Ah les hommes

Isaie Biton Koulibaly

Description

Après son recueil de nouvelles intitulé « Ah ! les femmes... » consacré à la mauvaise conduite des femmes, à leurs défauts : l'infidélité, la trahison, la cupidité, et qui a fait couler beaucoup d'encre et de salive, Isaïe Biton Koulibaly récidive, il s'attaque cette fois-ci aux hommes. De quoi s'agit-il dans ce nouveau recueil de dix-huit nouvelles ? De la mauvaise conduite des hommes. En effet, ils apparaissent ici pleins de défauts, menteurs, infidèles, cruels. Ils sont inconscients, irresponsables.

Informations

• Publié par: Les classiques ivoiriens
• Date de parution: 01 mars 2016
• Nombre de lectures: 3 023
• EAN13: 9782916472312
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Isaïe BIto n Koulibaly
Ah ! Les hommes...
Nouvelles
ISBN : 978-2-916472-31-2
CIV 231
11ème édition
10 B.P. 1034 Abidjan 1001 B.P. 1537 Abidjan 01
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Tél : [phone] • Fax : [phone]Site internet : www.fanclub-ibk.com
www.classiquesivoiriens.comJe sais depuis longtemps que l'homme
est comme un lit d'hôpital.
Il reçoit tous les malades. Quand tu es là,
c'est toi. Quand je suis là, c'est moi.
Tshala MUANA
2prÉface
Après son recueil de nouvelles intitulé “Ah ! les femmes...”
consacré à la mauvaise conduite des femmes, à leurs défauts :
l'infidélité, la trahison, la cupi-dité, et qui a fait couler beaucoup
d'encre et de salive, Isaïe Biton Koulibaly récidive, il s'attaque cette
fois-ci aux hommes. De quoi s'agit-il dans ce nouveau recueuil de
dix-huit nouvelles ? De la mauvaise conduite des hommes. En effet,
ils apparaissent ici pleins de défauts, menteurs, infidèles, cruels. Ils
sont inconscients, irresponsables.
De Dramane Fofana à Konan Jean-Christophe, Karim Danfaga,
Barou Victor, Charles, Alfred, Yao Marius, Jean-Claude Kodjo,
Samuel, Konan Pierre et même le vilain Samba, ils sont tous
détestables, à l'exception peut-être de Moussa Kanta, mari stérile qui est
tout heureux que sa femme ait enfin en enfant. De qui ? De son
amant, bien entendu il croit que c'est de lui. Le pauvre, c'est le dindon
de la farce.
Nous sommes ici dans un univers infernal où l'homme est
convaincu que "la femme ne s'intéresse qu'à l'argent et au sexe,
qu'elle se conquiert par l'argent et le sexe. "Il se paie donc autant
de femmes que sa bourse lui permet, passant allègrement de l'une
à l'autre sans scrupules, n'épargnant même pas les amies de sa
femme, épousant, répudiant à son gré et se souciant peu de l'état
d'âme de ses victimes. Il fait fi de toute morale, de toute dignité
humaine. C'est l'instinct débridé qui le ravale au niveau de la bête.
Comme vous le voyez, l'auteur n'a pas porté sur ses frères un
regard complaisant, bien au contraire ! Tout comme il l'a fait pour
les femmes, il a mis ici, au grand jour, les vices des hommes.
Il est heureux de voir un homme porter un regard critique sur des
hommes comme lui. C'est là le courage d'Isaïe Biton Koulibaly. Il
sait de qui et de quoi il parle, car, comme le dit si bien Eliane
Armand dans sa préface au Domestique du Président, "il est lui
même dans son histoire au sein du tourbillon des aventures d'où il
rayonne. Et c'est justement cette imbrication de l'auteur et de ses
personnages qui est rafaîchissant. "
L'un de ses mérites est d'avoir dit tout haut ce que tout le monde
3fait dans l'ombre. Son parler franc, naturel, dénué de tout artifice,
de toute recherche littéraire compliquée, rend son style simple ;
agréable et accessible à tous. Ce langage "cru", un peu gênant
parfois, traduit la réalité, le vécu, le quotidien.
Grivoiserie ? Obscénité ? Comme Baudelaire, Isaïe Biton Koulibaly
pourrait dire : "Hypocrite lecteur, mon semblable, mon frère. "
Beaucoup d'hommes et même de femmes se reconnaîtront
peutêtre dans ces récits. Cependant, loin de s'ériger en moralisateur,
l'auteur renvoie à l'homme un reflet de lui-même. Il voudrait qu'il se
conduise de façon plus raisonnable, d'où ses références aux
Saintes Ecritures: La Bible et le Coran.
L'homme n'est cependant pas le seul thème de ces nouvelles. Il y
en a d'autres: la politique et la religion, car Isaïe Biton Koulibaly est
profondément chrétien et, comme le dit très bien Amadou Hampaté
Bâ dans la Préface de Ma joie en lui : "Peut-on s'appeler Isaïe, qui
signifie en langue hébraïque "Yahavé est délivrance", et mépriser
l'Evangile ?"
L'auteur lit toujours la Bible, il la fait même lire à ses amis.
Bien sûr il y est aussi question de la femme. D'ailleurs peut-on.
parler de l'homme sans parler d'elle ? Homme et femme, Dieu nous
créa. Et si l'on ne peut vivre l'un sans l'autre, essayons alors de
vivre ensemble heureux.
SANON Agnes
Professeur Certifiée de
Lettres au Lycée classique d'Abidjan.
4sommaire
1. AKISSI VERONIQUE...........................................7-15
2. COUP POUR COUP .........................................16-21
3. LE PHARMACIEN JALOUX ..............................22-28
4. LE JOUISSEUR.................................................29-39
5. MONSIEUR L'AVOCAT ......................................40-49
6. L'AFFECTATION.................................................50-58
7. LA FEMMME DU POLYGAME ...........................59-71
8. LA VIE EST COURTE ........................................72-82
9. LA CONFESSION ..............................................83-88
10. LA VENDEUSE DE L'AVENUE
NANGUI ABROGOUA........................................89-96
11. A LA RECHERCHE D'UN EMPLOI..................97-103
12. LE MEILLEUR JOURNALISTE ......................104-112
13. LES DEUX VOLEURS ...................................113-120
14. LA DESOBEISSANCE ...............................121-127
15. LE PARFUM D'AMOUR OU LE SECRET
DES FEMMES ...........................................128-134
16. LE MARI STERILE ET L'AMANT FECOND ..135-144
17. LA COLERE D'UNE LYCEENNE ...................145-154
18. LE VILAIN SAMBA.........................................155-164
5AvertIs s ement
L’auteur tient à préciser que les faits relatés dans son
ouvrage ne sont que purement imaginaires.
Toute ressemblance ou toute référence faite sur une
personne dénommée n’est qu’une pure coïncidence qui ne
saurait la mettre en cause ou la diffamer de quelques
manières que ce soit.
Par ailleurs ces faits ne peuvent en aucune manière
être considérés comme une atteinte à la vie privée de
l’intéressé.
L’éditeur ne peut être responsable des propos de
l’auteur contenus dans le présent ouvrage.
61
akissi VÉronique
Qui n'avait pas entendu Akissi Véronique parler
de son fiancé à Paris ? Dites-lui bonjour. Elle vous en parle.
"Mon gars est à Paris."
Faites-lui des compliments. "Ne perdez pas votre temps. Vous
n'avez et vous n'aurez aucune chance avec moi. Mon fiancé est
à Paris."
Amusez- vous à lui dire: "Akissi, tu as une belle robe ce
matin", elle répond:" Ce matin seulement ? Tous les jours, je
porte de belles robes qui me sont offertes par mon fiancé. Vous
savez, il habite Paris. Chaque jour, je reçois des cadeaux de lui.
Il est amoureux fou de moi!"
Ses copines de bureau devinrent malheureuses. Elles
admiraient et enviaient Akissi Véronique devenue leur modèle.
"Akissi a de la chance. Son gars est à Paris... Elle, au moins,
épousera quelqu'un de civilisé, différent de nos nègres d'ici." Ma
propre fiancée, une cousine germaine d'Akissi, ne tarissait pas
d'éloges sur le futur époux d'Akissi : "Michou, tu es son contraire,
tu manques de tendresse. Imite un tout petit peu Alfred Amoikon
et tu me rendras heureuse".
Alfred Amoikon le fiancé d'Akissi Véronique, n'était pourtant
connu que de son heureuse fiancée.
Akissi Véronique etait secrétaire de direction dans une
grande banque de la capitale économique de la Côte d'Ivoire,
Abidjan, cette perle des lagunes.
De son bureau, elle voyait l'imposant Hôtel Ivoire. Chaque matin,
Akissi, en allant au travail, portait une nouvelle toilette différente de
7akissi Veronique
celle de la veille. Il en était de même pour les chaussures et les
montres.
Durant tout un trimestre, elle ne portait jamais les
mêmes habits.
"Que voulez-vous ? confiait-elle. Quelqu'un s'oc-cupe de moi.
Et bien. Très bien même ..."
Et pourtant, elle gagnait assez bien sa vie. Elle n'avait
pas besoin d'être à la remorque d'un homme. Elle habitait un
appartement de quatre pièces, au sixième étage d'un immeuble
de la Sicogi, aux " Deux Plateaux" .
Elle conduisait sa R9 rouge. Elle possédait tout çe que
pouvaient désirer les femmes d'Abidjan. En plus, Akissi était
belle. Très belle. Excessivement belle. Personne ne pouvait la
voir passer sans se retourner pour mieux l'admirer. En particulier
les hommes. Malheureusement, elle n'en voulait plus, des
hommes de ce pays.
"