Là-bas, entre terre et ciel
114 pages
Français

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Là-bas, entre terre et ciel , livre ebook

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Description

Là-bas, c'est le Sahel, le pays d'Aribinda jadis relié au ciel par une chaîne dont on peut encore apercevoir au zénith le dernier maillon, la vieille ville de Chinguetti rehaussée au fil des siècles pour faire front à l'ensablement. Ce sont les barrages du Frère Adrien, les vents de sable, les pluies d'hivernage, les inondations succédant aux sécheresses. C'est la quête de l'eau, l'excision, le mariage forcé... Mais c'est aussi un certain art de vivre la pauvreté dans la certitude de rejoindre un jour le monde des ancêtres, quelque part entre terre et ciel.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 05 septembre 2015
Nombre de lectures 7
EAN13 9782336391021
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Écrire l’Afrique
Collection dirigé par Denis Pryen
Roman, récits, témoignages littéraires et sociologiques, cette collection, reflète les multiples aspects du quotidien des Africains.
Dernières parutions
Fred JULIANI, Contes et mécomptes d’Afrique et d’ailleurs, 2015 .
Jean-François Sylvestre SOUKA, Madame Gentil, 2015.
Thierry VUNOKA, Héros anonymes, 2015.
Irène ASSIBA d’ALMEIDA et Sonia LEE, Essais et documentaires des Africaines francophones. Un autre regard sur l’Afrique, 2015 .
Jean-Pierre EYANGA EKUMELOKO, Enfin éclos d’un vase clos, 2015.
Jules ERNOUX, La Précarité quotidienne en Afrique de l’Ouest. Culture et développement, 2015.
Éric BOUVERESSE, Celui qui voulait être roi. L’Afrique, terre des esprits, 2015.
Joseph Marie NOMO, L’envers de l’argent, 2015.
Françoise UGOCHUKWU, Bribes d’une vie nigériane. Mémoires d’une transformation identitaire, 2015.
Athanase RWAMO, La rue, refuge et calvaire, 2015.
Judicaël-Ulrich BOUKANGA SERPENDE, Et si brillait le soleil…, 2015 .
Abdoulaye MAMANI, À l’ombre du manguier en pleurs, suivi de Une faim sans fin, 2014.
Baha HAMA, Les amants de Lerbou, 2014.
Parfait DE THOM ILBOUDO, L’Amante religieuse, 2014.
Mamady KOULIBALY, Le miraculé des bords du fleuve Mano : Souga, 2014.
Jean-Célestin EDJANGUÉ, La République des sans-souci, 2014.
Casimir Alain NDHONG MBA, Au dire de mes aïeux. Une facette du passé des Fang du Gabon, 2014.
Copyright






















©L’Harmattan, 2015
5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris
www.harmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
EAN Epub : 978-2-336-74113-0
Titre

Jean DUBUS







Là-bas, entre terre et ciel

Récits de voyages
Du même auteur


Du même auteur
Yéri ou la rivière du crocodile sacré
Edilivre – Editions APARIS – 2008.
La sécheresse au Sahel/Vers une gestion concertée
(en collaboration avec Nathalie Dubus)
Hermès – Editions Lavoisier – 2011
Citation


à Adrien, Dada, Mogho, Yéri, aux rencontres de fortune, aux palabres sous le baobab, aux danses des masques, aux génies des forêts, des sources, des montagnes, aux vents de sable et aux pluies d’hivernage, mes souvenirs… et mes fantasmes.
AVANT-PROPOS
Là-bas, c’est le Sahel, le pays d’Aribinda jadis relié au ciel par une chaîne dont on peut encore apercevoir au zénith le dernier maillon, c’est la vieille ville de Chinguetti rehaussée au long des siècles pour faire front à l’ensablement. Sur un parking, à Lomé, c’est un masque au pouvoir envoûtant de provenance indéterminée, à Ouagadougou, un avion en fil de fer fabrication trottoir, à Grande-Saline en Haïti, ce qu’il reste d’un avion abandonné par des trafiquants de drogue et recyclé en instruments de cuisine…
Là-bas, ce sont les barrages du Frère Adrien, construits avec les moyens du bord sous l’œil inquisiteur du lion de Tanvi, les vents de sable et les pluies torrentielles, la quête de l’eau, l’excision, le mariage forcé… Mais c’est aussi et surtout un certain art de vivre la pauvreté dans la certitude de rejoindre un jour le monde des ancêtres, de l’autre côté du fleuve, quelque part entre terre et ciel.
C’EST LE SAHEL
La piste rouge sous le soleil,
le sable, la tôle ondulée,
un paysage toujours pareil
avec ses arbres clairsemés,
c’est le Sahel.
De longues files sous le soleil
de femmes portant des canaris
et là-bas, entre terre et ciel,
l’homme bleu sur son méhari,
c’est le Sahel.
Les greniers à mil accrochés
au rocher comme nids d’abeilles
sous l’abri où seront hissés
ceux dont c’est le dernier sommeil,
la terre montée dans des paniers
pour bâtir un monde irréel,
un monde où le calendrier
a dimension de l’éternel,
c’est le Sahel.
Plus loin le fleuve, ce grand Seigneur,
qui descend du Fouta-Djalon,
de ses eaux chargées de limons
portant la vie au fil des heures :
les Bozos lancent leurs filets,
les Peuls abreuvent leurs troupeaux
tandis qu’au pied des entrepôts
se rassemblent les piroguiers,
c’est le Sahel.
Sur le plateau où l’harmattan
a desséché le marigot,
par isolement, par manque d’eau,
un village se meurt lentement…
Ce grand chantier sous le soleil
où chacun est mobilisé :
la daba, la pioche et la pelle
pour qu’un village soit sauvé,
c’est le Sahel…
LE PAYS D’ARIBINDA
Les premiers temps
Que vous veniez de Djibo, à l’ouest, ou de Dori, à l’est, après avoir franchi de larges espaces jonchés d’arbres morts, où les quelques baobabs encore debout se tordent de soif et les rares acacias exhibent leurs racines dénudées par l’érosion comme autant de griffes s’accrochant désespérément à ce qu’il reste de sol, vous ne pouvez manquer d’être saisi par l’âpre beauté du pays d’Aribinda dont les dômes granitiques surgissent de l’horizon, monstres d’un autre âge endormis sous le soleil. Ce sont, nous disent les géographes, des inselbergs, à la fois îles et montagnes. C’est vrai, bien sûr, mais on ne peut s’empêcher d’évoquer leur lointain passé.
Selon les géologues, la vie serait apparue sur notre planète à l’archéen, période s’étendant de -4 à -2,5 milliards d’années, sous forme d’organismes monocellulaires, toujours présents et que nous connaissons bien, les bactéries. Des stromatolithes, colonies de cyanobactéries ou algues bleues formées voici 3 milliards d’années, ont été découvertes en Afrique australe.
Et puis, entre -2,5 milliards et -540 millions d’années se développent les premiers organismes pluricellulaires. Leurs fossiles, découverts au Gabon, dateraient de 2,1 milliards d’années. Mais tandis qu’au fond des eaux se manifestent ces premières formes de vie élaborées, en Aribinda, le magma remonte vers la surface, disloquant, compressant et cuisant les roches en place. Il se solidifie au cours de son ascension et se cristallise en granites. Dans les fentes de dislocation, du quartz aurifère est injecté. Une chaîne de montagnes domine bientôt le paysage et dès lors est soumise aux agents atmosphériques, température, vent, pluie… qui entreprennent leur long travail de sape et d’érosion. De part et d’autre, les sédiments se déposent dans de vastes zones de subsidence : le bassin de Taoudéni à l’ouest, dont la bordure constitue les falaises de Banfora, le bassin des Iullemeden à l’est.
Dans ces bassins, dès le début de l’ère primaire, il y a de cela 540 millions d’années, la vie s’est diversifiée en une multitude d’espèces aquatiques avant de s’essayer à conquérir la terre ferme. C’est au cours de l’ère primaire, au carbonifère, que se développeront les cryptogames vasculaires, plantes sans fleurs pouvant atteindre 40 mètres de haut, qui donneront le charbon, et que les premiers reptiles feront leur apparition. L’ère primaire connaîtra également d’intenses glaciations qui éroderont les rochers de l’Aribinda.
Durant le primaire et le début du secondaire, les terres de l’hémisphère sud ne formaient qu’un seul continent, le Gondwana.
L’ère secondaire est celle des grands reptiles. Les Dinosaures prolifèrent dans la région d’Agadez. S’ils sont venus en Aribinda, l’érosion a effacé leurs traces. Mais Tazoudasaurus Naïmi, découvert au Maroc, vieux de quelque 180 millions d’années, serait l’ancêtre des dinosaures américains. Au cours de l’ère secondaire, l’Afrique va se séparer de l’Amérique du sud qui dérivera lentement vers l’ouest, et de l’Inde, de l’Arabie puis de Madagascar qu’elle laissera à l’est. Elle remontera vers le nord, s’éloignant de l’Antarctique et de l’Australie.
A l’ère tertiaire, l’Afrique et Madagascar acquièrent leurs contours actuels. Les oiseaux, de grands coureurs proches de l’autruche, succèdent aux archéoptéryx et les mammifères envahissent les terres. Les éléphants, origi

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