Journal d un suicidé
48 pages
Français

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Journal d'un suicidé , livre ebook

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Description

Le titre parle de lui-même.

Informations

Publié par
Date de parution 26 mars 2012
Nombre de lectures 3
EAN13 9782312006499
Langue Français

Extrait

Journal d’un suicidé
Marion Gray
Journal d’un suicidé










Les éditions du net 70, quai Dion Bouton 92800 Puteaux
Ne lisez pas ce livre, c'est de la merde.

L'auteur



















© Les Éditions du Net, 2012 ISBN : 978-2-312-00649-9









Je vous avais prévenu.

L'auteur
Chapitre N° 1 Quelque part
Les longs couloirs sont d’une blancheur immaculée. Pourtant on peut sentir dans l’air un je ne sais quoi de négligé. Peut-être est-ce dû à l’absence totale de personnel dans les bureaux de l’administration. Ou au silence qui y règne, parfois perturbé par le frou-frou aérien d’une feuille, emportée dans le courant d’air d’une fenêtre laissée ouverte. Le bâtiment n’est cependant pas complètement désert. Quelqu’un est présent, là, au sixième étage. Un quelqu’un qui aurait bien voulu qu’on l’oublie une seconde. D’ailleurs immobile au milieu des montagnes de papiers qui envahissent son bureaux, il peut presque passer inaperçu. Certains indices laissent deviner son identité. L’imposante barbe par exemple, nous permet de supposer le genre auquel il appartient. Et puis il y a l'auréole. Malgré l'apaisante luminosité du lieu le personnage semble ombrageux, sa mine, austère, est de marbre. Bref ça ne va pas fort fort.
Du bas de l’immeuble l’air vibre faiblement. Une chanson. Elle court le long des murs, monte dans les étages, rampe sur le sol et vient titiller les cils du conduit auditif du déprimé.
Please alllow me to introduce myself
I ‘m a man of wealth and taste
I’ve been around for a long long time
Stole many man’s soul and faith
Du bureau il peut entendre la voix profonde, légèrement éraillée du chanteur gagner en intensité au fur et à mesure que celui-ci se rapproche. Une ombre apparaît sur le seuil.
- Hello Saint Pierre !
L’ange se renfrogne au salut du nouvel arrivant. Rasé de près, habillé d’un costume à première vue italien et sur mesure, l’étranger arbore au devant d’une belle chevelure noire de jais une paire de petites cornes.
- On a l’air de bien s’amuser ici ! Que ce passe t-il ?
- Je croyais qu’il n’y avait pas de repos pour les angelots?
- Comme si tu savais pas ! Tu es juste venu pour te payer ma pomme je parie !
-Allons allons cher collègue ne le prenez pas mal. Il est vrai que j’ai ouïe dire que vous aviez quelques problèmes internes et je suis venu vous réconforter voila tout.
- Ben voyons ! Saint Pierre croise véhément les bras et se met à bouder.
- Allons Pierrot ne fait pas cette tête ! Le diable se permit d’entrer et alla rejoindre l’ange à son bureau pour s’asseoir en face. Consolateur il reprit: Le personnel de nos jours n’est plus ce qu’il était, il faut s’y faire c’est tout. Tout le monde à des souci avec les employés.
Le point fuse sur la table.
- Mais pas ici nom de Dieu! Pas ici, jamais! Qu’est-ce que que cette histoire de grève ? Ils se sont pointés comme ça un beau matin pour oser me dire qu’ils n’avaient pas trimé toute leur vie pour continuer une fois mort. Ces messieurs-dames ont des exigences ! Ils veulent des jours de repos, des vacances, ils veulent même faire baisser l’âge de la retraite. Et puis quoi encore !
- Qu’est-ce que je disais: pareil chez nous. Et puis crois moi, si tu leur donnes la main ils te prendront le bras et ce sera fini pour toi. Ils ne te lâcheront plus jamais.
- T’en a de bonnes toi ! Leurs propositions je leur ai dis où ils pouvaient se les mettre. Résultat: J’ai plus de vingt cinq millions d’âmes sur les bras qui poireautent sagement au purgatoire. J’en fais quoi moi de tout ces gus ?
- Pierrot on se connaît depuis longtemps. Tu sais que je t’aime bien. Bon alors je vais te dire moi ce que je fais quand j’ai des petits malins qui se rebellent: J’engage des intérimaires.
- Des quoi ?
- Des intérimaires. Je vais au purgatoire trouver quelques âmes fraîchement damnées et je leur propose de bosser pour moi contre une réduction de peine. J’en prend une partie pour faire le boulot en retard et une autre pour punir les récalcitrants. Ca marche d’enfer!
- Mais mais, c’est pas moral !
- Ben non.
Saint Pierre regarde son collègue dans les yeux. Un ange passe.
- Je peux pas faire ça.
Le diable hausse les épaules.
- Ah oui cette bonne vielle éthique. Fais comme tu le sens vieux. Bon !
Il se lève.
- Je te souhaite bien du courage en tout les cas. Aller salut.
Saint Pierre le regarde partir avec son habituel sourire aux lèvres. Il continue de fixer la porte longtemps après que le diable l’ait franchise. Tout bas à lui-même il se dit
- Des intérimaires hein ?
Une chanson fait vibrer l’air.
Just every cop is a criminal
And every sinner’s a saint
Chapitre N° 2 Ici
Messieurs de la police,

Merci d’être venus et pardon de vous avoir dérangé. Mon corps devrait se trouver derrière la porte. Je vous conseillerais de tenir la languette qui dépasse en haut de cette porte car j’y suis pendu et comme je ne sais pas exactement quand vous viendrez je ne saurais garantir l'intégrité de mon corps.

P.S: pour ceux que cela intéresse, mes dernières volontés se trouvent sur la première page du cahier vert.
Enième journal de moi.
Prière de ne pas lire sauf autorisation.

P.S: Si l’on retrouve cet ouvrage alors que je suis mort voici mes dernières volontés:

J’aimerai que mes cendres soient dispersées dans un pré à chevaux du club hippique où mes plus heureux jours demeurent. Que l’on passe à ce moment la chanson des Rolling Stones « you can’t always get what you want »
15 octobre 2011
Devant l’impossibilité de trouver un interlocuteur valable je me remet encore une fois à l'égocentrisme flatteur que procure le papier vierge de toutes banalités quotidiennes. Il apparaît qu’il est toujours plus difficile de fixer mes pensées sur une page que de les laisser vagabonder, pour la simple raison qu’écrire exige une tension qui empêche, intimide même l’esprit. Un état de relaxation est beaucoup plus propice à la venue d’idées qui ne sauraient venir sous la contrainte, bien que celle-ci puisse présenter des qualités productives. Cette contrainte je la connaît bien. Elle fut mon moteur pendant longtemps. Elle vous fais partir en guerre contre vous même. On bande les muscles, rassemble ses forces et l’on s'attelle à la tâche coûte que coûte.

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