La Carrière
241 pages
Français

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La Carrière , livre ebook

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Description

"La Carrière" est le terme par excellence qui désigne la carrière diplomatique, dans le jargon des Affaires étrangères, et connote le prestige de la diplomatie d'antan. Ce livre de Mémoires évoque la transition entre la diplomatie d'hier et celle d'aujourd'hui. Pascal Carmont témoigne ici des caractères et situations qu'il a connus dans les divers postes où il a exercé son métier de diplomate, entre carrière dorée et intrigues cachées.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2008
Nombre de lectures 178
EAN13 9782336252124
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0950€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© L’Harmattan, 2008
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296053670
EAN : 9782296053670
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Ouvrage du même auteur Dedicace PRÉFACE PRÉAMBULE I - UNE JOLIE ROMANCE II - L’ODYSSÉE DE L’ORIENT-EXPRESS III - PREMIERS PAS À SOFIA IV - L’AMBASSADEUR BALTHAZAR BATTAVAN V - LE BARON DE BEAUSSE VI - COMMUNISME ET RELIGION VII - JACQUES COIFFARD VIII - LES ORNIÈRES D’ADHÉMAR IX - LA DIPLOMATIE S’AMUSE X - HENRI-FRANCIS MAZOYER XI - ADHÉMAR PREND CONGÉ DE SA GRAND-MÈRE XII - FIN DU SÉJOUR DES LAMPRON EN BULGARIE XIII - TIRANA XIV - DRAME À L’AMBASSADE XV - CONFÉRENCE DES AMBASSADEURS XVI - LES INCARTADES DE BERNARD VANTARD XVII - LES AMIRAS, SEIGNEURS DE L’ARMENIE OTTOMANE XVIII - FIN DU SÉJOUR DES LAMPRON EN ALBANIE XIX - ANKARA XX - SÃO PAULO XXI - MAPUTO XXII - LA GRANDE ORNIÈRE XXIII - SUITE ET FIN DU SÉJOUR DES LAMPRON AU MOZAMBIQUE XXIV - JOHANNESBURG XXV - ALEXANDRIE ÉPILOGUE
La Carrière Ses ors et ses ornières

Pascal Carmont
Ouvrage du même auteur
Les Amiras, Seigneurs de l’Arménie ottomane, Salvator, 1999
À ma femme.
PRÉFACE
C’est la seconde fois que Pascal Carmont me demande de préfacer l’un de ses ouvrages.

Si j’ai accepté cet honneur avec joie, c’est d’abord parce que je le connais bien dans la mesure où, comme consul général à Johannesbourg, il a été l’un de mes principaux collaborateurs en Afrique du Sud et qu’il est resté depuis lors mon ami.

Pascal Carmont est avant tout un « homme de vérité ». Ce qu’il décrit dans son nouvel ouvrage correspond à des situations qu’il a vécues et qui l’ont marqué. C’est aussi un homme d’une très grande sensibilité, à l’opposé du cynisme que l’on reproche parfois aux diplomates de carrière. Enfin, sa modestie naturelle lui a fait choisir le prénom d’Adhémar pour se désigner lui-même car, à l’instar de nombreux écrivains, il estimait le « je » haïssable. Son récit n’en est pas moins une histoire vécue, et bien vécue avec l’aide précieuse et constante d’une épouse réellement charmante qui y occupe d’ailleurs une grande place.

La Carrière. Ses ors et ses ornières  : le titre du livre résume parfaitement la dualité fondamentale de la Carrière écrite avec un grand « C », discrète moquerie de ces diplomates qui pensent qu’il n’est de carrière que diplomatique ! Or la diversité, à la fois des pays où il a vécu et des fonctions qu’il a exercées, a permis à Pascal Carmont de brosser un tableau très vivant de la vie diplomatique, tant dans son aspect social que professionnel.

Certains lecteurs noteront sans doute dans le récit la grande place accordée aux anecdotes. Je pense pour ma part que cette place est amplement justifiée. En effet, une anecdote en dit souvent plus long sur la réalité d’une situation qu’elle aide à comprendre qu’une analyse qu’elle ne saurait d’ailleurs exclure. Par l’anecdote, le récit est rendu beaucoup plus vivant et je suis persuadé qu’il

captivera le lecteur. On dit parfois que tel ou tel ouvrage se lit « comme un roman ». C’est bien le cas de celui de Pascal Carmont car il s’agit précisément du « roman d’une vie ».

Les « ors et les ornières » maintenant : on aurait tort de penser que les ors appartiennent au passé et les ornières au présent. En fait, les deux ont toujours été étroitement imbriqués. Cependant, avec les nouveaux moyens de diffusion de la pensée et la facilité des communications, la diplomatie traditionnelle a connu de très importants changements qui, à mon sens et contrairement à ce que beaucoup pensent, loin de réduire son utilité, n’ont fait que l’accroître. L’auteur a été l’un des témoins privilégiés de cette mutation et il a su en rendre compte.

Enfin, ce qui m’a séduit à la lecture de l’ouvrage de Pascal Carmont, c’est l’accent d’absolue sincérité qui imprègne l’ensemble du récit. L’auteur répartit éloges et critiques en fonction de ce qu’il a vraiment ressenti et, à cet égard, le livre est un livre profondément humain, écrit par un homme non seulement intelligent et fin, mais libre. Et ce n’est pas là sa moindre qualité !
Bernard Dorin Ambassadeur de France
PRÉAMBULE
Richelieu, qui pesait toujours ses mots, avait coutume de définir la diplomatie comme « une science qui n’a jamais cessé d’être un art ». Le cardinal ne pouvait mieux dire. Par cette formule où la concision du style n’avait d’égale que la richesse de la pensée, il conférait une double vocation à la mission d’un ambassadeur. Celui-ci devait, en effet, posséder d’une part la « science » requise pour défendre avec compétence et brio la politique de son gouvernement et, d’autre part, l’« art » de représenter la France avec élégance et grandeur. Le monde de la diplomatie a longtemps été perçu, dans la conscience collective, comme une caste inaccessible, une élite sans partage et un pouvoir sans limites. Avant la création du télégraphe, l’ambassadeur avait non seulement le rang d’un grand seigneur, mais le profil d’un vice-roi. Le fait de mettre ses rentes à la disposition de l’État ajoutait encore à son autonomie et à son pouvoir. L’ambassadeur était le représentant fastueux du roi et l’informateur attentif du ministre par l’entremise de l’intouchable et célèbre valise diplomatique. En inaugurant une rapidité, inconnue jusqu’alors, dans la transmission des instructions du ministre à l’ambassadeur, le télégraphe porta un coup, certes, à la puissance du « vice-roi », mais cette évolution n’eut pas que des effets négatifs quant à l’amour-propre de l’intéressé. Les avantages du télégraphe ne se firent pas sentir qu’à sens unique. Si l’ambassadeur reçut dès lors plus vite les instructions du ministre, il put de son côté peser non moins vite sur les décisions de son gouvernement, compensant ainsi une perte de pouvoir par un gain d’influence.

Par ailleurs, l’apparition de ce mode de communication révolutionnaire ne réduisit en rien l’apparat des fonctions de l’ambassadeur ni le haut niveau social de son recrutement, qui était l’apanage non seulement du chef de mission, mais de ses principaux collaborateurs, tous choisis en vue de représenter dignement la France. Les diplomates d’alors étaient — tout comme ceux d’aujourd’hui, mais avec d’évidentes nuances — très imbus des devoirs de leur charge. Tel gentilhomme, représentant Louis XV auprès de la Sublime Porte, était l’objet, de la part d’un Moldave, de pressions vives autant qu’inopportunes, destinées à lui obtenir l’accès à la valise diplomatique pour l’envoi d’un courrier dont il prétendait taire la teneur à l’ambassadeur ! L’indélicat personnage finit par s’attirer une superbe réplique : « Cette maison, s’écria le gentilhomme en désignant sa résidence, n’est pas la mienne, elle est celle du roi mon maître dont je n’entends pour rien au monde violer la confiance ni ternir l’honneur . »

Tels étaient les commandements et les prérogatives de la diplomatie d’autrefois, qui s’engagea peu à peu dans la voie d’une démocratisation au regard de laquelle le chef de mission ne mit plus sa fortune à la disposition de l’État mais reçut de lui son salaire, quitte à l’arrondir le cas échéant pour ne pas amoindrir l’éclat de sa fonction.

Oscar Wilde a dit : « Un ambassadeur est un honnête homme qu’on envoie mentir à l’étranger pour le bien de son pays . » C’est là, plaisamment résumé, le rôle du « menteur diplomatique » qui, depuis des siècles, hante l’imagination des hommes, persuadés du manque de sincérité du diplomate soucieux de réussir sa mission. À la vérité, ce menteur, si tenace qu’en soit la réputation, appartient à la légende, à moins d’être un mauvais diplomate. Un négociateur reconnu pour sa franchise sera assurément mieux écouté qu’un négociateur affligé de la réputation contraire, et il n’en

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