Entre les lignes du destin
151 pages
Français

Entre les lignes du destin , livre ebook

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151 pages
Français

Description

Princesse est une jeune fille comblée. Elle est entourée d'une famille chaleureuse au sein de laquelle règne une parfaite harmonie. Ce qui n'est pas le cas des deux héros des romans qui la passionnent...

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Informations

Publié par
Date de parution 02 juin 2017
Nombre de lectures 14
EAN13 9782140038815
Langue Français
Poids de l'ouvrage 23 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Reine Annaëlle EEntre les lignes du destin
Princesse est une jeune lle comblée. Elle est entourée d’une
famille chaleureuse au sein de laquelle règne une parfaite harmonie.
Les événements qui s’enchaînent dans sa vie: séjour à Okassa, le
village de son père, à sa naissance à cause de la guerre, la mort de son
oncle, le train-train quotidien ne sont que le lot auquel nul ne peut
se soustraire. Ce qui n’est pas le cas des deux héros des romans qui
la passionnent.
Le premier se nomme Gaëtan, un garçon ayant perdu son père,
un pilote de guerre tué au combat lors de la Seconde Guerre mondiale Entre les lignes et qu’il n’a jamais connu. C’est sur ses traces qu’il s’engagera lui aussi
dans l’armée, malgré l’opposition de sa mère, dont il a du mal à
accepter le nouveau compagnon.... du destin
Diane, l’héroïne du second roman, est une jeune lle victime,
avec sa mère, de la violence psychologique et physique de son père. Roman
Le couple divorce, mais la jeune lle garde espoir que ses parents se
remettront ensemble...
Reine Annaëlle EBA est née le 29 avril 1997 à Brazzaville, au
Congo. Elle chérit les valeurs que lui ont enseignées sa famille.
Son étendard rayonne aux couleurs vives du respect et de
l’ambition. Elle est étudiante en justice criminelle internationale
à Appalachian State University, aux Etats-Unis.
Illustration de couverture : © liuzishan - Istock
ISBN : 978-2-343-12156-7
9 782343 121567
15,50 €
Reine Annaëlle E
Entre les lignes du destin












Entre les lignes du destin

Reine Annaëlle EBA












Entre les lignes du destin

Roman









































































































© L’Harmattan, 2017
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.harmattan.fr
ISBN : 978-2-343-12156-7
EAN : 9782343121567
I

« Cocorico », le coq du voisin ne cessait de chanter. Le
ciel avait changé de côté et les nuages étouffés de la nuit
dernière s’en allaient à la vitesse de l’éclair, laissant place
aux nuages frais du matin. La rosée avait déjà fait son
œuvre. La nature semblait suivre son cours.
– Moungonga, réveille-toi. Niombo, réveille-toi aussi.
J’étais sur le qui-vive, à cheval entre la douce étreinte
de Morphée et la réalité de la chambre. Nous avons tous
dormi sur le même lit : papa, David et moi. Je m’étirais
comme un bébé qui venait de naître. À peine ouvrais-je
mes yeux qu’un homme se tenait devant moi avec un
regard doux et un rictus aux lèvres.
– Bonjour Princesse ! dit mon père.
– Bonjour papa.
– Allez ! David, réveille-toi, tu dors comme une
marmotte.
Mon père me porta et m’apprêta.
– David, tu n’es toujours pas prêt ? Réveille-toi bon
sang !
« Grrrrrrr ! » Mon frère s’étirait à son tour et faisait un
bruit de chèvre.
– Allez ! il faut s’apprêter, on va être en retard.
– Elle est où, maman ?
– Maman est à la rue Nganya, on s’apprête à y aller.
Moungonga c’était moi. Enfin, mon père aimait bien
m’appeler ainsi. Cela lui rappelait son unique sœur qui
n’était plus de ce monde, paix à son âme. Nous étions tous
prêts. Papa me prit par la main et nous partîmes en voiture
vers une destination que j’ignorais. À un point du trajet, un
5
klaxon brusque me fit sursauter. C’était papa qui venait de
l’actionner pour remuer un passant indolent.
« Eh ! mais yo, tu ne vois pas la voiture ? Tu veux que
je te rentre dedans ? Non, mais ces nègres-là n’ont pas
peur des voitures », cria-t-il après le flâneur.
Il se retourna et me jeta un regard.
– Ça va derrière ? nous lança-t-il.
– Oui, lui répondis-je.
Quelques mètres plus loin, nous passâmes par le
marché du coin. Papa klaxonna de nouveau, puis cria dans
1la foulée : « Bossomba Ngo, ibomila koussou ! Tu
2n’écoutes pas le son du moteur ? Après, soki na touti yo ,
ce sera de ma faute, non ? »
La dame ne se laissa pas faire. Elle hurlait des insultes à
son tour.
« C’est parce que t’es au volant d’une Mercédès que tu
te crois tout permis ? » rouspéta-t-elle.
Mon frère ricanait et s’agitait sur le siège avant. Du
haut de ses sept ans, on voyait à peine sa tête de
l’extérieur. David était le portrait craché de papa. Celui-ci
prenait un plaisir fou à insulter les « chauffards de
Brazzaville » ; les vert-blanc, en particulier les chauffeurs
de bus et de taxi. Tous les matins, sur le chemin de l’école,
on avait droit à un petit spectacle. Au volant de sa
Mercédès Benz rouge, mon père était un râleur par
excellence.
3Koko n’habitait pas loin. En effet, elle était à dix
ruelles de chez nous. La ruelle était tellement ensablée que
papa était obligé de stationner sur l’avenue principale pour

1 Une insulte en mboshi.
2 Et si je t’écrase…
3 Mamie.
6
ne pas s’embourber dans cette rivière de sable. Ah ! ces
rues de Brazzaville, spécialement celles de Talangaï.
– Allez ! Princesse, nous sommes arrivés.
La ruelle était envahie par une foule bigarrée et inondée
de pleurs. Curieusement, j’étais la seule que cela semblait
perturber. Papa me prit par la main droite et David par
l’autre. Papa avait toujours un ou deux gardes du corps
avec lui. Les gens le saluaient avec beaucoup de respect,
presque comme des révérences.
« Bonjour mon colonel », lançaient-ils obséquieusement.
Papa, tout souriant, répondait d’un signe de la main.
Des femmes fonçaient droit vers nous, pour nous
accueillir. Deux d’entre elles portaient un pagne similaire,
seuls les modèles de couture étaient différents. L’une des
deux femmes était très grosse et on pouvait deviner le
matos qu’elle trimbalait derrière elle sous sa longue robe.
L’autre dame portait une camisole et avait attaché son
pagne négligemment. Ses cheveux étaient attachés d’une
4manière assez crue, les souki ya maboko . Elle était petite,
le teint sombre et brillant, un peu huileux. Elle s’accroupit
et me pinça la joue tendrement.
– Princesse, tu as grandi, hein, yaya ! Tu me connais ?
Elle regarda papa, et papa répliqua :
– Non, je ne crois pas, elle était encore dans le berceau
la dernière fois qu’elle t’a vue.
La grosse dame derrière se rapprocha et se mêla à la
conversation.
5– Mwana kitoko ! Elle ressemble beaucoup à Anaïs, sa
6
maman. Mwana moundele, iyoh !

4 Un modèle africain de tresses.
5 Quelle est belle !
6 Quelle magnifique enfant !
7
La dame qui me pinça les joues protesta et donna son
point de vue avec assurance.
7– Ah ! ya Marie, non. Elle est le portrait craché de son
père.
Je levai les yeux du haut de mes cinq ans et regardai
papa, qui semblait prendre plaisir à ce que la dame venait
de dire. Il souriait avec fierté, en hochant la tête.
– Oui, elle ressemble à ma petite sœur. Ah !
Mouangonga, elle me ressemblait trait pour trait.
Les deux dames lancèrent un rire. La dame revint à la
charge et retourna vers moi en disant :
– Moi, c’est maman Bienvenue, je t’ai portée quand tu
étais bébé, je t’

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