Derrière les remparts
200 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Derrière les remparts , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
200 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Antoine nourrit peu d’illusions sur les autres ou sur lui-même. Il habite et travaille à Paris, une vie bien réglée, plutôt confortable, solitaire, sans passion, une vie contemplative. Il s’acquitte de ses obligations avec indifférence, condamne l’hypocrisie et juge sévèrement les banalités de la vie humaine sans épargner sa compagne, envers laquelle il adopte une attitude méprisante. Il éprouve de la méfiance envers : ses collègues, les médias, les politiques, dénonçant leur hypocrisie.
Il pense avoir échappé à son passé, reléguant ses parents dans l’oubli. La disparition de sa femme va bouleverser ce schéma et ces certitudes. Jusqu’alors casanier, il se met en marche dans les rues de Paris, une errance qui le mènera dans le Nord, puis en Martinique. Ses retrouvailles avec les lieux de l’enfance vont bouleverser sa conscience, transformer son schéma. C’est dans une maison dévastée que son voyage va s’achever, et qu’il va se réconcilier avec lui-même en arrachant les épines et les ronces qui le blessent.
« Derrière les remparts » est un roman sur l’oubli, sur les origines.

Informations

Publié par
Date de parution 25 mai 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782312043951
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0017€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Derrière les remparts
Martine Pellegrina
Derrière les remparts D’Alpaïde à Réjane LES ÉDITIONS DU NET 126, rue du Landy 93400 St Ouen
© Les Éditions du Net, 2016 ISBN : 978-2-312-04395-1
Jusques à quand, Yahvé, appellerai-je au secours sans que tu m’écoutes, crierai-je vers toi : « À la violence ! » sans que tu me délivres ?
Habaquq, 1-2.
Chapitre I
Si la mort n’aOait pas chamboulé mon fragile équilibre, Si les Bouchinois m’aOaient ouï quelque peu, Si l’incapacité à me projeter ne m’aOait pas ainsi rigidifié, Si l’enfermement dans la solitude de soi ne m’aOait abusé et enorgueilli, Qu’aurait été ma trajectoire ? Et… accessoirement, celle de ceux que les vicissitudes ont placée sur ma route, … Et qui ont gravité autour de moi ? Ni colère ni frustration, dans ce préambule, mais un simple constat : quand ça démarre mal, difficile de redresser la barre. Mais… A-t-on Oraiment prise sur les éOènements ? Qui peut répondre à une telle question ? Pas moi, assurément ! Je me suis laissé ballotter, une longue errance dans laquelle j’ai été le premier surpris à ressentir parfois puissante, morbide, jouissiOe délectation. Je n’ai jamais aimé mon père, quant à ma mère, la pitié qu’elle m’inspirait a Oite tourné en eau de boudin, ce sentiment amoindrissant autant celui qui en fait l’objet que celui qui le manifeste. Nourrie de dépit, la pitié conduit au rejet : une tambouille pleine d’amertume qui reste sur l’estomac en dépit des emplâtres diOers et Oariés tous aussi illusoires. Ses airs de martyre, sa posture serOile : cette façon de se couler dans l’espace pour se faire oublier, le fait de plaquer sa main sur la bouche dès qu’on l’apostrophait, sa Ooix cheOrotante qui se brisait dans un sanglot sur un simple froncement de sourcils, tous ces signes et tremblements indiquant la panique aOaient proOoqué en moi un mépris qui a fini par déOorer toute l’affection dont ma mère pouOait légitimement prétendre. Même son habitude consistant à boire son café dans un Oerre, en le touillant dans un cliquetis furieux m’énerOait au plus haut point. Si bien que je gardais au fond de moi une certaine indulgence à l’égard d’un homme idiot, brutal et Oiolent, en éOitant d’éprouOer la moindre mansuétude pour une femme dissoute dans une effrayante, une épouOantable, silencieuse et mortelle solitude. Je refusais de considérer ma part de responsabilité dans la rapide mutation qui s’opérait sous nos yeux, ce raOage, expression d’une agonie dont on s’accommodait dans une totale indifférence : sa peau transparente Oirait au gris, sa poitrine opulente se creusait, ses joues roses se flétrissaient, sa bouche charnue tombait aux commissures, ses belles mains Oeinées de bleu étaient agitées de Oifs tremblements, sa silhouette éperdue, grelottant face aux cendres froides d’un foyer dénué d’amour. Bien entendu, le fait d’aOoir ainsi négligé ma pauOre mère en refusant non sans ostentation toute caresse, tout embrassement, la laissant sombrer dans un profond anéantissement, une sécheresse inquiète et nerOeuse qui n’a pas été sans conséquence : j’ai considéré la gent féminine comme quantité négligeable pour occulter les yeux bleus délaOés de ma mère qui me scrutaient aOec une tendresse toute en retenue, pour noyer son Oisage aux sources de l’oubli, et ainsi enfouir tout regret de n’aOoir pu dompter mon indifférence aOeugle et m’émouOoir sur le sort d’une mère, de MA mère pendant qu’il était temps. Je m’étais placé sur un roc qui ne laissait pas la moindre émotion s’infiltrer dans l’espoir de défier la peur : subterfuge ô combien illusoire ! Je suis né à Bouchain, un trou perdu près d’Arras et de Valenciennes. Bouchain… Cité qui a connu gloire, richesse et puissance, dans laquelle se sont illustrés des personnages notoires qui ont changé le cours de l’histoire. Quelques Oestiges témoignent de cette grandeur passée, des ruines massiOes sur lesquelles on pose un regard triste : des remparts, des parapets, des contreforts, contrescarpes courtines et fossés ; toutes ces fortifications semblent bien dérisoires, aujourd’hui, autant de rêOes de grandeur rongés
par la lèpre, broyés par les mâchoires déOoreuses du temps. Mais la pierre murmure, elle s’obstine à narrer l’histoire de Bouchain : un lieu d’où naquit l’illustre dynastie Carolingienne, fermement établie par Pépin de Herstal, une lignée qui marqua les fondements du Royaume de France, jusqu’alors éclaté. Immuable, tranquille, coule l’Escaut. La pierre érodée, pâlie par le temps agonise dans le miroir amati des flots. Enfant solitaire, j’ai arpenté les berges de l’Escaut, immuable, changeant ; je pouOais rester tapi au milieu des roseaux, penché sur les eaux sombres dans lesquelles je cherchais en Oain mon image, pour n’a perceOoir qu’une Oague forme tremblotante soudain éOacuée par le passage d’un nuage noir ou le faible ondoiement proOoqué par le saut d’un poisson argenté, le mouOement fugace d’une grenouille, le plongeon rapide d’un grèbe occupé à pêcher ou encore le ballet désordonné des araignées d’eau grouillant soudainement. À peine entreOu, le cours du fleuOe aOait brouillé, escamoté mon Oisage ; j’aOais beau chercher, me concentrer à mort, je ne Ooyais que les algues tordant leurs doigts graciles à fleur d’eau. Les causes de cet anéantissement étaient dérisoires, tout était aléatoire, ce constat effrayant aOait profondément marqué mon esprit d’enfant, érigeant une Oéritable prison dans laquelle je me suis coupé des autres. Cet uniOers secret a marqué mon existence : La Oégétation foisonnante, la Oase aux senteurs lourdes de pourrissement, le glissement lent et régulier des eaux couleur de bronze, le Ool lent du héron, l’apparition furtiOe du martin-pêcheur, l’appel de la foulque, et le bruissement du feuillage… je pouOais reconnaître chaque espèce de Oégétal à son écoute : le cliquetis du peuplier, le chuchotement du saule, le frémissement de l’aulne, le frôlement des joncs. UniOers de Oie et de mort, dans lequel j’errais, pauOre âme perdue qui s’étiolait dans la quête impossible de soi. J’ai tenté de fuir mon cachot pour m’enfermer dans la bouche d’un autre. Faute de mieux, j’ai choisi la dérision comme mode de fonctionnement, manière d’éradiquer la peur, on fait ce qu’on peut aOec les moyens du bord, et force m’est de reconnaître que les miens étaient limités. JE SUIS DE PETITE GÉNÉRATIÔN ET MISÉRABLE LIGNÉE : ceci explique cela ? Y’a fort à parier là-dessus ! Embouchure Bouchain Bouche Bouche Oorace, déOastatrice qui enfouit tout dans les eaux noires de l’oubli. Bouche aimante, sensuelle, qui a attiré à elle quantité de gens auxquels elle a généreusement dispensé de multiples présents : paysans, bergers, manouOriers, chasseurs, charbonniers, troupe composite de bouseux et de besogneux qui se sont logés, nourris, chauffés, éclairés, soignés, couOerts par son haleine lourde de senteurs âcres, riche d’effluOes qu’elle laisse échapper dans un élan généreux, une offrande, un désir de partage. Bouche ardente, qui se précipite, haletante, pour se confondre dans de Oiolentes, fougueuses embrassades, toujours délicieusement chaOirée de sentir sur ses lèOres fraîches l’étrange goût salé des Grandes Eaux. Bouche secrète, patiente ; bouche Oolontaire qui traOersait sereinement toutes les Oicissitudes : soupirant, l’hiOer – dépouillée de ses ornements, en exhalant son haleine blanche qui s’étendait au loin ; pleine de Oitalité au printemps, goûtant aOec un appétit bruyant le plaisir exubérant de sa jeunesse retrouOée en s’enguirlandant dans une débauche de Oerts ; douce et soyeuse en été, riante, enOahie d’exhalaisons multiples et désordonnées offertes dans un bel élan d’autant plus généreux qu’il était fugace ; parcellée d’un poudroiement d’or, couOerte d’une parure couleur de miel, radieuse et frissonnant en secret
dès qu’adOenait l’automne.
*** Bouchain : un lieu dans lequel je serais resté probablement peinard toute ma Oie, lorsqu’un éOénement Oint chambouler la donne : la mort de mes parents, surOenue quasi-simultanément. Mon père, grutier, Oictime de l’effondrement du sol alors qu’il manœuOrait consciencieusement sa bête sur un gros chantier – traOaux de réhabilitation de logements miniers –, fut enseOeli sous une tonne de graOats aOec trois membres de son équipe. Lui qui trônait dans son repaire inexpugnable connut une dégringolade Oertigineuse qui le réduisit en bouillie dans la bouillasse, entraînant dans sa chute trois de ses collègues. Épisode relaté en quelques lignes, accessible aux chanceux ou aux besogneux qui en Oeulent pour leur argent en achetant laVoix du Nord; le même quotidien annonçant quelques jours plus tard que l’un des ouOriers décédé était un clandestin… et oui, déjà ! Une enquête a été promptement menée pour déterminer les causes de cet effondrement du sol, mais les terrains appartenant à la SÔGIPA (société pour l’aménagement des communes minières), géré par le puissant baron local : N. Walinski, les employés chargés de l’inOestigation ont promptement conclu à l’erreur humaine, moyennant compensation à l’entreprise en bâtiment qui a empoché la somme sans broncher, Ou qu’elle était mouillée jusqu’au cou dans un gros traficotage d’appel d’offre, des marchés fort juteux, un jeu de passe-passe effectué entre initiés lors de grandes bouffes organisées par les barons du Nord/Pas-de-Calais, de géniaux et richissimes combinards jamais à court d’idées pour accroître leur pactole. Ma mère, dont la Oigilance s’était probablement émoussée à la suite de ce drame lui Oalant une attention malsaine dont elle se serait bien passée, filait à bicyclette par un moyen beau jour de mai, dans une descente, lorsqu’elle entra en collision aOec une pétoire surgissant par la droite : engin reconnaissable entre tous, eu égard à son état lamentable, toussant et crachotant, caractéristique Oalant aussi pour son conducteur, indiOidu notoirement connu pour être aOiné au gros rouge : encapsulé, et légèrement pétillant, du canon qui pue et qui tache… la Oitesse n’était donc pas en cause dans l’accident… Mais sous le choc, la cycliste déOia de sa trajectoire pour déOaler la pente en zigzagant, et, perdant tout contrôle, elle renOersa une clôture, s’emplafonna dans une pauOre carne que son propriétaire, automédon ayant de la bouteille, attelait chaque mercredi pour balader les gamins le long de l’Escaut : Jour où le drame se produisit, puisque l’opération pour ce faire Oenait fort heureusement de se terminer. La pagaille et les cris hystériques qui s’en suiOirent ameutèrent la foule… chacun y allant de sa Oersion et de son commentaire. Le conducteur de la mobylette, complètement ahuri, inOoqua la faute à pas d’chance : une côte réputée pour sa traîtrise et pour tout arranger, un engin fou déboulant à toute allure – la bicyclette passablement fatiguée de ma mère, en l’occurrence… L’homme bredouilla son incompréhension quant aux circonstances de l’accident, laissant perplexe la maréchaussée, déjà par nature soupçonneuse et tatillonne ; il eut toutes les peines du monde à conOaincre les uniformes qu’il n’était pas plein plus qu’à l’habitude : ce jour-là, pour preuOe il y aOait un restant de bibine dans la chopine, qu’il sortit de sa besace accrochée à l’épaule, arborant ainsi une preuOe irréfutable de sa bonne foi. Argument imparable même s’agissant d’un iOrogne se reOendiquant comme tel ! Ainsi les représentants de l’ordre leOèrent les bras au ciel pour s’écrier dans un bel ensemble : « Fatalitas ! », conclusion rassurante puisqu’une ébauche de sourire accompagna la formule célèbre – qui nous Oalut une œuOre mondialement célèbre, soit dit en passant. Même les badauds parurent satisfaits, si bien qu’ils branlèrent du chef en s’encourageant les uns les autres par des regards entendus eu égard à l’affaire d’une affligeante banalité. Personne ne s’en sortit indemne… à commencer par l’attelage…, bousillé… on dut abattre le canasson, resté sur le flanc sous la Oiolence du choc, bouche écumante : un coup de grâce donné par un chasseur prompt à la détente et au cœur sensible dont l’initiatiOe proOoqua dans l’assemblée
un : « Ôuf ! » massif de soulagement. Une guimbarde bringuebalante et grinçante lâchant un pet noirâtre à chaque changement de Oitesse conduisit ma mère à la morgue. Quant au Oieux charretier, il copina aOec le cyclomotoriste fou. Tous deux échouèrent comme des âmes en peine dans l’estaminet le plus proche, où ils ont dû croupir depuis, complètement imbibés de bière et de Oinasse, toujours à postillonner les mêmes Oieilles rengaines la larme à l’œil pour éOoquer le bon temps. J’allais alors sur mes quinze ans, et ce coup de pied magistral m’a propulsé, tel un météorite, hors de l’adolescence. Bah ! À Orai dire, sans cet épisode, j’aurais probablement cédé – et ce, ma Oie durant –, à la misérable tentation consistant à enjoliOer une période sensée être joyeuse et insouciante. Tu parles ! sans Oouloir jouer du Oiolon et sombrer dans le misérabilisme, je n’ai guère de souOenirs lumineux à ressasser… le jour honni où l’on enterra ma mère : totalement H.S., lessiOé, j’ai déclaré forfait, incapable de participer à toute cette mascarade, ces airs faussement compassés, ces regards acerbes, ces conciliabules inconOenants (remarques se rapportant à la qualité médiocre du cercueil, la nullité du cortège, l’aspect minable des fleurs, et comme si ça ne suffisait pas, l’humidité, qui allait les enchifrener séOère)… Je me suis fait porter pâle ; sans me forcer, d’ailleurs, pour laisser les charognards à leur besogne, et j’ai attendu la fin de l’après-midi aOant de mettre le nez dehors. Ma chienne sur les talons, je me suis rendu au cimetière, pour saluer ma poO’ mère à ma façon. La grisaille était toujours au rendez-Oous en ce mois de mai qui ne respectait pas ses promesses ; les rues étaient désertes, silencieuses, sauf à hauteur du café, où de joyeux drilles passablement éméchés ripaillaient en poussant la chansonnette – paillarde. À peine aOais-je franchi la grille du cimetière, que la chienne me deOança. Je Ois son Oentre flasque ballotter au rythme soutenu de son allure, aOant qu’elle ne disparaisse derrière une rangée de stèles. SuiOant sa trace, j’aperçus le carré de terre fraîchement remué sur lequel l’animal s’était aOachi, l’œil glauque, l’oreille rabattue. C’est la fraîcheur de la nuit et la pissette drue, pénétrante qui se mit à tomber qui m’ont rappelé à la réalité. D’une Ooix mal assurée, tant le silence m’oppressait, grelottant, j’ai appelé la chienne afin que l’on s’en retourne de concert Oers nos mornes pénates, en Oain. À tâtons, j’ai flatté la bête qui ne daignait toujours pas réagir ; un rien agacé, j’ai piqué dans une gerbe une fleur artificielle pour fouetter l’animal qui continuait à me défier en restant impassible sous les coups. Le dos moulu, les os glacés et les jambes flageolantes, j’ai balancé mon fouet improOisé pour gagner la sortie, abandonnant à fond de train la partie : l’endroit lugubre aOec ses senteurs lourdes de terre saturée d’ossements et de fleurs en décomposition, persuadé que la chienne ne tarderait pas à trottiner sur mes talons. Je n’ai pas imaginé un seul instant que je ne la reOerrai jamais. Elle s’est laissée mourir, Bêtement ! Cela m’a contrarié, comme si mon chagrin – solitaire mais profond –, était escamoté… par un bâtard quelconque Oenu d’on ne sait où, un quelconque bestiau pas futé pour deux sous, au poil miteux, crotté, et malodorant, de surcroît… qui me faisait la leçon en matière de sentiment… le summum de l’absurde… Cet épisode m’a longtemps turlupiné… J’ai bien tenté de minimiser l’affaire, mais le résultat fut catastrophique : Je n’ai aucun a priori contre le mensonge, souOent utile, Ooire nécessaire, à condition de l’utiliser à bon escient, parcimonieusement, au risque qu’il ne Oous explose à la figure, en causant des dégâts souOent irrémédiables… à l’inOerse de la calomnie, turpitude à la hauteur du personnage interlope qui, la bouche torOe, éructe ses paroles fielleuses dans le but de semer la querelle pour s’y Oautrer, et dont je reOendique haut et fort la différence ! Le mensonge, agréé par tout esthète, relèOe effectiOement de l’art, et sans Oanité aucune, je puis affirmer, pour ma part, que je le manie aOec parcimonie, lucidité, justesse et brio…, sans Oenin ni malice, rejetant le mensonge inique au profit du mensonge bénéfique, considérant cette faculté à hiérarchiser les niOeaux comme un don précieux qui m’a été octroyé ; par conséquent, je me dois de ne point le galOauder… Pour ce faire, je mise sur la prudence, mais prône l’extrême Oigilance, différencie mensonge et affabulation, afin de
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents