Anankê - T1
226 pages
Français

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Description

Plongée intense au cœur du XIXe siècle : une place pour l'espoir au sein de la tourmente ?


Premier tome d’un vaste roman qui mêle étroitement réalité historique et fiction romanesque, ce livre couvre la période située entre fin 1846 et début 1853.


La scène s’ouvre sur Mélanie et Justin, deux bergers amoureux qui voient leur vie brisée par le caprice impérieux de Louison, l’arrogante fille de l’aubergiste.


De mensonges en compromissions, lâchetés, violences, meurtres..., tout le village participe à l’infâme complot, mettant à nu caractères et ambitions personnelles.


Dans un climat économique et social insupportable, mais aussi animé d’idées neuves ou d’audacieux espoirs, le maire, le cabaretier, le commissaire de police, le préfet et Monsieur de Chateaubriand lui-même affronteront leurs démons afin de se donner un avenir, une âme plus humaine ou peut-être simplement croire encore au bonheur.


C’est un roman d’apprentissage, un roman d’aventures, une réflexion sur les passions, un roman historique soucieux de vérité et qui dépeint tout aussi bien le monde d’aujourd’hui.



Catherine Barbier


Professeur de Lettres

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 07 décembre 2020
Nombre de lectures 1
EAN13 9782381532370
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

ANANKÊ Sous leRegard de l’Astre
La SAS 2C4L — NOMBRE7, ainsi que tous lesprestataires de production participant à la réalisationde cet ouvrage ne sauraient être tenus pour responsables dequelque manière que ce soit, du contenu en général,de la portée du contenu du texte, ni de la teneur de certainspropos en particulier, contenus dans cet ouvrage ni dans quelqueouvrage qu'ils produisent à la demande et pour le compte d'unauteur ou d'un éditeur tiers, qui en endosse la pleine etentière responsabilité
Evelyne
BONHOMME-TONGOURIAN


ANANKÊ
Sous le Regard de l’Astre
N’est-il pas plus cruelle fatalité pour l’homme,que
d’êtredevenu, au fil du temps et par les circonstances de
lavie, celui qu’il n’aurait jamais voulu être ?
Préface
Anankê. Ce motgrec se traduit par fatalité, nécessité.
Mener sa vie sanstenir compte de la société dans laquelle on se noie,rester fidèle à ses valeurs et agir sans se préoccuperdu regard de l’autre, de sa réflexion, est pourl’humain, quels que soient les temps, un pari quasi impossible.Dans ce XIXe siècle qui bouillonne politiquement,culturellement, scientifiquement et cultuellement, chacun cherche saplace au prix, parfois, de son intégrité. L’homme,plus que jamais, se lance à l’assaut d’un avenirmeilleur, trouvant le courage de se détacher d’un mondeoù il n’était rien ou pas grand-chose d’autrepour les grands qu’un appui financier quand il étaitbourgeois, un valet quand il était artisan et un serf quand ilétait journalier. La promesse d’une éducationobligatoire lui ouvre la porte de la connaissance. De lareconnaissance par la valorisation de l’individu, de seslibertés.
Ainsi en est-il deshabitants de ce petit village, dont l’auteur taira le nom. Àquoi bon chercher à faire revivre un lieu plutôt qu’unautre ? Tel n’est pas l’objectif de cet ouvrage quise veut le témoin de la vie. Il porte un regard indiscret surles relations humaines rugueuses, conflictuelles et navigue entrel’intime de l’individu et la société dansson ensemble.
Regard critique,objectif, qui balaie toutes les classes sociales dans ce qu’ellesont de plus contradictoire concernant leurs souhaits, leursaspirations, dans ce qu’elles ont en commun de passions,d’ambition, de fourberie, d’amour, de vilenie. L’analyseest faite de ceux qui cherchent leur place et de ceux qui veulent laconserver à n’importe quel prix.
Autour de laviolence des gestes et des paroles, le lecteur retrouvera des motsvieillis, des expressions oubliées, un langage savoureux :l’Histoire étant faite par les hommes, il étaittrès important de refléter l’exactitude de chaquedétail afin de donner une vision juste de cette époque,de cette société qui n’est autre qu’unevaste scène de théâtre.
Volontairementrestreint à la période comprise entre 1846 et 1853, ceroman emportera le lecteur vers un passé dominé par larévolte : celle des Français dont la quêtesociale donnera lieu à deux tomes puis, des esclaves noirs etdes tribus indiennes dans un dernier ouvrage qui apportera un regardsur l’Afrique et l’Amérique. La nécessitéaccomplira son œuvre dans les grincements de dents, lesgémissements et malgré tout, l’amour, vainqueurpour certains, de la folie humaine.
I
À l’horizon,le soleil commençait sa course, dardant ses premiers rayonsvers l’azur des cieux. Il filait vers les nues, si vite, qu’ilne fallut pas attendre bien longtemps pour le voir apparaîtretout entier au-dessus du Puy Noir. De son déplacement dansl’éther naissait une brise légère qui,doucement, balançait les genêts en fleurs. Tout ce quipendant son sommeil avait été sombre reprenait couleur.Venait en premier la crête du mont, qui virait du rouge àl’orange, jaunissait et finissait par un vert franc au fur et àmesure que le Dieu de feu reprenait vie. Puis, c’étaitau tour de l’azur : au-delà d’une ligneblanche, il s’éclaircissait, sans aucune tache, sans leplus petit nuage, d’abord bleu nuit puis progressivement bleucéruléen, pendant que les dernières étoiless’évanouissaient, comme aspirées par une forceinvisible, tout là-haut. Cette même force soulevait levoile de brume qui avait recouvert la terre tout au long de son reposnocturne. Elle le tirait en le faisant glisser lentement et au fur età mesure qu’il montait dans le ciel, la vie reprenait sarespiration. La nature entière s’éveillait,caressée par cette fine écharpe qui déversaitsur elle ses perles de rosée : elle brillait soudain demille feux.
Les étoilesvenaient-elles la rejoindre pour se noyer dans cette eau matinale ?Mélanie, comme chaque jour, se posait cette question. Elleaimait arriver tôt pour assister à ce spectacle toujoursrecommencé. Elle avait l’impression qu’il luiétait réservé. C’était sa richesse.Sa chose à elle. Son secret. Jamais elle n’en avaitparlé à quiconque. Qui autour d’elle se seraitémerveillé devant cette beauté ? Vivre avecle nez en l’air et faire de la poésie ne nourrit pas sonmonde, certes, mais, accomplir ce rituel était devenu unenécessité pour la jeune fille qui, chaque matin, menaitson troupeau au pas de course pour ne pas manquer le rendez-vous dulever du jour. Dès l’apparition du cercle lumineux ausommet de la colline, son corps entier vibrait comme traversépar des milliers de forces bénéfiques. Elle posait sacape dans l’herbe, enlevait son bonnet pour laisser sa longuechevelure de jais s’étaler sur ses épaules,retirait ses sabots et ainsi offrait son petit corps frêle dequinze ans, se tenant debout, face à cette immense scène,jambes écartées, bras ouverts pour mieux recevoir lavie. Lorsque l’astre s’était entièrementrévélé, elle s’asseyait sur une pierrederrière un buisson épais, prenait dans le petit sacqu’elle avait toujours à portée de main sonouvrage, et avec soin, brodait son trousseau. Autour d’elle,les brebis se régalaient de l’herbe verte et grasse etdes fleurs de genêts.
Ce matin encore,elle s’était enivrée de cette merveille et touten sortant son aiguille et son fil de lin, elle parcourait du regardle paysage qui s’étalait sous ses yeux. Devant elle,tout droit, le Puy Noir, crépu de forêts de châtaignierset de chênes. En bas, au creux du val, le village : unecentaine de feux entourant l’église au clocher tordu.Elle y distinguait plus précisément le presbytèreoù le vieux curé finissait ses jours sans espoir desuccesseur, la demeure du maire, au grand toit d’ardoisestoutes neuves, celle du maréchal-ferrant, en même tempsforgeron et guérisseur, avec l’appentis au-dessus duquelune épaisse fumée s’élevait en colonne, lascierie avec ses piles de planches bien alignées, la maisoncommunale, et la grange qui avait servi autrefois de salle de classe.Faute d’instituteur et surtout d’élèves,elle avait été abandonnée à son rêve.À l’auberge du père Vallade, face àl’église, l’agitation semblait être àson comble. Une voiture menée par deux chevaux livrait desfûts. Il fallait faire le plein pour la fête de laSaint-Jean qui prendrait place sur l’esplanade situéeentre les deux constructions ! Ce soir, on y dresserait le feuet jeunes et vieux participeraient au bal animé par unvioloneux. Un peu à l’arrière-plan, elledistinguait le toit de l’atelier du charron et lui venaient àl’oreille les coups du martinet, qui au moulin de la forge, surla rivière, battait les gros blocs de fer avec un bruit sourd,se répercutant sur le Puy Noir. Il avait toujours étéà cet endroit, et personne ne trouvait à redire àce tapage assommant. Parfois même, on entendait résonnerd’un commun accord le martinet, le marteau du maréchal-ferrantet celui du charron ! À l’aval du cours d’eau,la roue du moulin frappait l’onde : le meunier moulait lafarine de châtaignes. Heureuse manne qui palliait le manque deblé dû à une mauvaise récolte cetteannée !
À cettemusique s’ajoutaient les voix, le crissement des scies, le sonrugueux et lourd des roues de charrettes, les aboiements des chiens,le caquètement des poules, le cancanement des canards, lebeuglement des vaches, le trissement des hirondelles, le coucoulementdu coucou, tous les chants des oiseaux des bois et des prés,le bêlement des brebis, le stridulement des sauterelles, legargouillis des sources, le vent et les cloches qui accompagnaientchaque heure.
Elle n’auraitpu reconnaître les gens depuis le haut de sa colline si leshabitudes des uns et des autres ne lui avai

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