Contes et récits – Présence D

Roger Hadjadj

Description

Qu'ils soient frappés par l'injustice et la misère, qu'ils soient confrontés aux vents mauvais ou aux pluies diluviennes, les personnages de ces nouvelles n'en demeurent pas moins humbles, affrontant leur sort avec honnêteté, foi et volonté... Autant de traits de caractère auxquels Dieu, Ses prophètes et Ses anges ne savent rester insensibles, secourant toujours discrètement ceux qui, dans l'adversité, ne succombent pas aux sirènes du désespoir ou de la fatalité... Ainsi vont les textes de Roger Hadjadj: confiants en la protection des cieux, sûrs que Dieu n'est jamais très loin de Sa créature quand celle-ci souffre, dispensant ce charme indéfinissable des oeuvres qui savent que les miracles tiennent parfois à quelques rencontres bienfaisantes. Avec ce recueil de contes juifs teintés d'espoir, l'auteur chante doucement la relation qui unit les êtres simples et Dieu. Une relation faite de confiance et de miséricorde, de dévouement et de protection, qui rapproche toujours un peu plus l'ici-bas et le très-haut, que Roger Hadjadj décline dans des récits où la lumière triomphe, pudiquement, des épreuves qui s'imposent aux hommes et aux femmes de coeur.

Sujets

• Rencontres
• Divín
• Judaïsme

Informations

• Publié par: publibook
• Date de parution: 13 septembre 2012
• Nombre de lectures: 9
• EAN13: 9782748390957
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Contes et récits Présence D

Roger Hadjadj Contes et récits Présence D

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Retrouvez notre catalogue sur le site des Éditions Publibook : http://www.publibook.com Ce texte publié par les Éditions Publibook est protégé par les lois et traités internationaux relatifs aux droits d’auteur. Son impression sur papier est strictement réservée à l’acquéreur et limitée à son usage personnel. Toute autre reproduction ou copie, par quelque procédé que ce soit, constituerait une contrefaçon et serait passible des sanctions prévues par les textes susvisés et notamment le Code français de la propriété intellectuelle et les conventions internationales en vigueur sur la protection des droits d’auteur. Éditions Publibook 14, rue des Volontaires 75015 PARIS – France Tél. : [phone] IDDN.FR.010.0117146.000.R.P.2011.030.31500 Cet ouvrage a fait l’objet d’une première publication aux Éditions Publibook en 2011

Le déluge Il pleuvait. Il pleuvait depuis trois jours… Une pluie froide, dense, lourde, ininterrompue. Une pluie qui trans- perçait les parapluies, traversait les vêtements les plus imperméables. Les rues étaient transformées en torrents ; on ne voyait plus les trottoirs recouverts d’eau, de cette eau qui s’infiltrait partout, dans les caves, dans les maga- sins. Personne n’osait plus se hasarder hors de chez lui. Ça avait commencé samedi soir et depuis pas le moin- dre répit. On était mardi et rien n’indiquait que ça allait s’arrêter. Le ciel toujours aussi noir continuait de charrier et de vider ses nuages sur la terre qui n’en pouvait plus. Un vrai déluge. — Mon Dieu, vous avez dit qu’il n’y aurait plus jamais de deuxième déluge. Avez-vous oublié votre promesse ou bien avez-vous changé d’avis devant la perversion et les péchés des hommes ? Jacob devant sa fenêtre ne cessait de se lamenter. Cette pluie, ces inondations, ces rues et ces champs re- couverts d’un mètre d’eau, tout cela rendait impossible son départ dans les douars proches de la ville comme il le fait depuis toujours. Jacob était teinturier. Il avait l’habitude chaque diman- che, après le Shabat, de partir, son matériel dans une carriole, dans les villages, les douars plutôt, pour teindre la laine qu’avaient filée les femmes musulmanes, laine qu’elles utilisaient pour fabriquer des tissus ou des tapis. Il partait donc le dimanche matin et revenait chez lui jeudi, rapportant ce qu’il avait gagné ; de quoi préparer un

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bon samedi et fournir à son épouse ce qu’il lui fallait pour subvenir aux besoins de ses quatre jeunes enfants jusqu’au jeudi suivant. C’était la routine habituelle. Mais cette semaine, comment partir ? C’était impossi- ble. Et puisqu’il ne part pas, comment pourra-t-il nourrir sa famille ? Pour la semaine en cours il ne se faisait pas trop de souci. Sarah, son épouse, était économe ; elle avait sû- rement de quoi préparer un bon samedi. Mais après… qu’allait-il lui rester pour les dépenses de la semaine sui- vante ? Jacob était désemparé. Sarah le consolait comme elle le pouvait : Ça va s’arrêter, tu verras, et tu partiras, oh pas loin, et tu revien- dras avec l’argent de la semaine. Pour l’instant les enfants ne manquent de rien. Mais il ne l’écoutait pas. Il priait : Mon Dieu, ayez pitié des enfants, du tout petit qui a besoin de couches et de lait et des autres qui, ne pouvant aller à l’école vont avoir faim plus souvent que d’habitude… Mais ses prières et ses supplications restaient sans effet. Il pleuvait toujours. La journée de mardi se passa donc, identique aux jours précédents. Le soir on alla se coucher avec l’espoir que mercredi allait être différent, que ça allait enfin s’arrêter. Mais toute la nuit la pluie continua de tambouriner contre les fenêtres et les murs de la maison et mercredi matin rien n’avait changé ; il pleuvait toujours. Immobile devant la fenêtre, Jacob regardait dehors, dé- sespéré. Il savait qu’il ne sortirait pas cette semaine. Sarah était près de lui essayant de la réconforter. Tout à coup : Toc, toc, toc ; on frappait à la porte. Qui était-ce ? Ils n’attendaient personne. Et d’ailleurs quel fou avait osé braver les trombes d’eau que le ciel in- lassablement continuait de déverser pour venir frapper à le leur porte ?

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