La lecture à portée de main
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Publié par | L'Harmattan |
Date de parution | 01 septembre 2013 |
Nombre de lectures | 12 |
EAN13 | 9782336322988 |
Langue | Français |
Poids de l'ouvrage | 11 Mo |
Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
R OH JUDQGSqUH GH OD ÀOOHWWH PpGHFLQ UHFHYDLW VHV
GHV DGXOWHV j WUDYHUV OH UHJDUG G·XQH ÀOOHWWH /D QDWXUH
Pierre Pommier
Au bout de l’été
Roman
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©ȱL’Harmattan,ȱ2013ȱ
5Ȭ7,ȱrueȱdeȱl’Ecoleȱpolytechnique,ȱ75005ȱParisȱ
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http://www.librairieharmattan.comȱ
diffusion.harmattan@wanadoo.frȱ
harmattan1@wanadoo.frȱ
ISBNȱ:ȱ978Ȭ2Ȭ343Ȭ01407Ȭ4ȱ
EANȱ:ȱ9782343014074
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Auȱboutȱdeȱl’étéȱȱ
Écritures
Collection fondée par Maguy Albet
Zen (Claude),Secteur postal 14 200, 2013.
Danbakli (Yves),Les tribulations orientales du baron de
Castelfigeac, 2013.
Lecocq (JeanMichel),Portraitrobot, 2013.
Pons (FrançoisMarie),Filspère, 2013.
Carrère (Pascal),De mémoire et de gouache, 2013.
Prével (JeanMarie),La bête du Gévaudan, 2013.
Rode (JeanFrançois),L’enfant projeté, 2013.
Hermans (Anaële),Bananes sauce gombos, 2013.
Jamet (Michel),Joute assassine, 2013.
Tirvaudey (Robert),Paroles en chemin, 2013.
Mahdi (Falih),Dieu ne m’a pas vu, 2013.
Labbé (François),L’Imbécile heureux, 2012.
Le Forestier (Louis),La Vie, la Mort, l’Amour, 2012.
Dini (Yasmina), Soroma (Joseph),L’Amante religieuse,
2012.
Mandon (Bernard),L’Exil à Saigon, 2012.
*
**
Ces quinze derniers titres de la collection sont classés par ordre
chronologique en commençant par le plus récent.
La liste complète des parutions, avec une courte présentation
du contenu des ouvrages,peut être consultée
sur le site www.harmattan.fr
PierreȱPommierȱ
Auȱboutȱdeȱl’étéȱȱ
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romanȱ
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L’Harmattan
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Étéȱ1990ȱ
Étéȱ1990.ȱJ’avaisȱdixȱans,ȱnousȱtraversionsȱlesȱLandes,ȱleȱ
tempsȱétaitȱmagnifique,ȱmaȱmèreȱmeȱconduisaitȱchezȱmaȱ
grandȬmère,ȱpourȱlesȱvacances.ȱJ’étaisȱcontente.ȱAȱSousȬ
tons,ȱdesȱgendarmesȱnousȱontȱdemandéȱavecȱcourtoisieȱdeȱ
nousȱgarerȱsurȱleȱbasȬcôté.ȱIlȱfallaitȱlaisserȱpasserȱunȱvéhiȬ
culeȱavecȱunȱdrapeauȱtricoloreȱàȱl’avant.ȱLeȱprésidentȱMitȬ
terrandȱseȱrendaitȱdansȱsaȱbergerieȱdeȱLatché.ȱAȱl’arrière,ȱ
j’aiȱaperçuȱunȱhommeȱramasséȱsurȱluiȬmême.ȱIlȱportaitȱ
desȱlunettesȱetȱlisait.ȱC’estȱtoutȱceȱqueȱj’aiȱpuȱvoirȱduȱPréȬ
sident.ȱEnȱarrivantȱàȱLaȱMénardière,ȱuneȱdemeureȱenȱ
pierreȱsurȱlaquelleȱgrimpaitȱuneȱvigneȱvierge,ȱUlysseȱm’aȱ
sautéȱdessusȱenȱjappant.ȱIlȱmeȱfaisaitȱlaȱfête.ȱMamanȱaȱ
vouluȱstopperȱsesȱélansȱenȱluiȱdisantȱ:ȱ«ȱTranquille,ȱleȱ
chienȱ!ȱ»,ȱelleȱneȱvoulaitȱpasȱqu’ilȱtacheȱmaȱjupe,ȱmaisȱ
Ulysseȱétaitȱtropȱcontentȱdeȱmeȱvoir.ȱL’affectionȱd’unȱ
chien,ȱçaȱpeutȱparfoisȱsalirȱlaȱjupeȱd’uneȱfillette,ȱmaisȱçaȱ
faitȱtoujoursȱbrillerȱleȱcœur.ȱUlysseȱleȱcomprenaitȱbien.ȱ
Luiȱaussiȱavaitȱunȱcœur.ȱLesȱmotsȱetȱlesȱgestesȱdeȱmamanȱ
neȱl’intimidaientȱpas.ȱ
ȱ
MaȱgrandȬmèreȱestȱapparueȱsurȱleȱperron.ȱElleȱs’estȱ
d’abordȱadresséeȱàȱUlysse.ȱVoixȱferme,ȱgesteȱautoritaire,ȱ
ȱ
—ȱUlysseȱ!...ȱSuffitȱ!ȱ
ȱ
L’animalȱl’aȱregardéeȱetȱs’estȱaussitôtȱcalmé.ȱGracieuse,ȱ
unȱjoliȱsourireȱhabillantȱsonȱvisage,ȱelleȱportaitȱunȱchignonȱ
nouéȱd’unȱruban.ȱElleȱm’aȱembrasséeȱetȱpriseȱdansȱsesȱ
bras.ȱJeȱmeȱsuisȱsentieȱbienȱcontreȱelle,ȱj’avaisȱl’impressionȱ
qu’elleȱmeȱprotégeait.ȱDuȱplusȱloinȱqueȱjeȱmeȱsouvienne,ȱ
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j’aiȱtoujoursȱétéȱpersuadéeȱqueȱmaȱgrandȬmèreȱfaisaitȱparȬ
tieȱd’unȱmondeȱàȱpart,ȱàȱlaȱfoisȱd’iciȱetȱhorsȱd’ici.ȱȱ
J’avaisȱenvieȱdeȱluiȱconfierȱmesȱpetitsȱsecretsȱdèsȱqueȱ
sonȱregardȱseȱposaitȱsurȱmoiȱetȱqu’elleȱmeȱsouriait.ȱEnȱ
mêmeȱtemps,ȱelleȱm’intimidait,ȱtantȱjeȱlaȱpercevaisȱcommeȱ
àȱpart.ȱȱ
ȱ
—ȱAlors,ȱJudith,ȱceȱvoyageȱ?ȱ
—ȱNousȱavonsȱvuȱleȱPrésident.ȱ
—ȱLequelȱ?ȱ
—ȱCeluiȱdeȱlaȱFrance.ȱ
—ȱFrançoisȱMitterrandȱ?ȱ
—ȱOuais.ȱȱ
—ȱTuȱluiȱasȱsouriȱ?ȱ
—ȱIlȱportaitȱdesȱlunettes.ȱ
—ȱTuȱluiȱasȱparléȱ?ȱ
—ȱJeȱn’aiȱpasȱpu.ȱ
—ȱEtȱpourquoi,ȱçaȱ?ȱ
—ȱIlȱlisait.ȱ
ȱ
GrandȬmèreȱetȱmamanȱontȱpoufféȱdeȱrire.ȱJeȱneȱcomȬ
prenaisȱpasȱsiȱellesȱseȱmoquaientȱdeȱmoiȱouȱduȱPrésidentȱ
deȱlaȱFrance.ȱCommeȱellesȱmeȱregardaientȱavecȱtendresse,ȱ
j’aiȱcomprisȱqu’ellesȱriaientȱdeȱLui.ȱProbablementȱparceȱ
qu’ilȱportaitȱdesȱlunettesȱetȱqu’ilȱlisaitȱenȱvoiture.ȱJ’aiȱétéȱ
surpriseȱqu’ellesȱseȱmoquentȱainsi.ȱEnȱclasse,ȱlaȱmaîtresseȱ
nousȱparlaitȱparfoisȱduȱPrésidentȱdeȱlaȱRépubliqueȱquandȱ
ilȱrecevaitȱunȱautreȱPrésident,ȱunȱRoiȱouȱunȱPrinceȱdansȱsaȱ
grandeȱmaisonȱnomméeȱ«ȱL’Elyséeȱ».ȱLaȱmaîtresseȱneȱseȱ
moquaitȱpas.ȱElleȱéprouvaitȱmêmeȱuneȱcertaineȱfiertéȱenȱ
parlantȱdeȱLui.ȱC’estȱalorsȱqueȱjeȱmeȱsuisȱsouvenueȱqu’unȱ
jourȱgrandȬmèreȱetȱmoiȱregardionsȱlaȱtélévision,ȱleȱPrésiȬ
dentȱparlait.ȱIlȱneȱportaitȱpasȱdeȱlunettesȱetȱregardaitȱ
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fixementȱdroitȱdevantȱluiȱcommeȱs’ilȱneȱvoyaitȱqu’uneȱ
seuleȱpersonne,ȱenȱdisantȱqu’ilȱs’adressaitȱàȱtoutȱleȱmonde.ȱ
GrandȬmèreȱhaussaitȱlesȱépaules,ȱmanifestementȱdéçueȱ
parȱsesȱproposȱqueȱjeȱneȱcomprenaisȱpasȱbien.ȱMoiȬmême,ȱ
jeȱmeȱretenaisȱdeȱrire,ȱmeȱrappelantȱlesȱmotsȱdeȱlaȱmaîȬ
tresseȱ: