Bulles de vie : Amours dévoilées - Recueil de nouvelles
117 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Bulles de vie : Amours dévoilées - Recueil de nouvelles , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
117 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

La vie est si vaste… vaste comme un océan.
Et nos vies, des bulles dans cet océan, inconcevables sans amour.
Dans ce recueil de nouvelles, vous trouverez des histoires d’amour vécues par des personnages de tout âge et dans diverses couches de la société. Ce sont des rencontres fortuites devenues des expériences marquantes, des retrouvailles inespérées au prolongement inattendu, des jonctions improbables au dénouement étonnant ou encore des accomplissements honorables.
Ces bulles de vie et d’amour sont à l’image de ce que nous avons tous connu un jour ou l’autre, ce qui nous a marqué à jamais et qui se trouve toujours à l’abri dans un recoin de notre mémoire.
Vous pourrez à travers ces lignes, suivre diverses étapes de la vie amoureuse de Yan et de Myriam qui se sont connus sur le tard; vous verrez comment la musique peut mener Gaspard vers l’amour; vous constaterez en suivant le cheminement de Rodolphe Lacharité que l’Amour de Dieu n’exclut pas l’amour des femmes, et bien d’autres histoires.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 02 juillet 2018
Nombre de lectures 6
EAN13 9782897263430
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0950€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

FACEBOOK 1 : UNE RENCONTRE… 40 ANS PLUS TARD !
— A llez, maman, tu verras, c’est si facile ! Une toute petite inscription de rien du tout et tu seras plongée dans le monde virtuel de Facebook. Tu pourras faire des rencontres formidables, te faire plein d’amis électroniques, chercher des copines perdues depuis belle lurette et même…
— Retrouver d’anciens amis de l’université que vous avez perdus de vue… Allez, belle-maman, on n’est plus tellement aux communications papier-encre. La poste, c’est pour les dinosaures. Maintenant, c’est à la vitesse de l’éclair que tout se fait et il ne faut pas vous enliser dans le passé !
Comme Myriam était perplexe devant cet écran lumineux et magique qui scintillait devant elle ! Chaque fois qu ’ elle prenait place devant l ’ ordinateur , un malaise se glissait en elle comme une couleuvre , un malaise d ’ incompétence , de petite fille rabrouée par une mère jamais satisfaite d ’ elle , d ’ enfant écrasé e par le regard noir de son père qui n ’ avait rien à ajouter . Cette image négative d ’ elle - même remontait à si loin que la « bonne à rien » qu ’ on lui balançait à tour de bras était un peu devenue elle . Elle tremblait de l ’ intérieur , mais ça ne se voyait pas .
— Alors , maman , on t ’ inscrit ? Quelques cases à remplir et le tour est joué !
— Et vous aurez désormais le monde au bout des doigts …
Il n’en fallait pas plus pour convaincre Myriam. Allergique à toute confrontation, elle se rendait facilement aux arguments des autres. Et Sylvain, son grand bien-aimé fils, mains sur le clavier, ne cherchait sûrement pas à la mettre dans le pétrin, pas plus que sa belle Stéphanie qu’elle considérait comme sa fille !
— Hum ! finit par soupirer Myriam. Elles sont indiscrètes ces questions auxquelles il faut répondre pour entrer dans ce machin qui m’irrite les prunelles ?
— Pas vraiment, maman, répondit Sylvain qui commençait à jouer du clavier, heureux que sa mère accepte de s’inscrire sur Facebook : il y voyait un moyen pour elle de meubler certains moments de solitude. Que ton nom, ton adresse électronique…
— Et votre âge, ajouta Stéphanie.
— Mon âge ? Pas de leurs affaires, mon âge !
Myriam avait réagi de façon spontanée et intempestive, comme si ça la blessait de voir compilé le temps qui passe, laissant aussi penser au temps qui reste. C’était aujourd’hui son anniversaire de naissance et la petite famille s’était réunie autour d’une tablée où s’étaient succédé les fondues. C’est vrai que le chiffre commençait à peser lourd dans la balance des jours, mais tout ne se résume pas en chiffres, non ?
D’ailleurs, elle était encore plutôt jolie, Myriam, même si elle était retraitée de l’enseignement depuis quelques années déjà ! Une carrière rectiligne, toute dédiée aux élèves de première année, longue comme une autoroute, avec quelques rares bretelles pour mettre un peu de variété dans le paysage. Elle prenait bien soin de son corps, de sa tête et de son âme. Elle se rendait au cours de gym trois fois par semaine, bon an mal an, pour faire un pied de nez à la gravité qui se faisait insistante. Les salles de cours des universités la recevaient souvent, elle, à l’affût de tous les courants novateurs. Les bons livres étaient des compagnons se succédant à un rythme surprenant dans ses mains. La jeune retraitée avait plein d’amis qui la monopolisaient du matin au soir, au téléphone, au resto, à la maison, certains pour un conseil, d’autres pour une oreille attentive…
— On peut tricher sur Facebook ? Pas un péché mortel ? questionna Myriam.
— Tricher… reprit Stéphanie. Tricher sur ?
— Mon âge, disons.
— Bof ! s’exclama Sylvain, une erreur de frappe, ça peut toujours arriver ! Ils ne feront pas une enquête !
— Quelle tranche d’âge on met ? questionna Sylvain.
Son ballon de vin rouge à la main, l’héroïne du jour lisait ce que son fils inscrivait dans les cases sur l’écran et caressait doucement la bordure humectée de ses lèvres. Elle réfléchissait au chiffre à mettre pour compléter l’inscription.
— Le Moyen Âge !
Ces mots surgis de derrière le trio firent s’esclaffer tout le monde. Charles le gourmand, le benjamin de Myriam, éternel pince-sans-rire, venait de quitter la table avec sa douce Rébecca pour se joindre aux autres. Pas moyen pour lui d’émettre un mot qui ne soit un peu tordu… Il rajouta, en mâchouillant encore une bouchée de viande, devant toutes ces oreilles attendant la suite…
— Ben quoi ! Maman a encore les moyens d’avoir son âge, non ? Donc, c’est le « moyen âge ». Allez, Sylvain, prends l’espérance de vie moyenne, tu en fais les 2/3, et pfftt ! tu inscris. T’as les moyens de faire ça, non ?
Sylvain, en grimaçant, calcula rapidement dans sa tête, puis inscrivit un chiffre. Les sourires firent l’unanimité, même chez Myriam qui se sentait toute pimpante… Le vin, sans doute !
— Tu envoies un texto maintenant ? suggéra Sylvain. À qui aimerais-tu adresser un message ? Y a-t-il quelqu’un que tu as perdu de vue depuis des lustres et que tu voudrais retrouver ? Facebook, c’est parfois miraculeux, tu sais !
— Un ancien amoureux ? ajouta Stéphanie, sourire en coin.
— Pas maintenant, les enfants, fit Myriam, interloquée et un peu gênée. Je sais maintenant un peu comment ça marche. Je vais réfléchir et je verrai plus tard. Je ne veux pas pêcher n’importe quoi ou n’importe qui !
— Parlant de pêche, dit Charles, ça vous dirait d’aller harponner des fruits dans des ramequins débordant de chocolat ? J’ai faim, moi !
Les enfants partis, Myriam, de nouveau seule, se dirigea lentement vers l’ordinateur avec à la main quelques feuillets jaunes qu’elle venait d’extraire d’une enveloppe retrouvée au fond d’un tiroir. Pendant tout le dessert, elle s’était creusé les méninges à chercher des individus qu’elle aimerait éventuellement retrouver sur Facebook. Elle avait eu du mal à suivre les conversations et les quelques absences constatées furent mises sur le compte du vin plus que sur la nostalgie.
Jeune étudiante, Myriam avait toujours été studieuse et appliquée. Timide, réservée, elle avait peu fréquenté les bars ou les salles de danse et ses amies n’étaient pas légion. Mais, pour elle, ça avait été une période heureuse qui lui avait permis de se distancer d’une famille oppressante et de goûter les joies d’une autonomie nouvelle. Elle avait le bonheur simple et satisfait de ceux qui ont peu reçu.
En ressassant ses souvenirs, elle y retrouva un grand jeune homme à petites lunettes dont la silhouette lui revenait souvent en mémoire. Elle l’avait connu, côtoyé devrait-on plutôt dire, dans un cours de littérature à l’École Normale. Elle l’avait remarqué à quelques occasions, mais le grand lunatique ne lui avait pas prêté beaucoup d’attention : il avait toujours la tête plongée dans un bouquin quand il ne se tordait pas de rire avec ses copains. Puis, un jour, à cause d’un retard, ne pouvant devenir invisible, Myriam avait pris une grande respiration pour aller s’asseoir à la seule place disponible dans la classe : à côté de l’énigmatique lecteur espiègle.
Yan l’avait distraitement appréciée et avait aimé le regard obligeant et rieur qu’elle lui avait lancé. Entre eux, la confiance s’était établie et ils s’étaient mis à échanger, sur une tablette lignée jaune, des dessins drolatiques et des petits mots anodins. Puis, à la faveur de la succession des cours, abonnés à la même place, dans des distractions répétées, le jeune homme s’était mis à faire lire à sa jeune collègue normalienne quelques-uns de ses poèmes.
Myriam aimait beaucoup ces moments, seules occasions pour eux de se rencontrer. Elle savourait ces petits textes rimés qui suintaient la tendresse et oscillaient entre utopie et désillusion. Elle se trouvait privilégiée, elle la fille « sans al-lu-re ! » dont les longues syllabes résonnaient encore trop souvent dans son ventre, elle que quelqu’un, maintenant, aimait regarder, qui la prenait même pour complice et un peu juge de ses réflexions intérieures ou de ses épanchements intimes.
De plus, élément peu banal, ils partageaient la même année et la même date de naissance : des jumeaux a

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents