Don du ciel
120 pages
Français

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Description

Myriam aperçut un homme qui s’apprêtait à se saisir d’elle. Elle essaya de l’éviter, mais la foule l’en empêcha. Il lui enserra le poignet dans le carcan de sa paume rugueuse. Plusieurs employées de tantie Soukey accouraient pour la traîner de nouveau dans sa prison. Myriam mordit la main scélérate qui contrariait son projet de liberté. L’homme lâcha instantanément prise. Elle tenta de lui échapper, mais il parvint à accrocher sa robe. L’étoffe céda et partit en lambeaux. Il réussit à la maîtriser. Une claque à la volée la fit pivoter sur elle-même puis s’effondrer.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2022
Nombre de lectures 316
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Don du ciel
Illustration de couverture :ARE / YÉO Tchorna Maquette & mise en page :ARE / OUATTARA Awa / KOUASSI K. Marc Suivi éditorial :OZÉ G. Roger
e © Africa Reflets Éditions, 4 trimestre 2019 ISBN : 978-2-36997-055-2
Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés
pour tous les pays.
CAMARA Nangala
Don du ciel
Africa Reflets Éditions 01 BP 3648 Abidjan 01 E-mail : contact@are-ci.com Web : www.are-ci.com
Du même auteur
Romans La poupée Les filles au grand cœur Vacances mouvementées Le trio de choc Un papy sympa La dernière chance Princesse Èbla Le médaillon magique Le messager La Belle au sac en croco Zaouli La ronde des hyènes Tourbillon L’autre versant La Nouvelle Conscience Dévoilement Procès dans les entrailles de la terre Le cahier noir
Recueils de nouvelles Révélation Histoire de fous Symphonies de l’enfer
Recueils de poésie Mélancolie Monotonie Chants incantatoires Amarres rompues
I
e mois dernier, par une douce nuit, je dormais L à poings fermés. J’eus soudain la sensation que quelque chose de froid avait frôlé mon épaule dénudée. Je m’éveillai à moitié. Cela ressemblait fort à un objet métallique. La sensation fut étrange. J’entrouvris les yeux et me les frottai d’une main molle que je posai ensuite à l’endroit où la drôle de sensation avait fait son effet. J’éprouvais une telle envie de dormir que je ne pus résister au charme de me laisser glisser lentement, tout doucement, sur la pente délicieuse du sommeil. Je pris soin de protéger mon épaule, à l’aide de ma couverture. L’objet me frôla de nouveau. Je tentai, d’un mouvement nerveux, de le balayer. Je n’appréciai pas d’être dérangée en plein sommeil, d’autant plus que je devais me rendre, quelques heures plus tard, à l’école. Mon bras brassa, hélas, le vide. Comme s’il prenait un malin plaisir à m’importuner, l’objet se posa une nouvelle fois, avec quelque insistance, sur mon épaule. Un mouvement d’humeur me projeta dans tous mes
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états. J’essayai de saisir l’instrument du diable utilisé pour perturber mon repos. Je brassai, malheureusement, derechef de l’air ! C’est alors que je retrouvai totalement mes esprits. Je promenai, en vain, la main dans mon lit. J’espérais saisir l’objet qui venait de troubler ma quiétude. De l’eau avait peut-être été renversée, par mégarde, sur mon drap ou sur ma couverture. D’où pouvait-elle provenir, si tel était le cas ? Peut-être avais-je transpiré pendant mon sommeil. Cette hypothèse n’était guère plausible, étant donné la fraîcheur qui régnait cette nuit-là. Je rallumai l’ampoule électrique. Tout paraissait normal et en bon ordre dans ma chambre. Chaque élément du décor semblait bien à sa place. Pas d’objet étranger ni suspect dans mon lit ! Pas non plus de trace d’humidité sur la literie ! Peut-être venais-je de vivre un rêve. La sensation glaciale sur mon épaule avait pourtant été bien réelle. Je demeurai allongée dans mon lit, après avoir examiné une nouvelle fois chaque élément présent dans ma chambre, l’esprit rempli d’inter-rogations. Je finis par me convaincre de ce que je venais de vivre un cauchemar. J’éteignis donc l’ampoule électrique et gardai le regard rivé au plafond. Je pataugeais dans les eaux troubles, à mi-chemin entre les états de veille et d’inconscience. Il me sembla entendre, à un moment donné, une voix. C’était un écho lointain. La persistance du son me fit émerger de ma somnolence. La voix gagnait d’instant en instant en intensité. Le lointain
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écho ressembla bientôt à un murmure. Tout se passait comme si on voulait me faire une confi-dence. Au fait, qui me parlait ? Que voulait me dire cette personne qui se dissimulait dans la pénombre de ma chambre ? Pourquoi n’atten-dait-elle pas l’éclosion du jour pour se confier ? La nuit est faite pour se reposer, ne pensez-vous pas ? Quelle idée de s’épancher, alors qu’elle a englouti la ville ? J’entendais, pour de vrai, la voix. Elle ne parlait pas, elle chantait. Je ne saurais reconnaître dans quelle langue. Une seule certitude, toutefois. Il s’agissait d’une voix féminine, une voix limpide, aérienne et d’une douceur ineffable. J’en fus charmée au plus haut point. J’hésitai à rallumer l’ampoule électrique, de peur d’effrayer la personne qui chantait si bellement ; de peur de rompre le charme de l’instant. Une question hantait mon esprit : Où se cachait donc cette femme ? Je ne pouvais affirmer si elle se trouvait devant la porte de ma chambre, sous le lit ou dans un coin de la pièce. Je me redressai sans faire de bruit. J’écoutai la voix de toute mon attention. Je souhaitais saisir le sens des paroles de la chanson. Je l’entendais sourdre du plafond, des murs, du carrelage, de partout ! Le mystère demeurait entier. L’air de la chanson était si beau ! Puis il y eut un trémolo. La voix devint plus captivante. Elle était plus émouvante. Il s’ensuivit une modulation. Elle devint plus sympathique. Elle était plus pathétique. Les larmes me montèrent aux yeux de façon inexplicable. J’étais hypnotisée.
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Plus rien ne comptait, mis à part cette voix.J’étais sous le coup de l’émotion. J’émergeai soudain de cette magie. Et si c’était une sorcière qui tentait de m’aguicher et de m’en-traîner dans le monde des ténèbres ? J’eus très peur, à cette idée. Pourquoi moi ? Je ne me suis jamais senti l’âme d’une mégère. Je conclus, à la réflexion, que rien, mais absolument rien, ne me prédestinait à devenir adepte de la confrérie des ténèbres. Je suis une adolescente à l’image de toutes les autres, une adolescente qui s’efforce de savoir au mieux ses leçons, ses récitations et sa table de multiplication. Je chassai, en conséquence, rapidement cette idée que je jugeais absurde. Mon esprit se tourna vers la Sainte Vierge Marie. Elle a eu la grande bonté d’apparaître à des personnes nées sous une bonne étoile. Je n’eus pas le courage d’aller jusqu’au bout de ma pensée. Quel mérite avais-je pour que la mère de Jésus Christ, notre Seigneur, s’adresse à moi de façon aussi spéciale ? J’ai mes petits mensonges, mes petites manies, mes larcins, mes rancunes tenaces et mes haines incorrigibles. Pour illustrer mon propos, je m’en vais vous conter l’affaire du livre qui provoqua un certain froid entre Nagnonta, ma camarade de classe et meilleure amie, et moi. * * * Tante Nalaman m’avait offert, à l’occasion de la dernière rentrée scolaire, trois livres du même auteur. Elle dit sur un ton très sérieux, en me les remettant : « Il est temps, ma grande, que tu commences à constituer ta propre bibliothèque.
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