Dropout
153 pages
Français

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Description

Préface de Jean-Luc Brassard
May O’Leary, fille d’un millionnaire de Vancouver, Patrick Murphy de la Baie James et Simon Latour un écorché vif de Montréal sont trois adolescents décrochés de la famille, de l’école et de la société.
Ils plongent malgré eux dans la petite misère et la délinquance de la rue. Leur rencontre avec Benoît Craig, à la suite d’un cambriolage, va les mettre sur la piste du raccrochage qu’ils vont parcourir au milieu de défis à haut risque et à travers une tragédie en montagne où l’effort et la détermination leur apporteront un idéal de vie.
Cette histoire est inspirée de faits réels et c’est par ses trois principaux personnages qu’elle nous révèle la détresse, l’abandon, la haine, l’amour et l’espoir dans un dédale de moeurs, de justice, de cadres scolaires et familiaux et aussi dans un fabuleux décor de montagne.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 02 février 2015
Nombre de lectures 4
EAN13 9782897261900
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0950€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

À Yves Rajotte In memoriam
À tous les jeunes qui ont le courage d’aller jusqu’au bout de leur rêve.
Du même auteur chez le même éditeur :
Le complot d’Athabaska (roman historique) 2011
Tumulus (roman jeunesse) 2011
Incident à Val-Jalbert (roman jeunesse) 2012
L’assassinat d’Agnès (roman jeunesse) 2013
Préface
L e décrochage scolaire, sujet fort délicat, est une réalité quotidienne. Parents, étudiants, enseignants, nul n’est à l’abri de ce fléau, peu importe la situation sociale des familles.
Ayant été moi-même décrocheur, j’en garde le souvenir d’une triste période de ma vie. Je vivais dans un milieu familial exceptionnel et rien ne laissait croire, dans ma petite enfance, que j’allais être victime du décrochage.
L’une des raisons fut le changement d’école et les bouleversements que cela impliquait, dont l’émergence de peurs, qui me paraissaient insurmontables. D’autres conséquences inévitables se sont greffées telles que la perte de confiance en soi, les fugues, les mensonges et, bien sûr, le sentiment de ne pas être à la hauteur.
À cette période, j’avais une passion plus forte que tout : le ski. Cette passion, qui en sous-tendait une autre, la montagne, ne fut rien de moins que ma bouée de sauvetage. Je me suis accroché à elle avec l’espoir que je pourrais un jour en vivre, sans prétention, sans aspirer à la carrière que j’ai connue par la suite. Je voulais simplement vivre en montagne, libre de toute contrainte, dans un environnement à l ’écart du tumulte des écoles.
La compétition m’est venue presque par hasard. Comme beaucoup d’adolescents qui ont, à un moment , le désir d’un défi, j’avais celui de me dépasser par un sport de montagne. La compétition de ski m’offrait donc un mariage naturel, et quelle union ce fut ! Ma raison de vivre était de séjourner en montagne. Je ne savais pas comment m’entra î ner, mais je l’imaginais ! J’observais les mouvements des skieurs sur vidéo, et j’essayais de les imiter le mieux possible. Étant intimidé par les gymnases peuplés d’hommes forts, j’ai construit, en bois récupéré, mes propres appareils d’entra î nement que je conservais dans la cour arrière de la maison familiale.
Cette passion vint à bout de ma timidité. Presque ermite, je fus le premier surpris à m’armer d’audace pour me retrouver devant tous les commerçants qui pouvaient devenir des commanditaires potentiels. Je vendais ma passion pour le ski avec, en banque, quelques bons résultats régionaux, c’est-à-dire quasiment rien !
Un résultat à la fois, beaucoup de contre-performances, quelques blessures au corps et à l’ego, des situations rocambolesques, mais surtout, surtout, j’avais le plaisir de faire ce que j’aimais. Cette détermination m’a conduit dans les plus hautes sphères de mon activité, couronné d’un titre olympique.
Le roman qui suit est une histoire criante de vérité, mettant en scène trois adolescents qualifiés du terme peu flatteur de « dropout » . L’auteur, Gilles Parent, avec qui j’ai eu le plaisir de travailler à la réalisation d’une vingtaine de films documentaires traitant de l’histoire du ski, est scénariste et aussi un passionné de ski et d’alpinisme. À travers ce roman, il nous amène à fond de train dans une aventure véritable à travers le Canada, et dans les méandres de la réalité obscure de tant de décrocheurs. Un récit des plus captivants où la montagne joue un rôle déterminant.
Jean-Luc Brassard
Notes au lecteur
Tous les personnages de ce roman sont fictifs, de même que leur lieu d’origine et de résidence. L’histoire est inspirée de faits réels.
À la demande de l’auteur, nous avons accepté de considérer la réalité linguistique d’aujourd’hui et d’utiliser un niveau de langage parfois très familier.
1 May O’Leary – 15 ans
L e dixième jour du mois de mai, May O’Leary avait célébré son quinzième anniversaire de naissance. C’était le onzième jour du même mois. Elle marchait le long de la route Transcanadienne, direction est, à six heures du matin, le pouce levé en quête d’un lift . Elle fuyait Vancouver, sa famille, ceux qui avaient prétendu être ses amis et l’école; elle venait de décrocher !
La brise était fraiche et, par moments, presque inexistante. Le soleil n’allait certainement pas se montrer avant des heures, peut-être des jours. Le plafond des nuages était si bas qu’il effaçait du paysage les montagnes environnantes. Une bruine intermittente rendait l’atmosphère aussi sombre que le soliloque auquel May se livrait, alors qu’un puissant camion, tirant sa remorque de 53 pieds de longueur, lui crachait une nuée d’eau sale à plus de 90 kilomètres à l’heure…
— Fuc k ! Encore un de ces peigne-culs à la tête enrubannée… Connards prêts à violer une fille quand ils sont en bande… Mais tout seul dans son cockpit de truck, il est trop impuissant pour me ramasser un jour merdique comme aujourd’hui ! Si Mom m’entendait parler, elle serait scandalisée c’est certain… Non. Elle ne serait pas scandalisée, elle serait foudroyée… Elle en crèverait de honte. En fait, je ne pense pas vraiment que ces mecs sont tous fêlés. Il y a des types corrects parmi eux, comme partout ailleurs du reste… Et puis merde, il y a justement le reste, tout ce qui ne marche plus, tout ce qui n’a jamais marché, en commençant par Mom … Ou Dad . Ou l’école ? Peut-être que tout le monde a raison et que je suis la seule à avoir tort… Forcément, ça va de soi : s’ils ont raison, c’est que j’ai tort ! Mais faudrait me le prouver et pour l’instant, ils ont tort, tous ! Fuc k !
Un autre poids lourd lui fit cadeau de son eau sale et pour l’ écœurer davantage, lui servit un long coup de klaxon, ponctuant le mépris de May envers ce type de chauffeurs, de brutes mal léchées. Elle approchait d’une aire de service routier, en vue, à moins d’un kilomètre. Elle estimait qu’elle avait parcouru près de 150 kilomètres depuis son départ. Une première étape, en taxi, l’avait menée à la périphérie de la grande ville. Après, elle avait attrapé un étudiant en médecine qui l’avait déposée en un bon endroit pour qu’un chauffeur de longue distance la fasse monter. Mais ce ne fut pas le cas. Malgré la bruine qui aurait pu attendrir un voyageur à la vue de cette fille portant un sac à dos, et trempée jusqu’aux os malgré son anorak Goretex, ce fut long avant que deux filles à bord d’une vieille Buick lui fassent bénéficier, d’un trait, d’une pause d’une centaine de kilomètres. Elles l’avaient déposée à une bretelle de sortie… Depuis, elle marchait !
May paraissait plus âgée que ses quinze ans. Elle donnait facilement l’impression d’en avoir 18 à cause de son attitude, de son regard, de sa coiffure, bref, de sa personnalité. Pas très grande, elle faisait tout juste 1,70 mètre et présentait un certain embonpoint… Point très sensible que cet embonpoint ! Oui, elle y pensait justement… à t outes ces pimbêches de son collège privé qui ne manquaient aucune occasion de la ridiculiser; à toutes ces snobinardes qu’elle feignait de chérir pour acheter leur fausse amitié, allant jusqu’à mentir à sa mère sur les montants de ses dépenses, alors que l’argent servait à acheter de la drogue à ces connasses de la soi-disant haute société; à toutes ces filles du jet set qui la faisaient chanter, toujours à cause de la largeur de ses fesses et de la rondeur enviable de ses nichons. Oui, May faisait n’importe quoi pour être admise dans le « cercle » du collège, pour être invitée chez l’une, chez l’autre, pour être appréciée. N’importe quoi jusqu’à ce 11 mai…
— Encore 400 mètres et je me tape un café bien chaud !
Et ses pensées revenaient à ce milieu, en partie à l’origine de son décrochage. Elle revoyait cette institution pour jeunes filles riches, en Suisse, où sa mère lui avait obtenu une place à grands frais. Elle n’avait que 13 ans à ce moment-là. Certes, l’endroit était magnifique, vue imprenable sur le lac de Genève et sur les Alpes v alaisannes. Mais il y avait aussi de la bruine comme aujourd’hui, du brouillard et surtout, cette foutue manie de devoir apprendre à plaire parfaitement, d ’ avoir de «

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