Echec et Gloire
253 pages
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Echec et Gloire , livre ebook

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Description



Après le triomphe de Marignan, c’est la défaite de Pavie. Prisonnier de Charles Quint en Espagne, le roi François 1er doit laisser ses deux fils en otage. Le plus âgé se rebelle et le plus jeune prend peur. Aucune alternative n’est possible et les deux enfants sont faits prisonniers.



Sollicitée par Louise d’Angoulême pour payer une partie de la rançon que réclame Charles Quint afin de libérer François 1er, Alix participe au financement en cédant ses plus belles tapisseries, car Charles Quint, grand amateur d’art, détient la plus belle collection de tableaux et tentures des Cours d’Europe.



À Lyon, où se regroupent les grands artistes, Alix fait la connaissance de Properzia de Rossi, femme sculpteur qui a signé de grandes œuvres exposées à Bologne. Une étrange amitié se noue entre les deux femmes, toutes deux nourries des fruits de la Renaissance.



Properzia qui peut s’attribuer les mérites de ses brillantes et célèbres sculptures forgera l’esprit d’Alix en la poussant vers les innovations artistiques qui feront d’elle la grande lissière qu’elle a toujours voulu être.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 19 juillet 2018
Nombre de lectures 24
EAN13 9782374535944
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Présentation
Après le triomphe de Marignan, c’est la défaite de Pavie. Prisonnier de Charles Quint en Espagne, le roi François 1er doit laisser ses deux fils en otage. Le plus âgé se rebelle et le plus jeune prend peur. Aucune alternative n’est possible et les deux enfants sont faits prisonniers.
Sollicitée par Louise d’Angoulême pour payer une partie de la rançon que réclame Charles Quint afin de libérer François 1er, Alix participe au financement en cédant ses plus belles tapisseries, car Charles Quint, grand amateur d’art, détient la plus belle collection de tableaux et tentures des Cours d’Europe.
À Lyon, où se regroupent les grands artistes, Alix fait la connaissance de Properzia de Rossi, femme sculpteur qui a signé de grandes œuvres exposées à Bologne. Une étrange amitié se noue entre les deux femmes, toutes deux nourries des fruits de la Renaissance.
Properzia qui peut s’attribuer les mérites de ses brillantes et célèbres sculptures forgera l’esprit d’Alix en la poussant vers les innovations artistiques qui feront d’elle la grande lissière qu’elle a toujours voulu être.

Les Ateliers de Dame Alix
Les Ateliers de Dame Alix font revivre ces femmes dont François 1er n’a pu se passer ! Louise d’Angoulême, Marguerite de Navarre, Claude de France, Françoise de Chateaubriand, Anne d’Étampes, Éléonore d’Autriche, Diane de Poitiers et même la lissière Dame Alix et ses filles…

Tome 1, Les broderies de la cour
Tome 2, Les Vierges du Vatican
Tome 3, Les rencontres de Rome
Tome 4, Le temps des galanteries
Tome 6, Les triomphes






Née dans la Sarthe, Jocelyne Godard a longtemps vécu à Paris. Depuis quelques années, elle vit dans le Val de Loire. Les sagas et biographies romancées qu’elle a publiées au fil du temps ont toujours donné la priorité à l’Histoire et aux femmes célèbres des siècles passés. Ces femmes qui ont marqué leur temps, souvent oubliées ou méconnues, et qui, par leurs écrits, leurs œuvres, leurs engagements, leurs talents, leurs amours, ont signé l’Histoire de leur présence qu’elle n’a cessé de remettre en lumière. L’Égypte ancienne et le Japon médiéval l’ont fortement influencée. Puis elle s’est tournée vers l’époque carolingienne, le Moyen-Âge et la Renaissance. Et, plus récemment, elle a mis en scène, avec l’éclairage qui leur revient, une longue saga sur l’investissement des femmes durant la Grande Guerre. Lorsque ses héroïnes sont fictives, elles ont toujours un lien étroit avec les femmes qui ont fait la Grande Histoire. Dans ses plus jeunes années, elle s’est laissé guider par la poésie et elle a publié quelques recueils. Puis elle s’est tournée vers le journalisme d’entreprise auquel elle a consacré sa carrière tout en écrivant ses romans. Depuis son jeune âge, l’écriture a toujours tenu une grande place dans son quotidien. Un choix qui se poursuit.
Jocelyne GODARD
Les Ateliers de Dame Alix
Tome 5 Échec et Gloire
Les Éditions du 38
Quand on excelle dans son art, et qu'on lui donne toute la perfection dont il est capable, on s'égale à ce qu'il y a de plus noble et de plus relevé. La véritable grandeur est libre, douce, familière, populaire ; elle se laisse toucher et manier, elle ne perd rien à être vue de près ; plus on la connaît, plus on l'admire. Elle se courbe par bonté vers ses inférieurs et revient sans effort dans son naturel ; elle s'abandonne quelquefois, se néglige, relâche ses avantages toujours en pouvoir de les reprendre et de les faire valoir ; elle rit, joue et badine, mais avec dignité. On l'approche avec retenue. Son caractère est noble et facile, inspire le respect et la confiance. (extrait des Caractères de la Bruyère)
I
L’attelage filait à vive allure. Byzance et Césarine galopaient à perdre haleine et Léo, le cocher, maîtrisait la folle poursuite engagée depuis quelques minutes sur la route qui menait à Moulins. Alix et ses compagnes, tassées dans la voiture, tressautaient au rythme saccadé de la cavalcade. Léo tenait solidement les rênes, les yeux fixés devant lui, supputant l’instant où il pourrait semer ses poursuivants. Les deux cavaliers qui les traquaient gagnaient cependant du terrain et, bientôt, malgré la farouche détermination du cocher à les distancer, il n’y eut que quelques mètres entre eux.
Alix passa la tête au travers de la petite fenêtre et jaugea le peu d’écart qui les séparait.
— Ils arrivent, Léo, ne te laisse pas rattraper.
Léo et les chevaux redoublèrent d’énergie et tinrent encore la cadence effrénée quelque temps. L’air sifflait à leurs oreilles dressées en pointe, frottait leurs flancs en sueur et, de leur bouche, commençait à sortir une buée vaporeuse qui se mêlait à l’espace.
— C’est Bellinois, j’en suis sûre, murmura la jeune femme.
— Comment peux-tu en être certaine ? répliqua Angela dont le visage commençait à pâlir.
— Je n’ai point besoin de me pencher longuement sur les faits pour le comprendre. Déjà la fois dernière, il m’avait empêchée de me rendre à la convocation du juge. Il récidive en s’y prenant autrement. Chacun le sait, les absents ont toujours tort.
— Mais cette fois, constata vivement Arnaude assise sur la banquette en face des jeunes femmes, si c’est vraiment le sire Bellinois, on dirait qu’il veut ta mort. Car si mes souvenirs sont bons, jusqu’ici il n’avait fait que t’envoyer les lettres de menace.
— S’en prendre à moi personnellement ! Certes, il fallait s’y attendre. Mais je vais lui montrer ce dont je suis capable.
De nouveau, elle engagea sa tête par la fenêtre. Ses cheveux dissimulés sous sa coiffe furent malmenés par le vent et quelques mèches couleur châtaigne s’en dégagèrent. Criant pour couvrir le sifflement du vent, elle se pencha davantage :
— Ne te laisse pas impressionner par ces hommes-là, Léo. Nos chevaux sont sans doute aussi acharnés que les leurs. N’oublie pas, nous devons être chez le juge d’ici une heure ou deux. Un retard me plongerait dans l’embarras.
Toute l’histoire remontait à presque dix ans. C’était l’époque où les ateliers d’Alix tissaient les « millefleurs » des sept tentures de La Vie seigneuriale 1 dont l’une lui avait été dérobée dans l’un de ses ateliers de Tours.
Autant dire que ce jour-là, elle savait déjà que le voleur était maître Bellinois, lissier à Felletin, dans la Creuse. Le duc d’Amboise, qui lui avait commandé cet important travail, assurant le rôle de commanditaire, le lui avait retiré pour le donner à Alix de Cassex afin d’en réaliser l’achèvement. Les personnages centraux étant déjà tissés, restait le fond sur lequel dames et seigneurs évoluaient. Ce fond constitué d’admirables « millefleurs » dont la jeune lissière de l’époque était une spécialiste.
Si Charles d’Amboise avait remis ce travail non achevé à Alix, c’est que maître Bellinois lâchait volontairement cet ouvrage pour s’attacher à l’exécution d’autres commandes plus urgentes que celle de La Vie seigneuriale .
Devant la splendeur de ces tapisseries, le chatoiement des couleurs, l’éblouissante réalisation sortie des ateliers d’Alix, maître Bellinois se mit à regretter de n’avoir point terminé les tentures et revendiqua soudain ce travail comme étant intégralement le sien, allant jusqu’à dérober le dernier panneau encore tendu sur la haute lisse de sa rivale.
— Tiens bon, Léo, nous sommes presque arrivés. Moulins n’est plus très loin. J’aperçois les remparts de la ville.
À peine les premières maisons se dessinaient-elles à l’horizon qu’une forte embardée les précipita sur le bas-côté de la route, entraînant dangereusement la voiture sur la droite.
Alix entendit Césarine hennir, mais le bouillant Hector se redressa et, d’un coup de reins, rétablit l’équilibre. À cela, s’ajouta la dextérité de Léo, puis l’attelage reprit sa course. Mais les deux cavaliers n’en avaient pas fini de leurs menaces insensées. Tandis qu’Angela se frottait l’épaule qui avait heurté durement la paroi de la voiture, Alix et Arnaude les virent dépasser l’attelage, filer quelques lieues plus loin et, au centre de la route, leur bloquer le passage. Venant sur eux, Léo dut arrêter sa course.
— Que cherchent-ils ? murmura Arnaude que l’inquiétude commençait à ronger.
— Ils veulent que la voiture verse dans le fossé.
Soudain l’un des hommes s’approcha et sans descendre de sa monture se mit à fouetter Césarine avec sa cravache. L’autre l’imita sans plus attendre, un mauvais sourire aux lèvres. Plus costaud que son compagnon dont la rage à flageller Césarine était pourtant évidente, il détacha ses étrivières et cingla Hector à toute volée. Les chevaux prirent peur et ruèrent, mais Léo n’eut pas le temps de les apaiser, car il lui fallait descendre à terre pour se défendre promptement avec plus d’agilité qu’il n’en avait à son poste de conduite. Il fit face aux deux cavaliers, les menaçant de ses poings en leur jetant des injures. Ses yeux clairs prirent la couleur d’un ciel d’orage et ses mâchoires se crispèrent. D’une poigne solide, il arracha les étrivières des mains de celui qui fustigeait Hector comme un forcené pour amener le cheval à une totale panique. Privé de son fouet, le cavalier sauta sur le sol et son compagnon l’imita. La lanière de cuir que tenait solidement Léo siffla dans ses mains, vola dans l’espace et, en s’abattant sur le visage d’un des deux hommes, atteignit son front et cingla ses yeux.
— Léo ! cria soudainement Alix, avisant que l’autre cavalier sortait un couteau dont la lame brillait sous les yeux affolés des jeunes femmes.
Le cocher recula et, d’un prompt coup d’œil, s’assura qu’il avait mis hors de nuire le brigand qui tenait à deux mains son visage. De longues balafres striaient ses joues et ses yeux semblaient endommagés, car il les frottait sans pouvoir les ouvrir. Mais s’il demeurait immobile, l’autre avançait, le couteau pointé vers Léo. Prudemment, Alix descendit de voiture et s’approcha des chevaux. Elle passa derrière l’attelage que les pauvres bêtes malmenaient par leur affolement. L’homme qui tenait d’une main la cravache et de l’autre le couteau ne la vit pas s’avanc

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