Elle est montée dans le train
80 pages
Français

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Elle est montée dans le train , livre ebook

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Description

La vie pourrait s’apparenter à un réseau ferroviaire. Il y a une multitude de trains, comme il y a une multitude de voies. Il y a de multiples expériences pouvant mener à sa propre vérité. L’humain est unique par nature. Chaque Être peut choisir la voie, le train qu’il souhaite et peut ainsi accorder du crédit au chemin qu’il suit. Accorder du crédit à l’expérience qu’il vit. Le tout étant peut-être... d’oser monter dans le train. Elle est montée dans le train est un roman traitant de la Vie. Inspiré du vécu de l’auteure, saupoudré d’éléments fictifs, ce livre invite à redonner ses lettres de noblesse au quotidien et à l’humain. Une autre façon de voir le monde et d’y déceler l’extraordinaire dans l’ordinaire. Une question reste sous-jacente : et si nous étions simplement des êtres spirituels venus expérimenter la vie sur Terre ?

Informations

Publié par
Date de parution 30 juin 2014
Nombre de lectures 1
EAN13 9782312023281
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0012€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Elle est montée dans le train
Myriam Mbaya
Elle est montée dans le train
Inspiré d’une histoire vraie











LES ÉDITIONS DU NET
22, rue Édouard Nieuport 92150 Suresnes
© Les Éditions du Net, 2014
ISBN : 978-2-312-02328-1
Chapitre I
L ES SCIENTIFIQUES

Juin 2015 Salle de conférence numéro 3 – Nice
Deux chercheurs pénètrent dans la salle.
Nora Wilson était une jeune femme charmante. Diplômée depuis quelques années, elle avait choisi de se consacrer à la recherche. Ses parents l’avaient incitée à s’installer à son compte mais elle avait choisi d’écouter son envie d’en découvrir plus sur la branche dans laquelle elle évoluait et de faire avancer les connaissances globales. Elle était ingénieuse, intrépide et surtout elle n’avait pas peur d’oser.
Philippe Lès quant à lui avait plus d’expérience. De vingt ans son ainé, il avait déjà fait ses preuves grâce à quelques publications reconnues dans des revues scientifiques. Il avait travaillé dans plusieurs facultés avant d’intégrer celle-ci. Il ne produisait pas beaucoup d’articles mais le peu qu’il publiait était toujours remarqué de ses confrères. Il créait toujours un effet de surprise, dans un sens ou dans l’autre, en tous cas peu restaient indifférents. Il portait vaillamment sa blouse blanche, dont la poche était ornée de stylos en tous genres. Sa chevelure grisonnante lui donnait un certain charme.
Ils s’étaient rencontrés dix ans auparavant, dans le bar nommé communément "le QGC", repaire des chercheurs, non pas dû à des boissons particulières qu’on ne trouvait pas ailleurs, mais simple conséquence du fait que c’était l’unique lieu de détente du campus.
Ils s’étaient quelques fois croisés dans les couloirs de l’admi-nistration auparavant mais le milieu, austère, n’était guère propice à l’échange.
Ce jour là, installé au vétuste comptoir du QGC, Philippe avait fait le premier pas. Il avait beaucoup entendu parler d’elle, de ses résultats et de son enthousiasme de jeune chercheuse. La discussion avait été introduite maladroitement. Alors que Nora s’installait tranquillement à une table, il s’était précipité en lui proposant un verre. Elle avait tout de suite pensé être en proie à un dragueur lourd, ce qui était commun dans l’établissement. Les femmes étant moins nombreuses que les hommes, une majorité d’entre eux étant tellement accaparés par leurs recherches, les hommes tentaient de flirter au bureau. « Plus pratique, plus rapide, plus efficace ! »
Il faut dire que Philippe avait l’apparence d’un bourreau des cœurs et était le professeur le plus aimé des jeunes étudiantes. Le genre de personne qui insupportait Nora.
Devant le scepticisme de celle-ci, encombré du verre qu’elle n’osait accepter, il avait su la rassurer. Jouant carte sur table, il lui avait expliqué qu’il souhaitait la recruter en tant qu’assistante sur un projet qui lui tenait à cœur, stipulant que son choix n’avait rien à voir avec sa plastique.
« J’apprécie votre spontanéité et votre passion, ce sont des qualités importantes pour moi et pour le projet que je compte mettre en place. »
Nora avait sourit.
L’échange se poursuivant, elle avait saisit la portée de la recherche et sa fougue l’avait emportée.
Effectivement avec le recul, elle ne regrettait pas son choix. Il n’avait jamais eu de geste déplacé à son égard. Professionnel et rigoureux, il lui avait appris, à son insu, à garder ce naturel spontané présent en elle tout en le canalisant.

C’est le grand jour. Toutes ces années d’expérimentations, et un résultat à présenter. Ils avaient convenus de la date, le 15 Juin 2015.
Philippe s’installe au pupitre. Nora reste en retrait, tentant de cacher son stress dans un sourire timide et figé. Elle n’avait pour seule expérience de référence que sa soutenance de thèse, qui, certes jugée concluante, avait été pour elle une source d’angoisse intense.
L’été se faisait sentir. Des gouttes de sueur se frayaient un chemin dans sa chevelure rousse pour terminer près de ses oreilles. Il faisait une chaleur écrasante dans cette salle, comme bien souvent dans ce type d’établissement. « Et si on remarquait des auréoles sous mes bras… » Songe-t-elle, « ne pense pas à ça aller et puis tout le monde s’en fou ! » Elle fixe son regard sur Philippe et, observant son naturel, elle se détend, cessant instinctivement d’agiter ses index dans le fond de ses poches, stoppant le petit bruit sourd qu’elle est de toute façon la seule à entendre et qui ne fait qu’alimenter sa nervosité.
Il y avait plus de monde dans l’auditoire qu’habituellement. Nora, elle-même adepte de conférences en tous genres, en tant qu’auditrice, le remarque et reconnaît dans l’assemblée quelques vieilles têtes pensantes, des visages crispés typiques des scientifiques critiques, quelques étudiants dont deux trois enjoués, qu’elle a invités.
Le silence se fait. Philippe met en marche le micro disposé sur le revers de sa veste. Nora prend une grande inspiration.
« Bonjour. Nous souhaiterions vous faire part de la résultante de notre recherche, dont la problématique a été posée il y a maintenant neuf ans de cela. Nous avons pu expérimenter les faits sur plusieurs sujets et l’un d’entre eux a retenu notre attention. Nous avons choisi de filmer et rapporter par écrits l’expérience globale. Ainsi face à vous, sur l’écran blanc sera projetée une réalisation cinématographique d’une soixantaine de minutes, abordant diverses hypothèses. Certains passages sont filmés dans l’instant, d’autres simplement rapportés en guise de témoignage par le sujet lui-même. Nous ne paraissons que dans l’introduction. Nous avons choisi de nous effacer afin d’altérer au minimum le résultat de la recherche, même si nous sommes conscients qu’il nous est totalement impossible d’être aussi objectifs que nous le souhaiterions. A la fin de la projection, nous proposerons un débat. Le sujet de notre expérimentation, Marie, reste à votre disposition pour toutes autres sollicitations. Nous tenons à remercier Elise Bosson pour son talent, responsable de la réalisation du film. Nous vous disons donc à tout de suite, bon visionnage. »
Le noir se fait sur la salle.

Chapitre II
L’ EXPÉRIENCE DE L ’ EXISTENCE

« Le train numéro 43836 à destination de St Quentin départ 14h06 va partir. Prenez garde à la fermeture automatique des portes, attention au départ. »

« Enfin assise, deux heures de voyage en vue.
J’écris. »
La voix est douce et inconnue, c’était la première fois que l’on entendait le sujet.
« J’écris mon sourire de satisfaction.
J’écris mon excitation en ouvrant ce sac en plastique comme une enfant se demandant « qu’a bien pu préparer maman ? »
J’écris mon extase devant le premier cadeau ouvert, repliant le papier modelable et froid de l’aluminium.
J’écris mon temps d’observation, d’appréciation des couleurs, les brins orange entremêlés de violet scintillant.
J’écris ma première bouchée, les gouts mélangés fondant sur ma langue, image d’un feu d’artifice digne de Ratatouille .
J’écris mon sourire espiègle « elle s’est souvenue que j’aimais la salade » et ce fromage qui pue mais qui est si bon !
J’écris, affalée, le reflet du visage gai dans la vitre, ce décor vert et brumeux…
Le Nord.
Elle est belle cette région… Encore plus avec Amélie et ses crayons ! »

Février 2013
Marie vient de quitter Lille.
« Et c’est reparti, se disait-elle, prochaine étape : Compiègne, puis retour chez moi dans le sud-ouest… »
Le cœur léger et plein de fantaisie, elle observe le paysage défilant sous ses yeux. Elle réajuste son manteau, coupant l’air frais diffusé sous les fenêtres. Enfin, elle s’assoupit. Elle se réveillerait plus tard. Pour l’instant, seul son repos compte.

« Qui est-elle ? »
Alors que sur l’écran on voyait Marie dormir, c’est la voix de Nora qui énonçait ce discours.
« Elle pourrait être vous, moi, nous. Jeune fille d’une vingtaine d’années bien tassées.
Née dans une famille conventionnelle ; non pas ces familles idéalisées, avec une mère et un père : une de ces familles actuelles, aux parents divorcés. Celles qui vivent avec leurs lots de souffrances et de blessures.
Car nous sommes tous concernés.
Certes, certains diront :
« Oui enfin dans une certaine mesure »
À qui je répondrais :
« Et si nous émettions l’hypothèse que l’enfant à qui le père a un jour dit « je n’ai pas le temps » aurait sais

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