Au-delà des mers salées...
397 pages
Français

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Au-delà des mers salées... , livre ebook

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Description

Cet ouvrage est le récit autobiographique, entre 1929 et 1965, d'un jeune Afghan issu de la bourgeoisie commerçante de Kaboul. L'auteur décrit, avec autant de sensibilité que d'humour, l'Afghanistan pré-soviétique, l'Hindoustan du British Raj, la France d'après-guerre, l'Amérique du sénateur McCarthy, l'URSS sous Kroutchev. Et la Suisse dont il a la citoyenneté.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2007
Nombre de lectures 306
EAN13 9782336283067
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1350€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Graveurs de mémoire
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Valère DECEUNINCK, Du poisson en Centrafrique, 2006.
Au-delà des mers salées...
Un désir de liberté

Fateh Emam
© L’Harmattan, 2007
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296033320
EAN : 9782296033320
Sommaire
Graveurs de mémoire - Dernières parutions Page de titre Page de Copyright Dedicace L’Orient et l’Occident Au pays d’un roi, d’une foi et d’un cinéma Les beaux yeux de la rébellion Entre Descartes et l’Oncle Sam L’Eden helvétique Retour aux sources Chez les bolchéviques « mangeurs de petits enfants » Trois mois pour refaire une vie Table des matières
A Hildegard, ma femme, mon amie.
A Farid Serge, mon fils.
L’Orient et l’Occident
Avicenne et Sohrawardi, deux grands philosophes de l’Iran et de l’Arabie, attribuent à l’Orient et à l’Occident les qualifications que, des présocratiques à nos jours, tous les esprits occidentaux nourris de la pensée mystique du Proche Orient ont accolées à ces deux termes.
L’Orient : l’aurore, le matin, le haut, la droite, l’extrême raffinement, la lumière, l’ange de la révélation, le but dernier, l’âme, l’Initiation, la sagesse, la régénération, la connaissance libérée par l’illumination de la patrie originelle.
L’Occident : le couchant, le soir, la gauche, l’épaisseur opaque, la pénombre, le démon de l’utilitarisme et la puissance aveugle, l’oubli des buts de l’âme, le corps et la matière, l’activité désordonnée, la passion, la dégradation, la connaissance égarée et obscurcie par les liens matériels et passionnels, le lieu d’exil.
Denis de Rougemont
Au pays d’un roi, d’une foi et d’un cinéma
Boud naboud . Il était une fois, là-bas, dans les parages de l’Iran et du Touran, aux confins du Pamir et du Cachemire, au-delà de l’Indus et de l’Oxus, du Tigre et de l’Euphrate, loin là-bas de l’autre côté de toutes les mers salées 1 , un pays affectueusement appelé par d’aucuns le pays d’un roi, d’une foi et d’un cinéma.
Gobineau 2 affectionnait cet univers de Gol-o-Bolbol – fleurs et rossignol – où, s’émerveillait-il, « rien ne ressemble à ce qui se rencontre ailleurs sur le globe. »
Des siècles durant, longeant les méandres de la route de la soie, des caravanes transasiatiques dont l’origine remonte à la nuit des temps sillonnaient ses plaines désertiques, serpentaient au pied de ses cimes vertigineuses, s’engouffrant dans ses gorges abyssales.
Dans le grand Livre de l’histoire, ses habitants d’origine indoeuropéenne s’étaient mélangés aux Koshans et aux Sassans, aux Seldjouks et peut-être aux Mamelouks. Ils avaient été Aphtalites ou Abdalites, Ghaznavides ou Timourides. On les disait apparentés aux Huns et aux Scythes, aux Moghols et aux Mongols.
Si souvent leur histoire se confondit aussi avec celle de l’Hindoustan ou de l’Iran ! Si longtemps shahs ou shahinshahs, amirs ou califes, khans ou sultans avaient guerroyé dans la solitude de ses déserts, violé son intégrité territoriale, saccagé ses villes, massacré ses populations !
Potentats ou petits pères du peuple, seigneurs de la guerre ou protecteurs des arts et de l’industrie, ils ont laissé derrière eux qui, ruines et dévastations, qui, chefs-d’œuvre de la culture et monuments de la pensée philosophique de l’Asie islamique. Ils portaient les doux noms de l’Orient ; ils s’appelaient Mir-Waïs ou Akbar, Humayun ou Babour, Ahmad Shah ou Nadir Shah.
Le pays regorge encore des vestiges de leurs brillances et porte l’empreinte de leurs passages. Gandahara recèle des trésors de l’art gréco-bouddhique. A Balkh, mère des villes, prospéra la civilisation bactriane. Pour un temps, le bouddhisme y brilla de tous ses éclats. Dans la vallée de Bamyan, par nuit de clair de lune, face à Sharé Golghola, la « cité des grondements », mise à feu et à sang par les hordes de Gengis Khan, trônaient alors, dans leurs niches taillées à même la falaise rouge, deux des plus imposantes statues de Bouddha figées dans leur immuable sérénité, le menton et les chevilles mutilés par des boulets de canon d’une reine musulmane iconoclaste.
Alexandre le Grand y vécut ses heures de gloire. Pour atteindre le Soghdiana à travers les passes de l’Hindu-Kuch, « tueur d’Hindous », ses soldats durent y donner le meilleur d’eux-mêmes. C’est à Soghdiana, rapportent les historiens, qu’Iskandaré Kabir épousa Roxane. Beauté incomparable, elle s’appelait Rokh-Shana, et le pur-sang afghan coulait dans ses veines.
De Bakhtiar, ou de l’Ariana, ainsi appelait-on aussi le pays des Afghans, les convulsions de l’histoire ne manquèrent pas de faire un creuset de civilisations, un carrefour de races et d’ethnies, un melting-pot de religions et de croyances, avant que les Arabes ne s’ingénient à y planter la bannière de l’islam. L’histoire des Afghans foisonne de faits d’armes héroïques, d’exploits faramineux, d’épopées époustouflantes. Le Royaume devant, de tout temps, préserver son indépendance au prix de guerres sanglantes, de batailles inouïes, de combats sans merci.
Hermétiquement fermé aux trépidations des mégalopoles de l’Occident industrialisé, loin des agitations de leurs avenues cancérigènes, vissé à son passé glorieux, replié sur lui-même, il y a peu encore, le Royaume faisait le gros dos, somnolant dans sa torpeur orientale. Indifférents à la quête d’un bonheur axé sur le cercle vicieux de la « production-consommation », les braves Afghans vivaient heureux sinon prospères dans le paradis écologique d’une terre restée telle qu’elle avait été façonnée à la création du monde par la main de Dieu, ou suite au fabuleux phénomène du Big Bang, né dans l’esprit des infidèles.
Enserrée dans l’étau oppressant de montagnes pelées et de collines rocailleuses, bâtie en torchis, la capitale afghane étouffait de chaleur en été, se couvrait de son linceul de neige en hiver. Alors, la ville se coupait du reste du monde. L’absence de voies de communication, l’abondance des chutes de neige, les lacets infranchissables des cols de Salang et de Shibar paralysant, pendant la « saison dure », un pays soumis aux rigueurs d’un climat continental.
Autrefois cité opulente sur la route de la soie, capitale souvent des padishahs bâtisseurs de chimères, la ville ne préservait de ses gloires que de rares vestiges ternis par le passage du temps : la tombe de Babour, fringant empereur moghol de Delhi, couverte de broussailles et d’épineuses, et le fort de Bala-Hissar, blotti au flanc de la colline du même nom, transformé en Académie militaire.
Quoique jamais colonisé de facto, l’Afghanistan moderne ne recouvrera sa réelle indépendance qu’au début du XX e siècle, une fois ses frontières arbitrairement tracées par la règle et le compas de Lord Georges Nathaniel Curzon of Kedelston, et suivant les configurations stratégiques de la ligne dessinée par Sir Durand, deux figures marquantes de l’impérialisme britannique qui imposèrent au Royaume le statut étouffant d’un Etattampon pris en tenailles entre l’Empire britannique des Indes alors maît

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