Coups de vent : Roman, Tout public adulte
95 pages
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Description

Saga d’une famille de l’Ouest. Refus d’autorité, désir d’émancipation, échecs et déceptions, le tout entrecroisé d’un désir acharné de bonheur

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 26 février 1992
Nombre de lectures 3
EAN13 9782896112678
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0374€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Table des matières Première partie Chapitre 1, Le pick-pocket Chapitre 2, La main sur l'épaule Chapitre 3, Le chat sort du sac Chapitre 4, Le bilan des erreurs Chapitre 5, Le ressort se brise Chapitre 6, Ma maison, c'est sa maison Chapitre 7, Sonia Chapitre 8, Amour, quand tu nous tiens Chapitre 9, Des pensées qui font mal Chapitre 10, Trop de patriotisme nuit Chapitre 11, Mentez, mentez, il en reste toujours quelque chose Chapitre 12, Chacun sait où le bât le blesse Chapitre 13, Roger marche sur des oeufs Chapitre 14, Le poison à portée de la main Chapitre 15, Le subterfuge Chapitre 16, Finie la quiétude! Chapitre 17, Roger découvre le pot aux roses Chapitre 18, Le destin bascule Chapitre 19, Inaccessible Chapitre 20, Lise Labonté Chapitre 21, Le carottage des motos Chapitre 22, Le prix à payer Deuxième partie Chapitre 1, Serge Chapitre 2, Marc Chapitre 3, Linda Chapitre 4, Charles Chapitre 5, Denise Épilogue
Du même auteur:

Gabrielle Roy sous le signe du rêve, Éditions du Blé.

Le rideau se lève au Manitoba, Éditions des Plaines.

La fille bègue, Éditions des Plaines.

Sans bon sang, Éditions des Plaines.


Données de catalogage avant publication (Canada)

Saint-Pierre, Annette

Coups de vent
ISBN 0-920944-97-3
1. Titre.
PS8587.A3493C6
1990
C843/.54
C90-097166-5
PQ3919.2.S2349C6
1990

La reproduction d'un extrait quelconque de cette édition, notamment par photocopie ou par microfilm est interdite sans l'autorisation écrite des Éditions des Plaines inc.

Directeurs: Annette Saint-Pierre et Georges Damphousse
Dépôt légal à la Bibliothèque Nationale d'Ottawa
4e trimestre

Annette Saint-Pierre
Éditions des Plaines
Case postale 123
Saint-Boniface
(Manitoba)
R2H 3B4

Qui néglige les marques de l'amitié, finit par en perdre le sentiment.
Shakespeare



Face à lëvénement, c'est à lui-même que recourt l'homme de caractère.
Charles de Gaulle
Première partie
Chapitre 1, Le pick-pocket

Il n'est ni beau ni laid. Sa démarche manque d'aisance. Ses gestes nerveux sont souvent ponctués de hochements de tête. Cependant ses yeux pers coupés en amande retiennent l'attention de celui qui le voit pour la première fois.
Résolu à s'imposer par ses succès scolaires, une seule chose lui importe: la première place en classe. Pour ce, il s'abstient de joindre les rangs d'une équipe sportive ou de flirter avec les filles. À son dernier congé, chez lui, alors qu'il avait oublié de soigner deux jeunes veaux, son père avait eu à son égard une remarque bles sante, ironique:
- Tu devais être perdu dans ta petite poésie niaiseuse!
Embrasé de colère, Roger avait quitté la table en bousculant sa chaise, monté l'escalier en bourrasque et claqué la porte de sa chambre à coucher. Ainsi, son père avait eu l'audace de fouiller son bureau et de lire ses écrits. Roger pouvait maintenant s'expliquer ses propos cyniques à demi-voilés sur les idées de grandeur.
Le cerveau en ébullition, Roger veut casser quel que chose: il s'emp are du pot de violettes qui enj olive sa fenêtre et le lance dans le potager. Tirant brusque ment un tiroir, il en sort un cahier à la reliure de cuir et l'ouvre au hasard. Encore tendu, il lit à haute voix: "Oui, je visiterai la France, l'Angleterre, l'Allemagne et l'Italie. Je verrai autre chose que Sainte-Anne où les gars s'habillent tous comme des Xéros. Je déteste le "old man". Un jour, je le regarderai de haut". Roger voudrait immortaliser sa fureur mais son esprit survolté l'en em pêche. Il griffonne en pattes de mouche: Je vais partir.
Soudain, une joie méchante le traverse: son journal tord-boyaux a blessé l'orgueil de son père. Tant mieux! Cet homme sans reproche, chef de file de la paroisse Sainte-Anne et commissaire d'école, sait enfin que son fils ne l'aime pas. Comment Roger pourrait-il l'aimer? Enfant, il ne l'a jamais pris dans ses bras ; étu diant, il ne l'a jamais félicité de ses succès. Ses frères? oui. Mais pas lui...
Roger s'agenouille près de son lit, plonge la main sous le matelas et en retire un sac de voyage défraîchi.
Deux jours plus tard, le collégien sort en tapinois par la fenêtre de sa chambre, glisse le long d'un poteau de la véranda, longe les bâtiments de la ferme et monte dans un autobus. Il est six heures du matin.
À la transcanadienne, il saute allégrement du véhicule, va se poster à un point stratégique de l'auto route et laisse tomber son sac bourré jusqu'à la gueule. Une pluie fine se met à tomber. Roger est nerveux, fébrile. Il en verra probablement de toutes les couleurs avant de s'allonger dans un lit douillet à Montréal.
Montréal! Que de fois il a envié les collégiens qui ont visité la métropole et en parlent encore à mots couverts en se faisant des clins d'oeil.
Les Québécoises sont "wild"!
Montréal, c'est la place idéale pour se déniaiser!
Il y a des théâtres, des discothèques, des clubs de nuit!
Le patelin de Roger offre peu aux jeunes, à part le baseball et le hockey. Mais, bon sang! il désire autre chose que des sports... Adieu Manitoba! À partir d'aujourd'hui, le collégien libéré profitera à plein de sa Jeunesse.
L'averse tombe dru. Elle détrempe le mince coupe-vent que Roger a rabattu sur sa tête et elle glace ses maigres épaules. Ses pieds mouillés frappent le sol en cadence; ils sont chaussés d'espadrilles d'où émergent des bulles qui crèvent instantanément.
Un automobiliste venant dans sa direction accélère à la vue de l'esseulé qui, le pouce en l'air, appelle au secours. Le fuyard a-t-il choisi le bon moment pour déserter? L'endroit le plus favorable pour l'autostop?
La croisée des chemins où il se tient lui rappelle une scène bouleversante. Un vendredi, alors qu'on le ramenait du Collège, la voiture avait été arrêtée par un agent de la circulation. Pendant que son père lui parlait, Roger avait dévalé la pente du fossé pour se rapprocher des accidentés. Un spectacle horrible l'attendait.
Trois cadavres déchiquetés et maculés de sang étaient étendus sur la route enneigée. Tendant l'oreille, Roger avait entendu les réflexions des charroyeurs de pitoune. Accrochée à un camion, leur charge, qui tan guait dangereusement sur la grand-route transformée en patinoire, avait heurté de plein fouet la voiture des frères Sanschagrin.
Entre chien et loup, les flaques rouges sur la neige et les corps inertes, aurour desquels chuchotaient respectueusement des témoins, avaient profondément troublé le jeune Roger qui voyait la mort pour la première fois. À la maison, ignorant la gravité d'un tel choc psychologique, son père et ses deux frères l'avaient fait taire quand il avait posé des questions sur l'accident, les victimes et les coupables. Pendant trois mois consécutifs, l'adolescent, de santé fragile, avait été victime de cauchemars. Ses cris réveillaient la maisonnée quand il se dressait sur son lit, le visage hagard et les cheveux trempés de sueur. Au petit déjeuner, le lendemain, il était la cible de mauvaises plaisanteries. Timide et craintif, il encaissait les sarcasmes et les railleries... mais son malaise persistait.
Honk! Honk! Des pneus crissent et une voiture blanche s'arrête! Roger aperçoit une femme et deux hommes! À l'invitation du chauffeur, il ramasse son baluchon et s'installe sur la banquette arrière. L'homme qui l'accueille s'empresse de déplacer un contenant de glaçons; il prend ensuite le sac et le blouson détrempé qu'il étend précautionneusement. On fait les présentations. Danielle, Luc et Raymond se dirigent vers Montréal. Roger aussi.
- As-tu de la famille là-bas? demande l'homme au volant.
Sans lui laisser le temps de répondre, le voisin de Roger, Luc, reprend:
- Où vas-tu aller en arrivant?
- Pas de problème. Au YMCA, dit l'étudiant.
- Tu peux venir chez nous, dit Danielle, la soeur de Luc. On a tellement été bien reçu, à Vancouver, que ça nous ferait plaisir de rendre la pareille à un gars de l'Ouest.
- Fantastique! s'exclame Roger, surexcité par l'invitation. Les bras m'en tombent! J'accepte à une condition: je vous paierai les frais de pension.
- D'accord, ça marche, répond Luc en lui faisant un clin d'oeil. Maintenant, je me tais. Je remplace Raymond au volant tout à l'heure.
Roger enlève ses chaussures, allonge ses jambes minces, ferme les ye

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