L Irlandais les descendants
154 pages
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L'Irlandais les descendants , livre ebook

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Description

Le clan O’Reilly tente de rassembler ses fils autour du patriarche, mais bien vite des dissensions s’élèvent entre les trois demi-frères. Les divergences de fortune et d’intérêts rompent l’harmonie précaire qui régnait au sein de la famille. Thomas devient le gardien du bien familial, alors que Lewis s’achète une petite échoppe de cordonnier sur le bord du Richelieu. Nommé juge, Martin profite des effets de la crise monétaire mondiale pour augmenter son niveau de vie et raffermir ses assises sociales, tandis que Marie-Claire consolide son caractère en œuvrant au sein des causes humanitaires. Des trois enfants du couple O’Reilly, William se distingue par sa vivacité d’esprit et son attachement au soldat Lonergan.
Le dernier volume de l’Irlandais visite l’époque du krach boursier de 1929, ainsi que la 2e Guerre mondiale, deux évènements qui ont bouleversé la quiétude des Canadiens français.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2013
Nombre de lectures 2
EAN13 9782924187210
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Révision
Nicolas Gallant
Mise en pages
Pyxis
Photo de l’auteure
Pierre R. Chapleau
Graphisme de la page couverture
Raymond Gallant

Catalogage avant publication de
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
et Bibliothèque et Archives Canada

Lina Savignac, 1949-

L’Irlandais : roman
Sommaire : [v. 3] Les descendants.

ISBN 978-2-924187-20-3 (v. 3) ISBN EPUB 978-2-924187-21-0 ISBN PDF 978-2-924187-22-7

I. Titre. II. Titre : Les descendants.

PS8637.A87I74 2011 C843’.6 C2011-942073-2
PS9637.A87I74 2011

Dépôt légal

Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2013
Bibliothèque nationale du Canada, 2013


Vous pouvez communiquer avec l’auteure par courriel :
lina.savignac@gmail.com
Avis au lecteur


Je tiens à souligner le caractère spécifique de ce roman d’époque. Basée sur des faits réels et véridiques, cette trilogie a exigé beaucoup de recherches. Par contre, j’ai pris la liberté de romancer certains faits et quelques lieux. Des personnages imaginaires ont pris d’assaut les pages de ce livre, calquant leur vie à mon privilège de romancière.

L’auteure
À Léonie, Marion et Naïla
qui, pour quelques instants, ont
personnifié les descendants de L’Irlandais.
1



Printemps 1929

L es membres du clan de l’Irlandais s’étaient enfin retrouvés et, pour la première fois, ils assuraient l’unité de la cellule primaire O’Reilly, tout en priant le rejeton Lonergan de bien vouloir intégrer le giron familial. Le lignage se trouvait enrichi d’un grand propriétaire terrien, d’un honnête fermier, d’un avocat et d’un artisan-cordonnier.
Elwin O’Reilly se félicitait. Il s’était réconcilié avec son fils aîné Martin et avait reconnu Lewis, l’enfant naturel de sa première épouse Mary. D’ailleurs, du moment où il sut qu’il appartenait à l’ascendance de l’Irlandais, Lewis Lonergan fila droit, méprisant les rapineries, se contentant d’exploiter son commerce et de servir sa distinguée clientèle. Il faut dire, à l’avantage de l’artisan, qu’il avait abandonné la dive bouteille, annihilant du même coup les raisons d’enfreindre les lois. Surveillé de près par Elwin, le nouveau venu mettait son honneur à satisfaire celui qu’il reconnaissait comme le pater familias . Étrangement, une amitié fraternelle était née entre le timide Thomas O’Reilly et l’extroverti Lewis Lonergan. Dès que le savetier avait quelques heures de loisir, il montait au 2 e rang et prêtait main-forte au jeune producteur agricole. Il le considérait comme son frère, même si aucun lien de sang ne les reliait l’un à l’autre. Thomas se montrait toujours content de recevoir de l’aide, car en se retirant petit à petit de la ferme, son père le laissait souvent dans le besoin. Rien qu’à sentir l’odeur de la terre, Lewis reprenait vie et si ce n’était d’abandonner son métier de cordonnier, il se serait acheté un petit lot, construit une maison et aurait pris racine à l’endroit précis où sa mère avait vécu. Mais pour l’instant, Lewis demeurait dans le petit logis en arrière de sa boutique.
Dans un moment se prêtant aux confidences, Martin avait raconté à Lewis la triste histoire de sa naissance. Ce dernier avait écouté avec attention et devant l’affront, le mal et les dommages infligés par ce monstre qu’était son géniteur, il n’imaginait qu’une seule conduite à suivre : ne pas décevoir les attentes silencieuses de celle qu’il aurait pu appeler maman. Ainsi Lewis arrêta de mener une existence aux mœurs dissolues et rentra dans le rang. Le fils de Mary avait enfin réussi à secouer le joug de la honte imposé par le tyran responsable de sa venue en ce monde.
Mais pour aujourd’hui, le jeune homme accompagnait Angélique, l’épouse d’Elwin, dans sa corvée et s’activait à retourner la terre du jardin. Cette année, le printemps s’implantait rapidement, laissant supposer que l’été frappait déjà aux portes du Québec.
— Ouf ! Quelle chaleur ! soupira Angélique en soule­vant son chapeau de paille.
Tout en épandant une chaudiérée de fumier sur la terre noire, Lewis demanda :
— Comment se fait-il que le terrain soit plus haut là-bas, on dirait une butte ?
— Ça, c’est une longue histoire, répliqua Angélique.
— J’ai tout mon temps, argua Lewis.
— Bien avant qu’Elwin n’achète ce lot et ne construise la maison, un ascète demeurait ici, à l’endroit même où nous nous tenons. Le reclus vivait illégalement, n’occupant qu’une petite parcelle de terre sur laquelle il avait construit une cabane confectionnée de planches et de carton pour abriter sa solitude. Un labrador blond qu’il appelait Mika lui tenait compagnie. Un jour, il y a eu un terrible accident. Le pauvre homme avait posé un geste irréfléchi et dange­reux, ce qui lui coûta la vie. Pendant près d’une année, la chienne est disparue de la circulation, vivant probablement dans le bois pendant tout ce temps. Dès l’instant où Elwin s’établit à l’endroit précédemment occupé par Cyril Duclos, Mika revint vers lui. L’été suivant son i nstallation, Mary avait décidé d’aménager un jardin sur le côté de la maison. Sans aucune raison, Mika commença à gratter le coin du potager, dispersant les semences récemment mises en terre. Patiente, Mary rebouchait inlassablement le trou creusé par la chienne, redonnant au carré de légumes sa forme première, puis elle replantait de nouvelles graines dans le sillon à moitié dévasté. Le comportement de Mika intri­guait Mary jusqu’au moment où Elwin lui dévoila qu’à cet endroit même il avait découvert un trésor, soit une somme rondelette appartenant probablement à l’ermite. Cet argent a donc permis à Elwin d’acheter la totalité des lots du 2 e rang. Voilà ce qui expliquerait en partie l’insistance de Mika sur ce coin de terrain.
Étonné par ce récit, Lewis arrêta de travailler et s’appuya sur le manche de sa fourche.
— Une cassette bourrée de billets ?
— C’est ce qu’Elwin m’a raconté.
— Contenait-elle d’autres valeurs précieuses ?
— Elwin a toujours refusé de me le dire, répondit Angélique. Lorsque Mika est morte, il l’a enterrée à l’endroit même où elle avait tant gratté. Je dois t’avouer que je m’accommode très bien de sa présence au bout du jardin. Depuis ce jour, Mika veille sur mes carottes, s’amusa Angélique en offrant un large sourire au cordonnier.
Brin par brin, Lewis retissait la vie de sa mère. Patiemment, il construisait le portrait de celle qu’il n’avait jamais vue, craignant constamment que s’y glissent des erreurs ou des imprécisions. En toute honnêteté, il ne désirait conserver que les qualités de Mary Lonergan, car du côté paternel, admettons que ce n’était pas très reluisant. Lewis en vint à penser à cette autre femme, Juliet. Durant sa petite enfance, elle avait refusé de l’aimer et avait même poussé son aversion jusqu’à le rejeter, laissant toute la place et tous les pouvoirs à Joe Lonergan, son oncle maternel. Qui sait si là-bas, en Irlande, cette famille l’atten­dait toujours ? Depuis longtemps, Lewis avait renoncé à revenir en arrière et à revoir les parents qu’il avait blessés par sa conduite immature et destructrice. Il avait délibéré­ment gâché toutes ses chances de vivre une jeunesse heureuse. C’était tout de même grâce à son père adoptif si aujourd’hui il était devenu un cordonnier accompli. Ne sachant que faire de ce garçon indiscipliné, Joe Lonergan l’avait intentionnellement éloigné de la vie familiale dans le but de sauver sa réputation et celle des membres du clan. Joe détestait avoir affaire aux policiers et réclamer qu’on libère son fils indigne qui moisissait derrière les barreaux. Lewis poussait comme de la graine de bandit. Il valait mieux le mettre en compagnonnage et lui procurer un métier grâce auquel il pourrait honorablement gagner sa pitance. Qui n’avait pas déjà eu recours aux services d’un savetier ? Le quotidien et les mauvaises relations avaient caractérisé le personnage qui, au passage, avait accumulé quelques vols significatifs,

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