À l ombre de la mine, tome 2 : Clara et Yuri
249 pages
Français

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À l'ombre de la mine, tome 2 : Clara et Yuri , livre ebook

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Description

Au milieu des années 1950, les familles de Marek et Kristoff Rudenko, des immigrants ukrainiens installés au Québec quarante ans plus tôt, sont bien établies. Ils y vivent toujours dans leur Abitibi d’adoption avec leurs enfants, se relevant comme ils le peuvent des épreuves qui les ont marqués. Ce deuxième tome nous plonge dans les tourments vécus par la génération suivante, qui a ses propres combats à mener et ses drames à surmonter.
De son côté, Yuri, le fils de Kristoff et de Jeanne, poursuit une quête désespérée pour connaître l’identité de ses véritables parents, une démarche qui pourrait exposer ses membres à une douleur inimaginable – un scandale, même. Clara, quant à elle, découvre que l’amour, aussi magique puisse-t-il être, peut aussi devenir un fardeau bien lourd à porter. Un apprentissage que vivront aussi Teodor et Victoria, chacun à leur manière…
Amours impossibles, secrets de famille explosifs, dur labeur, grands espoirs : suite et fin d’une magnifique saga qui a séduit des milliers de lecteurs dès la parution du premier tome.

Informations

Publié par
Date de parution 20 mars 2019
Nombre de lectures 2
EAN13 9782897586225
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Guy Saint-Jean Éditeur
4490, rue Garand
Laval (Québec) Canada H7L 5Z6
450 663-1777
info@saint-jeanediteur.com
saint-jeanediteur.com
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Données de catalogage avant publication disponibles à Bibliothèque et Archives nationales du Québec et à Bibliothèque et Archives Canada
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Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada ainsi que celle de la SODEC pour nos activités d’édition. Nous remercions le Conseil des arts du Canada de l’aide accordée à notre programme de publication.

Gouvernement du Québec — Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres — Gestion SODEC
© Guy Saint-Jean Éditeur inc., 2019
Édition : Isabelle Longpré
Révision : Isabelle Pauzé
Correction d’épreuves : Johanne Hamel
Conception graphique de la page couverture et mise en pages : Christiane Séguin
Illustration de la page couverture : Talisman illustration design – Alain Fréchette
Dépôt légal — Bibliothèque et Archives nationales du Québec, Bibliothèque et Archives Canada, 2019
ISBN : 978-2-89758-621-8
ISBN EPUB : 978-2-89758-622-5
ISBN PDF : 978-2-89758-623-2
Tous droits de traduction et d’adaptation réservés. Toute reproduction d’un extrait de ce livre, par quelque procédé que ce soit, est strictement interdite sans l’autorisation écrite de l’éditeur. Toute reproduction ou exploitation d’un extrait du fichier EPUB ou PDF de ce livre autre qu’un téléchargement légal constitue une infraction au droit d’auteur et est passible de poursuites légales ou civiles pouvant entraîner des pénalités ou le paiement de dommages et intérêts. Guy Saint-Jean Éditeur est membre de l’Association nationale des éditeurs de livres (ANEL).
Pour toi, papa, 20 ans déjà…
Prologue
L’arrivée du bébé Yuri dans la famille Rudenko avait mis un baume sur une souffrance profonde partagée par tous les membres éprouvés. Après la mort de Cécilia dans l’accident de voiture ayant suivi le mariage de Raoul Beaulieu et Solange Truchon, frère et belle-sœur de Jeanne, tous avaient eu besoin de retrouver le courage de poursuivre leur route. Marek, le père de l’enfant, qui se trouvait au volant de l’automobile au moment de la tragédie, s’était enfui le lendemain des funérailles de sa petite fille de trois ans.
— Laisse-moi, j’ai tué ma fille ! avait-il crié à son frère Kristoff, avant de disparaître du village de Bourlamaque.
Pour Charlotte, sa femme, cet abandon avait sonné la fin du peu d’amour qu’il lui restait encore pour son époux. Depuis plusieurs années, l’attachement s’était effrité au même rythme que les absences quotidiennes de Marek. Parfois, il y avait bien eu quelques éclaircies dans cette relation houleuse, mais la mère de famille avait fini d’espérer. Le temps avait passé sans qu’elle reçoive de nouvelles de l’homme, qui avait néanmoins envoyé à l’occasion un peu d’argent, mais jamais assez pour soutenir adéquatement sa femme et ses enfants. D’autant plus que Charlotte, enceinte au moment de l’accident, avait mis au monde une petite fille, qu’elle avait prénommée Juliette, en décembre 1939. Le seul plaisir qu’elle avait connu, à ce moment, avait été de pouvoir donner un nom purement québécois à cette enfant, qui ne connaîtrait probablement pas son père. Marek n’avait pu exiger qu’elle porte un prénom ukrainien, comme il l’avait fait pour tous les autres.
— C’est moi qui décide, avait murmuré la mère de famille après l’accouchement. Juste moi.
Par contre, sur le plan financier, encore une fois, en dépit de sa fierté si souvent heurtée, elle avait dû se résigner à accepter l’aide de son beau-frère, en plus de se mettre à la recherche d’un petit travail pour augmenter ses revenus.
— Votre père, c’est un lâche, marmonnait-elle à ses enfants lorsque ceux-ci l’interrogeaient à son propos. Oubliez-le donc !
Dans la maison voisine, le bonheur du couple formé par Kristoff et Jeanne faisait contraste avec la morosité qui habitait Charlotte. Quand l’oncle Boris, le parrain de Kristoff, était décédé en 1940, à l’âge de 77 ans, il avait laissé à ses neveux une somme considérable. Impuissant à retrouver son frère, Kristoff avait demandé au notaire de conserver cet argent jusqu’au retour de son cadet. Avec l’entrée en guerre du Canada, les villageois avaient vécu dans la crainte de voir partir les hommes ciblés par la conscription. Même si le gouvernement canadien avait adopté la loi 80 en 1942, qui interdisait l’obligation du service outre-mer, Eugène Beaulieu, le frère de Jeanne, avait tout de même choisi de s’enrôler et c’était le cœur lourd que sa famille l’avait laissé partir vers les vieux pays.
— Pour une fois que vous pourriez être fiers de moi ! avait-il mentionné avant son départ pour Montréal, d’où il partirait ensuite en direction de l’Europe.
Kristoff avait suivi avec inquiétude l’implication de son pays d’accueil dans ce conflit qui lui avait trop rappelé celui au cours duquel il avait perdu son père. Parfois, la nuit, il s’était serré contre son épouse en espérant de tout son être qu’il n’aurait pas à les quitter, Yuri et elle, comme l’avait fait involontairement son père plus de 20 ans auparavant.
— J’ai peur, avait-il avoué à sa femme une seule fois en refermant la radio, lorsque Mackenzie King, premier ministre du Canada, avait enfin abandonné la conscription* 1 .
Était-ce le fait que les poumons de plusieurs des travailleurs des mines étaient affectés à différents degrés ? Toujours est-il que peu d’hommes de la région se virent déployés à l’étranger. Jeanne avait suivi la situation en priant le Seigneur pour qu’Il ne lui ravisse pas le père de son fils. Le départ de son frère Eugène avait semé la consternation dans la famille Beaulieu et la femme ne supporterait pas que son époux subisse un sort semblable.
— Pour une fois que ton métier sert à quelque chose ! avait-elle donc confié à Kristoff avec satisfaction.
Lorsque Eugène était revenu au pays, en 1945, il avait peu parlé de cette expérience traumatisante qu’il avait vécue, si ce n’était que pour affirmer :
— Je peux vous dire qu’on est bien en maudit ici, en Abitibi !
Il avait repris sa vie comme auparavant, avec une certaine tristesse à l’âme, qui s’était toutefois amoindrie au fil des années. Ses parents, Philibert et Margot, avaient remercié le Ciel de son retour auprès des siens. Ils avaient enfin le sentiment qu’ils pouvaient mourir en paix, même si leur santé demeurait assez bonne, malgré leur âge avancé. Si Jeanne avait vécu avec soulagement le retour de son frère, il n’en demeurait pas moins que Kristoff avait espéré que Marek ne s’était pas enrôlé sans avertir sa famille. Pourtant, au village de Bourlamaque, les mauvaises langues ne s’étaient pas gênées :
— Pas de danger que le jeune Rudenko agisse en homme ! Il doit plutôt se cacher dans un trou en Ontario ou aux États en attendant que la guerre se termine.
Comme de fait, Marek avait été employé dans une mine de Timmins, dans le nord de l’Ontario, et n’avait donné signe de vie aux siens que deux ou trois fois par année, sous la forme de quelques billets glissés dans une enveloppe. Puis sans avertissement, l’Ukrainien était revenu au village de Bourlamaque, plus de quatre ans après sa fuite. Un matin de septembre 1942, alors que Charlotte sortait de chez elle en même temps que ses deux garçons qui partaient pour l’école, son mari avait fait irruption par le côté de la maison.
— Charlotte ? avait-il lancé de sa voix rauque.
Figée par l’émotion, la femme au visage éteint s’était tournée comme au ralenti. Devant elle se tenait cet homme qu’elle avait tant aimé avant que leur relation ne devienne toxique. Entre cris et coups, les moments de paix avaient été de plus en plus rares, avant que Marek ne les quitte pour s’enfuir un matin. Pavlo et Victor s’étaient retournés pour attendre leur mère, qui devait marcher avec eux et leu

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