La journée de l enfant africain
101 pages
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Description

Six nouvelles. Six univers, six ambiances différentes.Un squelette d'humain préhistorique à qui un gardien de musée avolé son tibia.Un orphelin errant dans N’Djaména, courant après sa chance.Une jeune fille au destin broyé par l'excision.Une autre par un mariage forcé.Ou encore une autre par des patrons qui ressemblent à tant d'autrespatrons.Enfin, dans le dernier texte, quatre amis enseignants. Deux femmes,deux hommes. Et l'amour qui s'invite.Six histoires différentes mais le Tchad en commun. Un paysensorcelant, splendide et violent à la fois, comme ces matins rougesdont on ne sait jamais s'ils accoucheront du beau temps ou del'orage.Six nouvelles primées lors d'un seul et même concours, le 1er prixde la nouvelle « Les enfants de Toumaï ». Il a été organisé dans toutle pays, en 2016, par l'Association des écrivains tchadiens.Six nouvelles pour rêver, rire, s'indigner. Mais aussi pour voir leTchad d'une autre manière, pour mieux le comprendre, grâce à laplume pleine de promesses de jeunes auteurs dont on n'a pas finid'entendre parler.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2017
Nombre de lectures 7
EAN13 9782376700081
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0382€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La journée de l'enfant africain
Nicole Ndoubayo Momadji, Mbaibé Guentar Béba, Ngodji Taramba, Fonretouin Domwa, Mairo Sorel et Mbaigannon Mbayo
La journée de l'enfant africain
ère Recueil de nouvelles issues de la 1 édition du prix littéraire « Les enfants de Toumaï » Préfacé par Thomas Dietrich
Editions Toumaï
L’éditeur des nouveaux talents
Ce texte publié aux Editions Toumaï est protégé par les lois et traités internationaux relatifs aux droits d’auteur. Son impression sur papier est strictement réservée à l’acquéreur et limitée à son usage personnel. Toute autre reproduction ou copie, par quelque procédé que ce soit, constituerait une contrefaçon et serait passible des sanctions prévues par les textes susvisés et notamment le Code de la Propriété intellectuelle et les conventions internationales en vigueur sur la protection des droits d’auteur.
Editions Toumaï Avenue Taïwan B.P: 5451 N’Djaména-Tchad Tél:+235 63 05 65 02 e-mail:editionstoumai@yahoo.fr
 ISBN :978-2-37670-008-1EAN :9782376700081
Cet ouvrage a fait l’objet d’une première publication aux Editions Toumaï en 2017
Préface Par Thomas Dietrich, écrivain, président d'honneur de l'Association des écrivains tchadiens, parrain du prix« Les enfants de Toumaï »
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 Non, le Tchad n'est pas une terra incognita de la littérature. N'en déplaise aux mauvaises langues, qui l'estiment en retard par rapport au reste des littératures d'Afrique francophone. Certes, le nombre de filles et fils de Toumaï publiés dans les grandes maisons d'édition parisiennes reste relativement peu élevé. Et le talent d'un Nimrod ou d'un Koulsy Lamko, expatrié au Mexique, ne masque que mal l'absence de littérature tchadienne sur la scène internationale. Faut-il pour autant s'en attrister ? Je ne le pense pas. Car l'avenir de la littérature tchadienne ne se joue plus tant à Paris qu'à Ndjamena. Bien entendu, il est souhaitable que des auteurs méritants continuent à percer dans la capitale française, aux éditions Albin Michel, Grasset ou dans la collection « Continents noirs » de Gallimard. Mais il est encore plus souhaitable que de véritables initiatives permettent à la littérature des Sao de prospérer là où plongent ses racines, à savoir dans ce grand pays de près de douze millions d'habitants, carrefour des civilisations et terre on-ne-peut plus fascinante. Une de ces initiatives est la première édition du prix de la nouvelle « Les enfants de Toumaï ». En l'absence de politique culturelle viable de la part du régime actuel, il faut s'en remettre aux
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initiatives privées. Ce concours littéraire a donc été créé par l'Association des écrivains tchadiens en 2016. Il a ainsi été nommé pour deux raisons : d'une part, car il s'adresse à tous les descendants de Toumaï, ce premier Homme devenu emblème de la nation tchadienne et dont le crâne vieux de sept millions d'années a été découvert dans le désert du Djourab. D'autre part, car il entend rendre hommage à l'histoire de mon dernier roman « Les enfants de Toumaï », qui narre l'amour impossible entre une jeune fille musulmane et une sorte Don Quichotte moderne, qui a le malheur d'être marxiste. Une histoire de tolérance, de liberté, de courage, des valeurs partagées par de nombreux Tchadiens. Ce prix de la nouvelle a été lancé fin août 2016 par le secrétaire général de l'association des écrivains tchadiens, Sosthène Mbernodji. Il s'adressait à tous ceux désireux de s'essayer à l'art merveilleux (et périlleux !) de la nouvelle littéraire. Et le succès fut au rendez-vous. Plus d'une centaine de textes ont été reçus par le jury, composé d'écrivains, de professeurs de l'université de Ndjamena et présidé par un des plus éminents d'entre eux, le Professeur Ngaoudandé. Ces textes ne provenaient pas uniquement de la capitale, mais de l'ensemble du pays, de Bongor à Abéché en passant par Moundou ou Sarh. Ils ont été écrits par des auteurs majoritairement jeunes, pour certains étudiants, preuve de la vitalité
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de ce pays dont plus des deux tiers de la population ont moins de vingt-cinq ans. Après de vifs débats, le jury a sélectionné trois nouvelles qui ont été récompensées par autant de prix dotés respectivement de 300 000, 150 000 et 50 000 francs CFA (environ 458, 229 et 76 euros). Ces prix ont été décernés lors d'une cérémonie organisée le 17 décembre 2016 au Centre culturel Al-Mouna à Ndjamena, en clôture du festival littéraire « Le souffle de l'harmattan ». Au cours de ce moment culturel fort, il a été annoncé que ces trois textes, accompagnés de trois autres sélectionnés par le jury, seraient prochainement publiés dans un recueil de nouvelles. Celui-ci se trouve aujourd'hui sous vos yeux ! En phase avec leur époque, résolument engagées, souvent frondeuses, parfois même insurrectionnelles, ces nouvelles pointent sans ambages les travers actuels de la société tchadienne et au-delà, de la comédie humaine. D'un réalisme froid, poignant, presque glaçant, elles abordent des sujets aussi tabous que l'excision (dans ème « Ronel » du lauréat du 2 prix Ngodji Taramba) ou le mariage forcé (dans « Je ne suis qu'une mineure » de Fonretouin Domwa). Des pratiques interdites en théories mais encore malheureusement tolérées par des autorités peu regardantes et une société permissive, voire complice.
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L'enfance, la douloureuse enfance, celle de l'abandon, des routes de l'exil, des maltraitances, de la misère urbaine qui pousse à se droguer, à voler, à tuer, n'est pas absente de ces pages. En er témoigne le texte du gagnant du 1 prix Mbaibé Guentar Béba « La journée de l'enfant africain ». Dans la même veine, on retrouve la ème nouvelle du lauréat du 3 prix Mairo Sorel, « Boniche à Katanga », qui raconte les déboires d'une jeune campagnarde montée à la capitale. Deux récits qui dépeignent à merveille le désenchantement d'une large frange de la jeunesse. Dans ce contexte très sombre, la nouvelle « Correction loupée » de Mbaigannon Mbayo offre une bouffée d'oxygène. Ce vaudeville tendre met en scène un groupe d'amis, tous professeurs dans le même lycée. Enfin, le texte de Nicole Ndoubayo Momadji se démarque de sujets très ancrés dans la réalité, en donnant une touche de rêve à ce recueil. De par son ton d'abord, onirique, lyrique et étrangement drôle. De par son sujet ensuite, qui touche aux origines de l'humanité et aux Sao, ces êtres mythiques hauts de trois mètres qui, jadis, auraient vécu dans le berceau de l'humanité. En somme, c'est un condensé de tout ce que peut être le Tchad qui nous est offert dans ces quelques pages. Ce pays que j'aime tant, que les auteurs aiment tant, chevaleresque, enivrant, éternel malgré
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les souffrances, la guerre, la misère, cette dictature innommable qui le fait ployer sans jamais le briser. Puisse donc ce recueil toucher les Tchadiens de toutes conditions et par-delà, ceux qui seront émus par la part d'universel de ces six récits. Puisse-t-il inspirer d'autres auteurs et les inciter à coucher leur indignation, leur révolte ou leurs rêves sur le papier. Puisse-t-il enfin amener, comme la littérature sait si bien le faire, les Hommes à mieux s'aimer, ou à défaut à un peu moins se haïr. Franz Kafka, célèbre auteur tchèque de langue allemande, disait que la littérature est « un coup de hache dans la mer gelée qui est en nous ». Il n'y a certes pas de mer gelée au Tchad, mais il y a un peuple, des femmes et des hommes avides de savoirs, avides d'espoir. Et si ce recueil de nouvelles ne sera sans doute pas le grand coup de hache que chacun espère, tant pis. Au moins aura-t-il fait sa part. Et ce sera déjà bien assez.
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