L affaire d un ami
93 pages
Français

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L'affaire d'un ami , livre ebook

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Français

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Description

Les histoires entre copains et copines laissent parfois un arrière-goût amer. Ainsi en est-il de celle entre Ngande, J.T et Oussina. Rivalité, jalousie et convoitise, L'Affaire d'un ami nous relate une page d'une vie de de jeunesse, juste une page, telle que traverse tout jeune normal et en phase avec son temps.


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Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2010
Nombre de lectures 40
EAN13 9782296265165
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0450€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’Affaire d’un ami
suivi de
Que pouvez-vous me faire ?
Photo de couverture d’après une aquarelle de
Christophe FONGE.


© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’École-polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-12789-0
EAN : 9782296127890

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Gabriel DEEH SEGALLO


L’Affaire d’un ami
suivi de
Que pouvez-vous me faire ?


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I. Les ahans du labeur (poèmes)
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III. Le Royaume de l’exil (poèmes)
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Louis Naoussi Talé,
Calvin Benekaha,
Evariste Mbouyabie,
Christophe Pébeu,
Yvonne Marna,
Jean-Théodore Faha,
Thérèse Mafang,
Simone Mayap,
François Fonguieng de Bamendzi.

Cette tranche de vie n’aurait pas existé sans
eux.


Cette histoire est absolument vraie,
puisque je l’ai toute inventée.
PREMIÈRE PARTIE
« Respecte la femme, pas pour ses cheveux blancs, pour ta mère d’abord, puis pour ta femme. C’est d’elle, la femme, que découle toute grandeur, celle du maître, du brave, du lâche , du griot , du musicien… Dans un cœur de mère, l’enfant est roi… Tous ces gens qui t’entourent ont une mère, et dans leur détresse comme dans leur joie, elle ne voit que son enfant. »

SEMBÈNE OUSMANE,
Voltaïque.
F.J.-T. {1} avait une « sœur » dont le surnom était tantôt « Cor-à-cor » parce qu’elle avait ainsi écrit dans une de ses lettres destinées à Ngande le mot corps, en parlant d’un combat singulier qu’elle allait mener contre son amie, pour avoir tenté de le lui ravir. On l’appelait aussi « Actrice Internationale », ou plus couramment « Inter », pour une raison non moindre. Après avoir démissionné de notre troupe théâtrale, elle avait été passer des vacances à Douala et au retour, elle s’était offert le luxe de raconter à Ouafo des balivernes selon lesquelles elle était sollicitée partout à Douala pour jouer dans des troupes plus célèbres que la nôtre. C’était pourtant par tout fait de hasard qu’elle avait fait la connaissance de Ngande, par le biais de Pokam, avec qui sans mes menaces, elle eût sans pudeur mené un duel sans précédent.

Pokam n’était pas de ces filles qui parlent beaucoup, tout en s’éloignant de l’action. Depuis un certain temps elle cherchait à voir Ngande. Des occasions sérieuses faisaient défaut. Voilà qu’un ami, Jean-Pierre, organisa une « surprise party » à l’occasion de certaines funérailles. Je fus nommé animateur-opérateur, et je devais arriver dans la salle longtemps avant l’heure d’ouverture, afin de mettre au point tous les préparatifs. Suivi de Ouafo, j’arrivai dans la salle, mis la dernière main sur l’arrangement de celle-ci et commençai à faire sonner quelques « pops ». Puis je sortis un instant, toujours flanqué de Ouafo, pour prendre un peu d’air frais. Nous étions debout dans la cour quand nous vîmes deux filles déboucher sur la droite. Nous ne fîmes pas attention à elles, puisqu’elles n’avaient rien de particulier. Nous fûmes plutôt surpris en voyant l’une d’elles venir jusqu’à nous et s’accrocher à mon cou. « Tu es à moi aujourd’hui, des orteils aux cheveux », me dit-elle après qu’elles nous eurent salués. Je ne fis pas attention à ce qu’elle dit, mais Ouafo, mon magnétophone, était là et m’en informa quelque temps après.

Nous descendîmes, Ouafo et moi, nous détendre un peu vers la grand-route. Nous n’y fîmes que quelques pas quand les deux donzelles, flanquées d’une troisième, descendirent vers nous. Elles s’arrêtèrent à quelques mètres de nous et tinrent une discussion acharnée sur un sujet que le diable seul pouvait connaître. Probablement parlaient-elles des rapports entre elles et certains garçons. Or, là où il y a la femme, là se trouve le diable. Quelques instants après, les deux autres esquissèrent des pas pour rentrer vers la salle, pendant que Pokam restait interdite. Puis, j’entendis :
– Allons danser, Ngande.
Cette demande me ramena des nuées et, comme si je ne portais aucune valeur à sa demande, je répliquai sans pudeur :
– Que dites-vous, bon sang ? Ne pouvez-vous pas vous approcher avant de chanter ce que vous venez de bougonner là ?

Elle approcha, me tint la main droite dans la sienne comme pour me saluer, me posa l’autre main au cou comme pour m’embrasser sur la bouche et repartit :
– Allons danser. Cela te gênerait-il qu’on aille se divertir dans la salle en attendant ?
– Pas tellement, fis-je.
– Et moi, coupa Ouafo exprès, pour juger du courage de la fille, vais-je rester cloué ici à vous attendre danser ?
– Mais comment ? répondit-elle, voilà mes camarades, avec qui tu pourras t’échauffer toi aussi.
– Ah bon ! Je vois, continua Ouafo.

Nous fîmes irruption dans la salle et je fis d’abord jouer un « rock », lequel elle vint couper en m’administrant une insulte amère, sous prétexte que ce n’était pas de son goût et de ses habitudes de commencer par du rock à danser avec un garçon qu’elle « estimait ». Je fis alors jouer Wilson Pickett dans « I found a love ». À peine avais-je fini de fixer le disque sur la platine que je la vis me bondir au cou. Ouafo bavardait dans la cour avec celle qui était venue avec Pokam, pendant que la troisième donzelle s’en était allée chez eux s’endimancher. Pokam fit de mes lèvres ce qu’elle eût fait d’un vulgaire citron. J’étais tout cristallisé pour elle, et toutes ses idées se convergeaient d’abord vers un insigne flirt au début, et un monopole complet par la suite.

La cour et la salle s’emplirent peu à peu et je ne tardai pas à sortir les invités, pour les faire entrer ensuite un à un en contrôlant leurs billets d’invitation. Je mis Pokam loin de la discothèque, près de la porte d’entrée.

Après multiples tours d’honneur et d’ouverture, la piste fut enfin proclamée libre. Mais cette liberté ne fut que très précaire car il fut bientôt question de manger et de boire. Je ne sais pas si c’était pour sa beauté ou pour quoi d’autre, mais Pokam fût élue parmi les servantes. Et même pour la beauté, elle n’était pas la dernière. J’étais debout près de mon tourne-disque, sans siège, condamné à jouer de la musique, après des intermèdes de bavardage connus sous le nom d’animation. Je déclinai l’offre de plusieurs servantes pour manger du pain garni de viande de quel animal Dieu seul savait, du bœuf peut-être. Mais Pokam vint à son tour se planter devant moi avec son plateau en soldat allemand, et me demanda non

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