L éloge au combat
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L'éloge au combat , livre ebook

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Description

1430. La France est affamée et dévastée par les Anglais tandis que les puissantes maisons d’Anjou et de Bourgogne rivalisent de luxe et d’opulence.
Orléans est assiégé par les Anglais et une jeune fille que le peuple appelle Jeanne la pucelle crie haut et fort que des voix l’ont investie d’aller délivrer la ville et conduire le dauphin Charles à Reims pour se faire sacrer roi de France. Mais chacun s’interroge, cette Jeanne dont tout le monde parle ne va-t-elle pas trop loin avec sa petite armée que lui a donnée le sire de Baudricourt ?
Quant à Clarisse, elle poursuit ses ambitions avec une ardeur sans faille. Contrainte de présenter une œuvre au compagnonnage de la Guilde des Lissiers pour ouvrir son propre atelier, elle quitte le Val de Loire et se lance à l’aventure sur les routes du Nord, là où sont regroupés tous les tisserands. Mais elle est arrêtée à Paris, car les Anglais qui ont envahi la capitale bloquent toutes les issues pour empêcher Jeanne d’y entrer.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 04 juillet 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782374533476
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Présentation
1430. La France est affamée et dévastée par les Anglais tandis que les puissantes maisons d’Anjou et de Bourgogne rivalisent de luxe et d’opulence.
Orléans est assiégé par les Anglais et une jeune fille que le peuple appelle Jeanne la pucelle crie haut et fort que des voix l’ont investie d’aller délivrer la ville et conduire le dauphin Charles à Reims pour se faire sacrer roi de France. Mais chacun s’interroge, cette Jeanne dont tout le monde parle ne va-t-elle pas trop loin avec sa petite armée que lui a donnée le sire de Baudricourt ?
Quant à Clarisse, elle poursuit ses ambitions avec une ardeur sans faille. Contrainte de présenter une œuvre au compagnonnage de la Guilde des Lissiers pour ouvrir son propre atelier, elle quitte le Val de Loire et se lance à l’aventure sur les routes du Nord, là où sont regroupés tous les tisserands. Mais elle est arrêtée à Paris, car les Anglais qui ont envahi la capitale bloquent toutes les issues pour empêcher Jeanne d’y entrer.





Née dans la Sarthe, Jocelyne Godard a longtemps vécu à Paris. Depuis quelques années, elle vit dans le Val de Loire. Les sagas et biographies romancées qu’elle a publiées au fil du temps ont toujours donné la priorité à l’Histoire et aux femmes célèbres des siècles passés. Ces femmes qui ont marqué leur temps, souvent oubliées ou méconnues, et qui, par leurs écrits, leurs œuvres, leurs engagements, leurs talents, leurs amours, ont signé l’Histoire de leur présence qu’elle n’a cessé de remettre en lumière. L’Égypte ancienne et le Japon médiéval l’ont fortement influencée. Puis elle s’est tournée vers l’époque carolingienne, le Moyen-Âge et la Renaissance. Et, plus récemment, elle a mis en scène, avec l’éclairage qui leur revient, une longue saga sur l’investissement des femmes durant la Grande Guerre.
Lorsque ses héroïnes sont fictives, elles ont toujours un lien étroit avec les femmes qui ont fait la Grande Histoire. Dans ses plus jeunes années, elle s’est laissé guider par la poésie et elle a publié quelques recueils. Puis elle s’est tournée vers le journalisme d’entreprise auquel elle a consacré sa carrière tout en écrivant ses romans.
Depuis son jeune âge, l’écriture a toujours tenu une grande place dans son quotidien. Un choix qui se poursuit.
Jocelyne Godard
Lys en Val de Loire
TOME 2
L'éloge au combat
LES ÉDITIONS DU 38
À Berthe, ma mère.

I
Clarisse sentit un frisson de joie l’envahir. Un sentiment plus intense encore que celui qui l’avait saisie lorsque, seule et adolescente, elle avait quitté Paris pour se rendre à Angers. Oui ! Clarisse était partie pour faire une étrange rencontre. Celle de Lucas, son jeune oncle qu’elle considérait comme son frère.
À quoi penses-tu, petite ? s’enquit dame Taupin en examinant l’air rêveur de Clarisse.
À mon jeune oncle, répondit la jeune fille.
La brave femme opina de la tête et laissa Clarisse poursuivre sa méditation, car c’est avec une vitesse foudroyante que les souvenirs affluaient à sa mémoire.
Lucas ! Thomas ! Leurs deux visages se confondaient. Elle tenta pourtant de ne penser qu’à Lucas. Pas un instant, même dans la tourmente des jours sombres, elle n’avait regretté son geste. Lucas s’était révélé un être sensible, chaleureux, attachant, qui lui avait ouvert des portes qu’elle n’aurait pu franchir seule en restant toute sa vie ouvrière dans les ateliers de Georges Bataille ou de Robert Poinçon, les deux grands maîtres lissiers de l’époque. De chez eux sortaient les plus belles tapisseries historiées jamais vues, dont la célèbre Apocalypse de saint Jean .
Oui ! Lucas était un être exceptionnel, généreux, assez désintéressé pour renoncer à tout l’argent de son riche grand-père et suivre une carrière à laquelle il était sans doute destiné.
L’opulent marchand Cosset fournissait à la fois le duc d’Anjou et le duc de Bourgogne, commanditaires des plus grosses productions tapissières en cours sur le marché. Ses biens et ses richesses étaient immenses et Lucas, dont les prouesses sportives et l’amour des combats, des joutes et du danger comptaient plus que le marché des étoffes, avait su comment détourner la fortune de son grand-père.
De façon fort subtile, il avait présenté la plus juste des causes, celle qui mettait en jeu le destin de la France. Oui ! Lucas avait très vite compris les immenses ambitions de son aïeul, lui faisant miroiter les possibilités d’un anoblissement qui viendrait couronner ses envies de domination et de puissance. Lucas avait frappé juste. Le vieux Cosset ne pensait plus qu’à entrer dans la caste fermée de la noblesse de France. Et, puisque le dauphin Charles avait besoin d’un soutien financier, Cosset le lui avait apporté. En échange, Yolande d’Aragon, duchesse d’Anjou, à la cour de laquelle on éduquait les futurs écuyers du jeune prince, l’avait pris en charge. S’il savait se montrer vaillant et fidèle jusqu’à la mort, son dévouement envers le futur roi de France serait récompensé comme l’était celui de n’importe quel chevalier noble bien né.
Le convoi partira tôt, petite. Seras-tu prête ?
Bien sûr qu’elle le sera, affirma dame Taupin qui accourait vers son époux. Son ballot est fait depuis longtemps.
Le relieur secoua la tête.
N’as-tu aucun regret ?
Aucun, maître Taupin. Il me tarde, au contraire, d’être arrivée dans le Nord.
Clarisse soupira. Comment pouvait-elle avoir des regrets alors que, bientôt, elle serait en mesure de diriger son propre atelier ! D’autres souvenirs affluèrent.
Ils dataient de quelques années déjà. Mais, Dieu, qu’il était loin le temps où Clarisse, par un acte de bravoure, avait aidé Marie de France, la dauphine, traquée par les Bourguignons devenus les maîtres de Paris ! Une capitale pressée de plus en plus par les Anglais qui, sans cesse, avançaient sur la France. Que cette époque lui paraissait lointaine où, harcelée, violée, embastillée par les soldats bourguignons, Clarisse n’avait pas révélé le lieu où se cachait le dauphin !
Pour la remercier de cet acte de courage, Marie lui avait fait don d’un petit atelier de tissage situé à Saumur. Depuis lors, Clarisse le faisait fonctionner avec Betty, sa mère, et Toussaint, le jeune apprenti.
En ce temps-là, Marie et Clarisse avaient à peine seize ans.
À présent que des jours plus sereins s’amorçaient pour Betty et sa fille, de nouvelles complications étaient survenues. Tout aurait pu fonctionner sans l’ombre d’un tourment si un membre de la guilde des tisserands ne s’était introduit, un jour, dans l’atelier des deux femmes.
Comme c’était le contraire qui s’était produit, le propriétaire de l’atelier devait engager un maître lissier reconnu par la corporation. Ce qui, en l’occurrence, était impossible compte tenu des faibles moyens financiers des deux femmes.
La décision avait été irrévocable et le triste sire qui venait des Flandres avait menacé de fermer l’atelier si les deux femmes n’obtempéraient pas.
Il avait donc été décidé que Clarisse ferait cette œuvre et qu’elle irait ensuite la présenter elle-même aux membres de la guilde qui résidaient dans le nord de la France, à Lille, Arras, Tournai, Amiens. Et même, s’il le fallait, elle se rendrait jusqu’à Bruges où, dans des allures de fête, une immense foire se tenait, réunissant toutes les corporations de l’industrie du textile.
As-tu bien pris ton œuvre pour la guilde, petite ?
Oh ! Dame Taupin, comment pourrais-je l’oublier ?
As-tu un peu d’argent, au moins ? fit le relieur.
Marie, la dauphine, m’a remis une petite bourse.
Maître Taupin regarda son épouse et lui fit un signe de la tête. Elle retroussa aussitôt le bas de sa longue jupe de futaine et en sortit une escarcelle dissimulée dans le double pli de l’ourlet. Puis elle l’ouvrit et en tira quelques pièces.
Tiens ! ajoute-les aux tiennes. Et maintenant, il faut aller te reposer. Maître Taupin a raison, le convoi des marchands partira tôt demain.
Oh ! J’aimerais rester encore quelques instants. J’aime tant votre atelier et je m’y sens si bien.
C’est bon, je viendrai te chercher dès que le souper sera prêt.
Et, les yeux fixés sur les files de parchemins illustrés, Clarisse repartit, l’âme joyeuse, au-devant de ses souvenirs.
Le seul qui fut chagriné dans cette histoire de voyage qu’entreprenait Clarisse par la force des choses était Thomas. Certes, il n’y voyait là que désagrément et il eût aimé retenir la jeune fille par d’autres idées que celle d’aller courir les grands chemins pour atteindre l’objectif qu’elle s’était impérativement fixé.
Thomas était le compagnon de Lucas, tous deux jeunes écuyers de Jean Dunois qui, homme d’honneur et de combat, avait la tâche difficile de protéger le dauphin Charles. Mais, hélas, Thomas était de souche noble et Clarisse, bien qu’ayant l’amitié et le soutien de la dauphine, ne l’était point. Or, dans les clans de la petite seigneurie provinciale, on tenait à garder le peu de sang noble qui courait au travers des ramifications de sa généalogie.
Avec Lucas, Thomas avait appris le métier des armes, l’art équestre et celui du combat. Formés à la cour de la duchesse d’Anjou, les deux gentilshommes étaient rompus à toutes formes d’exercices, lesquels associaient les manières courtoises d’une cour encore moyenâgeuse et surtout les grandes vertus qu’entretenaient autrefois les chevaliers.
Tombé amoureux de Clarisse, Thomas s’étonnait que celle-ci ne veuille pas aller au-delà des prémices de l’amour qu’il lui avait fait entrevoir, fort courtoisement d’ailleurs. À l’inverse de sa famille, il ne nourrissait aucun préjugé sur les basses origines de Clarisse. Comment, dans ces conditions, pouvait-il comprendre les étranges réactions de la jeune fille qui refusait son amour ? Certes, il ignorait la véritable cause qui empêchait Clarisse de se jeter plus spontanément dans ses bras. Le viol des soldats bourguignons, dont les tristes images revenaient encore à son esprit, lui ôtait toute idée de bonheur charnel.
Non ! Pas un instant Thomas ne se doutait que le chemin spirituel suivi par la jeun

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