L étrier d or
216 pages
Français

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L'étrier d'or , livre ebook

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Description

Sur fond des montagnes de l’Atlas, un Maroc fascinant où des hommes partent à la conquête d’un étrier d'or, comme un symbole, pour ces chevaliers, sans peur et sans reproche …Ils eurent leur temps de gloire, mais leur richesse liée à leurs terres s’est envolée au fil du temps, au fil des évènements… Pourtant, restent les valeurs dont ils sont toujours porteurs : la bravoure, l’humanité, l’intégrité, l’amour de la famille et de leur pays.Quittant ces montagnes pour apprendre, pour étudier, pour côtoyer d’autres cultures, d’autres religions, voir d’autres pays, d’autres cieux, Ouslimane, riche de cet héritage, emprunte un autre chemin qui le mène jusqu'en Occident, avec en mémoire, le souvenir de sa vie d’antan.L'étrier d'or est un conte des temps modernes qui nous donne à voir et à apprendre sur les valeurs vivaces de ce beau pays qui est le notre, le Maroc!

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9789954214732
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L'étrier d'or
Roman© Editions Marsam - 2016
Collection dirigée par Rachid Chraïbi
15, avenue des Nations Unies, Agdal, Rabat
Tél. : (+212) 537 67 40 28 / Fax : (+212) 537 67 40 22
E-mail : marsamquadrichromie@yahoo.fr
Conception graphique
Quadrichromie
Impression
Bouregreg - Salé - 2016
Dépôt légal : 2016MO5458
I.S.B.N. : 978-9954-21-473-2Mohamed Taïfi
L'étrier d'or
RomanSommaire
Chapitre I : Jbazinou, l’ami céleste ...................................... 5
Chapitre II : La guerre pour l’étrier d'or ................................. 27
Chapitre III : Les temps incertains ........................................... 41
Chapitre IV : La naissance de l’enfant .................................... 61
Chapitre V : La chèvre énigmatique ....................................... 73
Chapitre VI : Tu ne seras pas berger mon fls…........................ 93
Chapitre VII : Traîne ta branche et suis ton chemin..................111
Chapitre VIII : L’arrachement ....................................................125
Chapitre IX : Que sont mes amis devenus ? ............................141
Chapitre X : Voyage au pays des Gaulois .............................161
Chapitre XI : Les nouveaux défs ............................................185
Chapitre XII : L’odeur de la laine brûlée ..................................199
Chapitre XIII : Ce monde hideux qui n’est plus le nôtre ............205
Couverture
Khalid Chriki
Guerriers, huile sur toile, 85 x 115, 2016, (détail) L'étrier d'or 5
Chapitre I :
Jbazinou, l’ami céleste
Le printemps est revenu, les neiges ont fondu, l’herbe a
commencé à repousser, les brebis mettent bas de beaux agnelets, ce
qui fait le bonheur des bergers et des maîtres. Posé sur la cime du
cèdre centenaire qui surplombe les tentes, un aigle royal promène
son regard sur les clairières et les forêts. Il contemple ce monde
de moutons, de chèvres et de chiens, de femmes et d’enfants d’un
air paternel et affectueux. C’est vrai que cet aigle royal n’est pas
indifférent, c’est l’ami de toujours, c’est le totem de la tribu et
il veille sur elle, comme un courageux soldat. Bien souvent, il
quitte son cèdre, plane dans les airs, puis s’en va loin, bien loin,
pour attraper quelque proie, se nourrir copieusement et revenir. A
aucun moment, il ne se nourrit ni de poules ni d’agnelets, ni de
chevreaux du campement. Il protège au contraire tous ces animaux
domestiques appartenant à la tribu et veille à leur sécurité. Pas un
animal féroce n’ose s’approcher du canton, ni chacal, ni renard, ni
hyène ni chien sauvage. Quand les hommes sont absents, l’aigle
prend la relève, l’ami indispensable surveille sa famille. Cet aigle
royal, on le surnommait tous : le maître des nuées.
Un soir pourtant, contrairement à son habitude, il prit son envol,
disparut dans les nuages et ne revint que le lendemain, planant
audessus d’une poignée de cavaliers, dont les chevaux souffaient fort,
car visiblement, ces cavaliers venaient de loin et les chevaux avaient
dû traverser monts et vallées avant d’atteindre le plateau de Mthalzazet.
Lorsque ces cavaliers s’approchèrent du campement, l’aigle fonça
vers les tentes, frôla les « Isgjafs » (Les pans des tentes), poussa de
grands cris pour avertir les gens de son clan. 6 Mohamed Taïfi
Connaissant bien les pratiques de l’ami céleste, les hommes et
les femmes qui étaient présents se précipitèrent vers l’extérieur des
tentes pour s’informer sur le message que leur aigle voulait bien leur
transmettre. Lorsqu’on vit que ces étrangers qui se dirigeaient vers
les tentes, avaient plutôt l’air de gens honnêtes et pacifques, qui ne
cherchaient pas du tout à leur nuire, des hommes marchèrent à leur
rencontre. Les cavaliers descendirent de leur monture, tirèrent par
la bride leurs chevaux derrière eux. Les salutations des Imazighens
achevées, on les installa confortablement dans la grande tente caïdale,
confant leurs chevaux aux bergers qui les attachèrent aux branches des
cèdres. Puis on leur offrit le thé accompagné de « malaoui » trempé
dans le beurre et le miel. C’était seulement après cet accueil typique
des Imazighens qu’on pouvait leur demander quel était l’objet de leur
visite.
L’un des hommes prit la parole et commença lentement son
discours : « Je me nomme Tijani Habouchi, nous sommes, mes amis
et moi-même, venus de la tribu de Zaïan, d’« Amalou Ighriben »
exactement, envoyés par notre maître, notre grand chef Mouhammou ;
je crois qu’ il est inutile de vous en parler plus longtemps. Qui ne
connaît pas le valeureux Mouhammou ! Les Ait Myil frent oui de
la tête, certains louèrent même son courage et sa bravoure durant
l’effroyable lutte les Ait Myil du côté de Mrirt, il y avait de cela
quelques années.
— Oui, absolument, nous le connaissons bien, nous connaissons
bien les héros des Zaïans, mais que nous vaut cette visite ?
— Je suis navré de vous le dire, reprit Tijani, je suis tellement gêné
de prononcer ces propos, mais je ne suis après tout qu’un émissaire.
— Vas-y, ne te gêne pas dit l’un des chefs des Ait Myil.
— Eh bien, nous venons pour l’étrier.
— Mais de quel étrier parles-tu ?
— De l’étrier d'or, bien sûr. Nous savons que votre grand chef de
guerre, Bajoud possède un étrier d'or et tous les chefs guerriers l’envient
et désirent l’avoir à leur tour. Notre illustre chef Mouhammou considère
que cet étrier lui revient de droit, car il s’estime le plus fort de tous
les guerriers des Imazighens. Tous éclatèrent de rire et trouvèrent ces
propos effectivement saugrenus. L'étrier d'or 7
— Mais, comment votre chef ose-t-il ? Et quelle insolence ! l’étrier,
entendez-vous, l’étrier d'or de Bajoud, dit l’un des fdèles du Maître, en
s’esclaffant de nouveau.
Tous tournèrent en dérision les propos de l’émissaire, réclamèrent
encore une grande théière de thé que les serviteurs apportèrent à
l’instant même, invitèrent de nouveau et généreusement les voyageurs
à rester pour la nuit.
— Vous êtes nos hôtes, vous êtes nos amis, les guerres d’antan sont
maintenant oubliées, nous avons enterré la hache de guerre depuis
longtemps, nous avons tourné la page, nous vous considérons comme des
hôtes et nous sommes heureux de vous offrir le dîner, mais de grâce, ne
répétez plus ce que vous avez annoncé tout à l’heure, cela n’appartient
pas à la « parlure » des Imazighens, cela relève de la paranoïa, c’est un
discours insensé. Tous se calmèrent. Les voyageurs accompagnés de leurs
hôtes revinrent vers les tentes, contemplant les énormes troupeaux de
moutons et de chèvres que les bergers suivaient nonchalamment, le bâton
derrière la nuque et la musette collée au fan. Sous la grande tente caïdale,
éclairée par le « Fnar », autour duquel dansaient les papillons, au risque
de se faire brûler les ailes, le dîner fut servi, il y eut beaucoup de verres
de thé, mais aussi beaucoup d’éclats de rire. Tard, bien tard dans la nuit,
les émissaires prirent place sur des tapis de laine rouge, on leur donna de
belles ‘Thimizarines’ pour se couvrir, car les nuits étaient fraîches, et ils
devisèrent quelque temps au sujet des Ait Myils. Ce peuple généreux et
fer qui les accueillait en amis, alors qu’ils venaient pour les humilier en
leur demandant de céder, comme s’ils étaient des femmelettes, la chose
la plus symbolique, la plus chère qu’une tribu ait jamais possédée. Ils
parlèrent également de la beauté des “Isthmyiel” de leur adresse à fabriquer
de beaux tapis et de belles « thimizarines ». Certains jeunes célibataires,
qui faisaient partie de la délégation, jurèrent même de choisir pour leur
future épouse une « Oulthmyil » aux yeux noirs et aux cheveux lisses, à
la taille droite, puis ils dormirent en paix, bercés de temps à autre par les
aboiements des chiens.
Les chevaux, attachés devant les tentes, poussaient également de
temps à autre des hennissements, comme pour dialoguer avec leur
maître et leur confrmer qu’ils étaient aussi bien traités qu’eux, que
leurs iaallafens étaient pleins d’orge.8 Mohamed Taïfi
Le lendemain matin, on leur prépara des bouilloires pleines d’eau
chaude, pour faire leurs ablutions, puis ils revinrent à la tente, et
entamèrent la prière collective tous tournés vers La Mecque, alignés
derrière l’Imam qui n’était autre que le fls de Bajoud lui-même, qu’un
fquih qui était recruté au village avait initié parce qu’il était le fls du
chef. Ils s’assirent ensuite autour du plateau pour siroter le thé et manger
des ‘hartita’. Les hommes sortirent ensuite et marchèrent vers la forêt.
Ils se dispersèrent derrière les buissons touffus pour se soulager,
puis, soulevant de leurs mains la djellaba ou le burnous qui traînait par
terre et jetant l’habit sur l’épaule, ils rejoignirent leur monture.
Du côté des femmes, c’était la grande énigme, ne connaissant rien
des entretiens, elles donnèrent libre cours à leur imagination :
« On vient pour demander la main d’Itto, flle d’Ouhatti et de Berri »,
avancèrent certaines ; d’autres affrmèrent que c’était pour Hajjou, la
brune, que ces émissaires étaient là.
Toutes avaient compris que ces hommes étaient venus de loin.
Les hommes, maintenant qu’ils connaissaient la raison de ce
déplacement, n’en avaient souffé mot à leurs épouses. Il y a chez les
Imazighens des questions qui ne concernent que les hommes, tant que
rien n’est encore sûr. Il est inutile de mêler les femmes à cette question.
Avant de quitter le campement, Tijani osa encore une fois reparler de
l’étrier. Il hésita un moment, puis rassemblant son courage, il s’adressa
aux chefs des Ait Myil : Dites-moi, Messieurs, que dois-je dire à
Mouhammou, au sujet de l’étrier ?
Je ne voudrais à aucun prix vous manquer de respect ni aiguiser
votre colère, mais je suis porteur du message et je dois, dès mon retour,
lui faire part de votre décision ».
Les Ait Myil qui ne s’attendaient pas du tout à cette nouvelle réaction,
se sentaien

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