Invisible kid

Atef Attia

Description

Il y a des jours où Issour Danielovitch se sentirait presque devenir invisible. Entre un père despotique, des frères aînés absents, des ennuis de santé, les railleries de ses camarades et un premier amour tué dans l'œuf, il mène une vie plutôt mouvementée pour un adolescent de quinze ans. Une vie qui serait somme toutes banale, mais c'était sans compter la cruauté et l'acharnement de certains de ses camarades qui poussent la farce un peu trop loin. Et lorsque leur dernier canular tourne au drame, ils ne se doutent pas de la force maléfique qu'ils déchaînent et qui changera la vie d'Issour à tout jamais.

Sujets

• Tunisie
• Littérature tunisienne
• Tunisia

Informations

• Publié par: Pop Libris
• Date de parution: 01 janvier 2023
• Nombre de lectures: 328
• EAN13: 9789938883046
• Langue: Français

Extrait

Invisible Kid

Du même auteur:

Sang d’Encre (2013)

Obscurs Horizons (2018)

Atef Attia

Invisible Kid Roman

© Pop Libris Editions, 2019. Tous droits réservés. ISBN :978-9938-883-04-6

« Ouvrage publié avec le concours de l’Institut français de Tunisie. Programme d’aide à la publication Salah Garmadi 2015 »

Invisible kid Got a place of his own Where he’ll never be known Inward he’s grown

Unplugging from it all Invisible kid oats alone in his room  What a quiet boy you are He looks so calm oating  ‘round and around in himself.

Metallica / Invisible Kid

Heureux qui loin des cours, dans un lieu solitaire Se prescrit à soi-même un exil volontaire.

Edmond Rostand / Cyrano de Bergerac

Prologue

Oiseau et Ours, lièvre et poisson...

Ces mots prirent Issour de court, lui traversant l’esprit alors qu’il rêvassait, seul dans son sac de couchage. Malgré l’air frisquet de cette n de soirée, il n’avait pas dérogé à sa règle et, dès que tout le monde fût couché, avait pris son sac de couchage et monté sur le toit pour y passer quelque temps.

Oiseau et Ours, lièvre et poisson...

Il ne se souvenait pas où il avait entendu ces mots-là ni leur signication. Pas plus qu’il ne savait la raison qui l’avait poussé à se les rappeler à ce moment précis, où ses pensées vagabondaient au loin. Ou peut-être si. La vue des astres brillants dans ce ciel noir, tels une innité de diamants, éparpillés sur un tissu de velours sombre.

Malgré tous ses efforts, Issour n’avait jamais pu comprendre comment faisaient les gens pour discerner les étoiles, les inventorier et même donner des noms aux constellations. Il avait même entendu dire qu’il y avait des personnes dont c’était le travail. Hallucinant.

Une Grande Ourse, une Petite Ourse... Un dragon, une girafe... Mais où ça?

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Tout ce qu’il parvenait à discerner, c’était cette vague forme de casserole renversée qu’il appelait, fort à propos, La Grande Casserole. Mais point d’ourse, ni grande ni petite. Dire que des marins se servaient de ce moyen pour se repérer et suivre leur route, ça le dépassait.

Qu’importe. Ce n’était surement pas pour perfectionner ses talents en astronomie qu’Issour aimait tellement venir ici, si tard dans la nuit. La raison était simplement que c’était le seul endroit où il pouvait enn avoir la paix. Ici, sur le toit de la vieille bicoque familiale délabrée, c’était le seul endroit qu’Issour pouvait appeler sien. Et avoir un endroit bien à soi était un luxe difcile à s’offrir lorsque l’on habitait à six dans une maisonnette étroite comme la leur.

Il ne se souvenait pas non plus du moment où ça avait commencé. Toujours est-il qu’il avait pris l’habitude, un peu sur un coup de tête, d’apporter son sac de couchage et de s’y fourrer, là-haut, sur le toit de l’immeuble, et passer ainsi bon nombre de nuits à contempler le ciel nocturne pour oublier ses problèmes et ses petits tracas. Seulement ce soir, Issour avait beau essayer, il n’arrivait pas à retrouver la sérénité que lui procurait en général sa thérapie secrète. Quelque chose le tracassait et il n’arrivait pas à mettre le doigt dessus. À l’instar

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