Ewande Amours, peurs, espoir
136 pages
Français

Ewande Amours, peurs, espoir , livre ebook

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136 pages
Français

Description

"C'est pourquoi l'homme quittera son père et sa mère et s'attachera à sa femme, et les deux deviendront une seule chair". Cette annonce des Saintes Ecritures porte à elle seule toutes les forces conflictuelles autour de l'union à venir de deux êtres qui s'aiment... Ewande et Alain n'échapperont pas à ce tourbillon de forces, mais trouveront dans leur amour un point d'ancrage solidement accroché pour lui résister.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2014
Nombre de lectures 14
EAN13 9782336348933
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0550€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Maboa Bebe
Ewande Amour, peurs, espoir
LITTÉRATURES ET SAVOIRS
Roman
Ewande
Littératures et Savoirs Collection dirigée parEmmanuel Matateyou Dans cette collection sont publiés des ouvrages de la littérature fiction mais également des essais produisant un discours sur des savoirs endogènes qui sont des interrogations sur les conditions permettant d’apporter aux sociétés du Sud et du Nord une amélioration significative dans leur mode de vie. Dans le domaine de la création des œuvres de l’esprit, les générations se bousculent et s’affrontent au Nord comme au Sud avec une violence telle que les ruptures s’accomplissent et se transposent dans les langages littéraires (aussi bien oral qu’écrit). Toute réflexion sur toutes ces ruptures, mais également sur les voies empruntées par les populations africaines et autres sera très éclairante des nouveaux défis à relever.  La collectionLittératures et Savoirs est un espace de promotion des nouvelles écritures africaines qui ont une esthétique propre ; ce qui permet aux critiques de dire désormais que la littérature africaine est une science objective de la subjectivité. Romans, pièces de théâtre, poésie, monographies, récits autobiographiques, mémoires... sur l’Afrique sont prioritairement appréciés. Déjà parus TOMA de l’EAU,Soir au village ou Globalisphère, 2013. Léonard FOKOU,L’Aurore de l’Aurore, 2013. Germain DONFACK,La paix à tout prix, 2013. Sosthène Marie ATENKÉ-ÉTOA,Les poèmes de la passion, 2013. AYANGMA-BONOHO,Noire cité, 2013. SALTAIRE,Judas de jadis – Judas d’aujourd’hui, 2013. Herbert MOFFO KAZE,La dent du coq, 2013. Léonard FOKOU,L’Odyssée d’un enfant dans un monde en dérive,2013. Sophie Françoise BAPAMBE YAP LIBOCK,Le dévoilement du silence, 2013.
Maboa Bebe
Ewande Amour, peurs, espoir Roman
© L’Harmattan, 2014 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.harmattan.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-343-02901-6 EAN : 9782343029016
Remerciement
A vous, qui m’avez donné le souffle de vie A vous, qui m’avez aimé, soigné et toujours soutenu A vous, que j’ai croisé un jour, et avez accepté de faire une partie du Chemin avec moi A vous, pour qui le Chemin s’est brusquement arrêté A vous, pour qui le Chemin est encore long Vous êtes la source de mon inspiration
I
La salle des fêtes était habillée pour une grande cérémonie, de somptueux rideaux blancs et pourpres qui tombaient du haut plafond jusqu’au bas des portes et des fenêtres. Les guirlandes multicolores qui les décoraient indiquaient que ce n’était pas une fête du parti au pouvoir. Les banderoles de slogans politiques complètement délavées, qui accueillent souvent les invités, avaient disparu. Quatre énormes pots de fleurs judicieusement disposés divisaient la salle en deux parties. Le couvert et la disposition des tables indiquaient la différence des catégories d’invités attendus à cette fête. Les lumières qui semblaient déjà danser au rythme de la musique vomie par d’énormes hauts parleurs, donnaient à la salle des fêtes une allure de boîte de nuit. C’est pour cela qu’à des kilomètres à la ronde, tout le monde se préparait avec une solidarité toute africaine à une nuit sans sommeil.
La musique pénétrait dans les maisons, faisant sortir les enfants qui, quelques minutes seulement après que les premières notes eurent envahi les airs, se trémoussaient dans la cour de la salle des fêtes sur des tubes à la mode, sans gêner pour autant les autres préparatifs de la fête.
Une fête organisée par les amis pour des amis, dans cette salle où tous avaient appris à danser, à jouer au tennis de table, au basket, au handball et autres jeux, car cette salle de fête était surtout le foyer d’animation culturelle de la cité qui avait vu naître et grandir tous les acteurs de la fête de ce soir et qui allaient, par cette fête, concrétiser une histoire d’amour dans laquelle chacun des enfants de la cité avait joué un rôle.
Oui ! Cette soirée sera le début du deuxième acte de la pièce de théâtre en trois actes dont le premier, commencé
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à l’âge de la puberté des enfants de la cité, se termine ce soir avec cette fête. Une fête qui marque le triomphe de l’amour sincère et chaque fois qu’on verra des enfants s’embrasser, marcher la main dans la main, le regard plein de tendresse, on pensera à cette soirée. Chaque fois qu’on verra un garçon aimer follement une fille, au point de se brouiller avec sa propre mère, on pensera à cette soirée. Chaque fois qu’une fille entrera dans une famille, on pensera à cette soirée. Enfin dorénavant chaque histoire d’amour dans la cité devra faire penser à cette soirée. Il fallait que cette soirée fût, et elle fut la célébration de la victoire du Bien sur le Mal, du Beau sur le Laid, de la Bonté sur la Méchanceté, de l’Espoir sur le Désespoir, de l’Avenir sur le Présent, de la Vie sur la Mort. Cette soirée devra être celle de la renaissance, de la jeunesse qui représente la continuité, l’espoir d’un avenir meilleur, plein de promesses, sur les parents, les vieux qui symbolisent le remords, la désillusion, les objectifs jamais atteints.
Depuis l’annonce de ce mariage, tout le monde dans la cité, petits comme grands, enfants et parents se sentaient comme soulagés d’un énorme poids, car seul le mariage pouvait être le dénouement acceptable de cette histoire où tout le monde se savait un peu coupable et chacun voulait, par sa présence à la soirée, se donner bonne conscience. La solidarité des parents et celle des amis et des voisins ne pouvaient suffire à expliquer tous les mets et boissons qu’on avait préparés et offerts pour la soirée, ni les cadeaux qui arrivaient de partout.
Les amis d’enfance de la cité voulaient marquer ce jour d’une pierre blanche. Ils voulaient, par leur présence massive, apporter la preuve de leur bonne foi et celle que le passé était vraiment oublié, car cette soirée avait aussi pour fin d’exorciser le passé, de permettre à tous en
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général et aux mariés en particulier de commencer une nouvelle vie. Comme la mariée qui, depuis le matin de ce jour mémorable, changeait de toilette à chaque apparition, les sœurs, les frères, les amis changeaient de tenue pour accompagner la mariée. A la mairie, les pagnes, spécialement imprimés pour cette occasion, habillaient les hommes et les femmes. Grâce aux motifs choisis par chacune des familles des mariés, on pouvait facilement voir l’embarras de ces gens qui s’étaient farouchement opposés pendant plusieurs années. C’est vrai que l’occasion s’y prêtait, car comment pouvait-on oublier les insultes, les méchancetés de toutes sortes si souvent échangées ? Devant ces deux jeunes gens qui n’avaient entendu que le message venant du cœur, devant ce gâteau de mariage qui symbolisait la fusion de deux corps en un seul, toute hypocrisie bue jusqu’à la lie, il fallait se réconcilier et pardonner, si possible. Ce soir-là, toutes les filles de la cité qui virent la mariée excellemment habillée, élégamment accrochée au bras de son mari, majestueusement entourée de dix filles d’honneur, entrer dans cette salle des fêtes et s’installer dans un fauteuil richement décoré comme une reine prenant possession de son trône, ne pouvaient plus dire avec mépris : « je ne veux pas être comme Ewande », ou encore « je ne suis pas Ewande ». Ce soir-là, toutes enviaient plutôt la mariée qui, du haut de l’estrade, regardait tout ce monde en se disant intérieurement : « enfin j’ai gagné ».
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