Cri d amour
190 pages
Français
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Français

Description

Naivo, jeune homme de 24 ans issu de la bourgeoisie malgache, vient de sortir de prison. Il décide de chercher du travail car il ne veut plus être à la charge de son beau-père qui le déteste. Son voisin de palier lui confie qu'un emploi d'assistant administratif se libère à Nosy-Be, dans le nord-ouest de Madagascar. Malgré les larmes de sa mère et de ses soeurs qui nourrissaient l'espoir qu'il reprenne ses études, Naivo décide de s'envoler pour Nosy-Be. Dans l'avion, il est assailli par les doutes et l'inquiétude. Que va-t-il y rencontrer ? Il n'a même pas de billet retour.

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Publié par
Date de parution 01 septembre 2021
Nombre de lectures 7
EAN13 9782360760541
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

TRITRIVO
Cri d’amour
Editions TSIPIKA
© Editions Tsipika ère 1 édition 2021
ISBN 978-2-36076-054-1
Toute représentation ou reproduction (notamment par photocopie) intégrale ou partielle faite sans le consentement de l’auteur et l’éditeur est illicite et constitue une contrefaçon réprimée par le Code Pénal.
I
ar un matin bleu de septembre 1999, sur le coup de 10h 20mn, quiPsont là, à l’extérieur, attendant leur droit de visite, le détaillent avec curiosité. le grand portail de la prison d’Antanimora vient de se fermer derrière un grand jeune homme maigre de vingt quatre ans. Les rares personnes Sa taille dépasse largement la moyenne de celle des Malagasy. Son teint très clair, d’un blanc brun, ses cheveux châtains, son nez aigu et ses lèvres un peu minces leur fait dire que c’est un métis. Manifestement, ses gestes et sa tenue d’une bonne qualité indiquent qu’il est issu d’une bonne famille et qu’il n’a rien à voir avec le commun des détenus. Il est vêtu d’une chemise de fond blanc à petites rayures bleues de manche courte, d’un Blue jean et d’une paire de mocassins noirs, bien cirés, assortis à la couleur de sa ceinture de cuir. Ses yeux sont cachés derrière ses ray ban. Lentement, sans se soucier des regards qui l’observent sans aucune gêne, il dépose à terre son grand sac noir, aspire profondément l’air comme s’il n’en avait plus dans ses poumons. Puis de ses deux mains, il se met à coiffer ses cheveux, ébouriffés par le vent, qui lui descendent presque aux épaules, tout en scrutant les alentours. En le voyant ainsi, un gamin se précipite pour lui présenter son plateau de bois bien garni : – Cigarettes, cacahuètes, biscuit ou chewing-gum, grand frère ? Un autre garçon, une glacière à la main : – Hé ! Monsieur, glace ? Esquimaux ? Par un geste de la main, il leur signifie qu’il ne veut rien. Soudain, tous ses muscles se crispent car il vient d’apercevoir la BMW vert métallisé garée tout au fond de l’allée qui débouche sur la grande route reliant l’université d’Ankatso
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au centre-ville. Apparemment, elle est là depuis un moment sinon il aurait remarqué son arrivée. Sans se presser, il ramasse son sac à main pour se diriger vers le véhicule. La voiture n’a qu’un seul occupant, une femme distinguée d’âge mur. En le voyant s’approcher, elle met le contact, l’informant ainsi qu’elle ne descendrait pas pour l’accueillir. Sans un regard pour la femme et sans dire un mot, le jeune homme contourne la voiture et monte à l’avant. Après avoir déposé son unique bagage sur le siège arrière, il rompt le silence : – Bonjour Maman ! – Bonjour mon chéri. Je suis très heureuse de t’avoir de nouveau parmi nous. C’est tout en guise de retrouvailles, ni embrassade ni effusion. La voiture démarre et roule lentement vers le centre-ville. Il descend la vitre et hume profondément l’air. – Merci d’être venue. C’est comme si sa mère avait vainement attendu ces trois mots. Arrivée à la hauteur de la rue qui mène au Fort Duchesne, elle fait avancer sa voiture de quelques mètres et la range juste devant le panneau imaginaire d’arrêt d’autobus. Avec soin, elle enlève ses lunettes en écaille, les met au-dessus du tableau de bord et essuie ses larmes. – J’ai tant pleuré quand ils t’ont emmené si bien que je n’avais plus de larmes. Elles me sont revenues aujourd’hui alors que ce doit être un moment de joie, je m’excuse. Naivo est surpris sans le montrer. Il n’a vu sa mère pleurer dans sa vie qu’une seule fois, c’était à l’enterrement de sa grand-mère maternelle. Il se met alors à l’étudier à travers ses lunettes. Si quelques minutes auparavant il a douté de la sincérité de cette femme, d’habitude si froide et autoritaire, ce doute s’est dissipé complètement. Sa mère a vraiment souffert de cette dure épreuve de deux années. Ses longs cheveux noirs, coiffés en chignon, ont un peu blanchi. Il est étonné qu’elle n’ait pas pensé à les teindre.
Elle est maquillée légèrement mais cela n’a pas suffi pour cacher les quelques rides qui commencent à apparaître sur son visage au teint clair. Ses yeux marron, rougis et gonflés par les larmes, ont des cernes. Néanmoins, dans sa tenue vestimentaire, elle est restée la même femme qui sait s’habiller.
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Elle porte un costume beige dont le col en V fait apparaître un magnifique pendentif en or suspendu à son cou. Ses oreilles sont ornées de deux discrètes boucles du même métal. Elle a adopté le grenat pour ses lèvres un peu charnues, pour son vernis à ongles, pour ses souliers à haut talon et pour son sac à main. Se sentant observée, elle est devenue nerveuse. Elle cherche à occuper ses deux mains dont chacune, des longs doigts, a une bague, également en or. De sa main droite, elle nettoie son petit nez rond qui luit dans son imagination tandis qu’elle cherche de sa main gauche celle de son fils pour la serrer, lui signifiant ainsi son affection. – Naivo... Comme elle hésite, il lui demande : – Tu voulais me dire quelque chose Maman ? – Je... Euh... Tes deux sœurs sont impatientes de te voir, elles t’ont préparé une fête. Allons-y ne les faisons pas attendre ! Sans attendre, elle redémarre la voiture. Il se met alors à regarder le paysage. Rien n’a changé, toutes les maisons qu’il a vues avant son incarcération sont toutes là. Quelques nouvelles bâtisses sont venues s’y ajouter. En face d’eux, c’est la rue venant d’Antsahabe, il sait que sa mère va tourner à droite vers Ankadivato où ils habitent. Tout à coup il se fige, sa mère a pris le sens opposé menant à Ambanidia. Il allait en faire la remarque quand il se rappelle que sa mère a voulu lui dire quelque chose. Il est intrigué mais il sait qu’il n’attendrait pas longtemps pour avoir une explication, alors il se remet à contempler la ville.
Entre sa mère et lui, le courant n’est jamais passé. Dans leurs relations, ils sont mêmes comme deux parfaits étrangers. Dès sa naissance en 1975, sa mère l’avait abandonné à sa grand-mère. Elle était allée rejoindre en France celui qu’elle avait épousé quelques mois auparavant et qui avait bien voulu donner un nom à son bébé. Son mari faisait dans le temps, des études de journalisme en France et elle en avait profité pour faire elle-même des études en gestion d’entreprise. A leur retour, sept ans après, deux petites filles de cinq ans et trois ans, les demi-sœurs de Naivo, les avaient accompagnés. Peut-être, parce qu’elles étaient plus petites, le peu de temps que Ghislaine, sa mère, passait au foyer leur était consacré, surtout à la benjamine. Trois ans plus tard, sa grand-mère s’était éteinte et Naivo avait été envoyé dans un pensionnat. Il y était resté jusqu’à ce
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qu’il obtienne son baccalauréat. Il ne passait donc, à la maison, que durant les vacances scolaires. Et encore, son beau-père trouvait toujours le moyen de l’en éloigner, en l’envoyant avec ses sœurs, tantôt chez sa sœur à lui, tantôt chez l’un des deux frères de Ghislaine. Sa mère avait bien essayé de se rapprocher de lui mais elle n’y était pas arrivée. Elle ne savait pas comment s’y prendre avec lui, il l’intimidait même. Elle n’avait réussi qu’à l’éloigner un peu plus d’elle quand elle lui parlait avec autorité comme elle le faisait avec ses deux filles trop gâtées par leur père. Elle avait simplement oublié que son fils qui n’était à la maison que durant les vacances de Pâques et de Noël avait plus besoin de son affection que de sa froide autorité. Perdu dans ses pensées, Naivo n’a pas remarqué que la voiture s’est arrêtée dans une petite ruelle. Surpris, il regarde dans le rétroviseur qui lui renvoie, au loin, l’image de la FTM, l’ex-service géographique d’Ambanidia. L’observant de biais, sa mère finit par lui dire : – Naivo... Je... Je me suis dit que peut-être tu souhaites un peu d’indépendance. Tu es devenu un homme maintenant, alors... Je t’ai trouvé un petit studio très charmant. Je... Je crois qu’il te plaira. – C’est ton mari, n’est-ce pas ? – Mais non... Que vas-tu imaginer ? – Tu sais que je ne m’imposerai pas. Il sait que son beau-père ne l’a jamais aimé. C’est tout juste si le mari de sa mère arrive à supporter sa présence. Depuis son enfance, son beau-père ne manque jamais une occasion de le gronder, de le rabrouer ou de le critiquer. Il se souvient encore de la gifle qu’il lui avait administrée, l’unique fois où ils avaient été seuls. C’était pendant les vacances de Noël. Ce jour-là, un samedi après-midi, sa mère et ses deux sœurs étaient allées au marché. L’enfant de douze ans qu’il était, avait détaché leur chien, un superbe berger allemand, pour jouer avec lui. Malheureusement pour lui, le chien, dans sa joie, courait dans tous les sens, renversant ainsi le quart du gazole contenu dans un jerrican que son beau-père venait de sortir de sa voiture. Ce dernier qui avait assisté à la scène, sans un mot, l’avait frappé au visage. Le petit garçon avait bien senti qu’il y avait mis toute sa haine, tellement il avait frappé fort. Depuis, Naivo évitait de se trouver seul avec lui.
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– D’accord Naivo, tu as raison, c’est lui qui me l’a demandé. Mais essaie de le comprendre, tu l’as cruellement déçu. Car quoi que tu en penses, il t’a toujours considéré comme son propre fils. Tu portes son nom, il s’est toujours occupé de toi. Alors imagine, quand nos confrères des autres journaux avaient su pour toi, il a eu tellement mal. Il lui a fallu des longs mois pour sortir de nouveau en public. – On en a parlé tant que ça ? – Heureusement que non ! Mais certains confrères l’ont quand même su. Tes copains n’ont pas tous su tenir leur langue. Si les autres journaux n’en ont pas parlé, c’est parce que ton père est une plume redoutable et redoutée et tout homme a toujours quelque chose à cacher. Il y a aussi le fait que les autres nous apprécient beaucoup et n’ont pas voulu se fâcher avec nous. Tu vois, les relations publiques servent à quelque chose. – Et aux autres ? Ceux qui n’étaient pas au courant, que leur avez-vous dit ? – Que tu es allé travailler à l’île Maurice. – Ah ! Et pourquoi l’île Maurice ? – On aurait aussi bien pu dire que tu es allé continuer tes études dans une université de France ou de la Réunion. Mais c’était trop risqué, ce sont les destinations préférées des étudiants malagasy. Un de nos amis ou relations aurait pu nous dire que sa fille ou son fils est justement dans la même université. – Puisqu’on est aux confidences. C’est lui ou c’est toi qui as eu l’idée de me dire dès votre retour de France qu’il n’est pas mon vrai père ? – C’est moi, je savais qu’un jour ou l’autre il te le dirait mais je ne voulais pas que ce soit d’une manière brusque, je voulais aussi que tu le saches dès le début. C’est pour cela que je t’ai dit à l’aéroport que c’était ton nouveau Papa. Tu t’en souviens ? – Oui. – Je n’aurais pas dû ? – De toute façon, grand-mère me l’avait dit bien avant. – Que t’a-t-elle dit d’autre ? – Que mon vrai père est un français !
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– Je vais peut-être te choquer mais c’était un accident. Je souhaite sincèrement que tu ne le connaisses jamais car c’est un salaud de la pire espèce. Je me demande encore comment j’ai pu me lier d’amitié avec lui. Nous étions voisins et nous fréquentions la même école dans le primaire. Je ne sais plus où il est maintenant et je m’en fiche. Quelques mois avant ta naissance, sa famille et lui avaient quitté Madagascar. On ne s’est jamais écrit.
Après quelques secondes de silence : – Viens ! Tes deux sœurs doivent s’impatienter. Hanitra a tellement insisté pour que ce soit elle qui fasse la cuisine. Tu as droit à tes plats préférés, salade de crevettes, feuilles de manioc pilées au coco avec de la viande bien grasse de zébu, salade de fruits et glace au chocolat. – Tout ça ? – Tout ça ! Vololona, en vacances à Toamasina, nous a téléphoné hier. Elle doit être maintenant avec Hanitra, son avion devait arriver ce matin, à 9h 15mn. Au moment de sortir de la voiture : – Maman... Merci aussi d’avoir pleuré pour moi quand ils m’ont emmené, même si c’était des larmes de honte. – Ce n’était pas des larmes de honte. Après votre départ, tes sœurs et moi, nous nous sommes enfermées dans une chambre pour pleurer tout notre soûl. * * * Le studio se trouve au dernier étage d’un grand bâtiment dont le devant donne sur le marché d’Ambanidia. Au rez-de-chaussée, il y a une grande épicerie. Le premier étage tient sans doute lieu de logement à l’épicier et sa famille car d’en bas il demande à un certain Julien de bien refermer la bouteille de gaz. Ils arrivent au second et dernier étage.
– Vous êtes ici trois colocataires. Tu as comme voisin de gauche, un jeune ménage sans enfant. La fille est encore étudiante en médecine, son mari est informaticien dans une société commerciale. Je n’ai jamais vu ton voisin de droite, je sais seulement que c’est un célibataire.
Ghislaine frappe à une porte qui s’ouvre sur une jeune fille de vingt ans aux longs cheveux noirs qui lui tombent sur le dos. Les deux frère et sœur se ressemblent beaucoup, à première vue. Mais si on insiste un peu plus, Vololona
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a les yeux un peu bridés qui rappellent à Naivo, ceux de son beau-père, un petit nez rond comme sa mère et des petites lèvres. Elle ne se maquille pas. Elle porte un pantalon velours grenat, des baskets roses et un tee-shirt de la même couleur que ses chaussures. Elle saute au cou de Naivo qui lui a ouvert ses bras. Tout en le couvrant de baisers, elle lui souhaite la bienvenue : – Oh Naivo ! Naivo !Tongasoa! Elle se détache de Naivo pour mieux l’examiner tout en lui tenant les deux mains. – Tu as beaucoup maigri depuis la dernière fois que je suis allée te voir. – Tu te fais tes idées. Regarde, je ne flotte pas encore dans mes vêtements. Puis apercevant sa mère, – Oh ! Je m’excuse Maman. Bonjour, comment vas-tu ? Rapidement, elle embrasse sa mère puis revient vers Naivo. – Viens, je vais te montrer ton studio. – Mais où est Hanitra ? – Elle est dans la cuisine, Maman. Hanitra ! Devine qui est là ?
Une très belle jeune fille de vingt-deux ans apparaît. Hanitra a hérité des meilleurs traits de ses parents. Elle a les cheveux de la même couleur que sa sœur, mais coupés courts, le nez retroussé et les yeux un peu bridés de son père, un menton pointu. Le reste de son visage est celui de sa mère, quoique ses lèvres soient un peu plus minces. Elle est habillée d’un jupon de jean noir, d’un chemisier de fond vert foncé avec des petites fleurs de couleurs assorties et d’une paire de sandales noires. Comme sa mère et sa sœur, dont elle a le même teint, elle est de petite taille. Aucun maquillage non plus, les deux sœurs ne se maquillent que rarement. Elle aussi, en voyant son frère, se précipite sur lui : – Te voilà enfin ! J’ai tant compté les jours. Comme sa sœur, elle se met à embrasser Naivo sans réserve. Les deux sœurs et le frère s’aiment beaucoup. C’est toujours pour eux une grande joie de se retrouver. Personne ne connaît mieux Naivo que ses deux sœurs. Avec elles, il se laisse quelquefois aller aux confidences. En retour, les deux sœurs n’ont
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jamais caché à leur frère ce qu’elles n’osent pas dire à leurs parents. C’est toujours à lui que chacune des deux sœurs se confie en premier lorsqu’elle a un problème ou pour demander un conseil. Durant ses longues années de pensionnat, il était toujours sûr de recevoir au moins une lettre par semaine. Pendant ses deux ans d’emprisonnement, elles se sont relayées pour lui rendre visite et lui porter à manger. Quand c’était la domestique, une personne à leur service depuis 7 ans et de confiance qui lui amenait son déjeuner, elles ne manquaient jamais de lui envoyer une petite lettre d’encouragement. – Comment trouves-tu ton studio ? 2 C’est seulement à ce moment que Naivo regarde la pièce de 30 m où il se trouve. Le mur est peint en bleu clair, sa couleur préférée. Tous les meubles sont en bois de pin blanc vernissé. A gauche de l’entrée, il y a un petit salon composé de deux petits lits divans longés le long du mur et qui se rejoignent à leur extrémité, d’une table basse en vitre et d’un transat avec un tissu à rayures multicolores. Il se rappelle qu’un jour il en a montré à Hanitra la photo qu’il a trouvée dans un magazine de bricolage. Il lui a dit qu’il aimerait bien avoir un petit salon pareil. Au beau milieu de la pièce, plus penchée vers une porte qui donne sur le balcon, se trouve une table ronde avec quatre chaises autour. De l’autre côté, sous une fenêtre, est allongé un lit à deux places avec une petite table de chevet, un abat-jour est posé dessus. Un tapis mohair d’Ampanihy tient lieu de descente de lit. Une armoire-commode sur laquelle sont posés un petit poste de télévision et une radio cassette, est placée de l’autre côté du mur, entre la porte d’entrée et une autre porte, celle de la cuisine. – Nous comptions aussi acheter une petite table de bureau mais comme tu vois, il n’y a pas assez de place. – Merci Maman ! Tu as raison, je vais me plaire ici. – Nous avons aussi commandé des étagères que nous pensons accrocher au mur, elles n’ont pas encore été livrées. Tu les auras la semaine prochaine. Vololona le tire par la main : – Viens voir la cuisine !
Apercevant les divers plats bien garnis, préparés par sa sœur, il s’écrie : – Mais nous ne pourrons jamais manger tout ça, Hanitra !
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