CONTES ET LEGENDES DE MADAGASCAR
209 pages
Français

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CONTES ET LEGENDES DE MADAGASCAR , livre ebook

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Description

L’imagination de ces peuples insulaires ne cesse de surprendre : tout l’univers, racontent-ils, tire
son origine d’un immense monstre aquatique nommé Itrimobé dont le corps se transforma progressivement en terre, montagne, rivières, animaux et hommes. C’est pour cette raison que tout l’univers est un immense laboratoire des métamorphoses. La foudre, amoureuse d’un beau garçon, descend sur terre et fait semblant de se comporter en jeune fille prude, hélas, sa gourmandise la
trahit, et elle se voit répudiée. Et en voici une autre, celle d’une jeune fille d’une beauté époustouflante que tout le monde voulait épouser. Celle-là se révèle trop exigeante : elle met à l’épreuve les prétendants pour mieux les accuser de vouloir épouser une bonne cuisinière et ne pas
l’apprécier pour ce qu’elle est. En punition elle se voit transformée en punaise, dont l’odeur n’est
pas considérée abjecte par les Malgaches, mais au contraire, fort agréable, car elle évoque ce
personnage resté célèbre pour sa magnificence.

Informations

Publié par
Nombre de lectures 10
EAN13 9782373800302
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0038€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Origine des hommes et des lémuriens Au commencement, dit-on, il n’y avait pas d’êtres vivants sur la terre. Or les deux maîtres du monde, Ranaivotovoana et Jaobinonoka, rent un jour une convention pour fabriquer des êtres humains. Il fut entendu que Ranaivotovoana ferait les os et la chair, et que Jaobinonoka ajouterait le sang et la vie. Ranaivotovoana coupa donc un tronc d’arbre, y tailla deux formes humaines qu’il termina en y ajoutant de l’argile. De son côté, Jaobinonoka t du sang avec de l’eau et l’introduisit dans les deux gures. Puis il ajouta la vie, et ainsi elles devinrent des êtres humains, l’un mâle, l’autre femelle. Quand ce fut terminé, les deux créateurs, dit-on, donnèrent à ces premiers êtres humains le nom de Monka, qui signie homme. Ce premier couple humain eut des enfants, qui eux-mêmes se multiplièrent. Mais ils se battirent entre eux : les vainqueurs restèrent hommes, tan-dis que les vaincus se réfugièrent dans les bois et se transformèrent en lémuriens. Voilà pourquoi les lé-muriens ont des doigts pareils à ceux des hommes, et, lorsqu’ils crient, ils se rappellent encore leur an-cienne condition, car ils ne cessent de dire : – Monka ! Monka ! Homme ! Homme !
ISBN 978–2–910272-76-0
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Aux origines du monde Contes et légendes de  Madagascar Madagascar
Aux origines duFliems Froancnede
Dans la même collection :
Contes et légendes de France Contes et légendes du Japon Contes des peuples de la Chine Contes et légendes de Flandre Contes et légendes de Centre-Asie Contes et récits des Mayas Contes et légendes du Maroc Contes et mythes de Birmanie Contes et légendes de Turquie Contes et légendes de Suède Contes et légendes de Corée Contes et légendes du Congo Contes et légendes des Comores Contes et légendes d’Allemagne, de Suisse et d’Autriche Contes et histoires pygmées Contes et légendes de Russie Contes et traditions d’Algérie Contes et légendes des Inuit Contes et légendes d’Italie Contes et légendes du Burkina-Faso Contes des Juifs de Tunisie Contes et légendes des Philippines Contes et légendes des Balkans Contes et légendes de Tunisie Contes et légendes de Thaïlande Contes et légendes d’Ukraine Contes et légendes de Kabylie Contes et légendes tziganes Contes et légendes du Vietnam Histoires du roi Salomon
Aux origines du monde Contes et légendes de Madagascar
réunis par Galina KABAKOVA Illustrations de Zuzanna CELEJ
Flies France
Collection dirigée par Galina KABAKOVA
Relecture : Anna STROEVA
Conception graphique de la collection : Susanne STRASSMANN
© Flies France, 2012 ISBN 978–2–910272-76-0
Avant-propos
 Le folklore traditionnel de Madagascar, extrêmement riche, a été découvert à la n e du XIX siècle. Nous avons choisi de publier les récits étiologiques recueillis et édités par les administrateurs français (Charles Renel, Gabriel Ferrand, Camille Le Barbier, André Dandouau, Raymond Decary) et les mission-naires norvégiens Emil Birkeli ou Otto Chris-tian Dahl. Dix-huit peuples constituent la popu-lation de Madagascar. Les contes que nous avons sélectionnés ont été recueillis essen-tiellement auprès des Sakalava (« ceux de longues vallées »), qui occupent toute la côte ouest de l’île, Tsimihety (« ceux qui ne se coupent pas les cheveux »), leurs voisins du nord, Betsimisaraka (« ceux qui sont soli-daires »), qui vivent sur la côte nord-est, Bet-sileo (« les nombreux invincibles »), les habi-tants du centre, et les Bara, qui peuplent le sud de l’île. Les peuples de la Grande île ont une vi-sion spécique de l’univers : ils distinguent le monde supérieur où siège le Dieu-Zana-hary et le monde d’ici-bas, habité à la fois par les humains et les génies de la nature, ancêtres des premiers hommes. Ces esprits sont à même de donner des enseignements aux devins(ombiasy)qui savent les ménager. Ils sont liés par de relations très particulières à certains animaux, comme les lémuriens, les dauphins et même les requins, qui, nous racontent les contes, ont autrefois rendu des services précieux aux ancêtres. Le sou-venir de ces événements originels transmis de génération en génération frappe d’interdit la consommation de leur chair. Mais la réci-
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proque est tout aussi vraie : les Malgaches sont convaincus que les actes d’amitié com-mis à l’encontre des animaux dans un passé mythique les rendent inoffensifs dans le pré-sent. Mais les frontières entre les animaux et les humains peuvent être encore plus per -méables : ainsi, pour les Bara les caïmans ne sont que les personnes métamorphosées juste après leur décès. Il est évident qu’on leur doit les honneurs comme à n’importe quels autres ancêtres. Les Malgaches tenaient traditionnelle-ment en estime les contes. Il arrivait que les rois sakalava appellent leurs sujets à écou-ter les conteurs renommé pendant des jour -nées entières. Ces séances se transformaient en spectacles, car les narrateurs changeait leurs voix pour indiquer les différents person-nages, et parfois accompagnaient leurs récits de chants. Comme ces contes se rapprochent beaucoup de mythes, les conteurs utilisaient parfois des mots spéciques qui ne faisaient pas parti du langage courant. En sakalava le mot utilisé pour « conte » ou « légende » esttapasiry, composé de deux mots empruntés :tafsiri« explication, inter-prétation » ettapatoñoà demi-prononcé », « une sorte de joute poétique. Et aujourd’hui encore, ces récits explicatifs, considérés comme le patrimoine le plus précieux, font partie de la transmission culturelle entre les générations.
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Univers
Itrimobé le monstre aquatique et l’origine de l’univers
La terre était, dit-on, entièrement cou-verte d’une nappe d’eau dans laquelle vivait seulement un monstre aquatique nommé Itrimobé. Ce monstre était le seul maître de cet immense Océan et y vivait sans inquié-tude. Un jour, dit-on, il voulut voir la lumière et sortit sa tête de l’eau. Séduit par le spec-tacle qui s’offrait à ses yeux, il s’agita, alla vers l’est, vers le nord, vers l’ouest, vers le sud, il aira partout mais ne trouva aucun passage lui permettant de sortir du grand Océan qui était, dit-on, inni. Alors, il eut l’idée de creuser avec ses larges et longues griffes cinq grands trous pour servir de vastes réservoirs : trois au milieu de la terre et deux à chacune de ses extrémités. Sa tâche étant terminée, les eaux du milieu allèrent se je-ter dans les trous du centre, celles des côtés dans ceux des extrémités. Alors des parties de terre émergèrent et formèrent des continents et des îles. Itrimobé devint amphibie et vécut alternativement sur la terre et sous l’eau. Mais ses yeux n’ayant pas été faits pour supporter la lumière ne virent plus et bientôt il mourut. Quoique mort, son esprit vivait et il dit : – Puissent mes deux bras devenir des hommes pour s’aider ! Puissent mes deux jambes devenir des animaux pour servir aux hommes ! Puissent mes intestins et mes pou-mons devenir des reptiles ! mes vertèbres des poissons qui peupleront les mers ! Puissent mes os devenir roches, mes poils des arbres et de l’herbe !
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