178 secondes
143 pages
Français

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Description

Pour ce jeune en perte soudaine d’altitude, « 178 secondes », c’est juste le temps nécessaire pour effacer 18 ans de mensonges, pour découvrir le sens véritable des choses et pour enfin atterrir avec sa propre vérité.
« Je ne gardais aucune marque physique de cette agression. Seule ma mémoire inconsciente en gardait la trace indélébile, comme un tatouage direct au coeur. »
Bouleversé par la découverte d’un événement ayant marqué sa vie à son insu, Nicola entreprend, le jour de ses 18 ans, un voyage qui le mènera de Montréal au Pacifique, puis de Yellowknife à l’Atlantique. Au cours de ce périple, où il croisera divers visages de la francophonie, il apprendra à se connaître, à trouver sa voie.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 18 octobre 2011
Nombre de lectures 10
EAN13 9782895971801
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0650€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

178 secondes


Prix littéraire des enseignants AQPF-ANEL Roman 15 ans et plus
Katia Canciani
178 secondes
ROMAN
DE LA MÊME AUTEURE
Littérature générale
Un jardin en Espagne. Retour au Généralife (roman), Ottawa, Éditions David, 2006. Finaliste aux Prix des lecteurs Radio-Canada 2007. Finaliste aux Prix Éloizes 2007, catégorie «Littérature».
Littérature jeunesse
Frédéric le méli-mêlé (album), Montréal, Bayard, 2009.
La princesse Pop Corn (roman jeunesse), Montréal, Bayard, 2009.
Kimmy la lune (album), Montréal, Bayard, 2008.
Poussièra (album), Montréal, Bayard, 2008.
Crinière au vent 2. Un camp mystère… (roman jeunesse), Montréal, Hurtubise HMH, 2008.
Riquili apprend les voyelles (album), Moncton, Bouton d’or Acadie, 2008.
Le château qui puait trop (album), Moncton, Bouton d’or Acadie, 2008.
Riquili apprend à compter (album), Moncton, Bouton d’or Acadie, 2007.
Crinière au vent 1. Si j’avais un poney… (roman jeunesse), Montréal, Hurtubise HMH, 2007.
Samuel la tornade (album), Montréal, Bayard, 2007.
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives Canada
Canciani, Katia, 1971-
178 secondes / Katia Canciani.
(Voix narratives)
ISBN 978-2-89597-103-0
I. Titre. II. Titre: Cent soixante-dix-huit secondes.
III. Collection: Voix narratives
PS8605.A57 C46 2009 C843’.6 C2009-900897-1

ISBN format ePub : 978-2-89597-180-1

Les Éditions David remercient le Conseil des Arts du Canada, le Secteur franco-ontarien du Conseil des arts de l’Ontario et la Ville d’Ottawa.

En outre, nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Programme d’aide au développement del’industrie de l’édition (PADIÉ) pour nos activités d’édition.

Les Éditions David remercient également le Cabinet juridique Emond Harnden.

Les Éditions David
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Ottawa (Ontario) K1N 7J3
www.editionsdavid.com
Téléphone : 613-830-3336
Télécopieur : 613-830-2819
info@editionsdavid.com

Tous droits réservés. Imprimé au Canada.
Dépôt légal (Québec et Ottawa), 1 er trimestre 2009
ce soir, je suis aux portes d’un nouvel abîme
il m’attend depuis si longtemps
il m’espère
il m’appelle
ce soir, je plonge
pour mieux remonter
pour remonter
ROMAN
Un instant
Pour votre sécurité
Cinq minutes de lecture pourraient vous sauver la vie
Transports Canada − Sécurité aérienne

178 secondes
Combien de temps un pilote sans formation de vol aux instruments peut-il espérer tenir le coup lorsque les conditions météorologiques lui ont fait perdre le contact visuel? Des recherches ont montré que le temps nécessaire pour perdre le contrôle de l’avion dans ces conditions variait de 20 à 480 secondes, la moyenne s’établissant à 178 secondes.
Voici le scénario fatal…
Le ciel est couvert et la visibilité, médiocre. On rapportait une visibilité de cinq milles, mais elle semble plutôt avoir rétréci à deux milles et vous ne pouvez évaluer l’épaisseur de la couche de nuages. Votre altimètre indique 1500 pieds. D’après votre carte, le relief peut toutefois atteindre les 1200 pieds. Il y a peut-être une tour à proximité, car vous ne savez pas exactement où vous vous trouvez par rapport à votre route. Comme vous avez déjà volé dans de pires conditions, vous ne vous en faites pas outre mesure.
Inconsciemment, pour franchir ces tours qui ne sont pas si imaginaires que ça, vous tirez un peu sur les commandes. Sans avertissement, vous vous retrouvez entouré de brouillard. Vous avez beau vous arracher les yeux à percer le mur blanc, vous ne voyez rien. Vous combattez l’impression désagréable qui vous tiraille désormais l’estomac. Vous essayez d’avaler votre salive, mais vous avez la bouche sèche. Vous prenez conscience maintenant que vous auriez dû attendre de meilleures conditions pour décoller.
Vous pouvez commencer à compter. Il vous reste encore 178 secondes à vivre.
L’appareil a l’air d’être stable. Votre compas tourne cependant lentement. Lorsque vous appuyez sur le palonnier pour ramener l’avion, cela vous fait une drôle d’impression et vous revenez donc à la position initiale. Votre compas tourne maintenant un peu plus rapidement et votre vitesse s’accroît légèrement. Vous interrogez votre tableau de bord en espérant du secours, sans succès.
Il ne vous reste plus que 100 secondes à vivre.
Vous jetez un coup d’œil à l’altimètre et constatez avec horreur qu’il dévire. Vous êtes déjà tombé à 1200 pieds. Instinctivement, vous donnez de la puissance, mais l’altimètre diminue toujours. Le moteur est dans le rouge et la vitesse y est presque aussi.
Il vous reste 45 secondes à vivre.
Vous vous mettez à transpirer et à trembler. Il doit y avoir quelque chose qui ne marche pas : plus vous tirez sur les commandes, plus la vitesse augmente. Vous pouvez entendre le sifflement déchirant du vent contre l’avion.
Plus que 10 secondes.
Soudain, le sol apparaît. Les arbres se précipitent à votre rencontre. En tournant votre tête, vous pouvez voir l’horizon, mais sous un angle inhabituel. Vous êtes presque à l’envers. Vous ouvrez la bouche pour hurler, mais…
Votre dernière seconde s’est écoulée.
Début moins douze
La toute première fois où j’ai déchiffré ce texte, c’était dans la salle de bain de ma tante. J’avais dix ans. En fait, c’était aussi la toute première fois où je me décidais à lire quoi que ce soit qui ne m’ait été expressément demandé. Le babillard qui campait de façon incongrue — résolument originale — dans la petite pièce était pourtant tellement invitant. Entre les caricatures de Chapleau, les bandes dessinées de Lyne Arsenault, les derniers bulletins d’aviation, les blagues tirées du Sélection du Reader’s Digest, les citations griffonnées sur des bouts de papier recyclé, les cartes postales écornées, le choix était vaste, mais je me contentais d’habitude de survoler le montage précaire. Seuls les traits francs des dessins retenaient parfois mon regard.
Cet après-midi-là, après avoir tour à tour détaillé le lavabo sur pied à la fêlure inquiétante, le réservoir de la toilette suintant l’humidité puis le bain à l’émail défraîchi, j’avais finalement saisi le morceau de papier à la bordure bleu vif. Il m’avait toujours attiré, sans doute parce qu’il appartenait à ce monde dit merveilleux de l’aviation, mais la lilliputienne écriture qui le saturait avait jusqu’alors eu sur moi, lecteur réfractaire, un effet des plus rébarbatifs.
Au début, j’avais lu de façon hésitante. L’alignement de mots de la deuxième phrase était presque parvenu à épuiser mon intérêt quand un court énoncé : « Voici le scénario fatal » avait, in extremis , ravivé mon courage. Peut-être parce que je venais d’apprendre dans mon cours de français que fatal voulait dire mortel et que le mot mortel, sans trop comprendre pourquoi, me fascinait.
Je m’étais plongé dans l’aventure. J’étais aux commandes de cet appareil aux ailes d’argent. C’était moi qui filais vers le sol à une vitesse vertigineuse, déchiquetant des yeux les nuages. Mon sang bouillait dans mes veines, mes mains moites tenaient le papier comme s’il avait été le manche de mon avion monomoteur. À l’avant-dernier paragraphe, je relevais de justesse le nez de l’appareil, en rasant les herbes, en étêtant les fourmis, en soulevant bien haut la poussière.
J’étais sauvé.
Je nous avais tous sauvés.

Presque huit ans plus tard, le quatre et demi de ma tante avait peu changé. Si Caro avait su rajeunir la décoration des autres pièces, sa salle de bain inondée de turquoise et de fuchsia n’avait pour sa part pas fait les frais des goûts du jour. À proximité de la rivière des Prairies, à Laval, cet appartement, par quelque jeu du destin, était notre terrain neutre familial.
C’est ici que je les avais conviés à mon anniversaire. Ici. Ça les avait froissés. Ils voulaient m’organiser une grande fête pour mes dix-huit ans. « Tu deviens un adulte. » « On va te sortir… » « On va danser. » « On va faire ce que tu veux. » C&

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