nombre de lectures 7
EAN13 9782764418581
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0650€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Littérature d’Amérique
Collection dirigée par Normand de Bellefeuille et Isabelle Longpré
Du même auteur
Roman
Deux semaines en septembre, Montréal, Les Quinze, 1991 ; Québec-loisirs, 1991 ; VLB, 1998.
Prix Robert-Cliche 1991
Prix de la découverte littéraire 1991 (Gala du livre Sag-Lac) Orchestra, Montréal, VLB, 1994.
Prix littéraire du CRSBP Saguenay-Lac-Saint-Jean Zone portuaire, Montréal, VLB, 1997.
Chemin de traverse, Montréal, VLB, 2000.
 
Poésie
Marcher le silence: carnets du Japon, Montréal, Leméac, 2006.
[Avec André Duhaime]
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives Canada
Girard, André, Port-Alfred Plaza (Littérature d’Amérique)
9782764418581
I. Titre. II. Collection : Collection Littérature d’Amérique. PS8563.I665P67 2007 C843’.54 C2006-942231-1 PS9563.I665P67 2007


Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Programme d’aide au développement de l’industrie de l’édition (PADIÉ) pour nos activités d’édition.
 
Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC.
 
Les Éditions Québec Amérique bénéficient du programme de subvention globale du Conseil des Arts du Canada. Elles tiennent également à remercier la SODEC pour son appui financier.
 
 
 
 
L’auteur remercie le Conseil des arts et des lettres du Québec et le Conseil des arts du Canada pour leur aide à l’écriture de ce roman.
 
Québec Amérique 329, rue de la Commune Ouest, 3 e étage Montréal (Québec) Canada H2Y 2E1 Téléphone : 514 499-3000, télécopieur : 514 499-3010
 
Dépôt légal : 1 er trimestre 2007 Bibliothèque nationale du Québec Bibliothèque nationale du Canada
 
Mise en pages : André Vallée – Atelier typo Jane Révision linguistique : Danièle Marcoux et Claude Frappier Conception graphique : Célia Provencher-Galarneau
 
Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés
 
© 2007 Éditions Québec Amérique inc. www.quebec-amerique.com
Sommaire
Littérature d’Amérique Du même auteur Page de Copyright Page de titre Dedicace Mardi 21 septembre Mercredi 22 septembre Jeudi 23 septembre Vendredi 24 septembre Dimanche 26 septembre Lundi 27 septembre Mardi 28 septembre Mercredi 29 septembre Vendredi 1 er octobre Samedi 2 octobre Dimanche 3 octobre Lundi 4 octobre Mardi 5 octobre Mercredi 6 octobre Jeudi 7 octobre Samedi 9 octobre Dimanche 10 octobre Lundi 11 octobre Mardi 12 octobre Mercredi 13 octobre Jeudi 14 octobre Vendredi 15 octobre Lundi 18 octobre

à Étienne Berthold crédible narrateur et véritable ami
« Ç’aurait pu être cacophonique ! C’était polyphonique. »
Alain Médam, Villes pour un sociologue
Mardi 21 septembre
Ce matin, il pleuvait des cordes sur Québec, et j’imagine qu’il en fut ainsi toute la journée. Gare du Palais, dix heures dix, je déposais mon sac de voyage dans la soute à bagages de l’autobus lorsque Mathieu m’a interpellé à sa façon bien particulière en me pressant d’écrire comme j’en suis capable. Qui sait où va te mener ton projet, a-t-il ajouté alors que je m’apprêtais à monter dans le bus pour un trajet de près de trois heures, direction Chicoutimi. On verra bien, ai-je répondu en lui disant de faire vite, sachant qu’il avait un rendez-vous à l’Université Laval avec sa directrice de thèse.
Je venais à peine de m’asseoir dans le bus à moitié vide quand le chauffeur a brutalement refermé la soute. Livre en main, je me délectais comme tout voyageur en instance de départ, sachant que j’allais bientôt entamer un nouveau chapitre. Écris comme tu en es capable, venait de me dire Mathieu dans sa manie de me paterner, et puis une allusion aux cafés Internet . Alors que nous quittions la basse-ville, je songeais à ce qu’il venait de me confier sur sa nouvelle approche. Une idée qui risque de créer des remous à la faculté. C’est ton problème, Mathieu, mais j’ai la conviction qu’avec ton intelligence et ta force de caractère, tu arriveras à te faire entendre, considérant que, si on fait abstraction de, dans la mesure où. Banlieue nord de Québec, dans la montée de l’autoroute 73, mes pensées allaient donc essentiellement à mon Beauceron préféré, mais une demi-heure plus tard, dans le parc des Laurentides, je me suis tout autant perdu dans le paysage qui prenait des couleurs sous l’averse que dans la vie des personnages. Ce fut très bien ainsi. Courte escale dans la basse-ville de Chicoutimi, correspondance pour La Baie sur la baie des Ha ! Ha !. Voilà, j’y suis, j’y reste.
Cinq semaines dans cette chambre d’hôtel pour vivre au rythme de la ville industrielle. Cinq semaines de réclusion dans cette chambre que j’ai pu louer à prix fort raisonnable, écrire en soirée et toute la nuit si nécessaire pour me relever en début d’après-midi. Enfin, c’est ce qui est prévu. Hôtel Plaza, avenue du Port, cour arrière donnant sur les voies de triage. Port-Alfred Plaza , ce sera donc le titre de ma deuxième tentative de « premier roman », les vingt-trois pages de Calgary Hilton s’étant éparpillées il y a près de dix ans dans la vallée de l’Okanagan. Ce sera différent cette fois, basé qu’il sera sur des documents d’archives, et je sens que je vais y arriver.
Voilà une chambre comme je les aime, ai-je décidé en jetant mes affaires sur le lit. Mon premier souci aura été d’écarter les rideaux pour ouvrir la fenêtre, et je me suis délié les muscles en prenant plaisir à m’emplir les poumons d’un air assez frais pour cette période-ci de l’année. Nous sommes dans une ville portuaire et ça s’entend. Ça s’entend, ça se sent, ça bougera vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Usine de papier journal, bateaux soulagés de leur cargaison de matière première, chargement des wagons, formation de convois pour alimenter les alumineries disséminées un peu partout sur le territoire, arrivée de lingots fraîchement coulés qui seront bientôt livrés au port ou partout sur le continent, avec en prime et à toute heure du jour le vol aussi assourdissant qu’impromptu des avions de chasse de la base de Bagotville. Mobilier acceptable, déjà vu en Russie et en Grèce, tout juste assez d’espace pour ne pas virer claustrophobe, fenêtre orientée au nord, parfait fauteuil pour l’écriture.
J’ai alors extrait de mon sac le paquet de huit cassettes audio pour les poser bien en vue sur la commode. Huit cassettes, bien peu de choses, serions-nous portés à croire, mais il y avait maintenant sur cette commode la raison de mon séjour dans cette ville. Je songeais à cette ultime réunion tenue au printemps dernier dans une salle du Musée du fjord. Somme toute, me suis-je dit en retirant ma chemise pour passer sous la douche, nous tous du GRAMUL 1 , et Mathieu en premier lieu, nous aurons pris la bonne décision en choisissant d’écarter les cassettes enregistrées par Barham. À vrai dire, si le rejet de ces documents fut à ce point expéditif, ce fut essentiellement pour une question d’éthique. Musée de province ou pas, il était hors de question de baser notre travail de redéfinition de l’institution sur un discours de taverne, et Barham Réza Naïf pourra toujours se dire qu’il nous a bien eus.
Jusqu’à la fin mai, tout semblait parfait, mais quand nous avons pris connaissance du contenu de ces cassettes audio, nous n’arrivions pas à y croire. Pour tout dire, un étudiant de deuxième cycle qui enregistre des gens à leur insu dans une taverne, ça tient plus de l’acte manqué que de l’idée géniale. Sa tâche était pourtant simple : à partir du questionnaire, il n’avait qu’à interroger et enregistrer une dizaine de leaders d’opinion de la place. Autour de la table, nous avons alors compris pourquoi il s’était éclipsé en douce cinq jours plus tôt, histoire sans doute de retourner en Europe ou aller se perdre dans un musée au Moyen-Orient.
Au sortir de la douche, j’ai allumé mon ordinateur, mais bien après que tout fut installé à l’écran, je l’ai mis de côté, choisissant plutôt de prendre le temps de me détendre pour ne pas trop brusquer les choses. L’air ambiant avait eu le temps de se renouveler, la brise jouait subtilement avec le

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