L Exilé volontaire
159 pages
Français

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L'Exilé volontaire , livre ebook

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Description

Ce roman établi d’après des faits historiques réels, retrace un épisode de la conquête de l’Amérique latine, qui a l’air de vouloir se répéter entre l’orient et l’occident d’aujourd’hui.
Sur les traces du premier âge de sa vie d’homme, jusqu’à ce jour, Alexandre réalise que l’uchronie historique de notre civilisation n’a rien de fictif. Il sera entraîné malgré lui à côtoyer ce que ce nouveau siècle propose d’offrir à ses visiteurs de plus magnifique, comme de plus noir, sur le plan des sentiments humains utilisés comme alibis dans le domaine de l’Amour ainsi que dans celui de la barbarie.
Du trafic d’œuvres d’art, à celui de l’imposition d’une idéologie de conquête instituée par les nouveaux conquistadors, nous sommes plongés dans une histoire qui s’est malheureusement produite et semble vouloir se perpétrer avec plus de sauvagerie encore que n’ose vous la conter l’auteur.
Hilaire de l’Orne.

Informations

Publié par
Date de parution 20 avril 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782312058405
Langue Français

Extrait

L’Exilé volontaire
Hilaire De L’Orne
L’Exilé volontaire
Tome III – La Résurrection du Réel
LES ÉDITIONS DU NET
126, rue du Landy 93400 St Ouen
Du même auteur


L’Exilé volontaire tome I, « Convictions et Circonstances . »
L’Exilé volontaire tome II , « Les Fiancées du Ministre. »
L’Exilé volontaire tome III , « La Résurrection du Réel. »
Les Baladines Malgaches .

© Les Éditions du Net, 2018
ISBN : 978-2-312-05840-5
À ma petite grenouille, sans qui cette trilogie de « L’Exilé volontaire » n’aurait jamais vu le jour.
Avertissement
Ce roman est une œuvre d’imagination, qui ne saurait être considérée comme une source d’informations infaillibles. Il est la transcription d’histoires vraies. Tous les lieux décrits dans cet ouvrage sont réels, certaines situations et événements le sont aussi. Les personnages choisis dans cette intrigue, demeurent néanmoins en grande majorité fictifs. Toute ressemblance avec des personnes réelles, existantes, ou ayant existé, ne serait bien sûr que pure coïncidence.
H. De L’O.
Chapitre 1
En provenance de Punta Délgada aux Açores, « The Pearl » embouqua dans les passes du port de Barcelone. Face à la colonne de Colomb, le navire manœuvra avec aisance, évita sur lui-même, exécutant un accostage précis, empreint d’élégance.
Deux fois par an, au cours de sa traditionnelle escale Espagnole, ce navire d’exception dépassant les cinquante mètres, à l’aspect nacré, suscitait l’admiration des curieux, comme des marins avertis. Ce vaisseau reflétait la prouesse d’un accord parfait entre l’audace de son design moderne et la finesse de ses lignes ayant su conserver un caractère maritime harmonieux.
Ses trois ponts enveloppés de glaces étincelantes, la finesse de son étrave, sa passerelle hérissée de technologie, contribuaient au prestige de ce bâtiment. L’intonation grave, caractéristique de ses moteurs, s’atténua sans disparaître tout à fait au moment du passage à terre des aussières croisées dans un ordre complexe de gardes montantes et descendantes.
Les hommes d’équipage firent descendre le long du bord une passerelle, jusque sur le quai. Le nom du super yacht apparut de part et d’autre sur les toiles de pudeur de la coupée vernissée. Puis ce fut au tour du passage des câbles électriques et leur raccordement avant la mise bas les feux et le silence profond, laissant deviner la stupéfiante puissance des organes de propulsion.
Le pavillon de courtoisie Espagnol fut hissé dans le mât de servitude tribord ainsi que celui formulant la demande du passage des douanes. À la poupe, le drapeau panaméen n’avait rien d’un pavillon de complaisance pour son propriétaire qui avait choisi de vivre principalement à bord.
Euclide Marquez, plus connu sous le pseudonyme d’El Chapeau, était un citoyen originaire du Mexique où il avait fait fortune en revendant aux militaires de ce pays, des stocks d’armes qu’il s’était appliqué dans un premier temps à leur voler. Devenu prospère, il avait transporté des substances illicites depuis l’Amérique Latine en direction des États-Unis pour conforter son patrimoine.
Au cours de cette même période, il lui était arrivé de participer à l’approvisionnement en demoiselles de compagnie à destination des lupanars de Saint Domingue.
À présent, il occupait son existence riche du butin de ses précédents commerces, en revendant des œuvres d’art précolombiennes détournées au cours de fouilles ou issues de prélèvements indélicats de la part de directeurs de musées.
Ses yeux d’un bleu profond révélaient quelque chose d’étrange et de déroutant. On eut dit qu’il lisait dans les pensées de ses interlocuteurs afin de déjouer par avance leurs intentions cachées. Il possédait l’art de mettre les gens si mal à l’aise qu’il paraissait impossible de lui mentir sans avoir à le payer de sa vie.
Euclide apparut sur la plage arrière de son yacht vêtu d’un blazer marine ajusté, d’un foulard de soie blanche, d’un pantalon de toile lie de vin et de docksides écrues. Sa petite taille lui avait valu dans le milieu le surnom d’El Chapeau n’ayant à offrir à ses contradicteurs que les larges bords de son feutre.
Les autorités portuaires arrivèrent en premier, peu avant les douanes. Ils avaient l’habitude d’être reçus comme des hôtes de marque et ne s’attardaient pas à inspecter le navire derrière les portes des placards, ni au fond des tiroirs. Pourtant sous leurs yeux, dans un décor cossu fait d’aquariums géants, trônaient des objets de cuivre, d’or et de platine ayant appartenu aux Incas, aux Mayas ou aux Aztèques. Le ballet multicolore des poissons exotiques masquait toutes ces merveilles avec le plus grand naturel. Nombre de ces objets immergés figuraient en bonne place sur les listes noires de l’ ICOM : la communauté muséale mondiale chargée de retrouver et de poursuivre les receleurs d’œuvres volées.
Euclide Marquez avait déjà effectué une première livraison de ces précieuses reliques lors de sa précédente escale aux Açores. Il procédait toujours de la même manière pour exercer son commerce. Dans des eaux internationales, il contactait ses clients via des sites codés pour leur communiquer le catalogue des pièces faisant l’objet d’une vente. Puis par l’entremise d’une visioconférence, il animait depuis la haute mer des enchères privées.
Les livraisons avaient lieu dans un port discret, peu réputé pour un trafic quel qu’il soit. Les collectionneurs fortunés se servaient ordinairement d’un intermédiaire pour récupérer leurs chef-d’œuvres. Marquez , les confiait alors à un homme de paille qui exerçait la plupart du temps la profession d’antiquaire, ou de commissaire-priseur.
À Barcelone, il ne lui restait plus qu’un seul trophée à livrer à un expert devenu producteur de télé-achat, spécialisé dans l’évaluation d’œuvres d’art : un masque d’or attribué à Atahualpa.
Selon la légende entourant ce masque, il aurait été réalisé d’après une empreinte d’argile prise sur le crâne décapité de l’empereur Inca . Cette opération de moulage aurait été réalisée à l’insu des Espagnols souhaitant effacer toute trace de l’existence de cette civilisation. Ce masque était l’unique représentation physique du souverain ayant réussi à traverser les siècles. Le prix de cette transaction assurait à lui seul une belle avance sur les vacances d’Euclide . Il avait obtenu cette pièce historique de la main de son complice le directeur du musée Soumaya de Mexico city. Selon Alonso Coello l’effigie exposée au public aujourd’hui, n’était qu’une pâle copie.
Euclide, depuis la plage arrière contemplait le World Trade Center ibérique érigé sur la lagune. Il jeta négligemment par-dessus bord le havane qu’il venait d’allumer pour saluer avant leur départ les autorités espagnoles qui s’apprêtaient à débarquer. Il se rendit ensuite à la passerelle pour transmettre au capitaine ses instructions concernant cette escale qu’il souhaitait courte. Avant de se rendre à terre, il récupéra à l’aide d’une épuisette le masque d’or d’Atahualpa au fond de l’aquarium panoramique du salon. Après l’avoir séché délicatement, il l’enveloppa et le glissa dans une trousse de toilette portant le sigle d’un grand parfumeur.
Il se rendit dans sa suite pour y déposer la trousse bien en évidence dans sa salle de bain. Puis il revint à la passerelle et depuis la radio du bord souhaita être mis en contact avec la blanchisserie lavadoras Baufor . À celle-ci, il demanda que l’on passe prendre le linge du yacht rappelant que seul José Rocca , possédait l’autorisation de monter à bord. Il confia la clef de ses appartements au capitaine Chris Walker , à l’attention de Rocca pour qu’il récupère le linge de sa cabine.
En posant le pied sur le quai, il éprouva le plaisir furtif bien connu des marins privés des oscillations de la houle retrouvant la terre ferme. Il esquissa un bref sourire à l’adresse de son bateau. Il ressentait pour lui des sentiments que les gens « ordinaires » n’avaient pas l’habitude d’attribuer aux objets.
Devant lui, le centre commercial Marémagnum et à droite la silhouette de

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