« La fin du monde, je ne suis ni pour, ni contre.Je ne m’en réjouis pas, bien sûr. Je ne la déplore pas non plus, ça ne sert à rien. L’époque est vécue comme apocalyptique. Donc, elle l’est.Voilà comment je voyais les choses à ce moment-là. En tout cas, il ne me venait pas à l’idée de pouvoir sauver l’humanité, ou alors seulement quand j’étais vraiment ivre. »Ce livre est une comédie apocalyptique. Il raconte l’histoire de William Andy, un loser ordinaire devenu prophète médiatique en proposant des solutions pour aborder la fin du monde sans se faire mal.Une satire enjouée, mais au vitriol, d’une époque qui transforme l’homo sapiens en abstraction médiatique, le citoyen en consommateur consentant et la Terre en champ de ruines.Entre autres morceaux de bravoure, on retiendra la parabole du morse qui illustre l’ouvrage, et notre condition…« Au bout de la pente se trouve une falaise. Notre ami le morse s’écrase en bas comme un vieux flan, suivi par tous ses camarades qui n’ont rien de mieux à foutre que de rouler vers un précipice. Après quelques heures, on se retrouve donc avec un bon tas de morses mortellement blessés, poussant des cris terrifiants, et incapables de remuer leurs quintaux de patapoufs. C’est désespérant. Car le morse, par son allure débonnaire, a réussi à attirer notre sympathie. Mais enfin pourquoi ? Les scientifiques ne se l’expliquent pas. Le morse est-il mu par un instinct de sacrifice utile à la globalité de l’espèce (comme le lemming) ou bien est-il particulièrement con (comme la poule) ? Mystère.Tout ça pour dire qu’on est des sacrés morses.Nous savons que nous courons vers le précipice et nous courons quand même. »
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