Dans les pas du lieutenant Destelle en Nouvelle Calédonie
296 pages
Français

Dans les pas du lieutenant Destelle en Nouvelle Calédonie , livre ebook

296 pages
Français

Description

De 1878 à 1882, le lieutenant d'infanterie de marine Émile Destelle est affecté à la Mission topographique chargée d'établir la première carte complète de la Nouvelle-Calédonie. Ses carnets où il note jour après jour les événements et décrit les paysages traversés tout au long de ses expéditions, permettent au lecteur de placer ses pas dans les siens et de le suivre sur les sentiers alors méconnus de la Grande Terre.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2015
Nombre de lectures 20
EAN13 9782336373645
Langue Français
Poids de l'ouvrage 79 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

révèle la difficulté et l’étonnement de ces hommes qui, le plus souvent à pied, confrontés aux difficultés du terrain et à la rigueur de climat, accomplissent leur tâche de pionniers. Le regard scientifique qu’il porte sur son environnement,
déranger et justifier qu’il ne soit ni publié, ni diffusé à l’époque.
pour les banques et les institutions financières. Passionné à la fois par
, née en 1957 à Roanne dans la Loire, s’est fixée à Nouméa depuis une dizaine d’années. Diplômée en psychologie et titulaire d’un Master Histoire dont le sujet porte sur le Patrimoine
des recherches sur le riche passé de la Nouvelle-Calédonie.
, née en 1954 à Belfort, mène un cursus universitaire d’Histoire à l’Université de Franche-Comté où elle soutient sa thèse et débute sa carrière d’enseignante. Elle quitte Besançon pour enseigner l’Antiquité à Tananarive avant de rejoindre Nouméa comme Maître de Conférences en Histoire à l’Université de la Nouvelle-Calédonie. Passionnée par le patrimoine et sa mise en valeur, elle crée en 2010, avec d’anciens
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JEAN-PIERREDESTELLEETL’ASSOCIATIONINMEMORIAM
Dans les pas du LIEUTENANTDESTELLEenNOUVELLECALÉDONIE
Une mission, une carte, un rapport controversé
Collection Lettres du Pacifique 58
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Collection Lettres du Pacifique &ROOHFWLRQ GLULJpH SDU +pOqQH &RORPEDQL 'RFWHXU G (WDW HQ /LWWpUDWXUH HW 6FLHQFHV +XPDLQHV //6+ Conservateur en chef principal des bibliothèques (ENSB), Chargée de mission pour le livre et la lecture e.r (Nouvelle-Calédonie), Déléguée de la Société des Poètes français, Sociétaire de la SGDL. $YHF XQH VRL[DQWDLQH GH WLWUHV G¶DXWHXUV HW G¶pFULYDLQV FRQWHPSRUDLQV RX FODVVLTXHV GX 3DFLILTXH DLQVL TXH G¶XQLYHUVLWDLUHV VXU OHV /LWWpUDWXUHV PRGHUQHV OHV 6FLHQFHV +XPDLQHV HW OHV WUDGLWLRQV RUDOHV RFpDQLHQQHV FHWWH FROOHFWLRQ FRQWULEXH j IDLUH GH O¶+DUPDWWDQ XQ pGLWHXU PDMHXU GH O¶2FpDQLH /D YDULpWp HW OD ULFKHVVH GH FHV WH[WHV VRXYHQW ELOLQJXHV RX WUDGXLWV TXL YRQW GHV OLWWpUDWXUHV j OD UHFKHUFKH HQ VFLHQFHV KXPDLQHV RIIUHQW DX[ OHFWHXUV XQ YDVWH FKRL[ G¶°XYUHV &RQWDFW  KHOVDY#POVQF 9RLU OH FDWDORJXH GH OD FROOHFWLRQ HW XQH VpOHFWLRQ GH OLYUHV j OD ILQ GH FH YROXPH
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PRÉFACE
Lire les carnets du lieutenant Destelle revient à se plonger dans le passé presque mythique d’une Grande Terre peu habitée, au relief chaotique et à la météo bien souvent exécrable. Mythique et pourtant si proche de nous à bien des égards. Mythique, parce que nous y découvrons la vie de ces pionniers qui, au lendemain de la grande révolte canaque et au prix de difficultés sans nom, réussirent l’exploit de dresser la première carte terrestre de la Nouvelle-Calédonie. Ce qu’on exigeait alors de soi-même et de ses hommes nous paraît maintenant proprement incroyable tant les moyens techniques et un certain confort font partie de notre environnement naturel. Proche aussi, cependant, car Émile Destelle sillonne des territoires et décrit des paysages familiers. La Rivière des Pirogues, Yaté, la Coulée, le Mont Mou, Saint-Louis, Canala, etc. sont autant de lieux où nous nous « aventurons » nous aussi et dans lesquels nous l’imaginons tout à loisir. À la lecture des carnets, nous y devinons Destelle et sa brigade qui marchent d’un sommet à un autre pour y planter ces balises indispensables au travail de triangulation. Nous les voyons traverser les rivières, progresser dans les éboulis, fabriquer leur pain ou faire cuire le « lard du gouvernement » qui est leur ordinaire. Destelle nous apparaît comme l’archétype de ces soldats qui bâtirent un empire. Il a vingt-deux ans quand il débarque à Nouméa et se retrouve, lui, jeune lieutenant d’infanterie de marine, à courir la Grande Terre pour la mesurer en tous sens — pour la trianguler — et pour établir la cartographie d’une île encore largement méconnue de ceux qui s’y établissent. Une équipe restreinte l’accompagne, les subsides sont comptés, l’ordinaire est frugal. C’est un officier attentif à ses hommes. Ses écrits montrent son souci des besoins quotidiens de sa troupe : les vivres qui s’épuisent, les vêtements transformés en haillons, l’épuisement des uns. Il exige beaucoup - la mission le commande - et sait payer en retour. C’est aussi un homme qui regarde et observe. Émile Destelle est un esprit curieux de tout : des paysages, des animaux, des plantes et, surtout, de ses semblables. Il n’est pas anodin que plus son expérience s’enrichit et plus ses observations évoluent

des premiers écrits, où il raconte surtout les péripéties quotidiennes, jusqu’aux derniers que nous possédons où la description de la société des hommes l’emporte. Et au sein de celle-ci, il semble s’attacher plus particulièrement à rapporter ce qu’il voit de cette société canaque qu’il côtoie au cours de ses nombreuses missions de brousse. Certes, il la regarde d’un œil marqué par l’esprit et les préventions de son temps. Il est toujours curieux, parfois étonné, amusé même, mais jamais méprisant. Il y a de l’ethnologue dans Destelle quand il décrit l’ordonnancement des champs, l’intérieur des habitations, les us et coutumes d’accueil ou la confection d’un four. Il écoute les légendes canaques, les rapporte dans son carnet. Il y a de l’humaniste, aussi, quand il « reconnaît » aux indigènes un fond de poésie propre au peuple canaque, quand il affirme, même, que cette poésie lui semble être une de leurs qualités ou quand il écrit avoir vu « des indigènes réellement beaux dans ces moments d’enthousiasme ».  À la lecture de cet ouvrage, nous devons rendre grâce de ce travail historique à ses auteurs et à l’association « In Memoriam ». En effet, outre la reproduction des carnets du lieutenant Destelle, c’est une mise en perspective passionnante qu’ils nous proposent. Même isolés dans la chaîne, Destelle et ses semblables ne sont pas seuls au monde. Ils agissent dans une société qui se construit, où les intérêts économiques priment bien souvent, où des hommes et des femmes y bâtissent un avenir mais aussi - d’où qu’ils soient - sont sensibles aux honneurs. Ils œuvrent dans le PaciÀque, c’est-à-dire loin de la métropole d’où proviennent main d’oeuvre et subsides, et proches de l’immense Australie que bien des relations unissent déjà à la Calédonie.  Les articles, les commentaires, les documents variés qui parsèment l’ouvrage sont autant d’éléments qui nous permettent de mieux comprendre et de mieux situer l’aventure passionnante du lieutenant Émile Destelle.  Cette aventure est une part de l’histoire de la Nouvelle-Calédonie. Et de son avenir. Général Luc de Revel  Commandant supérieur  des forces armées de la Nouvelle-Calédonie

LES AVENTURES DU GRAND-PÈRE
« Grand-Père Destelle », c’est ainsi qu’on appelait dans la famille mon arrière grand-père et qu’on évoquait sa carrière militaire et ses aventures qui l’ont amené entre autres, au Tonkin, à Madagascar, en Crète et en Nouvelle-Calédonie.
Désirant entretenir et conserver ces souvenirs, j’ai décidé il y a une dizaine d’années, de transcrire entièrement ses archives.
J’ai découvert alors des carnets qui sont loin d’avoir la sécheresse des rapports militaires, et qui décrivent au jour le jour son activité, mais surtout les personnes et les paysages rencontrés, ainsi que la faune et la flore. Ces descriptions sont toujours très précises, et permettent de se faire une véritable image des lieux qu’il traverse. Ces notes étaient destinées tout d’abord à ses parents puis à sa femme et sont également emplis d’impressions personnelles, de réflexions toujours empreintes d’humanisme et surtout d’une immense curiosité et d’une grande ouverture d’esprit. De plus, s’il est avant tout « militaire », il se montre toujours très libre dans ses critiques envers les décisions, aussi bien des politiques que de ses chefs.
Lieutenant d’Infanterie de Marine, il a 2lorsqu’il ans arrive en Nouvelle-Calédonie. Lorsqu’il est nommé en Juin 1879 pour la mission topographique, il montre un réel enthousiasme et se réjouit de pouvoir parcourir et découvrir le pays. Il va enchaîner les missions et les aventures, affrontant souvent la rudesse du climat et du terrain. Il gardera cependant toujours un excellent souvenir de la Nouvelle-Calédonie et dans tous ses écrits postérieurs, il évoque souvent l’île, notamment lorsqu’il rencontre des paysages qui lui rappellent ses aventures de jeunesse. Cette mission l’a passionné. Je souhaite, qu’en suivant ses pas, vous appréciez aussi ses carnets et ses découvertes.

Jean-Pierre Destelle.
INTRODUCTION
 L’aventure de ce livre débute en 2012 à Nouméa à l’occasion du Mois du Patrimoine organisé sous l’égide de la Province Sud de la Nouvelle-Calédonie. Pour cet événement, l’association In Memoriam, en partenariat avec les Forces Armées de Nouvelle-Calédonie, avait choisi de mettre en lumière les officiers de l’infanterie de marine qui, venus sur le caillou dans le cadre de leurs fonctions, ont pris une part essentielle à la connaissance et au développement du Territoire. C’est en menant les recherches sur la Mission topographique chargée, entre 1879 et 1886, de procéder sur le terrain aux levés et aux triangulations préparatoires à l’établissement de la première carte complète des cinq arrondissements de la Nouvelle-Calédonie que nous avons rencontré Émile Honoré Destelle, lieutenant, capitaine puis colonel d’infanterie de marine et son arrière-petit-fils Jean-Pierre.De cette rencontre sur Internet, où Jean-Pierre met en ligne les 1 exploits et les mémoires de son arrière-grand-père , naît l’échange via le net d’informations, une collaboration à distance, des contacts par écrans interposés et enfin l’idée d’un livre, fruit d’un travail commun. Alors, sur les pas d’Émile Destelle, commence une plongée quotidienne dans ses carnets journaliers qui durera une année et demie et la découverte d’un officier, d’un homme de terrain qui, en toutes circonstances, garde un regard d’homme libre, humaniste et catholique. Émile est avant tout un Saint-Cyrien empreint d’esprit de service, rompu à la rigueur des rapports et formé aux techniques de l’ingénieur. Au chef-lieu comme sur le terrain, c’est avec un regard précis, métrique, organisé et systématique qu’il note jour après jour : la date, la composition de son détachement, le temps qu’il fait, le lieu où il est, les repères de triangulation qu’il a posés, les gens qu’il croise et les événements fastes ou néfastes qu’il traverse. Rompu aux exercices physiques, c’est aussi un homme de terrain qui grimpe sur les sommets pour placer une bouteille,
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