Béatrice
93 pages
Français

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Description

Tu aimes les témoignages? Tu adoreras ce livre! C’est un roman basé sur une histoire vraie.
«J’aurais pu me précipiter tout de suite sur mon étui pour m’emparer du couteau suisse, mais je me suis retenue. C’était une sorte de jeu avec moi-même, pour voir combien de temps j’allais résister. Je tirais une certaine satisfaction de savoir que le couteau était là, bien couché dans le fond de mon étui.
Je me suis étendue sur mon lit et je me suis retournée, dos à mon bureau, mais face au mur. Je pouvais encore voir les marques de ruban adhésif là où j’avais décollé mon affiche d’Oksana Baïul, la patineuse artistique ukrainienne qui avait remporté la médaille d’or aux Jeux olympiques d’hiver de 1994 à Lillehammer, en Norvège. En 1994, j’avais seulement quatre ans et j’en étais déjà à ma deuxième paire de patins.»

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 10 mai 2017
Nombre de lectures 2
EAN13 9782897583477
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0450€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

b atrice
Guy Saint-Jean diteur
4490, rue Garand
Laval (Qu bec) Canada H7N 5Z6
450 663-1777
info@saint-jeanediteur.com
www.saint-jeanediteur.com

Donn es de catalogage avant publication disponibles Biblioth que et Archives nationales du Qu bec et Biblioth que et Archives Canada.

Nous reconnaissons l aide financi re du gouvernement du Canada par l entremise du Fonds du livre du Canada (FLC) pour nos activit s d dition, ainsi que celle de la SODEC pour l aide la traduction de ce livre et pour nos activit s d dition.

Gouvernement du Qu bec - Programme de cr dit d imp t pour l dition de livres - Gestion SODEC
Guy Saint-Jean diteur inc., 2017
Titre original: Scarred
2007 Monique Polak
Publi initialement en langue anglaise (Canada) en 2007 par James Lorimer Company Ltd., Publishers, Toronto.
Traduction: Martin Clavet
R vision: Fanny Fennec
Correction d preuves: Lysanne Audy
Conception graphique de la couverture et infographie: Christiane S guin
Photo de la page couverture: Depositphotos/kor
D p t l gal - Biblioth que et Archives nationales du Qu bec, Biblioth que et Archives Canada, 2017
ISBN: 978-2-89758-346-0
ISBN EPUB: 978-2-89758-347-7
ISBN PDF: 978-2-89758-348-4
Tous droits de traduction et d adaptation r serv s. Toute reproduction d un extrait de ce livre, par quelque proc d que ce soit, est strictement interdite sans l autorisation crite de l diteur. Toute reproduction ou exploitation d un extrait du fichier EPUB ou PDF de ce livre autre qu un t l chargement l gal constitue une infraction au droit d auteur et est passible de poursuites p nales ou civiles pouvant entra ner des p nalit s ou le paiement de dommages et int r ts.
Imprim et reli au Canada
1 re impression, mai2017

Guy Saint-Jean diteur est membre de l Association nationale des diteurs de livres (ANEL).
MONIQUE POLAK
b atrice
Roman
Traduit de l anglais (Canada) par Martin Clavet
Pour Paula
Table des mati res
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Remerciements
Chapitre 1
Je venais de sortir de la douche: le miroir tait encore embu . J ai essuy l humidit avec ma main. Mon reflet se pr cisait tranquillement, comme si je sortais du brouillard.
J ai tourn la t te pour constater les dommages sur ma joue. Ma peau avait l air d une carte routi re, avec une douzaine de minces lignes rouges qui s entrecroisaient.
Je me suis approch e du miroir jusqu ne plus voir que ma joue et une partie de mon il. La peau tait rougie et boursoufl e. Si elle avait eu une voix, elle aurait hurl .
Difficile croire que je m tais inflig a toute seule. J avais enfonc mes ongles dans ma peau jusqu ce que a fasse des entailles. Une petite gratignure n aurait pas suffi apaiser mon d sir de me faire mal. a aurait t comme ouvrir un sac de croustilles pour n en manger qu une seule. Non, je savais d s le d part que je n allais pas pouvoir me contenter d une gratignure.
Je m tais dit que j allais travailler m thodiquement. Une fois que a se mettrait saigner, je prendrais une grande respiration pour me calmer, mais juste quelques secondes. Puis, j inclinerais l g rement mon visage pour continuer sur une partie encore belle et lisse. Gratter, et gratter encore, jusqu ce qu une goutte rouge apparaisse. Pas question de cesser avant d avoir ravag la zone au grand complet.
Il fallait que je me morde la langue pour arriver maintenir la cadence, mais la souffrance ne m a pas arr t e. Au contraire, les d charges de douleur me stimulaient. D une certaine mani re, elles me faisaient du bien, ce qui est quand m me trange.
J ai regard la paume de ma main encore des petites lignes. Et sous mes ongles, il restait des bouts de peau qui ne s taient pas d log s sous la douche.
- B atrice! Tu penses que tu vas sortir un jour?
mile aurait tr s bien pu utiliser la salle de bain au rez-de-chauss e, mais comme d habitude, il cherchait juste m nerver. C tait un de ses passe-temps, comme faire des mod les r duits ou couter de la musique techno.
Je l ai simplement ignor , ce qui tait ma fa on moi de l nerver. Il s est mis secouer la poign e, mais j avais verrouill la porte avant de me d shabiller.
Je l ai entendu soupirer d une mani re exag r e.
- T es constip e, ou quoi?
Il s est mis rire tout seul de sa mauvaise blague. Au moins, le son de sa voix diminuait, ce qui voulait dire qu il s loignait. Il tait probablement en train de descendre l escalier, ou alors il tait reparti dans sa chambre. Si a se trouve, il n avait m me pas besoin d aller la salle de bain. Les grands fr res
Impossible de rester enferm e l pour toujours, mais je n arrivais pas d tourner mon regard de ma joue. J ai ferm les yeux en serrant les paupi res le plus fort possible.
Pourquoi est-ce que je ne pouvais pas m emp cher de faire a?
J ai inspir profond ment. Je savais bien que a ne pouvait pas continuer comme a, qu il fallait que j arr te de me faire mal et que je recommence prendre soin de moi. J ai r ussi ne pas regarder ma joue et j ai tir sur le coin en bas du miroir pour ouvrir l armoire pharmacie.
Le Neosporin est tomb dans le lavabo. La derni re personne qui l avait utilis avait press le tube par le haut plut t que par la base et a avait laiss un creux en forme de pouce. J en ai d duit que mon p re avait d se couper en se rasant ou qu mile s tait entaill un bout de doigt en faisant des mod les r duits.
En tout cas, je savais que a ne pouvait pas tre ma m re. Elle n aurait jamais crabouill le tube par le haut et elle se serait assur e de le remettre sa place, c t des pansements.
J ai repli la base du tube bien comme il faut, plat comme le rabat d une enveloppe. Une esp ce de limace blanche et cr meuse est sortie comme un projectile d arme feu pour aller s craser dans le miroir. Floc! C est le genre de chose qui arrive souvent avec le dentifrice. J ai essuy comme j ai pu la cr me antibiotique avec mon doigt. a a laiss une trace blanch tre et graisseuse sur le miroir, mais au moins j avais r ussi enlever l essentiel.
D licatement, avec le bout de mon index, j ai appliqu du Neosporin sur les petits chemins rouges. J ai tapot tout doucement, sans frotter. C est peine si je touchais ma peau. La cr me s est mise dispara tre tranquillement, absorb e par les gratignures. Avec un peu de chance, a finirait par gu rir rapidement.
"Pauvre de toi , que je me suis dit, m me si ce que je voulais vraiment dire tait "pauvre de moi . C est seulement que parfois, c tait plus facile de me dire que tout a arrivait en fait quelqu un d autre. "Il faut vraiment que tu commences mieux prendre soin de toi, B atrice Sanger, pauvre de toi. Non: "pauvre de moi .
J tais encore toute mouill e parce que je sortais de la douche. J avais l air d avoir les cheveux raides. Une fois secs, ils se mettraient friser comme de la laine de mouton. Mes yeux taient cern s et j avais l air fatigu . C tait une bonne chose que le sang sur mes joues ait commenc coaguler, mais l aspect luisant du Neosporin sur ma peau me donnait un petit air malade.
Si seulement j avais pu rester dans la salle de bain jusqu ce que a gu risse videmment, il n tait pas question de a. Je savais bien qu il faudrait des jours avant que les petits chemins prennent une teinte ros tre, que les gratignures se referment compl tement et deviennent de minuscules cicatrices, peine visibles.
Je le savais parce que ce n tait pas la premi re fois que je faisais a. Et je savais aussi que ce n tait pas une bonne id e de mettre des pansements, car ma peau avait besoin de respirer. L air frais sur mes plaies les aiderait gu rir. Un peu de repos pouvait aussi aider.
Heureusement, je m tais suffisamment calm e pour pouvoir trouver le sommeil lorsque j irais me coucher. Avant, a me stressait tellement que je n arrivais pas fermer l il de la nuit.
Je me suis regard e dans le miroir une fois de plus, en portant mon attention sur autre chose que mes gratignures. Mes cheveux commen aient d j faire des frisettes autour de mon visage. Inutile d essayer de les lisser, j avais h rit de la chevelure rebelle de mon p re. Il fallait bien que ce soit mile qui h rite des beaux cheveux lisses et soyeux de maman, et aussi de ses beaux grands cils. Tout a gaspill sur lui!
Avant de sortir de la salle de bain, je suis rest e devant la porte et j ai tendu l oreille. J entendais la voix de mes parents en sourdine. Je pouvais les imaginer discuter des transactions immobili res de maman ou du vin qu ils allaient boire avec le repas.
J esp rais tr s fort qu mile tait en bas avec eux: je n tais pas d humeur supporter ses remarques sarcastiques.
J ai resserr la ceinture de ma nouvelle robe de chambre en coton ponge, bleu p le et parsem e de petits patineurs argent s qui avaient l air de danser sur moi. C tait le cadeau que mes parents venaient de m offrir pour mon anniversaire.
Quand ils me l avaient donn e, ma m re avait dit:
- On dirait qu elle a t faite juste pour toi, notre petite patineuse ador e.
J avais eu l impression qu elle aurait voulu ajouter quelque chose, mais qu elle n osait pas parce que c tait le jour de mon anniversaire. Sans doute que a lui br lait les l vres de me rappeler que j avais abandonn le patinage de comp tition. Ou peut- tre qu elle sentait le besoin de me faire savoir que, si elle avait pu acheter la robe de chambre dans une taille plu

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