EXPRESSION DU METISSAGE DANS LA LITTERATURE AFRICAINE CHEIKH
94 pages
Français

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EXPRESSION DU METISSAGE DANS LA LITTERATURE AFRICAINE CHEIKH , livre ebook

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Description

La littérature africaine témoigne de part en part de la rencontre du continent noir avec l'univers européen, que ce soit au travers de la thématique ou de la langue d'écriture. Les auteurs relevant de l'espace francophone africain donnent à la langue une coloration africaine.Voici une triple approche culturelle, ethnologique et linguistique dans trois oeuvres principalement : L'Aventure ambiguë de Cheick Hamidou Kane, Le Lys et le Flamboyant d'Henri Lopes et Les Soleils des Indépendances d'Ahmadou Kourouma.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2011
Nombre de lectures 102
EAN13 9782296807433
Langue Français
Poids de l'ouvrage 14 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0450€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’EXPRESSION DU MÉTISSAGE
DANS LA LITTÉRATURE AFRICAINE

Cheikh Hamidou Kane, Henri Lopes
et Ahmadou Kourouma
Écrire l’Afrique
Collection dirigée par Denis Pryen



Dernières parutions

Jacques ATANGANA ATANGANA, Les fourberies d’Essomba, 2011.
Frédéric TRAORE, La guerre des pauvres et le destin de Hassan Guibrilou. La dent de l’aïeule, tome III, 2011.
Frédéric TRAORE, Les affres de l’enfer. La dent de l’aïeule, tome II, 2011.
Frédéric TRAORE, Chassé-croisé sur Fadougou. La dent de l’aïeule, tome I, 2011.
Lulla Alain ILUNGA, La gestion du pouvoir, 2011.
Esther GAUBERT, Brukina, rose du désert, 2011.
Marcel KING JO 1 er , Tina ou le drame de l’espèce humaine, 2011.
Aboubacar Eros SISSOKO, La Tourmente. Les aventures d’un circoncis, 2011.
Robert DUSSEY, Une comédie sous les tropiques, 2011.
Alexis KALUNGA, Vivre l’asile, 2011.
Nenay QUANSOI, Souvenir d’un jeune Africain en Guinée et en Tunisie, 2011.
Nadine BARI et Laby CAMARA, L’Enfant de Xéno, 2011.
Aboubacar Eros SISSOKO, Une mort temporaire, 2011.
Édouard Elvis BVOUMA, L’amère patrie. Nouvelles, 2011.
Roger FODJO, Les Poubelles du palais, 2011.
Jean FROGER, La Targuia, 2011.
Pierre LACROIX, Au chevet de l’Afrique des éléphants. Fable, 2010.
Jeanne-Louise DJANGA, Le gâteau au foufou, 2010.
Dina MAHOUNGOU, Agonies en Françafrique, 2010.
Elise Nathalie NYEMB, La fille du paysan, 2010.
Moussa RAMDE, Un enfant sous les armes et autres nouvelles, 2010.
Raymond EPOTÉ, Le songe du fou, 2010.
Jean René Ovono Mendame, La légende d’Ébamba, 2010.
Bernard N’KALOULOU, La Ronde des polygames, 2010.
Liss Kihindou


L’EXPRESSION DU MÉTISSAGE
DANS LA LITTÉRATURE AFRICAINE

Cheikh Hamidou Kane, Henri Lopes
et Ahmadou Kourouma
Du même auteur

Détonations et Folie, Nouvelles, L’Harmattan, 2007.
J’Espère, Nouvelles, Editions Amalthée, 2005.


© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan. com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-54774-2
EAN : 9782296547742

Fabrication numérique : Socprest, 2012
A mon père et à ma mère.
INTRODUCTION
La rencontre de l’occident constitue sans aucun doute l’une des pages les plus mémorables de l’histoire de l’Afrique, tragique, certes, mais déterminante pour elle. Il est question ici de l’Afrique noire. Celle-ci étant de tradition orale, l’écriture peut être considérée comme l’un des grands héritages que l’occident lui ait apporté. Naturellement, elle a d’emblée représenté une arme aux yeux des colonisés, restés longtemps dans le silence de la soumission sans moyen de résistance efficace. La littérature africaine était à sa naissance une littérature de dénonciation du joug colonial, de réhabilitation de l’homme noir dans la chaîne humaine, de valorisation de la culture nègre. On n’oubliera pas de sitôt le rôle du mouvement de la Négritude dans le processus de libération des peuples noirs. Cette littérature trouve donc sa signification dans la prise de la parole.
Les Indépendances étant acquises depuis plusieurs décennies, les thèmes tournant autour de la violence générée par cette rencontre brutale entre l’Afrique et l’Europe semblent dépassés ; les plaies semblent s’être cicatrisées. Bref, le caractère conflictuel des relations entre les deux civilisations est désormais considéré comme faisant partie des vestiges du passé. De fait, les auteurs africains se sont tournés vers des sujets qui correspondent aux réalités du moment, telles les dictatures africaines. Ils n’évoquent plus l’époque coloniale que dans un cadre historique. Cependant le conflit demeure. Il a seulement changé de nature. En effet, il ne s’agit plus pour l’homme noir de se défendre contre l’occupation étrangère, mais de faire face à tous les changements qu’elle a occasionnés. La tâche est d’autant plus délicate que des choix s’imposent et entraînent des crises de conscience chez celui qui se demande si son ouverture aux valeurs extérieures ne va pas provoquer un dessèchement ou un avilissement de ses propres valeurs. L’assimilation est-elle accomplissement ou reniement de soi ?
L’Afrique offre aujourd’hui le tableau d’un continent en quête de sa personnalité. Elle est en proie à la difficulté de définition d’un moi dont l’essence n’est plus purement africaine et ne peut plus l’être. Mais cela ne relève-t-il pas d’une loi universelle ? « Il n’y a rien de totalement pur », lisons-nous dans Le Lys et le Flamboyant {1} . Tous les peuples ont été amenés à intégrer dans leur existence des réalités d’autres horizons et à en faire leurs propres réalités. On ne peut pas ne pas affirmer avec Henri Lopes : « Toute civilisation est née d’un métissage oublié » {2} . Il ressort de cette assertion qu’aucun peuple, aucune nation ne peut prétendre ne tout devoir qu’à elle-même. Ainsi, l’occident est redevable à l’Afrique et réciproquement. Quand bien même le poids de l’héritage culturel est plus lourd pour l’Afrique que pour l’Europe, il n’en demeure pas moins que cette dernière a été attentive à certaines valeurs proprement africaines. L’idéal aurait été de montrer les conséquences de la " Rencontre" pour les deux continents d’après leurs auteurs respectifs. Il aurait été intéressant de connaître la pensée de l’un et de l’autre sur le sujet. Cependant, si l’on trouve autant qu’on le souhaite des œuvres africaines qui font une large place au monde occidental, qui mettent en relief son impact sur le quotidien de l’Africain, le contraire ne peut être affirmé. Dans la littérature française par exemple, à moins de se rabattre sur la paralittérature, on ne trouve pas d’œuvres qui puissent nous donner satisfaction. Nous allons donc nous contenter du regard africain, lequel se concentre sur les problèmes rencontrés par l’homme noir au carrefour des civilisations : ses angoisses, ses hésitations, ses tentatives de solution.
La littérature africaine donne de part en part la preuve de la rencontre du continent noir avec l’univers européen. Elle est manifeste dans la thématique qui prend sa source dans le sentiment de malaise, d’incertitude identique à celui qui accompagne toute situation à laquelle on est nouvellement confronté. En l’occurrence la question est de savoir s’il faut accepter le vent du changement ou au contraire y faire barrière. Mais le malaise peut aussi s’exprimer autrement. En effet, nombre de ceux qui eurent très tôt conscience du caractère inéluctable de l’irruption de l’occident, qu’ils considérèrent comme un mal nécessaire, furent partagés entre le désir de s’y abandonner et la crainte de l’opinion. Celle-ci tint longtemps le discours que lui inspirait l’instinct de conservation : la réprobation.
Par ailleurs la ‘‘Rencontre’’ se matérialise dans l’union entre Blancs et Noirs. De nombreux romans africains tirent leur sujet de la riche thématique qu’offrent les mariages mixtes. Ils posent en effet quantité de problèmes de conciliation en raison de la divergence de croyances, de mœurs, de traditions, bref de vision du monde. Il est tout à fait possible que les époux parviennent à s’accorder. Et si leurs différends sont insurmontables, ils ont toujours, en dernier ressort, la possibilité de se replier chacun de son côté. Leur désarroi n’égale donc pas celui de leur progéniture qui, elle, se demande déjà où est sa place. Il se pose pour elle un problème existentiel.
Quand la nécessité de s’ouvrir à l’autre s’impose comme une vérité incontournable, il s’agit désormais d’exploiter au mieux la situation qui, tout compte fait, n’est pas si désastreuse pour l’Afrique. Loin d’être négatif, l’apport occidental a été d’une importance capitale, ne serait-ce qu’en ce qui concerne l’alphabétisation, indispensable si l’on désire donner à sa voix une résonance universelle. Sitôt qu’ils furent initiés aux subtilités de la langue française, les premiers intellectuels africains s’employèrent à

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