Ignominie Amour
54 pages
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Ignominie Amour , livre ebook

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Description





Être amoureux, c’est ce qui peut nous arriver de mieux dans l’existence. Mais si ce sentiment n’est pas partagé, le Paradis peut très vite se transformer en Enfer.


Franck Varnier occupe un emploi ingrat, « Cash collector » ou plus précisément, il est chargé de récupérer les impayés en contactant par téléphone les clients qui n’honorent pas leurs échéances. Son chef le harcèle afin qu'il soit plus performant et de plus, il est victime de railleries de la part de ses collègues car on ne le voit jamais en compagnie d’une personne de la gent féminine. À 24 ans, ce n’est pas "normal", aux yeux de son entourage... Mais tout ça, il s’en moque. Il sait que ce n’est qu’une situation provisoire car il est secrètement amoureux et sa vie va probablement changer, dès qu’il aura trouvé comment partager cet amour avec la personne de ses rêves.


Comme à chaque fois, Eric Scilien nous tient en haleine et nous fait vivre une fiction, une tranche de vie qui remet en cause toutes nos idées préconçues sur les histoires d’amour.








Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 24 septembre 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9782782372223
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0022€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

IGNOMINIE
AMOUR
 
 
 
 
 
 
 
 
IGNOMINIE
AMOUR
 
 
 
 
 
FICTION
 
 
 
 
 
 
 
ERIC SCILIEN
ISBN : 278 2 37222 42 9 - 1
3ème trimestre 2017
© Eric SCILIEN
Bookless Editions
 
Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon, aux termes des articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
 
 
I.
 
Myriam Reinhardt
 
 
Amour, nom masculin : Illusion temporaire
des sens et de l’esprit.
Synonymes : fanatisme, culte, vénération.
 
 
Ignominie, nom féminin : Quand quelque chose
 ou quelqu’un agit dans un sens qui n’est pas
 celui que vous souhaitez.
Synonymes : abjection, infamie, déshonneur.
 
 
 
1
 
 
 
 Ça m’est tombé dessus à la seconde où je l’ai vue. Myriam Reinhardt s’est imprimée sur mon écran intérieur et depuis, où que je pose les yeux, elle est là, partout présente.
 Au début, j’ai cherché des explications. Tenté de comprendre, rationaliser. D’accord, Myriam est nantie d’un physique avantageux, d’un visage aux lignes pures et d’une chevelure de lionne volume XXL – mais d’autres collègues comme Sandra ou Marine n’ont pas grand-chose à lui envier. Elles ne me font pourtant pas plus d’effet qu’un canard en plastique dans une baignoire d’eau tiède.
 Alors quoi ? Est-ce son sourire, faussement angélique et qui en désarçonne plus d’un ? Son art du contre-pied, de la répartie brillante et inattendue ? (autant de qualités qui me font cruellement défaut) Est-ce son humour ravageur, son naturel en toutes circonstances ? Ses yeux couleur des mers du sud ? Ses décolletés vertigineux, la sensation tenace qu’il manque toujours un bouton à son chemisier – celui du haut, évidemment – et la lutte incessante pour ne pas succomber à la tentation du regard aussi plongeant qu’indécent ?
 Je n’en sais rien.
 J’ai cherché en vain pour aboutir à cette unique conclusion : je suis amoureux.
 
 Moi, c’est Franck Varnier, vingt-quatre ans. Et toujours célibataire, ce que ne manque jamais de me rappeler ma bête noire qui, pour mon malheur, est aussi mon supérieur hiérarchique, Karl Müller – Monsieur Müller , comme il aime lui-même à me le rappeler.
 J’ai la chance d’exercer le métier envié de Cash collector (autant présenter les choses sous cet angle - garder le sens de l’humour permet, parait-il, de préserver sa santé mentale).
  Cash collector , c’est un terme pompeux qui signifie que je suis chargé de recouvrement de créances. En clair, je suis payé pour harceler des gens qui doivent de l’argent. Les harceler et les faire cracher au bassinet, quelle que soit leur situation. Pour cela, tous les moyens sont bons, de la fraternisation à la menace en passant par la culpabilité, la manipulation et l’utilisation d’autant de stratagèmes que l’esprit humain peut en concevoir.
 Toute la journée, j’évolue avec un casque téléphonique vissé sur la tête. Je ne l’enlève que pour aller aux toilettes ou rendre des comptes à Müller.
 Cent fois, j’ai pensé à démissionner. Mais impossible de passer à l’acte. Partir sans indemnités, je ne peux tout simplement pas me le permettre. La démission, c’est la mort du petit cheval et j’ai besoin de ce revenu pour payer mon loyer.
 Au demeurant, il arrive que le plus difficile ne soit pas lié au travail en lui-même mais aux plaisanteries plus que douteuses de Monsieur Müller .
- Alors Varnier, toujours célibataire ? Mais qu’est-ce que vous foutez, mon vieux ? Il y a deux millions de femmes seules qui ont votre âge en France. Deux millions de filles qui se glissent sous les draps en rêvant d’un étalon comme vous, ne me dites pas que vous n’êtes pas capable de vous en trouver une !
 Müller a le chic pour enfoncer le clou là où ça fait mal. Et toujours en public. En réunion ou à la cafétéria autour de la machine à café :
- Dites donc Varnier, elle ne me parait pas très bien repassée votre chemise. Il faut vraiment vous trouver une femme, ça devient urgent !
 Il arrive que Müller se montre plus subtil, presque raffiné. A sa manière, évidemment :
- Alors Varnier, elle était belle ?
- Pardon ?
- Je vous demande si elle était belle ?
- Qui ça ?
- La fille avec qui vous étiez hier soir. Ne me dîtes pas que c’est en regardant la télé que vous avez ces poches sous les yeux !
  Le genre de propos qui provoque l’hilarité générale, les rires gras de collègues secrètement soulagés de n’être pas pris pour cible.
 - Allez Varnier, ne faites pas cette tête-là ! C’est une blague, rien de plus. Et souvenez-vous que la meilleure défense, c’est l’attaque !
 Oui, je m’en souviens. Difficile de l’oublier, vu qu’il s’agit d’un des poncifs récurrents que Müller brandit plus souvent qu’à son tour. D’autres figurent en bonne place, du genre « Il n’y a pas de problème, rien que des solutions ! » ou « Quand on veut, on peut ! »  
 Le pire, c’est que Müller semble toujours convaincu d’énoncer la trouvaille de l’année, la formule magique que tous les hommes cherchent en vain depuis l’origine du monde.
 Ceci étant, attaquer Müller – ne serait-ce qu’en mots – m’apparaît pour l’heure nettement au dessus de mes moyens. D’autant que Müller – Müller le teigneux, le taureau sanguin – Müller ne supporte pas la moindre contradiction.
 La cinquantaine dynamique, coupe en brosse et yeux bleus acier, Müller est le prototype du cadre sûr de son pouvoir. Elégance vestimentaire jamais prise en défaut, costume sombre et cravate fantaisie, il frise le double mètre et affiche une carrure de rugbyman – plutôt deuxième ligne que demi de mêlée. Un début d’embonpoint n’enlève rien à l’impression de force qu’il dégage ; quelque chose en lui fait penser à un lutteur en costume de ville. Lorsque je me retrouve en sa compagnie dans un espace confiné, par exemple dans la cage de l’ascenseur, malgré mes cent soixante-dix-huit centimètres et mes soixante-neuf kilos somme toute parfaitement respectables, en comparaison le miroir me renvoie l’image d’un gamin qui n’aurait pas fini sa croissance, voire d’une demi-portion. Ce pourquoi dorénavant, dans cette situation, je préfère me concentrer sur la pointe de mes chaussures.
2
 
 
 
 Myriam et moi travaillons pour la même société mais à deux étages différents – autant dire deux univers qui, le plus souvent, ne font que se croiser.
 
 Myriam œuvre à la communication, service éminemment stratégique s’il en est, proche des têtes pensantes de l’encadrement. A cet étage, les moquettes se font plus épaisses, tous les bureaux sont spacieux et rivalisent de luminosité.
 
 Moi, je me retrouve à batailler à un autre niveau – en première ligne, côté cash collector . Nous sommes tous alignés dans d’étroites cages de verre et j’ai souvent l’impression de travailler dans un bocal.
 Quand j’ai le moral en berne, il m’arrive même de ressentir une certaine similitude entre notre situation et celles de poulets élevés en batterie.
 Le concepteur a dû être payé cher pour réussir à caser deux plans de travail...

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