L heure garance
238 pages
Français

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L'heure garance , livre ebook

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Description

Un roman qui nous entraîne avec douceur vers l'essentiel

Nina vit à Paris et partage son temps entre sa famille et son métier de chercheuse en biologie médicale. Fille unique, ses parents se sont peu souciés de son bonheur jusque-là. Alors qu’ils quittent définitivement la France, ils lui lèguent les propriétés familiales situées dans le village de son enfance. Compte tenu des relations difficiles qu’elle entretenait avec ses parents, Nina n’apprécie pas vraiment l’arrivée de ce qu’elle appelle « un cadeau empoisonné’ »...


Cet héritage sera pourtant le point de départ de remises en question, de retrouvailles, d’évènements surprenants, mais surtout le début d’un cheminement qui l’amènera à affronter le passé, retrouver l’insouciance perdue, effacer l’indifférence qui la tenait éloignée de ses racines, éprouver le plaisir d’être « de là » et avancer...


Avancer... mais vers quoi ? vers qui ?




Préfacé par Jacques Bruyas.


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 07 mai 2020
Nombre de lectures 0
EAN13 9782381530543
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’heure garance

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
La SAS 2C4L— NOMBRE7, ainsi que tous les prestataires de production participant à la réalisation de cet ouvrage ne sauraient être tenus pour responsables de quelque manière que ce soit, du contenu en général, de la portée du contenu du texte, ni de la teneur de certains propos en particulier, contenus dans cet ouvrage ni dans quelque ouvrage qu'ils produisent à la demande et pour le compte d'un auteur ou d'un éditeur tiers, qui en endosse la pleine et entière responsabilité .

Michèle Buisson
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
L’heure garance
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 


 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Pour Tom, Sasha, Charlie, Maya
 
 
« Michèle Buisson ne pratique pas l'écriture comme certains plasticiens « du dimanche » la peinture avec un amateurisme plus ou moins mâtiné de savoir-faire.
C'est une authentique auteure qui marque son sillon d'écrits en ouvrages avec un talent sûr et une vérité stylistique rare.
Si Robert-Louis Stevenson, lorsqu'il entreprit son voyage avec un âne dans les Cévennes, pensait que « l'homme doit méditer sur un paysage avant d'entreprendre d'en jouir pleinement », Michèle Buisson avec ce présent roman rappelle qu'il n'est de géographie intime à chacune ou chacun qu'au prix du vrai voyage du retour aux sources, aux fondamentaux familiaux, aux abandons des fausses vérités que forge notre quotidien travestissant les sentiments originels qui doivent cimenter une vie.
Nina se lance, à travers ces pages, dans une quête initiatique en le pays des bergers taiseux des basses Cévennes, la terre des « bassibiaux » (ceux qui assistent les brebis à mettre bas) tant chantée par l’académicien André Chamson puis la fille de ce dernier Frédérique Hébrard...
La petite musique de Michèle Buisson est plaisante, lancinante, sifflotée par les lèvres gercées de tant d'années du vieil Aristide... et si « on est de son enfance comme on est d'un pays » alors là le voyage vaut le coup et on reprendrait bien une lichette de gros pain trempée dans une crème brûlée au foie gras...pour rester un peu plus en ces pages et déguster pleinement ce beau et grand roman qu'est « L’heure garance ».
 
 
 
 
Jacques Bruyas 
 
 
 
 
Du même auteur
 
 
 
 
Un hiver au soleil - LGO Editions - 2016
Le silence des Muses - LGO Editions 2018
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
«  On est de son enfance comme on est d’un pays. »
 
Antoine de Saint-Exupéry
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
«  Et vivre c’est ne pas se résigner »
 
Albert Camus
(Noces 1939)
 
 
 
 
Le trajet n’en finit pas. Nina ne s’est pas beaucoup arrêtée depuis Paris, et elle a hâte d’arriver. Depuis qu’elle a quitté l’autoroute, elle ressent une fatigue grandissante, la nuque raide, le dos meurtri, les jambes pesantes, il est temps que ce voyage se termine. Voyant qu’il lui reste encore une bonne heure de route – et quelle route – elle décide de faire une halte dans le prochain village avant d’attaquer les virages en épingle à cheveux qui l’attendent un peu plus loin. Le prochain sera le bon surtout s’il lui permet de se restaurer d’un bon « plat de pays ».
Le Cévenol… voilà une enseigne qui fleure bon la gastronomie locale. Il n’y a personne dans la grande salle de l’auberge, alors que côté bar les conversations vont bon train. Un accent plein de soleil, un mélange de patois et de français, des éclats de rire, rien de tel pour lui faire oublier la monotonie de la route qu’elle vient de parcourir. Curieusement, le ton baisse lorsque Nina fait son entrée et demande si elle peut manger quelque chose. Les têtes se tournent vers elle, une dizaine de paires d’yeux la dévisagent, la scrutent, posent sur elle un regard méfiant… et le silence se fait.
La jeune serveuse ne lui répond même pas et lui désigne une table, près de la fenêtre sans lui jeter un regard :
— Aujourd’hui c’est « petits farcis »… ça vous ira ?
— Oui, très bien… je prendrai aussi une eau minérale.
— Pas de vin ? Pas d’apéritif ?
— Non merci… je conduis, je préfère être raisonnable.
— Comme vous voulez…
Le ton est tout juste poli. Elle traîne ostensiblement les pieds et repart nonchalamment en direction du bar. Les dix paires d’yeux se tournent vers elle, et avec un mouvement du menton significatif, posent LA question :
— C’est qui ?
Elle répond d’un haussement d’épaules (non moins silencieusement) :
— J’sais pas !
Il faut dire que Nina n’est pas très raccord avec l’endroit. Tailleur gris clair très chic, blouse en soie, chaussures de marque et sac assorti, une coiffure parfaite et surtout la voiture garée juste devant l’auberge, une BMW noire, flambant neuve qui, il faut bien le dire, fait aussi son effet. Adrien, son mari dirige une concession automobile et a préféré la voir partir au volant d’un véhicule confortable plutôt qu’avec sa propre voiture, qui, bien que récente, n’est pas à proprement parler une routière. Elle a bien hésité un peu, mais compte tenu de la distance elle a dû reconnaître qu’Adrien avait raison. Sinon il y avait le train, puis le bus, sans doute un taxi… enfin une galère sans fin qu’elle voulait éviter.
 
En attendant d’être servie, elle observe ce qui se passe à l’extérieur. Plusieurs jeunes gens tournent autour de sa voiture, les mains dans les poches, admiratifs, parlant peu. Leurs hochements de tête, quelques exclamations en disent long sur ce qu’ils pensent du bolide. Il faut dire que cette voiture est particulièrement belle. Le noir de la peinture fait ressortir les lignes élégantes de la carrosserie.
Si seulement j’avais pris ma petite Peugeot, je me ferais moins remarquer…se dit Nina, regrettant son choix. Mais je ne pouvais pas déplacer mon rendez-vous avec le notaire encore une fois… après l’avoir repoussé à deux reprises…
— Attention l’assiette est chaude, lui déclare la serveuse en la posant bruyamment devant elle... C’est à vous cette merveille ? lui demande-t-elle sans la regarder… Ben dites-donc ça doit déménager sur la route une bagnole pareille…on n’en voit pas beaucoup par ici…
— Ce n’est pas une excuse, mais c’est la voiture de mon mari… je dois dire qu’elle va trop vite pour moi… et puis avec toutes les limitations on roule finalement à la même vitesse que les autres…mais je dois reconnaître qu’elle est confortable… j’arrive de Paris et…
— Ah ? Vous venez de Paris ? Ça fait loin… Z’êtes pas d’ici, ça se voit…
— En effet, lui répond Nina en regardant d’un peu plus près le contenu de son assiette.
— Allez… je vous laisse manger… ça va refroidir…
… et elle rejoint le bar tout aussi mollement !
Nina se prépare alors à déguster ses « petits farcis ». Il y a bien longtemps qu’elle n’a rien mangé d’aussi bon. C’est le genre de nourriture qu’elle a bannie de ses menus depuis longtemps. Trop gras, trop salé, trop riche, trop nourrissant… enfin tous les trop qui font partie de la liste fournie par son nutritionniste… et qui lui manquent parfois !
Nina se régale. Elle ose même utiliser un morceau de bon pain de campagne pour saucer ce qui reste au fond de l’assiette ! Elle se souvient que sa grand-mère cuisinait « les petits farcis » comme personne, et que chaque dimanche elle la surveillait afin qu’elle finisse le plat qu’elle avait préparé pour elle…
— Tu es trop maigre, petite, quelques jours chez moi… tu vas voir… je vais te remplumer, moi !
Il est vrai qu’à ce régime…
Mais c’était il y a bien longtemps !
Un bon café pour terminer, l’addition et en route… Au moment de régler sa note, la serveuse l’apostrophe :
— C’est vous qui venez pour l’Usine ?
— L’Usine ?
— Oui… pour la liquidation, les licenciements et tout le bazar… quoi !
— Je ne sais pas de quoi vous parlez, je monte à St. Théodore pour une affaire de famille, je ne suis pas venue dans la région depuis près de trente ans…je ne sais pas ce qui se passe à l’Usine…
— Ah bon… je croyais… en général vous êtes bien le genre de personne qu’ils envoient… ça fait 18,50 s’il vous plaît…
Nina pose un billet de 20 euros.
— C’est bon, gardez tout… à une autre fois ?
— C’est ça… au revoir M’dame… merci !
 
Nina ne s’attarde pas, remonte en voiture et démarre sous les yeux éblouis des jeunes gens qui n’ont toujours pas quitté le parking. Cette situation ne lui plaît guère. C’est promis la prochaine fois qu’elle doit revenir dans la région elle se débrouille pour passer inaperçue.
La prochaine fois…
Elle espère bien qu’il n’y aura pas trop de prochaine fois ! Certes, elle ne règlera pas tous les problèmes dans les jours à venir, mais elle fera le maximum pour que les choses aillent vite ! On ne lui a pas laissé le choix. Elle aurait préféré passer ce week-end de l’Ascension sur l’île de Ré avec Adrien et les enfants, plutôt que de passer deux jours avec un notaire de province, à essayer de vendre dans les meilleures conditions une maison à moitié en ruine et quelques terrains sans valeur situés sur la petite commune de Saint Théodore-le-Castel.
 
Encore une idée brillante de ses parents ! Comme si elle avait le temps de s’occuper de ça !
 
Nina, de son vrai nom Janine Brissac, est native de St. Théodore. Janine, c’est le nom que l’on donne à l’aînée des filles dans la famille de sa mère, prénommée elle-même Janine, comme sa mère, sa grand-mère…et ce, depuis des générations.
Difficile de s’y reconnaître dans toutes ces « Janine »… alors elles ont toutes un surnom : sa mère, c’est Ninon, sa grand-mère, Ninette, sa tante, Ninou, sa cousine Nanie, une autre encore, Nine et notre Janine est devenue Nina ! Quand elle a voulu en savoir plus sur cette étrange coutume, les explications étaient si farfelues qu’elle a préféré les oublier. Une chose est certaine, personne ne l’a jamais appelée Janine ! Sauf l’employé de l’état civil, le jour de son mariage. Adrien, qui avait oublié l’an

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