D Amour et de Foi
210 pages
Français

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D'Amour et de Foi , livre ebook

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Description

Roman philosophico-religieux, baignant dans la pesanteur des traditions. Elle, Florence, fille de kabyle mais athée, revendiquant sa liberté à la fois dans sa vie de femme mais aussi dans son activité professionnelle (D.R.H. d'une grande entreprise). Lui, David, prof de philo, élevé dans le plus pur judaïsme séfarade à l'égard duquel il s'efforce très tôt de prendre ses distances. Deux écorchés de la vie, se méfiant de toute relation durable, parviendront-ils à se rapprocher et peut-être à s'aimer ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 janvier 2014
Nombre de lectures 1
EAN13 9782312027067
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0015€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

D’Amour et de Foi

Alex Pascoet
D’Amour et de Foi















LES ÉDITIONS DU NET 22, rue Édouard Nieuport 92150 Suresnes
© Les Éditions du Net, 2014 ISBN : 978-2-312-02706-7
Avant-Propos
Régis Debray écrit dans son ouvrage « Dieu, un itinéraire » :
« La Bible a magnifiquement rempli son rôle de matrice communautaire en fabriquant de l’origine pour s’inventer une destination ».
Les mots sont forts.
Affabulation ou événement historique, l’antagonisme judéo-arabe naît de la descendance du premier patriarche Abraham dans l’Ancien Testament.
Sara, femme d’Abraham, ne lui avait pas donné d’enfant et elle décide de faire prendre pour femme à son époux Agar, sa servante égyptienne. Elle fait d’elle ainsi la première femme porteuse de l’Histoire.
Ismaël, père de toutes les nations arabes, naît de cette union. Puis, l’Éternel dit à Abraham : « J’établirai mon alliance entre toi et moi et je te multiplierai à l’infini » puis « Sara, ta femme aura un fils ».
Effectivement Sara devint enceinte et elle enfanta un fils à Abraham dans sa vieillesse. Il avait cent ans à la naissance de son fils, Isaac, père de toutes les tribus d’Israël.
Peu de temps après, Sara vit Ismaël « rire » avec Isaac et elle demanda alors à son mari de chasser Agar et son fils dans le désert.
Dieu, dans le désert, prend pitié des plaintes d’Agar et lui dit : « Lève-toi, prends l’enfant, saisis-le de ta main car je ferai de lui une grande nation ».
A propos de cet épisode biblique, les musulmans évoquèrent plus tard à la fois le terrible mépris de Sara à l’égard d’Agar alors qu’elle était enceinte avec son accord mais aussi le fait qu’elle réclamera à Abraham l’exil de la mère d’Ismaël et de son fils dans le désert, à cause d’un futur héritage.

Ainsi débutait un conflit ancestral qui, jamais, ne s’acheva.
Chapitre I
Elle s’appelle Florence Kaci et elle a trente- cinq ans. Toujours délicat pour une femme d’annoncer son âge, même si le sien passe pour être avouable.
Et puisqu’on doit la décrire, essayons d’être le plus juste possible.
Pas très grande, moyennement jolie, un menton autoritaire qui semble prédestiné à la direction des hommes, peu typée compte tenu de ses origines, une tendance à s’épaissir, tendance qu’elle combat avec entêtement. Les photos de sa mère, qu’elle n’a que très peu connue, l’obsèdent. Un gène qui traîne. On dit qu’elle a un charmant sourire. Dans son métier, cela aide à la séduction. Convaincre, c’est autre chose, il faut des mots et ça elle sait faire.

Elle a été élevée par un père partagé entre la tradition familiale et l’appel de la modernité et très tôt elle a senti monter en elle la conviction que la rébellion était sa vraie nature. Elle a utilisé alors tous les moyens mis à la disposition d’une enfant, d’une adolescente puis d’une femme : la roublardise, le vrai/faux mensonge, l’astuce, le raisonnement puis l’affrontement borné et enfin la retraite de contournement.
Avec le temps et les expériences de toutes sortes qui ont jalonné sa vie, elle a façonné son personnage. Elle ne fait pas partie des femmes qui attendent.
Ras le bol du sexe docile, pénétré donc soumis.
Elle se complaît, dit- elle, dans une sorte d’esthétisme du pouvoir. «Je commande, je sanctionne, je trie, j’expulse mais avec classe, avec légèreté, sans franchise mais gracieusement». Enfin, elle essaie de s’en convaincre.

Y a-t-il chose plus difficile à établir que le jugement sur soi. Tellement d’angles, tellement de regards différents. Son prof de philo disait : « Chacun de nous est unique mais chacun est multiple ».
Quelques brèves liaisons. Mais elle a toujours refusé de s’engager. Le contrat lui fait peur. Un paradoxe de plus. Elle passe sa vie à signer des contrats ou peut- être en est-ce la conséquence.
Les hommes avec qui elle a vécu ont pourtant tout fait pour la combler, certains avec une touchante obstination, au point d’en être pitoyables.
Vraies confrontations entre deux personnalités qui s’épient puis se combattent : histoires familiales entremêlées, décalages amoureux, distorsions hormonales.
Son problème, qui devenait celui de ses partenaires : Florence ne plie pas, ne veut pas plier. Plier, l’aveu de faiblesse
L’image de sa mère la hante encore, sans doute assujettie avec délectation comme toutes les femmes musulmanes, inconsciemment masochiste sous le joug familial. Inutile de battre les femmes, comme l’enseigne le Coran, elles acceptent d’emblée la domination naturelle de l’homme.

Rue glissante sous la pluie. Les talons de Florence claquent au rythme de l’eau sur le pavé. Toujours le même trajet, le même temps pourri en hiver. Passeport pour la déprime. Ses origines algériennes la font rêver de soleil.
Ah le bled… corvée imposée jusqu’à ses dix huit ans. Soumission au père malgré tout, plutôt pour elle excuse facile, une sorte de compromis à l’équilibre de la famille. Elle avait appris à lâcher dans ce domaine.
Le bled, fierté du clan, dont Mokrane s’est arraché avec peine, à l’âge de huit ans.
Les racines… Combien de fois a-t-elle entendu prononcer ce mot qui n’arrêtait pas de tinter à ses oreilles ? N’oublie jamais tes origines, tes racines…

El Maïn, ce village de petite Kabylie, à près de mille mètres ; perché dans la montagne, là où disait son père, les hommes cassent mais ne plient pas.
Elle marche vivement sous cette pluie tenace, persévérante.
Elle pense à son village, elle dit « son village ». Elle le voit petit. Elle ferme les yeux un instant et comme à chaque fois, des images, des bruits, un air frais, des odeurs indéfinissables.
Énervée par ces visions, elle accélère le pas. Les racines, ras le bol. Un écrivain et philosophe d’origine algérienne proclame : « il faut se libérer de ses attaches ». L’Islam est un tombeau, si l’on n’y prend pas garde. Pour progresser, y compris dans la lecture du Coran, il faut le lire autrement. Ses racines pourraient être nocives, stérilisatrices.
Faire comprendre ça à son père, un accrochage de plus. Et dit ainsi, c’est la guerre.
Au fond, il n’est pas si borné, il accepte la discussion, même si cela le met en rage.
Florence Kaci approche de la boite où elle passe dix heures par jour, en exerçant avec une passion policée la fonction de DRH.
Toutes ses longues et pénibles années d’études pour parvenir à ce poste enfin.
Quand elle songe, encore maintenant, les jours sans repas ou avec une pomme, le visage tourmenté et sévère du père, accumulant les heures supplémentaires, l’interdiction d’échouer. Et puis, une fois dans l’entreprise, les mesquineries des collègues, les vannes racistes, en sourdine.
Hier fut une journée très importante.
Le PDG définissait la nouvelle stratégie d’entreprise où le rôle de Florence devenait déterminant. Elle a encore dans les oreilles le discours de son président.
« Nous assistons depuis peu à la fin de la période euphorique d’un certain type de croissance avec les OPA et les méga-fusions. Ces illusions perdues nous ramènent à la réalité. L’entreprise, quelle que soit sa forme, crée de la valeur par son intelligence, son adaptation permanente, par sa capacité à organiser des coopérations élargies, pas forcément par sa taille.
Fondé sur cette dynamique de l’ouverture, un nouveau courant de création de valeur s’affirme. Un nouveau pilotage stratégique est en train de naître.
Avec la planification il fallait produire, toujours produire. Le producteur était roi et dictait sa loi. C’est encore souvent le cas. C’est donc une logique qui avait sa légitimité.
Puis ce fut la grande période du couple naturel « marketing stratégique » et « management stratégique ». Les entreprises les plus compétitives furent celles qui, conjointement à la réduction des coûts, mobilisèrent d’autres sources de productions de valeurs : offres différenciées, attractivité de l’attelage produit-service, qualité de l’image, efficacité de la relation client.
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