La guerre du cochon
68 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

La guerre du cochon , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
68 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

L’histoire nous montre que les guerres ont des origines les plus diverses. Et l’assassinat en 1859, par un colon américain, d’un cochon britannique un peu trop gourmand, suffit à déclencher un conflit entre les deux pays. Il devint alors nécessaire de résoudre l’épineuse question de l’appartenance de la petite île de San Juan, près de l’île de Vancouver en Colombie-Britannique, laissée floue par le traité de l’Oregon de 1846, délimitant la frontière américano-canadienne à l’ouest du continent.
Découvrez l’histoire cocasse mais vraie de la guerre du cochon et de sa résolution, qui ne prit pas moins de 13 longues années, mobilisa des navires de guerre et des centaines de soldats, revêtit une dimension internationale, mais ne fit qu’une seule victime!
Accompagné de photographies d’époque.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 10 août 2014
Nombre de lectures 6
EAN13 9782896114573
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0400€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La guerre du cochon
C est arriv dans l Ouest

Tous droits r serv s.
Texte 2011 Nadine Mackenzie
ditions des Plaines, 2011
Aucune partie de ce livre ne peut tre reproduite ou transmise sous aucune forme ou par quelque moyen lectronique ou m canique que ce soit, par photocopie, par enregistrement ou par quelque forme d entreposage d information ou syst me de recouvrement, sans la permission crite de l diteur.
Les ditions des Plaines remercient le Conseil des Arts du Canada et le Conseil des Arts du Manitoba du soutien accord dans le cadre des subventions globales aux diteurs et reconnaissent l aide financi re du gouvernement du Canada par l entremise du Fonds du livre du Canada et du minist re de la Culture, Patrimoine et Tourisme du Manitoba, pour leurs activit s d dition.

Catalogage avant publication de Biblioth que et Archives Canada Mackenzie, Nadine
La guerre du cochon : c est arriv dans l Ouest / Nadine Mackenzie.
Comprend des r f. bibliogr. Publ. aussi en format lectronique. ISBN 978 2 89611 076 6
1. Guerre du cochon, Wash., 1859. 2. Litiges de fronti re Histoire 19e si cle. 3. Canada Fronti res tats Unis. 4. tats Unis Fronti res Canada. 5. Fronti re du Nord Ouest ( tats Unis) Histoire 19e si cle. 6. Grande Bretagne Relations ext rieures tats Unis. 7. tats Unis Relations ext rieures Grande Bretagne. 8. San Juan, Archipel de (Wash.) Histoire.
I. Titre.
F897.S2M33 2011
979.7 7403
C2011 902730 5
D p t l gal, 2011 :
Biblioth que nationale du Canada, Biblioth que nationale du Qu bec et Biblioth que provinciale du Manitoba.
ditions des Plaines
C.P. 123 Saint Boniface (Manitoba) Canada R2H 3B4
T l. : 204 235 0078 admin plaines.mb.ca www.plaines.ca
Couverture et mise en page : Relish Design Studio R vision : Pierrette Blais
dition : Huguette Le Gall, Brigitte Girardin Publication : Joanne Therrien



Du m me auteur aux ditions des Plaines
Entre gangsters et chemin de fer
Ces pionni res de l Ouest...
Lis moi une histoire
Il tait une fois dans l Ouest
Preston Manning, r formiste de l Ouest
Th o et Samoa
La seringue rouge
Le coupeur de t te
Le premier rod o
Le petit dinosaure d Alberta
Le sosie de Nijinsky



tous ceux qui croient en la r solution des conflits par la non violence et gr ce de paisibles n gociations.
Pr face
Trois confrontations internationales entre diff rents pays et continents ont t appel es " guerre du cochon par les historiens.
La premi re repr senta une dispute entre le gouvernement du Texas et le charg d affaires de l ambassade de France. Elle fut m me la cause de rupture temporaire des relations diplomatiques entre les tats Unis et la France, en 1846.
La seconde impliqua le Canada et les tats Unis au sujet de l appartenance d une petite le situ e pr s de l le de Vancouver, en 1859.
La troisi me fut un court conflit conomique qui survint quarante sept ans plus tard en Europe entre l empire austro hongrois et la Serbie.
Il faut toutefois reconna tre que " la guerre du cochon , litige entre le Canada et les tats Unis, fut de loin la plus cocasse et la plus longue.


1 L le de San Juan
Les guerres ont des origines les plus diverses, telles que disputes conomiques, politiques, sociales, ethniques, territoriales ou raciales, mais qui a jamais entendu parler d une guerre provoqu e par la mort inopin e et brutale d un cochon Peut on imaginer excuse plus saugrenue C est pourtant ce qui s est pass en 1859 dans la petite le de San Juan, situ e dans l archipel de San Juan de Fuca qui d limite l tat de Washington de la Colombie Britannique. Non seulement la raison donn e entra na t elle un conflit ro cambolesque, mais les hostilit s qui en d coul rent dur rent pr s de treize longues ann es
L archipel de San Juan de Fuca est situ au nord de Puget Sound, bras de mer de l oc an Pacifique qui borde le nord ouest des tats Unis. En 1792, George Vancouver - navigateur britannique qui explora la c te nord ouest du Canada et d crivit l le et la ville qui portent son nom - l avait baptis ainsi en l honneur du lieutenant de la Marine royale, Peter Puget. Les origines huguenotes de ce dernier expliquent la consonance francophone de son nom. Puget Sound devint toutefois territoire am ricain en 1846, lors de la signature du trait de l Oregon qui tablit galement la d limitation territoriale entre les tats Unis et le Canada. La fronti re longeait alors le 49 e parall le qui atteignait le d troit de Georgia. D apr s le document officiel, la d marcation entre les deux pays se faisait " vers l Ouest, le long du 49 e parall le de latitude nord jusqu au milieu du d troit qui s pare le continent de l le de Vancouver et ensuite vers le sud, par le milieu dudit d troit et du d troit de Juan de Fuca jusqu l oc an Pacifique 1 . Cette d claration avait pour but diplomatique de laisser entendre que l le de Vancouver tait un territoire anglais, car cette poque le Canada tait gouvern par les Britanniques, la Conf d ration canadienne n ayant pas encore t institu e.
Il est difficile de comprendre quoi se rapportait exactement le terme " d troit mentionn dans ce Trait , car le d troit de Juan de Fuca se divisait lui m me en deux autres d troits appel s Haro, l ouest, et Rosario, l est. Il y en avait donc trois Les rares cartes g ographiques de la r gion auxquelles on pouvait se r f rer taient celles dessin es pr c demment par George Vancouver en 1798, et celles esquiss es par le capitaine Charles Wilkes, publi es en 1845. Elles taient toutes plus n buleuses les unes que les autres quant la topographie de la c te sud est de l le de Vancouver, des les Gulf et du d troit de Haro.
Cette ambigu t entra na des interpr tations diff rentes : les Britanniques d clar rent que la fronti re passait au milieu de Rosario; les Am ricains annonc rent qu elle traversait Haro. Chaque pays se d clara donc propri taire unique de l le de San Juan. Quelques personnes remarqu rent bien haut et philosophiquement que son appartenance n tait pas tr s importante, vu qu elle n avait gu re de valeur ou d avenir.
D s 1700, des navigateurs espagnols, russes et britanniques avaient d j explor l archipel de San Juan de Fuca. Les Espagnols avaient m me t les premiers europ ens le cartographier, d o les noms hispaniques de cette r gion maritime. Un peu plus tard, les Am ricains y firent leur tour divers voyages de reconnaissance. La Doctrine de la d couverte , bas e sur les termes latins terra nulluis signifiant terre sans propri taire, tait une ancienne loi romaine que l Espagne, le Portugal, l Angleterre et l glise catholique avaient tous reprise leur compte d s le 15 e si cle. Elle permettait aux explorateurs qui d couvraient de nouveaux territoires de se les approprier et d y faire du commerce avec les populations locales.
Au d but des ann es 1800, la Russie et l Espagne ne revendiquaient nullement les r gions situ es entre la fronti re du nord de la Californie, au 42 e parall le, et celles du sud de " l Am rique russe , maintenant l Alaska. Les tats Unis et la Grande Bretagne taient alors les seuls pays vouloir se partager ce vaste territoire l ouest des montagnes Rocheuses. L Oregon Country, comme on l appelait alors, englobait la majeure partie des actuels tats de l Idaho, de l Oregon, de Washington, plus le sud de la province de la Colombie Britannique. Un premier trait , la Convention de 1818, ayant trait l occupation conjointe de l Oregon Country, entra na la cohabitation paisible des ressortissants des deux nations. Ni les Britanniques ni les Am ricains ne pensaient alors que l le de San Juan, d une longueur de 36 kilom tres sur 12,5 kilom tres de largeur, tait leur propre territoire. Ce ne fut qu avec le second trait , le trait de l Oregon de 1846 qui mit fin la cohabitation et d finit la fronti re am ricano canadienne, que son existence et son appartenance se retrouv rent mentionn es en termes des plus confus.
Cinq ans apr s la signature de ce dernier accord, la Compagnie de la Baie d Hudson fit installer, sous la direction de James Douglas, un entrep t de fumage du saumon dans l le de San Juan. Douglas, l un des directeurs de la CBH, galement gouverneur de la colonie de l le de Vancouver et plus tard, gouverneur de la colonie de la Colombie Britannique, avait pr c demment fond Fort Victoria, dans l le de Vancouver, du nom de la reine d Angleterre de l poque. Les Britanniques avaient lou l le de Vancouver la Compagnie de la Baie d Hudson pour sept shillings par an, avec l entente que la CBH ferait tous les efforts possibles et n cessaires pour coloniser l endroit. James Douglas entendait instaurer une forte pr sence britannique dans l le de San Juan qui, d apr s lui, tait tout fait canadienne, et o quelques colons en provenance du Royaume Uni s taient d j install s en m me temps que plusieurs colons am ricains. Certains taient arriv s avec femmes et enfants, d autres taient des c libataires endurcis.

Repr sentation par James Madison Alden de la Ferme Belle Vue la fin des ann es 1850 (source : NPS).
En 1853, les Am ricains clam rent soudainement que l le de San Juan ainsi que celles situ es dans ses parages faisaient d sormais partie du nouveau Territoire de Washington dont on venait de red finir les fronti res. Suivant les consignes de James Douglas, la Compagnie de la Baie d Hudson ignora superbement cette assertion. Elle r torqua n anmoins en am nageant sur la c te sud de l le un site d levage de moutons qu elle appela ferme Belle Vue et qui s tendait sur de larges terrains bord s de palissades avec bergeries, granges et curies. Douglas en donna la g rance un d nomm Charles Griffin, qui entreprit aussit t de construire une route allant du Nord au Sud de l le et eng

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents