Balades

Natalice

Description

Une promenade d’une vie à une autre, entre les menhirs de Carnac ou à l’ombre d’un majestueux chêne détenteur de secrets, sur les bancs d’une église ou dans l’obscurité d’un train de nuit...

Fragments de vie, capturés à un instant fugace ou au cœur d’une saga familiale, ces nouvelles sont autant de rencontres avec des personnages divers, inattendus, machiavéliques, attachants, tendres ou simplement heureux...

Sujets

• Novela corta
• Short Stories
• Nouvelles
• Voyage
• Fiction
• Littérature

Informations

• Publié par: Nombre7 Editions
• Date de parution: 07 janvier 2022
• Nombre de lectures: 0
• EAN13: 9782381539157
• Langue: Français

Extrait

Balades
LaSAS 2C4L — NOMBRE7, ainsi que tous les prestataires deproduction participant à la réalisation de cet ouvragene sauraient être tenus pour responsables de quelque manièreque ce soit, du contenu en général, de la portéedu contenu du texte, ni de la teneur de certains propos enparticulier, contenus dans cet ouvrage ni dans quelque ouvrage qu’ilsproduisent à la demande et pour le compte d’un auteur oud’un éditeur tiers, qui en endosse la pleine et entièreresponsabilité.
Natalice



Balades
Naissance de ce recueil
Ce livre est un clind’œil à nos séances d’écrituredu samedi matin,
Cessamedis où l’amour des mots, de la plume, de l’amitiéet de l’humanité, nous trouvent réunies autourd’un café ou d’un jus de fruits et d’ungâteau maison bien sûr !
Nos stylos et noscahiers prêts à l’envol des pensées etidées, au gré de nos humeurs et de nos envies, nousécrivons et partageons.
De ces momentsuniques de bienveillance, de sérieux et de rires, sont néesces histoires de vie…
Jevous souhaite un bon moment de lecture assaisonné d’émotionset de bonheur !
La vie est une aventure audacieuse ou rien du tout.
Faire face au changement et se comporter comme unesprit libre en présence du destin est une force invincible.
HelenKeller
Camille
Jour après jouren guise de sieste, le vieil Albert s’installe sous le hêtreprotecteur du jardin. Assis sur un antique banc de pierre, il fermeles yeux et entre en méditation et en rêveries.
Derrière lerideau de ses paupières flétries défilent lesimages de son existence, les visages aimés ou détestéscôtoyés au long de ces années écoulées,tant de paysages, de rencontres, d’espoirs, de bonheurs et dechagrins… Une vie comme toutes les autres, une vie pourtantpas si banale…
Son adolescence sur lacôte bretonne, l’odeur enivrante du large, lescollections de coquillages dispersées un peu partout dans lamaison familiale, la pêche aux crevettes des heures durantjusqu’au retour de la mer et les courses effrénéespour échapper aux vagues montantes et imprévisibles.
Lionel, Barbara, lepetit Paul, celui qui s’effrayait toujours de tout et que l’onaimait taquiner, Sylvain le frère aîné, respecté,admiré, envié… Sylvain…
René et Marthe,les parents, Parisiens de père en fils, décidèrentde partir comme ça, sur un coup de tête, une envieirrépressible et lointaine de liberté et d’espace,de grands voyages.
Un soir de 1970, les prunelles brillantes d’excitation, ilsannoncèrent à leurs 5 enfants : «   C’estdécidé, demain nous prenons le large, alors chacunprépare son sac, réunit ses affaires les plusprécieuses, et on file au lit ! Demain, une nouvelle viecommence ! Voguez, matelots !   »
Pauvrepetit Paul ! Ses yeux bleu saphir grand ouverts se posaient surson père puis sur sa mère, sa bouche formait un rictusde détresse et tout à coup, un cri strident en sortit,qui laissa chacun pantelant : «   NOOOOOOOOOOOOOON !   »
Cetenfant sage, obéissant, peureux et naïf, venait demontrer un côté de lui-même pour le moinsinsoupçonné, ce «   non   »tonitruant et sans réplique marquait son entrée enrébellion. Le ramener au calme prit beaucoup de temps et onlaissa à Barbara la grande sœur le soin de le coucher etl’endormir. Mais cet événement brutal venait defêler définitivement la bonne entente du foyer…En son for intérieur, chacun le comprit sans le dire auxautres ou même se l’avouer à lui-même.
PourRené et Marthe, au bonheur de partir se mêlait désormaisun sentiment de culpabilité d’autant plus douloureuxqu’ils ne comprenaient rien à cet éclat de leurpetit dernier si docile. Ils ne dévièrent cependant pasde leur projet et le lendemain de cette soirée particulière,parents et enfants affichaient un sourire de circonstance au momentde saluer leurs voisins et amis. Seul Paul demeurait fermé,bouche et cœur clos. Il n’emportait aucun objetpersonnel, braqué dans son refus.
Lesvalises, cartons, sacs de toutes sortes chargés bon an mal andans l’Estafette bleu pâle toute pimpante de propreté,la famille prit place à bord du véhicule, sansbousculade ni précipitation. L’attitude de Paul freinaittout élan de liesse en regard de ce départ vers unenouvelle vie.
Letrajet promettait d’être non seulement long maiségalement lugubre…
Barbaraet Albert, attentifs comme toujours à ce drôle de petitbonhomme dernier arrivé dans la fratrie, usèrent demaintes tentatives pour ramener un semblant de sourire sur ce visageaustère, à la souffrance palpable : rien n’yfit. Le frère et la sœur cessèrent leurs efforts,se contentant de garder chacun une main du petit garçon dansla sienne pour lui témoigner sa tendresse.
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